• AUTHENTICITE DE LA PASSION

    publié sur Bellaciao sous le titre
    S'engager pleinement, sans retenue...


    J'évoque ici l'engagement amoureux non pas l'engagement politique. Je passe sur ce que ce type d'engagement - s'il est donné d'emblée - suppose comme contexte favorisant.

    Voici un extrait de l'ouvrage de Valérie DAOUST « De la sexualité en démocratie – L'individu libre et ses espaces identitaires. » PUF 2005. J'ai cru bon de faire lire ce passage – issu du chapitre « Idéologie romantique ou amour authentique ? - à mon fils. Il exprime à mon sens, de façon fort différente, le souci du philosophe Rober MISRAHI (1) à propos de « la rencontre et l'amour » (1)

     

    Christian Delarue

    1) Sur « La rencontre et l'amour » lire : « Libres extraits de "Qui est l'autre ?" » (de Robert MISRAHI), par Christian Delarue
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47492

     

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    L'amour devient une chance d'être authentique dans un monde ne général gouverné par des solutions pragmatiques et des mensonges opportunistes : c'est en quelque sorte une nouvelle religion, qui à la fois promet le bonheur, permet d'échapper à la quotidienneté et donne un sens à la vie. (V DAOUST cite ici un auteur qui montre que l'amour possède aussi des caractéristiques qui le différentient fondamentalement de la religion.).

    L'individu romantique, dans ce contexte, doit respecter une règle fondamentale : l'obligation de l'honnêteté. Au risque même de briser ses engagements et l'amour, dès lors, n'est plus le lieu d'une affection partagée, mais celui des peines et des douleurs de l'intimité. L'obligation de l'honnêteté constitue l'authenticité des sentiments exprimés à l'autre et participe à cultiver un rapport à soi-même qui soit véridique.

    Ce n'est pas, comme l'interprète Claude Habib, que nous connaissions aujourd'hui le chacun pour soi, sous le signe d'un individualisme égoïste, qui ne permettrait pas de relations à long terme. C'est la recherche d'une grande loyauté dans l'amour, qui devient un lieu où l'homme et la femme déterminent leur existence et ont l'impression d'agir librement. C'est la référence à soi et jusqu'à un certain point à l'autre, qui rend l'action amoureuse légitime.

    De la même manière, on ne se marie plus pour d'autres raisons que celles qui renvoient à l'amour – les institutions et la tradition, la sécurité économique et la famille sont désormais des facteurs secondaires -, et l'amour qui trahit les engagements et les espérances devient insoutenable.

    Ce n'est pas le fait que l'individu soit devenu un être égoîste qui rend les relations difficiles, mais que l'amour soit investi d'une telle puissance libératrice et transcendante : il est associé à un idéal de liberté, de vérité et d'accomplissement.

    Autrement dit, l'individu est à ce point romantique, qu'il préfère souvent être seul plutôt que de s'engager dans une relation qui ne correspond pas à son idéal.

    Cet idéal de la relation amoureuse sous le signe de l'authenticité doit satisfaire à plusieurs impératifs. Elle réclame l'attirance sexuelle, la complicité, qui ressemble à une profonde amitié mais aussi le partage de projets communs, constituant l'histoire romantique du couple, et ou l'enfant peut devenir la preuve de l'authenticité et de la profondeur des sentiments partagés.

    Mais il y a plusieurs manières d'élaborer les scénarios amoureux : les expériences dans la vie de chacun l'amène à adhérer de différentes manières aux principes de l'amour romantique. L'âge de l'individu a son rôle à jouer dans les mises en scènes de l'amour ; les projets et les attentes ne seront pas les mêmes pour l'individu de vingt ans et pour celui de soixante.

    Quoique les projets et engagements puissent varier, l'amour romantique conservera le caractère de l' « amour confluent », comme réciprocité, et le caractère de l'amour passionnel comme désir à consumer.

      

    - NB : Valérie DAOUST précisait dans ses pages sur « la réciprocité » ce que signifiait "l'amour confluent" au regard de trois types de sexualité :

    « L'amour confluent » met l'érotisme au centre de la vie conjugale et devient un idéal dans une société, pense-t-on, où chacun peut s'accomplir sexuellement : ainsi, parallèlement à la sexualité pensée comme une multiplication d'expériences permettant une découverte de soi et une sexualité-spectacle qui n'implique pas de relation à l'autre, il existe une sexualité qui prend la forme d'un accomplissement personnel à travers l'expression des sentiments, et qui exige aussi une reconnaissance subjective réciproque. Cette reconnaissance réciproque n'est pas exclusivement hétérosexuelle et monogame.

