• Ces présidences qui scandent nos vies.

    Nos vieux Présidents de la République, ceux que nous avons pu connaître, pour les plus âgés du moins, sont morts après avoir participé à la longue "thatcherisation du monde" chacun à sa façon, de façon plus ou moins franche : F. Mitterrand (2X7ans : 1981-1995), né en 1916, dix ans avant Giscard est mort depuis longtemps (en 1996) . J Chirac qui a pris sa suite en 95 (7+5ans : 1995-2007) était né en 1932 (soit six ans après VGE et 16 après FMitterrand) est mort l'an dernier en 2019. Giscard l'a suivi l'année d'après en 2020 mais il a eu lui une longue vie 1926 - 2020 soit 94 ans et il n'a pas connu de déficience cognitive (oubli du nom médical précis que 95% ignorent) en fin de vie comme J Chirac. Sa présidence remonte à nos jeunesses (plus ou moins selon...), à la période 1974 à 81. 

    J'avais 19 ans en 74 : Je n'ai pas vécu de façon informée, mais je l'ai étudié en fac de droit (ce qui est différent), le premier cycle ouvert par De Gaulle avec l'émergence de la V République. Je n'ai donc connu que le long cycle 1974-2007 (33 ans) "Giscard, Mitterrand, Chirac" puis le dernier cycle avec les "deux Bonaparte" que sont Sarkozy et Macron et au milieu un Hollande social-libéral qui termine avec la loi El Khomry . Soit plus de 45 ans de vie politique à vivre, sauf quelques rares exceptions (1981 à 1983 et loi RTT 35 heures), comme une puissante lame de fond de DROITISATION de la politique au profit des puissants et des riches, la fragilisation du statut du travail (précarité), la transformation de la démocratie en ploutocratie, la dégénérescence de l'Etat social, la dérive de l'Etat de droit en Etat de siège contre les classes modestes. Etc. Dur de voir ce trajet car la barbarie monte et la civilisation baisse.

    Revenons à Giscard pour une question. On se souvient de R Barre (1924-2007), un économiste nommé premier ministre connu comme initiateur de politiques dites de rigueur que l'on appelaient pas encore d'austérité. Ce serait à mieux préciser. On ne lui assimile pourtant pas ordinairement les politiques de Reagan et Thatcher de la fin des années 70. Jamais entendu ce rapprochement. Et moi-même - syndicaliste mais pas économiste (juste ce qu'on en fait en droit) - j'ai pu faire remonter - dans un texte (à ce nom) - la "thatchérisation du monde" à 1983 pour la France et pas aux années 77. S'agit-il d'une erreur minime mais une erreur quand même ?

    2005 : Il y a 15 ans . La phrase de R Barre de septembre 1976 "La France vie au-dessus de ses moyens" a été reprise en 2005 par M Thierry Breton  pour ouvrir un cycle droitier et réactionnaire de travaillisme soit "faire travailler plus, ceux et celles qui travaillent déjà 35 heures hebdo" . Si la formule "Travailler moins mais travailler tous et toutes" est éthique et progressiste (de toutes les gauches du monde) la formule "Breton" est indéniablement réactionnaire face au très long cycle de RTT : "Il faut remettre les gens au travail et repousser l'age de la retraite". Choix politique typique de la droite pro-patronale qui n'envisage pas la répartition du travail par une nouvelle RTT avec les gains de productivité ni la solution de gauche d'une la fiscalité contre le 1% et les sociétés transnationales et d'en finir avec les paradis fiscaux.

    Christian Delarue

    La thatchérisation du monde et l'extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples

    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

    http://krismondial.blogg.org/ces-presidences-qui-scandent-nos-vie-a204369560


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  • AU-DELA DE LA PEUR, LA RAISON SOLIDAIRE DE LIBERATION.
     

     

    La « Raison solidaire » est l’objet du livre ancien (35 ans) du suisse Jean Ziegler intitulé « Vive le pouvoir ! Ou les délices de la raison d’état  » (Seuil, 1985) qui oppose la Raison des « internationales ouvrières » à la Raison d’Etat et à celle du Capital. La Raison solidaire est non seulement collective, sociale et historique mais aussi émancipatrice sur plusieurs fronts : justice sociale, fiscale, territoriale, climatique, plus antisexisme (patriarcat), antiracisme, liberté publique, démocratie, etc.

