• Horya MERKRELOUF et Christian DELARUE 

    Sexisme et jeunes filles immigrées

    Elément pour un débat.

    (notamment à partir d'un échange "MRAP et NPNS" - 2004)



    * Nous refusons de stigmatiser "le garçon arabe"
    en tant que tel et de considérer que la culture dite "arabe" (ce quisuppose une unicité de ladite culture alors qu'elle est traversée par
    diverses idéologies) serait sexiste par essence et les hommes dits"arabes" sexistes" par nature . (cf. "Le scandale des tournantes" de L
    Mucchielli) . Nous savons que la violence sexiste est partout, dans tous les milieux sociaux .


    Pour autant nous pouvons dénoncer comme eux les violences sexistes dans les quartiers pauvres et abandonnés de
    la République. Le fait d'être arabe ou musulman ne saurait être prétexte pour le silence sur ce point (cf. Josette TRAT contre N
    Guénif-Souilamas).




    * Plus particulièrement, nous pouvons être amené à dénoncer une autre pratique de masse à savoir, le contrôle de la sexualité des filles notamment sur le principe de la virginité . C'est ce que fait aussi l'association NPNS . Mais la façon dont nous aurons à faire cette
    dénonciation sera sans doute différente. Ce contrôle se fait sur les filles et pas sur les garçons. Il y a là certes une discrimination
    choquante et critiquable . Mais le fait de l'attribuer à la religion musulmane, voire à la "culture arabe" peut poser problème au MRAP .
    Pour ma part, je refuse de mettre cela sur la "culture arabe", un mot valise trop englobant . L'attribution à la religion musulmane est plus
    correcte mais là encore attention de ne pas la montrer comme unique et faire de cette religion un ensemble réactionnaire par nature . Je
    préconise l'emploi, si besoin est, du terme d'excès réactionnaire du religieux musulman. Il s'agit alors de préciser qu'il existe bien une
    interprétation réactionnaire et sexiste de cette religion ; cette interprétation donne lieu à des normes condamnables . En fait comme de
    nombreuses religions ont adopté une pratique discriminatoire à la fois sexiste et patriarcale. On pourrait à l'occasion le relater.



    * Concernant le fait de l'émancipation des jeunes filles immigrées .

    C'est plus implicitement qu'explicitement que nous approuvons cette émancipation. Elles ne sont jamais évoquées sur nos listes de débat . Ces jeunes filles émancipées des règles sexistes et patriarcales sont pourtant objet de critiques des indigènes" anti bounty " (*). Elles feraient le jeu de la société dominante et cautionnerait le racisme dominant . Rien moins.
    Cette problématique pose questions:
    .Tout d'abord, doit-on considérer que ces jeunes filles émancipées sont totalement en rupture avec LA culture d'origine de leur famille ou
    doit-on plutôt considérer qu'une même famille immigrée est l'objet d'une "culture mixte", non figée. Cela relève du débat de spécialistes
    mais la tendance va vers le mixage des cultures.

    A un niveau intermédiaire remarquons que ces familles n'échappent pas aux débats idéologiques contemporains et que les jeunes filles adoptent de plus en plus des principes et des pratiques d'émancipation. Cela pose certes souvent des problèmes et génère des conflits dans les familles. Nous avons tendance à ignorer ces effets (parce que nous sommes "blancs", (disons plutôt car nous faisons parti de la société dominante).Soit.
    Mais doit-on pour autant rester neutre afin d'éviter la "manipulation raciste", celle qui à l'occasion stigmatise le "garçon arabe" ? Pire, faut-il les nommer "beurettes émancipées" pour mieux les stigmatiser sous l'étiquette de bounty ? Faut-il refuser l'idée de "l'intégration réussie" sous prétexte d'un possible discours assimilationiste/raciste sous jacent ?

    Ne peut-on penser que l'idée de jeunes filles immigrée assumant une identité musulmane positive - lorsque c'est le cas - est plus à défendre qu'à stigmatiser. Ce n'est pas principalement au MRAP de faire cela . Mais par solidarité nous sommes du coté de l'émancipation.

    Christian Delarue -

    * bounty = friandise au chocolat et à la noix de coco, gâteau blanc à l'intérieur et noir à l'extérieur. La formule souligne pour ceux qui en sent une trahison des individus de
    couleurs qui se comportent comme des blancs. Ils sont dit anti-bounty car ils défendent la culture d'origine y compris le port du voile et mêmes les pratiques sexistes plus graves . La défense de la culture d'origine n'est pas critiquable en soi mais dans toute culture des critiques sont à mener et desdroits sont à défendre.