     


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  • LA GAUCHE ROMANTIQUE : POUR UN AUTRE MONDE ?



    On parle beaucoup de la gauche « installée », froide, sérieuse, celle qui a « mis de l'au dans son vin » et qui s'est adapté aux contraintes du marché. Mais on évoque peu la gauche romantique. La terminologie recouvre il est vrai un spectre assez large. Ce qui oblige à des distinctions. Auparavant définissons le romantisme politique.



    I - QU'EST-CE QUE LE ROMANTISME ?

    Je cite un passage du livre « Révolte et mélancolie » (1) : Dans Pour une sociologie du roman Lucien Goldmann conçoit celui-ci comme mettant en scène le conflit entre la société bourgeoise et certaines valeurs humaines ; le genre romanesque exprimerait ainsi les aspirations de certains individus « problématiques », motivés par des valeurs qualitatives opposées au règne de la seule « valeur d'échange ». Mais il s'agit d'une vision du monde qui ne se limite ni à la littérature ni aux arts.

    Au sens large, « le romantisme représente une critique de la modernité, c'est-à-dire de la civilisation capitaliste, au nom de valeurs et d'idéaux du passé (pré-capitaliste, pré-moderne) » (p 31). Les principales caractéristiques de la modernité inséparable du capitalisme sont l'esprit de calcul, le désenchantement du monde, la rationalité instrumentale, la domination bureaucratique, la réification de l'humain...

    Le romantisme porte-il un réel anticapitalisme, un anticapitalisme conscient ? Pas toujours. La critique romantique prend des formes très diverses. De même la vision romantique n'est pas toujours empreinte de mélancolie et de douleur dans ses convictions d'une société aliénée. Pas plus que le romantisme porte nécessairement son regard avec nostalgie sur le passé et pas vers l'avenir.



    II – LE ROMANTISME, DE MOUVANCE A PARTI ANTICAPITALISTE


    - Le romantisme comme mouvance d'altermondialisation.

    Il existe bien un courant contestataire « hyper romantique » et mélancolique qui a pris la suite des hyppies des années 65 qui s'est tourné vers la terre, l'artisanat et l'écologie quand d'autres choisissaient volontairement d'entrer dans les usines. On peut retrouver aujourd'hui, sans qu'il s'agisse des mêmes, ces « contestataires romantiques » parmi les "décroissants", parmi les « anti-pub », ou parmi les partisans de la simplicité volontaire. Ils préconisent souvent la révolution personnelle, le changement des comportements individuels et se désintéressent des stratégies collectives et des programmes politiques. Ils se reconnaissent plus dans l'altermondialisation (processus concrets pour un monde meilleur ou pour d'autres mondes aux marges du système) mais pas dans l'altermondialisme (pour un autre monde radicalement différent). Pas tous cependant. Le mouvement connaît des sensibilités qui combinent transformation personnelle et transformations collectives. Ces mouvances, qui ne sont pas nécessairement affilié à des organisations anarchistes ou libertaires, sont bien souvent opposés à la gauche marxiste laquelle n'est pourtant pas monolithique.

    - Le marxisme divisé entre un « courant froid » et un « courant chaud ».

    Cette division est apparue face aux théories d'Althusser avec notamment l'ouvrage collectif « Contre Althusser » (réédité depuis). Non disent-ils l'histoire n'est pas « un «procès sans sujet ». A l'époque ou le marxisme subissait l'influence du structuralisme la gauche marxiste critique du stalinisme soulignait qu'à trop donner de force aux structures, on oubliait « la lutte des classes », l'intervention des masses face aux attaques du capital. Ce rejet du marxisme froid d'Althusser ne signifiait pas fuite de l'abstraction et de la théorie. Il n'y a qu'à lire les ouvrages de l'époque de Jean-Marie BROHM qui a marié Marx à Freud, un Freud revu et corrigé par Marcuse. Un « monstre épistémologique » certes mais quelle richesse d'analyse !

    - Derniers avatars de l'histoire : « marxisme de gouvernement » et « marxisme de lutte » .