    Quid de la peur ?

    C’est le thème d’un débat lancé par les membres de la commission « Démocratie » d’ATTAC France . UnE première contribution est intitulée « La construction de la peur » (lien), voici une seconde contribution à partir d’un livre sur le sujet . La peur n’est pas qu’un fait de nature, elle est aussi construite.

    I - Note brève sur un livre.
    La dictature de la peur de Jean-Yves CORNACHON

    Il s’agit d’un essai publié en 2007 aux Editions Bénévents.
    L’ouvrage est divisé en cinq parties
    1 - Les peurs de notre société (A- En politique et en économie, B - De l’immigration, C - En géopolitique)
    2 - Les peurs de l’avenir (A - de mourir, B - d’espérer, C - du monde)
    3 - Les peurs intimes (A - Quotidienne, B - de la relation avec autrui, C - de soi-même)
    4 - Tentative de libération 
    5 - Confirmation de la « dictature de la peur »

    Pour l’auteur, la peur fait partie de la vie. Il est normal d’avoir peur. Il cite JP Sartre « Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n’a pas peur n’est pas normal ». Mais dit-il (page 154) « les peurs d’hier ne sont pas les peurs d’aujourd’hui ». Certes ! en ce printemps 2020, en pleine pandémie de coronavirus, une peur nouvelle s’est installée, celle d’être atteint.e par le virus. Un virus qui s’est diffusé partout sur la planète. Pandémie disais-je ! Mais d’autres peurs surgissent

    II - Voir la peur inscrite dans les rapports sociaux.

    D’autres peurs surgissent et là la position sociale des personnes a son importance. L’auteur ne fait qu’assez peu intervenir les différents rapports sociaux qui clivent la société et qui font, du fait des inégalités de position, que la peur a une origine et une cible.

    Selon que vous soyez de condition modeste et en situation précaire (ce qui va souvent ensemble) ce n’est pas du tout la même chose que si vous vivez confiné sans problème . Il y a de nombreuses situations à considérer. Il ne faudrait pas « égaliser » abstraitement les craintes hors contexte de la situation réelle des personnes.

    Pour autant, une peur plus générale se fait sentir et concerner plus largement la population. Fort heureusement cette peur n’est pas forcément paralysante - car construite - et elle peut être au contraire source de libération sociale et politique ; Il s’agit alors de refuser plusieurs formes de dumping ou plusieurs grands types de destructions qui sont à l’initiative des puissants soutenus par les idéologues ultra-libéraux.

    Au-delà de la peur, refusons solidairement ces destructions mortifères :

    1) La destruction de l’Etat social plus approfondie encore, notamment avec moins d’aides sociales pour les classes modestes insolvables, moins de redistribution fiscale des riches vers les pauvres et les modestes et aussi moins de dépenses sociales vers les services publics et les personnels statutaires. 
    Les services publics doivent être défendus face à la pulsion destructrice des néolibéraux car ils fonctionnent pour la satisfaction des besoins sociaux. Et on aura besoin d’eux pour la transition écologique au moment même ou le patronat veut réduire les normes environnementales pour produire comme la seule logique de profit le veut. 
    Sur ce plan, certains gros actionnaires ne sont pas en reste et profitent de la crise sanitaire pour faire de gros profits financiers (comme un membre du gouvernement a d’ailleurs cru bon de signaler sur tweeter que c’était possible), d’autres pour réclamer des dividendes. Ploutocratie rime alors avec voyoucratie d’en-haut ! Cette dérive là aussi fait peur. On sent qu’il va falloir des syndicats de travailleurs et travailleuses déterminés, pareillement pour les partis politiques de gauche.