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  • Mort du pape : Deux poids deux mesures contre la laïcité


    Une certaine " tendance " laïque du MRAP tient à exprimer d'une façon quelque peu différente par rapport à l'expression majoritaire ici reprise mais modifiée (cf. site MRAP) ;

    Le MRAP tient à exprimer son amer constat et sa stupéfaction devant l'inflation d'initiatives que l'Etat prend en hommage au décès du pape JeanPaul II qui traduisent une laïcité à géométrie variable .

    Si le MRAP respecte l'émotion que la mort du pape a suscitée, il reste que la mise en berne des drapeaux, l'invitation des préfets par le ministre de l'intérieur d'assister au service funèbre, les minutes de silence notamment à l'Assemblée nationale, les interruptions de séances au Sénat, et la demi journée accordée par Monsieur Gaudin au personnel communal de la ville de Marseille, représentent des violations flagrantes du principe de laïcité des pouvoirs publics. A l'heure où la France célèbre le centenaire de la loi qui consacre la séparation de l'Eglise et de
    l'Etat, ces initiatives participent et entretiennent une confusion entre l'Etat républicain et une religion.

    Le gouvernement, sur recommandation de la Commission Stasi, a su faire avancer positivement la laïcité à l'école en autorisant les signes religieux discrets mais pas les signes ostensibles mais n'a pas su trouver une solution pour les quelques jeunes filles persistant à vouloir porter le voile . Dés lors le MRAP ne peut que constater l'incohérence manifeste entre ce souci de la laïcité à l'école et ces manifestations d'attachement de l'Etat à une religion. En accordant des honneurs à une religion particulière dans l'espace public, il laisse accroire que la loi sur les signes religieux était une loi de circonstance contre les seuls musulmans, ce qui délégitime de façon regrettable l'effort entrepris en matière de laïcité.



    Cette réalité sur ligne et met en évidence une fois de plus une inégalité et une discrimination flagrante entre le traitement de deux religions : le christianisme et l'islam. La tendance "MRAP laic" souhaite vivement que la religion catholique ne soit plus privilégiée et que la laïcité s'applique en toute rigueur à toutes les religions.



    Christian DELARUE


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  •  15 ans après

    ANALYSE DE RENTABILITE DES TIP

    pour l'OPHLM de Rennes.

     

     

    Rapport d'étude effectué en 1991 par Christian DELARUE et remis la même année au Directeur de l'OPHLM de Rennes.

     

     

    Introduction sur les titres de paiement

     

     

    Première étude

    LE BILAN COUT-AVANTAGE DES TIP

     

     

    CH PRELIMINAIRE :

    LE TIP RECOUVRE MASSIVEMENT MAIS PAS POUR AUTANT EFFICACEMENT 

     

    A) La montée en puissance du recouvrement par TIP

     

    1) TUP et chèques : le faible recouvrement par TUP-CLO.

    2) Le produit des TIP est supérieur à celui des TUP-CLO et à celui des chèques (qui lui diminue)

     

    B) Impayés et recouvrement effectif : trop d'impayé par TIP

     

    1) Le rapport de référence : rejet de chèques et recouvrement par chèques.

    2) Le TIP est moins efficace que les chèques : trop d'impayés

     

     

     

    PREMIERE PARTIE

    LE TRAITEMENT DES TIP EST RELATIVEMENT RAPIDE

    (au sein de la Recette de l'OPHLM)

     

     

    CH 1 : L ECONOMIE DE TEMPS REALISEE PAR L ADOPTION DU SERVICE TIP

     

    A) TIP et TUP-CLO : Un traitement principalement effectué hors de l'Office ;

    B) CB, CP et TUP-TAF : Un traitement effectué au sein de la Recette

     

     

    Ch 2 : L'EVOLUTION RECENTE AMENE A RELATIVISER L AVANTAGE DU TIP

     

    A) Nombre de TIP avec chèques sont envoyés à la Recette

    B) L'augmentation des rejets TIP

     

     

     

    SECONDE PARTIE

    LE TRAITEMENT DES TIP PAR LE CLO EST COUTEUX

     

     

    CH 1 : LE COUT DES TIP DEMONTRE PAR L'ANALYSE COMPARATIVE DES INSTRUMENTS DE PAIEMENTS

     

    A) Coût des TIP/ coût des chèques : une comparaison nécessaire mais insuffisante.