    La gauche marxiste se subdivise toujours en un « courant froid » et un « courant chaud ». La distinction perdure toujours à mon sens dans la distinction entre « marxiste de gouvernement » et « marxiste de lutte » : une distinction très relative qui oppose encore le PC et la LCR. Il s'agit d'une distinction assez peu dialectique donc à prendre avec des pincettes mais qui possède sa vérité, une vérité qui est à l'origine de la mise au pluriel du mot « gauche ».

    Le PCF, parti « marxiste de gouvernement » et la LCR parti « marxiste de lutte », cela se voit même dans la composition sociologique de ces deux organisations : l'une ayant plus de militants âgés, installés dans les structures sociales spécialisées dans les conflits catégoriels ou les affrontements de classe comme le sont les syndicats avec cette culture syndicale certes critique mais surtout concrète ; l'autre forte d'une jeunesse disposant d'un idéal poussant plus fortement à la constestation radicale avec un idéal lié à une culture politique conséquente et surprenante. Ce substrat intellectuel des JCR intègre à Marx les apports de Rosa Luxembourg, de Gyogy Lukacs, de Che Guevara (mais sans doute beaucoup moins Gramsci).

    Cette distinction est le produit de l'histoire qui a opposé le trotskysme au stalinisme. Elle en voie de résolution. Un des enjeux serait de tenir ensemble gouverner/lutter. Il faut pour cela renverser le "baiser qui tue de F MITTERRAND" au PCF et à toute la gauche.

    Christian DELARUE

    Révolte et mélancolie : le romantisme à contre-courant de la modernité par Michael LOWY et Robert SAYRE - Payot 1992 ; Le « concept de romantisme » y est étudié en page 25.


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  • LES PRO-VOILE contre LES HAUTS TALONS

    Lire auparavant LE VOILE ISLAMIQUE ET LA SEDUCTION sur ce blog (03/11/07)

    LA STIGMATISATION DES HAUTS TALONS

    - Commentaire :
     http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=53795

    si vous voulez réellement "libérer la femme", (comme moulinex), peut être que le voile a de l'importance, mais il concerne les femmes qui sont déjà exclues de par leur "ethnie", chez nous je pense que les hauts talons, par exemple, ont plus fait pour déséquilibrer la femme et la sous mettre que le voile

    - Réponse, un peu modifiée par rapport à celle écrite précipitamment sur Bellaciao:<?xml:namespace prefix = o /><o:p> </o:p>

    La libération des femmes est le fait des femmes. Comme homme et comme antiraciste j'intègre cette question dans mes propos mais ce n'est pas à moi de mener la bataille. Je ne « libère donc pas les femmes » qui se libèrent toutes seules ! Encore moins comme Moulinex (qui est une insulte gratuite permise par l'anonymat) !

    Quand aux talons hauts, les femmes qui les portent le font librement quand elles le veulent et selon les circonstances. En tout cas elles ne le font pas sous pression directe. S'il est connu que baucoup d'hommes aiment voir les femmes en talons aiguilles il rare qu'ils se fassent pressant ou contraignant à ce sujet . Je dirais même, et dans la ligne de ce je défends sur les conditionnements historiques issus de la religion et du patriarcat, que la pression indirecte plus insidieuse et plus lourde va dans le sens d'un port limité et circonscrit . La médecine, qui a remplacé ici la religion, pèse pour empêcher que les femmes mettent des talons hauts de façon durable. Pour la religion le motif n'est pas médical mais contre l'effet de séduction à l'égard des hommes. Le port de talons hauts est alors carrément interdit.


    Christian DELARUE


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    LARZAC 2003 R DELARUE (12 ans) contre José Bové (en fer)

     

     


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  • POUR UNE MANIFESTATION LE 18 DECEMBRE POUR UNE AUTRE POLITIQUE D' IMMIGRATION .

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    Des citoyens s'insurgent et agissent ici ou là pour stopper la spirale infernale des contrôles d'identité et des arrestations massives.

    Sur fond de politiques sécuritaires globales et plus particulièrement à cause de la "politique du chiffre" contre les "sans papiers" les contrôles d'identité se sont multipliés ces derniers mois. Les chiffres manquent encore mais l'on sait néanmoins que si Sarkozy part en vacances pendant l'été l'administration de la police poursuit sans relâche la traque du sans papier. Cette politique n'est pas nouvelle mais nous n'avions pas connu en France depuis très longtemps une telle pression policière. Cela débouche d'abord sur des arrestations massives, de véritables rafles ensuite sur des expulsions de migrants sans-papiers vers leur pays d'origine.

