• Les extensions de sens du mot "caste".

     

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2348


    Selon le sociologue Emile Durkheim, en Inde : « Le régime des castes se définit : 1° par la spécialisation héréditaire ; 2° par l’organisation hiérarchique ; 3° par la répulsion réciproque ». Selon la plupart des sociologues, même s’il existe des hiérarchies dans toutes les sociétés, le système des castes a été propre à l’Inde avant son abolition. Cependant, le terme caste a été employé aussi, en un sens extensif, par différents auteurs dans diverses circonstances.

    Il a été employé par des marxistes critiques d’obédience trotskystes, à propos du sommet des appareils du parti communiste dans les pays dit socialistes. Ceux qui furent nommés, en URSS stalinienne des nomenklaturistes formaient une sorte de caste sociale du fait de leur appartenance à la sphère supérieure du PC. Ils s’adjugeaient des privilèges de caste.

    Christine Delphy employa aussi le mot caste pour compléter l’analyse et la critique du racisme. Dans "Race, caste et genre en France", elle écrit : "Ce concept est opératoire pour rendre compte de la spécificité de l’oppression de race dans le système de classes ; ce à quoi le concept de de racisme met l’accent sur des processus, le concept de caste met l’accent sur des résultats de ces processus en terme de structure sociale". Christine Delphy perçoit une injonction de la société française derrière le souci d’intégration. Les enfants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique doivent prendre le statut d’immobilité et d’invisibilité de leur parents comme s’il s’agissait d’un héritage. Cet héritage relève plus d’une logique de caste que de classe sociale. En fait les enfants d’immigrés ont signalés très fortement en 1983 (marche des beurs), qu’ils n’entendaient pas, caste ou non, rester dans les marges de la société française.

    Un autre emploi du mot caste concerne en science politique les professionnels de la politique (2) qui par divers mécanismes se maintiennent en poste politique avec tous les avantages associés : logements de fonction, salaires élevés, prestige, etc. Ils en arrivent même à passer le pouvoir à leur fils ou fille. Là le terme "caste" est avéré. Il ne s’agit plus d’une extension de sens.

    Comme il a été remarqué, "une majorité chasse l’autre qui la remplacera à son tour lors de prochaines élections en un mouvement sans fin. La caste politique a organisé une alternance en son propre sein, pour garder, quelques soient les circonstances, le pouvoir et les hommes qui lui sont attachés" (blog clérocratie). Le système de l’alternance ne détruit donc pas celui de la caste politique, il le conforte.

    Ces hommes, et plus rarement ces femmes, perdent rapidement le contact avec les électeurs car la division du travail et le type de mandat donné autonomisent la fonction. D’un autre côté, dans l’exercice de leur fonction des liens se forment avec les membres des classes sociales favorisés : les petite-bourgeoisies et surtout les bourgeoisies (industrielle, d’affaire, financière). La caste devient oligarchie et même ploutocratie.

    La professionnalisation plus ces liens et réseaux permettent souvent - on l’a dit- le passage de la fonction politique du père au fils et parfois à la fille. Il faut quand même la validation démocratique de la constitution de la caste par le vote. L’élection a une fonction de voilage, de masque.

    Le plus souvent c’est le terme oligarchie qui est le plus employé et qui convient sans doute le mieux car il met l’accent sur le partage du pouvoir entre les acteurs politiques (en caste) et les acteurs économiques d’une nation (classe dominante).

    Christian DELARUE

    1) qui forme un chapitre de son livre "Classer, dominer" (La Fabrique).

    2) Du rapport "démocratique" de délégation à la constitution d’une caste politique fermée. C Delarue -
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1719

    Pour un usage récent par un sociologue voir : "Du mépris de classe et de caste en politique" de Philippe CORCUFF (à propos du candidat du NPA à la télévision)

    http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/050312/du-mepris-de-classe-et-de-caste-en-politique


    votre commentaire
  • L'empilement des appartenances.

     

    L'individualisme n'a pas faire disparaître les sentiment d'appartenance à des groupes humains plus large, que soit en terme géographique ou sociologique. La tendance est même à l'empilement des appartenances. On lit dans cette étude la remarque suivante : "On observe deux grands types d'appartenance : ceux qui s'identifient à un lieu et à une classe sociale et ceux qui s'identifient à un monde et un groupe social défini par l'aisance.

