• Payer beaucoup plus chère sa résidence secondaire.

    Un extrait d'un texte d'Ernest MANDEL envoyé à la commission logement d'ATTAC.

    http://ernestmandel.org/fr/ecrits/txt/1991/plan_ou_marche.htm

    Sous le despotisme de l'État ou du marché, ces décisions sont prises par de petites minorités. Il implique un degré supérieur de justice sociale, car il assure que les besoins fondamentaux de la partie la plus pauvre, la plus faible de la société seront satisfaits en priorité, avant les besoins moins urgents de la partie la mieux lotie.

    De la même façon qu'aujourd'hui, dans chaque pays du monde, le gouvernement propose, au début de l'année fiscale, de réserver disons 5 % du revenu national pour la défense nationale et pour la sécurité publique (la police...) considérées comme des priorités absolues, la masse des citoyens aurait le droit et le pouvoir de décider au même moment de la partie des ressources disponibles pour n'importe quel but qu'elle choisirait de considérer comme absolument prioritaire: par exemple la santé, l'éducation et la culture, la défense de l'environnement, les transports publics, les infrastructures de base, le logement et ses équipements ménagers et, s'il en était décidé ainsi, l'alimentation courante et une partie des vêtements (sous-vêtements, bas, chaussures).

    Ces choix seraient effectués sans s'occuper du fait qu'ils représentent 20, 30, 40, 50 ou 60 % des ressources disponibles, réduisant de fait, par là, ce qui reste pour la satisfaction des besoins non essentiels. On peut objecter que cela entraîne une certaine injustice vis-à-vis des besoins des groupes minoritaires de consommateurs. Cette objection est fondée. Mais dans une situation de rareté relative des ressources, certains besoins resteront toujours insatisfaits. Il est plus juste de laisser insatisfaits certains besoins de minorités plutôt que les besoins fondamentaux de la majorité.

    On ne peut nier que la construction systématique de résidences secondaires qui restent inoccupées une large partie de l'année, sans parler des logements de luxe, alors que des millions de gens restent sans logement, ou dans des logements manifestement déplorables, cela est plus injuste que de laisser insatisfaite une partie de la demande de logements de luxe, tout en assurant à chacun un abri adapté, avec un confort raisonnable.

    On peut "moduler" la règle de la majorité et accorder aux minorités un accès aux ressources économiques, une fois satisfaits les besoins fondamentaux de tous. Si certains groupes de la population veulent consacrer leur revenu supplémentaire à une résidence secondaire, ou à une deuxième télévision en couleur, ils doivent avoir le droit de le faire, s'ils sont prêts à payer le prix pour cela, prix qui sera plutôt élevé.
    Ce qu'ils ne doivent pas avoir le droit de faire, c'est d'imposer une charge de travail supplémentaire à la masse des producteurs, dépassant celle que ceux-ci sont prêts à accepter. Sous le capitalisme, les fluctuations de l'emploi et la peur de perdre son travail et son revenu habituel, obèrent fortement le droit des producteurs à déterminer librement les limites de leur temps de travail, qui est toujours en grande partie pris sur le temps de loisir. Le modèle de planification socialiste que nous défendons implique que le droit de fixer ces limites doit appartenir à ceux qui en en supportent effectivement les inconvénients, c est-à-dire la masse des producteurs eux-mêmes. S'ils préfèrent travailler seulement trente ou vingt-quatre heures par semaine, reportant une partie de leurs consommations, ils doivent avoir le droit de faire ce choix. Si chacun a la garantie d'un niveau minimum de consommation, il faut proposer un haut salaire pour convaincre les gens de travailler plus longtemps. Mais ceci est plus juste socialement que de les forcer à le faire par des diminutions de salaires ou des menaces de suppression d'emplois et de revenus.

    Lire la suite sur Plan ou marché : la troisième voie Ernest Mandel

    http://ernestmandel.org/fr/ecrits/txt/1991/plan_ou_marche.htm






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  • Sur islam et laicité :

    Cinq ans après, retour sur le rapport de 2003 de la CNCDH (Islam en France)
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article300

     



    A propos de l'Avis de la CNCDH du 12 juin 2008
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article304


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  • FAIZA M librement et KARIM en qamis 

    Faiza M s'exprime (1) et déclare porter son voile religieux totalement librement . Voilà qui semble clarifier les choses du point de vue des pressions extérieures. Mais qui ne change rien par ailleurs.

    QUE RECOUVRE LE VOILE POLITICO-RELIGIEUX DE FAIZA M. ?

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article220

    Quant à Karim (33 ans), son mari, il arbore lui barbe et qamis . Les musulmanes doivent cacher leur corps, y compris le cou et les oreilles, face à la concupiscence masculine . Et même la chaleur suffocante n'est pas une excuse au dévoilement (cf l'affaire de la musulmane voilé dans une auto sur un parking de Marseille frappée par son mari pour relèvement de voile). Par contre les musulmans peuvent eux exhiber les signes de masculinité (voire de virilité) sans souci .

    Quant au qamis je suppose qu'il s'agit aussi d'un vêtement religieux ostensible pour les hommes. A vérifier . La notion de mentalité discrète d'appartenance à sa religion a du chemin a faire ! Un comportement relationnel pacifique commence par le port de signes d'appartenance discrets.

    Christian Delarue

    1) http://www.souss.com/Moi-Faiza-32-ans-a-qui-l-on.html



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  • Monsieur le Directeur de Psychologies Magazine, 
     
     
    Grand titre, Psychologies Magazine a une influence primordiale sur la conscience collective francophone.
     