    Si l'on appelle politique d'immigration la politique d'accueil et d'insertion des migrants alors il faut reconnaître qu'aujourd'hui c'est la politique d'émigration forcée qui marque la situation . Et c'est peu de dire qu'une telle politique est inhumaine, non seulement en ce qu'elle charrie de racisme, de mesquineries, d'injustices et de violence diverses contre les familles mais aussi, parce que à l'heure de la mondialisation économique sous toute ces facettes - celle de la finance, celle des échanges marchands, celle des délocalisations des productions, etc; - le droit de circulation et d'installation des migrants n'est pas reconnu. C'est un pan important des besoins élémentaires la vie humaine qui est ainsi ignoré et réprimé alors que dans le même temps la finance domine le monde.

    Face à ce grand écart entre répression d'une humanité innocente et valorisation fétichiste d'une certaine économie qui symbolise l'insignifiance du monde, la perte des repères politiques il faut rappeler que les phénomènes migratoires se développent massivement partout dans le monde mais surtout dans les pays pauvres. Il faut rappeler aussi que ce sont les individus les plus dynamiques qui émigrent loin, dans les pays d'Europe notamment.

    Cela fait peur et les politiques (de droite surtout) jouent sur cette peur pour renforcer leur politique policière et répressive. Car une telle dimension de la politique ne peut plus s'accommoder du goût du secret il lui faut sinon une pleine approbation du moins un "laisser agir" des citoyens occasionnels. C'est pourquoi la diffusion du mensonge et du stigmate devient une spécialité des élites de la politique et de la haute administration : les sans-papiers voleraient le pain des ouvriers, ils seraient des délinquants, etc. Le MRAP comme ATTAC et d'autres associations et réseaux ont réfuté ces inepties. Mais les médias reproduisent et diffusent par petits mots et petites phrases les préjugés qui éteignent le sens critique et solidaire des citoyens et qui font violence aux migrants. Heureusement des citoyens actifs s'insurgent pour stopper ici ou là la spirale infernale des contrôles d'identité et des arrestations massives. C'est avec eux que nous pourrons revendiquer la régularisation des sans-papiers vivant en France et la nécessaire "alterpolitique d'immigration" celle qui intègre le fait que les migrants ne sont pas des "flux", des processus abstraits qui in fine autorise des politiques d'indignité .

    Comme d'autres je trouve ces politiques si insupportables que j'en cracherais sur le drapeau puisqu'il s'agit désormais de revaloriser à bon compte ces politiques sous l'auréole de la nation. Ce recours manipulatoire à l'identité nationale vient compléter la politique du préjugé anti sans-papier . Cette référence floue à l'identité nationale permet de faire diversion par rapport aux responsables véritables de ces politiques car c'est à M Sarkozy et au gouvernement qu'il faut signifier nôtre dégoût le cas échéant et surtout notre détermination au changement.

    Nous pourrions manifester tous ensemble le 18 décembre pour demander la ratification de la convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Simple proposition.

    Christian DELARUE


    A l'appui de ce papier personnel de circonstance (fin de l'été) vous pouvez consulter utilement :

    Site ATTAC:

    Pour une refondation de la politique d'immigration dans le respect des droits des migrants
    Pour le respect des droits des migrants, contre leur criminalisation
    http://www.france.attac.org/spip.php?article6348

    Les droits des étrangers et des migrants

    http://www.france.attac.org/spip.php?article1496

    Site MRAP :

    RESF5962 soutient les sans-papiers grévistes de la faim et proteste
    contre la répression organisée par l'Etat.

    http://www.mrap.fr/campagnes/resf/resfnord/view

    HAlte aux arrestations inhumaines et aux tentative brutales de renvoi de Sans Papiers du Nord grévistes de la faim depuis 68 jours et de tous les Sans papiers, traqués et raflés à travers <?xml:namespace prefix = st1 /><st1:PersonName w:st="on" productid="la France">la France</st1:PersonName>!

    http://www.mrap.fr/communiques/arresta/view

    Les nouvelles mesures de M. Hortefeux en Conseil des Ministres : Une nouvelle étape franchie contre le droit fondamental de mener « une vie familiale normale » et contre le droit d'asile

    http://www.mrap.fr/communiques/conseilmini/view

    Historique et Campagne pour la ratification de la convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille
    http://www.mrap.fr/campagnes/Migrations-immigration-Asile/document.2007-03-08.1737931961/view?

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