    Mais il n'y a plus d'appartenance déclarée à de grands systèmes sociaux, économiques, religieux, idéologiques, qui expliqueraient les comportements et opinions des individus." Les individus peuvent donc disposer d'un sentiment d'appartenance à un groupe social (ou une classe sociale) ou à un localité mais pas à une conception du monde qu'il s'agisse du socialisme, du nationalisme, du mondialisme ou du néolibéralisme. Ce qui ne signifie pas que ces conceptions soient neutres comme facteur de mobilisation.

    Elles peuvent attirer, servir peu ou prou de point de repère mais pas au point de s'y attacher, d'y cultiver un sentiment d'appartenance. Ce qui peut surprendre c'est le poids de l'appartenance localiste au détriment de l'appartenance nationale et à fortiori continentale (Europe) et mondiale. Ce repli sur le local souvent compris comme échelon inférieur à la région à de quoi interroger les altermondialistes.

    CD

    in Le sentiment d'appartenance Le monde entier ou ma cité ?

    http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/textes_valeursappart.pdf


    votre commentaire
  • C'est la lutte de classe de la bourgeoisie qui empêche la fraternisation !

    http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/020512/la-lutte-de-classe-de-la-bourgeoisie-empeche-la-fraternisation

    L'idée de nation et l'idéologie de l'entreprise sont les deux gros vecteurs d'atténuation des conflits internes entres classes sociales. S'y ajoute les opérations de division du peuple-classe dont N Sarkozy use et abuse largement. Malgrè tout cela, difficile de ne pas voir qu'il y a une sévère lutte de classe de la bourgeoisie - lutte nommé "guerre de classe" par un de ses membres Warren BUFFET (1) - qui empêche la fraternisation nationale ou d'entreprise. Ce n'est pas parceque les travailleurs sont de vilains marxistes ou anarchistes ! (Pas que en tout cas).

    Que fait-on sans riposte de classe ? Au mieux on peut courber l'échine ou même négocier des accords qui ne satisfont personne. Mais ce n'est pas là donner de la tendresse à qui vous pompe du temps, de l'énergie et du pouvoir d'achat pour s'enrichir. De plus, plus la négociation se fait "à froid" et plus les accords sont mauvais du point de vue des travailleurs. La lutte de classe est une constante historique, le reste n'est que fumisterie.

    Outre la question du vol d'un symbole - celui du 1er mai - il est utile d'expliciter le double niveaux de la lutte de classe qui clive la société française car ce n'est pas toujours perceptible .
    .

    1) La réponse de la rue et des "corps intermédiaires" (syndicats) à N Sarkozy ce 1er mai : 'pas touche au symbole de nos solidarités' ! C'est notre jour pas le tiens !

    Les syndicats de travailleurs salariés sont chargés de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs. Il y a aujourd'hui à Y ajouter la défense des intérêts symboliques. Car N Sarkozy s'est employé comme Pétain jadis à voler le symbole des luttes internationales des travailleurs. Ici comme ailleurs on voit que N Sarkozy est un prédateur. Et même un pervers puisqu'il jouit du mal qu'il fait. Il est fier d'enrichir les riches et d'appauvrir de larges fractions du peuple-classe. Rien ne l'arrête: celui qui pendant 5 ans a défendu bec et ongles les riches, la Finance et la bourgeoisie n'a cessé de proférer des discours de division du peuple-classe par la stigmatisation soit de type raciste (les Roms, les migrants, etc...) , soit de type classiste (les fainéants, les assistés, les "faux" travailleurs, etc...).


    2) En plus il critique la "vielle lune" de la lutte de classe pour en appeler à la fraternisation nationale entre les classes.

    a) Aimer celui qui vous cogne dessus ou le fond du christianisme au service du patronat !