    B) Le coût des TIP est supérieur au coût des TUP

     

     

    CH 2 : LE COUT DES TIP DEMONTRE PAR L'ANALYSE INTRINSEQUE DU CIRCUIT TIP

     

    A) Un facteur explicatif (du coût des TIP) endogène au CLO : son régime de taxation.

    1) Les travaux chèrement taxés (plus d'1F l'unité)

    2) Les travaux faiblement taxés ou non taxés

     

    B) Les facteurs explicatifs (du coût des TIP) exogènes au CLO.

     

    1) Les facteurs liés au travail ordinaire du CLO : le nombre de TIP-CB est supérieur à celui des TIP-CCP.

    2) Les facteurs liés au travail exceptionnel du CLO : le grand nombre de rejet taxés.

     

    Conclusion du bilan

     

    Annexe des tableaux comparatifs.


    2 commentaires
  • Manifeste d'ATTAC – Séminaire du grand ouest (janvier
    2007).

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    Quelle démocratisation pour une autre démocratie, citoyenne et populaire ?

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    Ici il s'agit d'expliciter notre projet et nos tâches sur la question démocratique ? La base de ce séminaire régional « grand ouest »
    du Manifeste d'ATTAC provient des travaux de la commission « démocratie » d'ATTAC qui a fournie un certain nombre d'analyses sur
    la démocratie réellement existante, ses méfaits et ses limites. Certains membres ont de plus dégagé des éléments de rupture en vue d'une autre démocratie. Le corpus initial a été présenté à l'Université d' ATTAC à Poitiers l'été dernier.
    La plupart des textes sont sur le site d'ATTAC France ou sur d'autres sites. Ma tâche introductive lors de cette séance sur ce thème ne va consister à tout dire mais à introduire la problématique générale et certains aspects. Je laisserai le soin à Jean TEZENAS de présenter le
    thème de la démocratie dans l'entreprise.

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    1 - Altermondialisme et altermondialisation.

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    Tout d'abord il convient d'avoir à l'esprit que l'altermondialisme signifie deux choses qui vont ensemble mais qu'il faut distinguer : le but
    qui est un autre monde, une autre Europe, une autre France et les processus sociaux concrets convergents vers cette perspective. L'ensemble ne forme pas un programme élaboré « par en haut » et mis en application par un parti discipliné à cette fin mais un projet non exhaustif, « non bouclé », construit collectivement « en avançant » par l'action et le débat.

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    S'agissant de notre thème, j'ai appelé alterdémocratie le but recherché et démocratisation le processus qui conduit à cette autre démocratie citoyenne et populaire. La « généralisation de l'intervention citoyenne » évoquée par le Manifeste relève alors plus du
    moyen à proposer que du but. Cette généralisation mérite d'être précisée en notant qu'elle implique un changement structurel profond.

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    Sur ce point, pour construire un autre monde, le Manifeste d'ATTAC propose de « scier les principaux piliers du néolibéralisme » ;
    ce qui signifie d'abord rompre avec trois logiques profondes du capitalisme que sont la financiarisation du monde, l'appropriation privée des moyens de production (sans la supprimer partout), la distribution des biens et services par le marché nécessairement sélective et inégalitaire car fonction de la demande solvable. Il ne s'agit pas de supprimer totalement le marché mais de réduire sa place et son influence qui place, via la concurrence généralisée et la « main invisible » du marché, les forces du profit avant tout et notamment des firmes multinationales au lieu et place d'un espace de décision démocratique pour le peuple et les citoyens ordinaires.

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    Mais cela signifie aussi rupture avec les institutions politiques et administratives qui reproduisent le mode dominant de gestion-distribution du pouvoir et des pouvoirs. De nombreux changements à engager concernent les institutions du pouvoir d'Etat, du pouvoir décentralisé, du pouvoir répressif pénal et policier, du pouvoir d'influence idéologique médiatique.

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    2 - La démocratie, c'est le pouvoir populaire !

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    Le terme de démocratie a connu plusieurs définitions et s'est vu accompagné d'adjectifs divers venant préciser le type de démocratie évoqué. A s'en tenir à la racine, démocratie signifie pouvoir du peuple. Une définition forte qui oblige à engager une réflexion à la fois sur le pouvoir et sur le peuple.

    Le pouvoir dans les sociétés modernes se décline en deux sphères problématiques : le pouvoir d'Etat et les pouvoirs dans la société civile. A ce stade je dirais qu'on ne saurait l'envisager que d'un bout, soit du seul côté de la société civile, soit du côté de l'Etat. Par ailleurs on se trouve devant deux gros monstres problématiques - la nature de l'Etat et la division Etat/société civile – qui ne vont pas être abordé ce jour.