    2) Destruction de l’Etat démocratique. Dans l’Etat démocratique, il ne s’agit pas que de voter et se taire ensuite quand les gouvernement font l’inverse de ce qui était attendu. C’est le spectre du 29 mai 2005 qui surgit 15 ans après et pas que pour l’Union européenne. Au lieu de renforcer partout à tous les échelons territoriaux, la démocratisation nos élites du bloc dominant font l’inverse et renforce la gouvernance oligarchique tant dans l’Union européenne que dans le cadre national voire au plan des grandes régions. On voit ainsi qu’une ploutocratie s’installe de plus en plus sous l’effet des inégalités sociales elles-même effet de la « thatchérisation du monde » (1).

    3) Destruction de l’Etat de droit. Elle est issue de la formation d’ un Etat d’exception, d’un Etat de crise durable qui se renforce avec moins de libertés de contester individuellement et collectivement, au travail ou hors travail, dans la rue, les dominants politiques et économiques. Nul besoin d’avoir attendu la crise sanitaire car on sait tous et toutes combien les Gilets jaunes et la jeunesse contestataire comme les syndicalistes de lutte en ont fait les frais. Des journalistes aussi . Cette dictature du capital qui s’installe inquiète d’autant plus que la police et la justice sont de plus en plus instrumentalisée au profit de la gouvernance Macron. Nous vivons dans une France captée par la financiarisation, la ploutocratisation.

    4) Destruction du vivre ensemble car la cohésion sociale est minée par les inégalités sociales montantes, par le racisme (qui perdure contre les Arabes, les Noirs, les migrants) et par le sexisme. Les femmes ont toujours peur de la violence masculine tant celle qui sévit dans les foyers en confinement que celle qui surgit dehors. Elle était très présente auparavant. Elle continue de tuer ! Le féminisme d’Etat a ici un faible bilan face à un regain patriarcal.

    « Vivre dans la peur c’est refuser de vivre » dit l’auteur du livre. 
    Pour nous, il s’agit bien de vivre !
    Nous devons donc lutter, lutter collectivement pour vivre !
    Entreprendre pour espérer, persévérer pour réussir !
    Ne rien lâcher !

    Christian DELARUE

     
    1) La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde.
    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique
    xxxx
    La construction de la peur. Clément Jourdain, Robert Joumard et la Commission Démocratie d’ATTAC France (avril 2020)
     
    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-construction-de-la-peur-Clement-Jourdain-et-Robert-Joumard

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  • VOYOUCRATIE : Le capitalisme charognardVOYOUCRATIE : Le capitalisme charognard
     
     
     
    Deux textes de Regards sur "quand certains tombent, perdent, souffrent, d'autres se gavent ! Solidarité ? Rien ! Un peu pour la pub !
     
     
    Covid-19 : c'est pas la crise financière pour tout le monde - regards.fr
     
    Le Covid-19 tue, les vautours planent - regards.fr

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  • Ni ploutocratie, ni voyoucratie 

     

    Ploutocratisation signifie processus ou dynamique de longue durée (renvoi ici à néolibéralisme et thatchérisation du monde ) allant vers la ploutocratie stabilisée, soit un régime politique qui favorise le pouvoir des riches, sous couvert de démocratie ou de République, par la casse de l’Etat social, la démolition du code du travail, de la Sécurité sociale, des services publics et ce au profit des entreprises capitalistes et de leurs patrons et actionnaires qui eux s’enrichissent.

    La ploutocratie comme pouvoir des riches et notamment des capitalistes et des banquiers et autres financiers va de paire avec la destruction des appuis sociaux et avec de fortes inégalités sociales et économiques portées à un niveau très élevé ou il n’existe plus de cohésion sociale ni de communauté politique pertinente au-delà de la langue et de l’histoire.

    La voyoucratie d’en-haut est plus celle qui use des paradis fiscaux et de tous les mécanismes existants de corruption . Elle est alors une fraction de la ploutocratie existante.

    Notons aussi une relative collusion entre la classe capitaliste (financiarisée ou non) et la classe dirigeante politique, du moins celle faisant partie du bloc social dominant. Idem pour les médias.

    Sur la voyoucratie du 1%.
     
    Sur la voyoucratie du 1%

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  • Moins d’économie capitaliste, plus d’économie de service public et d'ESS par Christian DELARUE (du CA de Convergence de Défense et Promotion des Services Publics) pour la "Converg SP" (en abrégé) en post-pandémie (fin mars-début avril 2020).

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