    Monsieur Sarkozy, il faut vous rappeler qu'on ne saurait aimer celui qui vous tape dessus. Mais dans un cadre parternaliste qui conçoit la baffe dans l'intérêt supérieur du mineur égaré ! Il est regrettable que le discours politicien du moment oblige à dire ce genre de chose. Le mot aimer s'entend ici au sens d'agape qui signifie amitié. Plus que jamais, la bourgeoisie soit 2 % de la population est derrière Sakozy contre le peuple-classe en général (travailleurs indépendants et travailleurs salariés auquel on ajoute le petit-patronat) mais surtout contre le prolétariat en particulier. Ce qui conduit à préciser les deux niveaux de la lutte de classe.

    b) Les dominations sont à droite soit inexistantes soit naturelles.


    Pour les patrons et l'UMP la domination et l'exploitation relèvent de la nature humaine qui pose avantageusement des individus supérieurs en capacité tant au plan économique que managérial. Cette domination n'est donc pas à combattre mais à accepter comme une fatalité. D'ailleurs les libéraux ne connaissent pas la domination. On voit que la nature a bon dos. Elle se fonde sur l'ignorance et permet d'introduire la croyance en politique comme dans l'entreprise. La démocratie réellement existante qui fait une large place à l'oligarchie politico-financière s'appuie sur un obscurantisme largement favorisé par le besoin de divertissement issu du travaillisme. Cette oligarchie dont Sarkozy est membre est bien loin de promouvoir la raison émancipatrice qui combine libération et égalité. Elle plaide au contraire pour la croyance en une nature forcément inégale favorise toujours les dominations qu'elles soient classistes (celle de la classe dominante), sexistes (celle des hommes) ou racistes (celle des blancs).

    3) La bourgeoisie derrière Sakozy contre le peuple-classe et le prolétariat : deux niveaux de la lutte de classe.


    Dans les deux niveaux de la lutte de classe il y a toujours l'offensive de la bourgeoisie, celle des 2 % d'en-haut. C'est le point sûr de l'analyse matérialiste critique. C'est la portée de l'attaque qui est variable et qui donne lieu à des positionnements variables au sein du peuple-classe (les 98%).

    Dans un cas c'est tout le peuple-classe qui est dominé, les petites-bourgeoisies (1) comme les prolétaires ; dans l'autre cas le petit-patronat et l'encadrement supérieur est préservé car l'attaque porte contre le prolétariat à l'exception des hauts cadres du privé et du public. Il y a donc deux niveaux de la guerre de classe de la bourgeoisie. Cela demande développement.

    Dans le premier cas, la classe dominante favorise la bourgeoisie bancaire et financière ainsi que la bourgeoisie industrielle mais pas le petit patronat, les petits commerçants et les professions libérales qui sont membres du  peuple-classe. Je les classe dans la petite-bourgeoisie, ce qui est discutable mais sans grande importance. Disons qu'ils sont en position dominé par rapport à la classe dominante mais que ce n'est pas eux les plus dominé. Cela a des conséquences en termes de positionnement politique. Ils peuvent aisément changer de position et devenir couche d'appui du capital financier.

    Ces couches sociales - que j'ai nommé petite-bourgeoisie - peuvent trouver intérêt à combattre les paradis fiscaux, à réglementer les marchés financiers, à ce qu'un pôle public bancaire soit instauré, contre la bourgeoisie mais ils n'iront pas réclamer une nouvelle RTT et des augmentations de salaire. Là on en vient au second niveau de la lutte de classe qui est nettement plus frontal. Ici, en effet, la contradiction principale dans les rapports sociaux de production demeure l'antagonisme entre les propriétaires des moyens de production - les capitalistes y compris les petits - et ceux qui ne possèdent que leur force de travail et qui sont obligés de la vendre pour vivre: les travailleurs salariés ou les prolétaires.Certains travailleurs salariés en fonction d'encadrement large et hautement rémunérés sortent du lot mais il s'agit d'une minorité.

    4) Le "travail sobre" pour tous et une nouvelle RTT forment le vecteur du dépassement du salariat.


    Sous certaines conditions, à bien examiner pour éviter toute récupération à l'instar du partage du travail, le travail sobre peut s'opposer pied à pied au travaillisme de la droite et du capital.