    Quant au peuple, il est le sujet collectif de la démocratie comme le sujet de l'émancipation altermondialiste. Le terme ne figure pas dans le dictionnaire Alter. Patrick TORT inscrivait le peuple dans un rapport social dirigeant/dirigé, qui est plus large (car non réduit à la sphère étatique) que le rapport plus classique entre l'élite gouvernants et la masse populaire gouvernée. Pour les altermondialistes, le peuple est sur un territoire donné l'ensemble de la population résidente y compris celle d'origine étrangère.

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    3 - La démocratie libérale

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    Si l'idéal démocratique recoupe la formule de A Lincoln du « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »alors il est
    aisé de remarquer que notre démocratie actuelle en est loin. Nous vivons dans une démocratie « peau de chagrin », très restreinte voire rabougrie tant dans le temps que dans son domaine d'exercice et ses modalités. Le domaine d'exercice de la démocratie représentative consiste à élire des délégués dans le champ politique. Les modalités de ce choix sont très encadrées par les grands appareils d'influence idéologiques qui réduisent de milles façons la portée du geste démocratique. Quant au temps démocratique est ridicule au regard du temps travaillé et du temps de récupération de la force de travail comme du temps consacré à la consommation marchande. Le temps aliéné et exploité est largement supérieur au temps ou l'on peut entrevoir en filigrane de l'acte démocratique « la maîtrise de son destin ». La démocratie est de fait confisquée par une minorité qui gère le processus démocratique en le mettant sous tutelle ainsi que le dit le Manifeste. Il ne s'agit pas seulement de critiquer une « démocratie formelle » pour la faiblesse de ce qu'elle affiche dans ses textes fondamentaux. Il s'agit aussi de critiquer les processus d'appropriation du fait démocratique par des couches sociales précises, élites politiques, élites médiatiques, dirigeants économiques le tout sur fond de crise sociale. Pour sortir de cette démocratie bourgeoise il nous faut ensuite faire des propositions pour contrecarrer ces phénomènes.

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    4 - Nous voulons une autre démocratie !

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    Les choix démocratiques peuvent porter non seulement sur des individus titulaires de mandats mais sur des stratégies d'investissement productif au niveau national ou régional. Modifier la nature des mandats et élargir le champ de l'intervention aux procédés de planification d'un alerdéveloppement (principalement producteur de valeur d'usage et moins de valeur d'échange) constitue deux ruptures franches avec la démocratie bourgeoise. On remarquera par rapport aux passages du Manifeste qu'il ne s'agit pas simplement de reconquérir les pouvoirs conquis jadis puis perdu avec la gouvernance néolibérale, un peu comme si un âge d'or démocratique avait précédemment existé. Il ne s'agit pas plus de se réapproprier un passé que le peuple n'a jamais conservé hors des rares périodes révolutionnaires.

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    5- Les sous-parties à étudier


    Jean TEZENAS va introduire le thème de la démocratie en entreprise. Nous ne pourrons discuter de l'ensemble des sous parties constitutive du volet "autre démocratie". Il faut choisir de débattre sur la gouvernance ou la démocratie européenne ou la démocratie participative, etc.


    6 - Quelle démocratisation ?

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    Je vais reprendre ici les points du Manifeste pour discuter des modalités du trajet vers cette autre démocratie que nous voulons.

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    Christian DELARUE
    Rennes

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  • ENTRE RESPUBLICA ET LES INDIGENES DE LA REPUBLIQUE

    (à propos d'un débat résiduel mais récurrent au sein d' ATTAC)

    publié le 4 janvier 2007 sur Bellaciao

    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=40410

    Le débat antiraciste en France semble monopolisé par un affrontement des extrêmes avec d'une part les "indigènes de la République" et d'autre part les partisans de "Respublica" . Laisser croire qu'il n'y a aucune place pour penser l'antiracisme entre, par exemple, Pierre Tévanian animateur du site LMSI et Bernard Teper de "Respublica" est un mensonge dommageable pour la pensée libre et critique. De fait ces pensées organisées qui s'opposent si frontalement et parfois de façon caricaturale se trouvent souvent un point d'ancrage sur le thème de la République ; les uns pour l'encenser et en faire un étendard vertueux fournissant réponse à tout les problèmes de l'heure, les autres pour y voir un objet de haine (la République postcoloniale) et de combat libérateur.