     
    J'ai lu votre numéro spécial "Le vrai luxe" (décembre 2007).Psychologies Magazine est très proche du monde publicitaire. Cela se vérifie dans ce numéro spécial très esthétique. L'essentiel de vos pages montre des femmes parées de magnifiques bijoux de marques.Je viens vous interroger très confraternellement au sujet de la "Une" de ce numéro : visuellement une poule ornée de colliers et un texte en dessous "Colette, poule de luxe".Au premier degré, je crois avoir suffisamment d'humour pour sourire de cette "Une" gentiment décalée.
     
     
    Mais je ne peux m'empêcher d'analyser au second degré ce rapprochement visuel entre "poule" et "de luxe" et le message subliminal qu'il crée. Comme une sorte d'humour infériorisant. Cette association étonne en 2007-2008 après Freud et la lutte contre tous les fascismes. Nous savons bien que ceux-ci s'appuyaient très en amont, pour exclure, sur un humour portant de l'infériorisant. Faire rire de la différence. Faire rire de l'humiliation. Ce relent d'inégalité rappelle de bien mauvaises choses. Vous le savez, autoriser une inégalité (aujourd'hui le féminin, et demain ?) ouvre dans l'inconscient des ombres bien plus profondes. C'est collaborer à quelque chose de mortel pour la civilisation.
     
     
    Chercher le "vrai luxe", vous l'écrivez presque, demande un certain lâcher prise et une élévation. Votre ligne éditoriale se veut psychologique. Votre “Une“ semble ainsi promouvoir le lâcher prise, mais le rattrape par la pire des ombres : associer l'autre à un animal. Je ne peux, en aucun cas, soupçonner Psychologies Magazine, journal assez féminin par ailleurs, de cette dérive là. Vos créateurs graphistes, de façon subliminale, ont associé "poule" et "de luxe". Et ont posé cela, par la puissance de Psychologies Magazine, dans le subconscient de vos lecteurs et lectrices. C'est leur métier. Mais quel métier ? Nous nous battons tous pour une presse qui cherche, au contraire, la qualité de la présence intérieure en chacun et l'égalité avec l'autre. Cette "Une" mélange le pire. Je préfère penser que cela vous a échappé. Sinon elle signerait chez Psychologies Magazine, une ambiguïté qui, certes peut faire vendre, mais à quel prix dans l'inconscient collectif ? Elle ouvre des brèches à travers l'humiliation mise en “Une“, qui ne devraient pas être dans la mesure où elle brise le tabou du rapport égalitaire à l'autre. Beaucoup de personnes ont souffert et parfois même dans le sang d'un processus collectif inconscient commençant par pointer une infériorité qui n'existait que dans l'imaginaire de ceux qui la promouvait et qui voulaient en rire.
     
     
    Veuillez agréer, Monsieur Servan Schreiber, l'expression de mes salutations bien cordiales.
     
    G. Didier, directeur de REEL. (www.journalreel.info)

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  • Forte influence de la religion : frappée pour relèvement du voile islamique

    Condamner les interprétations sexistes de l'islam est nécessaire.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article305

    Refuser le racisme islamophobique ne suppose pas d'accepter tout ce qui se fait au nom de l'islam dans toutes ses variétés d'interprétation, de l'islam ordinaire ou d'un islam plus "intégriste" (si l'on accepte la formule). Ainsi faut-il aussi condamner les interprétations sexistes ou hypersexistes de l'islam.

    Il s'agit au cas présent (1) de l'agression portée par un homme sur une femme qui relevait son voile islamique. C'est inadmissible qu'il ait chaleur suffocante ou pas. . C'est certes inadmissible comme le sont toutes les violences sexistes mais aussi toutes les violences en société. Sur ce dernier point j'estime que les violences de la police sont illégitimes lorsqu'elles portent contre des jeunes manifestement non armés et visiblement soumis à la police.

    Mais revenons au sujet.

    Ce qui importe ici d'être relevé c'est que ce geste peut se réclamer de la religion pour sa justification . Ce qui est particulièrement dangereux . Il faut bien mesurer cette dimension justificatrice très importante. On ne saurait donc ramener, pour la taire, cette violence là aux trop nombreuses violences ordinaires contre les femmes, celles présentes dans toutes les sociétés et dans toutes les couches sociales sous prétexte qu'il ne faut pas diviser la lutte féministe ou nuire à la lutte contre l'islamophobie raciste.

    Par ailleurs, ce "fait divers" s'inscrit dans une dynamique religieuse et politique internationale particulière qui accroit fortement le sexisme. Autre point important à souligner. Le sexisme existe évidemment hors de cette dynamique spécifique mais cette dernière fondée sur une interprétation de l'islam (2) est particulièrement puissante et doit donc être condamnée sans pour autant stigmatiser tous les musulmans.

    Christian Delarue

    1) Frappée pour relèvement du voile islamique

    http://tf1.lci.fr/infos/france/faits-divers/0,,3923339,00-frappee-pour-avoir-releve-voile-islamique-.html

    2) La pratique de la frappe (moins violente -sic) par un homme est expressément autorisée dans certains cas (bien précis certes) par l'islam ordinaire - non intégriste - ou du moins par des personnes ayant autorité pour interpréter l'islam. Cette interprétation sexiste, estimée douce par ceux qui vont plus loin dans la violence, est également inadmissible.

    http://francais.bayynat.org.lb/femme_en_islam/37.htm


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