    Quand la droite parle (mal) de travail (travaillisme en fait), il faut répondre encore et toujours dans la ligne historique du dépérissement futur du salariat (et non de son abolition peu crédible) avec la RTT (30 heures hebdo) (2) et évoquer le refus de l'intensification du travail (3) , le tout sans perte de salaire (du moins pour les moins de 4000 euros net).. En ce sens le 1 er mai, F Hollande aurait du défendre les 35 h du PS au lieu d'adouber feu le réformiste des marchés financiers. Il est profondément regrettable qu'une certaine gauche défendent encore le travaillisme, celui des chrétiens, des gaullistes et des communistes de la reconstruction du pays juste après-guerre. Le maire de Nantes va être content. Pour construire ND des Landes il faudra passer aux 40 h sous la coupe de la croissance...  de Vinci !


    Christian DELARUE

    1) Warren BUFFET a dit « Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner »

    2) Jean-Marie HARRIBEY : Du chômage partiel, de la RTT et de la résurrection de la « valeur travail »

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2012/01/24/du-chomage-partiel-de-la-rtt-et-de-la-resurrection-de-la-%c2%ab-valeur-travail-%c2%bb/#_ftn10

    3) A propos de l’intensité et l’intensification du travail. C Delarue -
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1310


    votre commentaire
  • RENNES 1 er Mai : Contre le "vrai" travail et le travaillisme de Sarkozy, vive le travail "sobre" pour tous les résident(e)s sur le territoire national.

    "Considérer le travail, respecter le travail, récompenser le travail, encourager le travail ! tel est le crédo travailliste et anti-humaniste de N Sarkozy. Ne compte pour lui que le "vrai" travail et les vrais travailleurs ; ceux qui bossent beaucoup sans se préoccuper de savoir si les autres peuvent faire pareillement. Sans se préoccuper si son voisin gagne correctement sa vie. Le travaillisme est un égoisme naturel du néolibéralisme.

    Contre le discours raciste et xénophobe de Sarkozy complété par son récent discours cocardier et travailliste bien opportuniste pour cirer les pompes des "vrais" travailleurs, des fayots et des lèche-culs du patronat on à vu à Rennes pendant une heure et demi les principaux syndicats de salariés et les associations antiracistes (MRAP, RESF, etc. ) qui se sont massivement opposés aux deux formes actuelles de division du salariat : le racisme et le travaillisme des patrons exploiteurs et des cadres du même acabit.

    Sarkozy est d’une part le roi de l’assistanat aux riches, aux grands créanciers, aux banquiers et à la finance et d’autre part - c’est le complément logique - le principal vecteur de la dégradation salariale d’une immense majorité de travailleurs qu’ils soient précaires ou non et ce que ce soit au niveau des rémunérations ou niveau des conditions de travail proprement dites. Il a accompagné le néolibéralisme au lieu de le combattre.

    ATTAC Rennes et le CADTM Rennes membres du CAC Rennes ont distribué massivement un tract qui montre les responsables de la crise de la dette et les perspectives pour en sortir.

    AELP

    POUR UN PREMIER MAI UNITAIRE ET COMBATIF A RENNES

    http://blogs.mediapart.fr/blog/chri...

    En l’état actuel, outre des individus, le réseau local de vigilance contre le racisme et la xénophobie d’Etat met en relation les organisations suivantes : ATMF - AC35 ! – Collectif antifasciste de Rennes – Conseil des migrants – EELV – FASE 35 – FSU 35 – Gauche Unitaire – MRAP – NPA – PCF – PG – PS – Relais étrangers – Solidaires – UDB


    votre commentaire
  • Définition du classisme et du travaillisme

    http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=10686

    L'altermondialisme critique à tous les niveaux différentes formes de domination ou d'oppression comme le classisme, le sexisme, le racisme.

    L'altermondialisme mène une double critique contre le capitalisme et contre le productivisme. Le travaillisme est un des éléments critiqué.

    CLASSISME :

    On trouve deux acceptions :

    1 - Il y a d'une part le classisme comme mépris social. Il s'agit du mépris d'un membre ou de toute une fraction d'une classe sociale contre un groupe social humain .Ce n'est ni du sexisme ni du racisme. Ce peut être la haine des pauvres qui ne travaillent pas ou la haine des bourgeois qui vivent dans le luxe. Il s'agit d'un discours dévalorisant et d'une pratique politique à l'encontre d'une fraction du peuple. Venant de droite ce mépris est tourné vers en-bas avec parallèlement une protection de la classe dominante, des hauts dirigeants économiques et politiques.