    Ainsi pris dans cette opposition les antiracistes seraient sommés de choisir entre le camp des anti-républicains islamo-gauchistes (car ils font le jeu de l'intégrisme islamique en ne défendant pas la République) et des républicanistes dogmatiques haineux et sectaires pour qui la République est le cache sexe d'un discours essentialiste sur la religion musulmane et les musulmans ce qui les amènent tel Redeker à tenir un langage clairement raciste.

    Le MRAP ne se réclame d'aucun de ces courants . Certes des membres du MRAP se reconnaissent dans chacun de ces deux courants et ils en ont le droit bien évidemment. Mais d'une part l'immense majorité des adhérents du MRAP se positionnent clairement entre ces deux extrêmes et dans un spectre variable selon les thèmes abordés ; d'autre part le MRAP lui-même procède à des analyses qui ne sauraient le rattacher à l'un de ces deux courants extrêmes.

    Ainsi,on ne saurait accuser le MRAP d'être "le cheval de Troie de l'islamisme politique" (1) même si le MRAP a mis du temps à reconnaître l'existence de l'intégrisme religieux, lequel ne se réduit d'ailleurs pas à la version maximaliste de l'islamisme politique . La position du > MRAP contre les propos racistes de Redeker prend en compte cette dimension. De même les militants du MRAP ne sauraient faire "le lit des zélateurs d'une idéologie sexiste, homophobe, et antisémite". Le MRAP "ne cèdera pas à l'idée selon laquelle la spécificité des traditions culturelles, des conditions sociales,des convictions individuelles peuvent autoriser le sexisme, l'homophobie, ou l'antisémitisme".

    Ceci dit, l'avancée - ignorée par les partisans de Respublica - du combat contemporain du MRAP consiste à montrer que les musulmans ne relèvent pas d'un ensemble homogène tenté par le sexisme, l'homophobie et l'antisémitisme. La présence d'une minorité d'individus particulièrement réactionnaires ne sauraient frapper l'ensemble des croyants de cette religion qui ne sont ni plus ni moins sexistes que les autres (chrétiens,juifs, athées). Le MRAP n'ignorent pas non plus que de nombreux musulmans et musulmanes sont attachés à la laïcité. Ils n'ont pas non plus un sens de la communauté si intense qu'il empêcherait une participation citoyenne à l'identique des autres citoyens français. Le MRAP revendique à ce propos le droit de vote et d'éligibilité aux résidents étrangers extracommunautaires (d'origine non européenne).

    Pour ma part au lieu de me focaliser sur une République sans adjectif, une République-rempart incertaine je préfère articuler altermondialisme, antisexisme, antiracisme et laicité ; une laïcité qui ne saurait effectivement être confondue avec une tolérance aveugle et sans principes car " en affirmant le principe de séparation entre la sphère privée et la sphère publique, la laïcité fait cran d'arrêt à toutes les forces qui travaillent à communautariser le lien politique". La République à laquelle je me réfère dépasse son horizon borné couramment assigné : elle serait simplement "sociale et laïque" .

    La République est porteuse d'une dynamique forte qui va au-delà de sa version bourgeoise. Elle est potentiellement altermondialiste si l'on veut bien se souvenir que ce mouvement se fixe un but : un autre monde, une autre europe, une France non dominé par le capital et le marché. Elle peut s'ouvrir à l'éco-socialisme (2).

    Christian DELARUE

    Secrétaire national du MRAP

    Membre du CA d'ATTAC France

    1 in " Redonner son sens à la lutte contre tous les racismes" appel signé par : > Catherine Kinztler, Philosophe > Antoine Peillon, membre fondateur de "J'Accuse" > Marie Perret, Présidente du Conseil Scientifique de l'UFAL > Alain Policar, Professeur de Sciences Sociales > Pierre-André Taguieff, Philosophe et historien des idées > Bernard Teper, Président de l'Union des Familles Laïques

    2 Sur l'écosocialisme voir texte personnel sur Bellaciao

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    La réponse à ce texte s'intitule LE MRAP ATTAC Bien vu, Monsieur Delarue !

    Voici la réponse que j'ai rédigée pour ResPUBLICA.

    http://www.nouvel-islam.org/article.php3?id_article=87

     Delarue a bien évidemment un droit de réponse imprescriptible.

    Avec tous mes respects

    Mohamed Pascal Hilout

    Initiateur du nouvel islam en France

    Site : http://nouvel-islam.org


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