    2 - Il y a aussi, sens plus courant, le classisme comme domination d'une classe sociale. C'est une abréviation indistincte d'une domination, oppression et/ou exploitation et des rapports sociaux de classes qui les génèrent. 

    Le classisme a donc deux acceptions l'une étroite qui le rapproche du racisme (stigmatisation, mépris, exclusion) et l'autre plus générale qui donne un nom à un rapport social emprunt d'une certaine dureté sous le capitalisme dominant. Le terme classisme est apparu dans le langage altermondialisme pour égrener aisément des formes transversales d'oppression au niveau mondial tel le sexisme, le racisme, le fondamentalisme-intégrisme, le communautarisme, le nationalisme, et le classisme.

    TRAVAILLISME :

     Le sens des mots n’est pas figé. Un sens peut décliner et un autre apparaître. C’est ici le cas. L’ancien sens perdure - quoique beaucoup moins qu'avant - pendant que le nouveau s'installe.

    La devise du travaillisme c'est Travailler pour travailler. La formule accompagne beaucoup celle du "produire pour produire" qui résume le productivisme. Mais il importe de séparer nettement ces deux catégories. Il est possible d'être en présence de surtravail sans société productiviste.

    * Dans un premier sens - maximaliste (rare) - il n'y a alors aucun raison sérieuse de travailler ni pour la société ni pour soi . Soit on ne fait rien ; soit on travaille juste dans son jardin pour manger. La thèse plaide pour la production autonome, artisanale mais limitée au juste nécessaire. Ce sens n'est guère employé car les critiques procèdent d'emblée à une critique du travail salarié.

    * Dans un second sens - position intermédiaire qui accepte une dose de travail salarié - la formule équivaut à la critique du surtravail.

    Il y a nécessité d'assurer sa propre subsistance (pour soi) et nécessité de construire et d'entretenir les conditions matérielles et morales de vie (pour la société). La société a besoin d'une production minimale de biens et services. Au-delà de cette production de base c'est du surtravail, du travaillisme.

    Le travaillisme dans ce second sens se comprend actuellement comme incitation à "travailler toujours plus" (en quantité, en durée, en intensité). La critique de ce travaillisme pose néanmoins le  besoin d'un travail nécessaire mais partagé entre tous et toutes . Il s'agit de promouvoir une activité de labeur sans excès qui laisse aussi du travail à ceux qui n'en n'ont pas car, par principe, tous doivent travailler sauf les jeunes, les vieux, les handicapés, et assimilés.La question du meilleurs travail se relie alors à celle de l'emploi.

    La question du travail, de son sens, de son utilité, de sa valeur se pose donc d’abord en critiquant (pour le réduire et le neutraliser) le travaillisme (5) qui n’est pas seulement la critique des excès d’un certain management tant dans le privé que dans le public.- harcèlement, contrat d’objectifs, management par le stress, humiliations hiérarchiques répétées, etc... mais aussi critique de son inscription capitaliste et donc - pour aller à l’essentiel - de sa durée (plus de 35 heures hebdomadaires), de son intensification, de sa faible rémunération.

    La critique du travaillisme ne se limite donc pas à la critique de certains travaux et de certaines catégories de salariés. Elle est relativement globale dans la mesure ou elle est critique du travail salarié mais pas du travail en soi. Elle ne débouche pas pour autant sur une apologie du travail indépendant instrumentalisé par l’idéologie entrepreneuriale .

    La logique de la compétition sportive et de la performance s'applique au travaillisme : Plus vite, plus haut, plus loin, plus fort . Elle débouche sur sa version dopée par le sarkozysme : travailler plus pour gagner plus (pour soi) et produire plus (pour la société). Mais le culte du travail est ancien : il a été bien porté en France tant par le christianisme que le mouvement ouvrier.

    La critique du "culte du travail" ne signifie pas dans ce second sens apologie de l'inactivité puisque chacun doit participer à la production de l'existence sociale. Dans une organisation capitaliste du travail cette critique du fétichisme du travail revendique un travail sans cadence imposée avec des horaires hebdomadaires très inférieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui.

    Christian DELARUE


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique