• Pour une approche du peuple-classe

    Brève trame pour approfondissement et débat.

    http://www.amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article408

    Contributions à envoyer à Christian DELARUE, membre du CA d'ATTAC et du MRAP, à l'adresse suivante : chrisdelarue-snmrap@wanadoo.fr Les contributions les plus pertinentes seront publiées sur amitie-entre-les-peuples.org

    *

    Le peuple ne figure pas dans le dictionnaire altermondialiste Le Petit Alter. La définition que l'on trouve dans les interventions - quand on en trouve - est variable. Celle des juristes de droit international ne correspond pas à toutes les situations ou le terme est employé. Bref il existe un manque aussi bien dans ATTAC qu'au MRAP (alors que le terme peuple figure dans son intitulé). Mais ce n'est pas la seule raison de ce lancement de réflexion sur ce thème. Il s'agit de tester et développer la pertinence d'une nouvelle définition, ou du moins pour être moins prétentieux, d'une nouvelle approche.

    Cette approche du peuple en tant que quasi classe sociale ou comme classe sociale plurielle me vient à la fois de réflexions militantes issues du MRAP et des lectures diverses, certaines remettant en cause la notion de classe sociale - Patrick TORT, Gérard DUMENIL - d'autres admettant un flou dans la délimitation des classes au profit de la lutte et du rapport de conflictualité. C'est là une lecture que j'ai fait du Marx intempestif de Daniel Bensaïd qui me parait pertinente, notamment pour saisir le rôle particulier des fonctionnaires, non seulement comme classe pour soi mais aussi, sans messianisme outrancier, comme classe en lutte globalement pour la défense d'une société politique d'intérêt général et de satisfaction des besoins sociaux non pervertis par la main invisible du marché, des marchés. on marchande.

    Pour cerner la notion de peuple classe sociale il faut d'abord porter une appréciation critique de la notion de citoyenneté qui fonctionne comme obstacle épistémologique à la notion de peuple-classe.

    I – DERRIERE L 'AMBIGUÏTE DE LA CITOYENNETE

    Pour comprendre la portée cachée du peuple classe il faut d'abord admettre l'ambigüité de la citoyenneté. La citoyenneté institue le lien juridique entre le peuple à la nation, entre le peuple et les élus. Ce pont masque aussi un fossé, une distance et même un rapport social conflictuel. La citoyenneté fait aussi écran à la séparation de la société civile et de l'Etat, du peuple et de l'Etat.

     La citoyenneté entre participation et dépossession

    Contre une vision unilatérale je pose la citoyenneté comme ayant deux faces comme janus . La face lumineuse est celle qui fait passer une communauté humaine au statut de peuple politique via le droit de vote. Ce faisant c'est l'égalité de chaque citoyen au travers de la règle un homme = une voix, une femme = une voix qui est promu . C'est là une conquête historique à ne pas sous-estimé . Pour autant il ne s'agit pas de la survaloriser, de la fétichiser.

    Ainsi les résidents extracommunautaires qui n'ont pas de droit de vote et de citoyenneté font bien parti du peuple alors que des dirigeants politiques ou de grandes firmes multinationales disposant de la citoyenneté n'appartiennent pas au peuple. C'est là une première approche du peuple-classe qui opère une distinction entre peuple et nation . Par ailleurs, dans la démocratie libérale, la citoyenneté n'est activée qu'un laps de temps, celui du vote et par extension le temps de la campagne électorale (du moins lorsque les dites campagnes mobilisent l'attention populaire !) Autant dire alors que la citoyenneté a aussi une face sombre, celle qui permet le passage ambigu du peuple concret à la nation abstraite, englobante et mystificatrice ; passage qui masque les conflits de classes sociales ; passage qui masque le rapport social entre les élus, les élites politiques qui représente le peuple devenu nation et qui par ce biais monopolise l'activité politique. En ce sens, la citoyenneté telle qu'elle est organisée par la démocratie libérale assure plus la dépossession du peuple et des citoyens que leur participation au destin commun. La face lumineuse est célébrée, la face sombre continue de faire l'objet de recherche critique et scientifique . En fait la citoyenneté dans ses modalités engage une conception de la démocratie.

     De la nécessité de rapporter la citoyenneté au type de démocratie réellement organisée

    Le terme démocratie est galvaudé, pétri d'idéologie ( ). Pour être bref, l'erreur la plus courante consiste à confondre le processus démocratique (la démocratisation d'une société et de ces institutions) et la configuration démocratique existante (démocratie libérale) ou revendiquée à gauche (démocratie socialiste, démocratie prolétarienne, alterdémocratie) ou à droite (post-démocratie, gouvernance) . Cela vise à masquer des différences radicales et donc des changements importants à enclencher pour changer de configuration démocratique. Car la démocratie libérale est fondamentalement d'essence très restreinte.

    La démocratie libérale s'accommode d'un usage restreint de l'activité citoyenne limité à la votation après s'être longtemps accommodé d'un vote masculin, d'un vote censitaire, d'un vote dess nationaux. Dans une version moins restreinte que l'on nomme démocratie participative conçue comme complémentaire à la démocratie représentative les citoyens sont autorisés à participer à des processus souvent très localisés (le quartier) de débats et de décisions. La démocratie libérale reconnaît les conflits de classe à sa manière en permettant la grève et les manifestation. Cet ensemble le plus avancé ne forme qu'une démocratie rabougrie eu égard au champ d'intervention comme au temps consacré. Rien à voir avec l'alterdémocratie ou l'autre démocratie ( ).

    II - LE PEUPLE-CLASSE ENTRE OBJET ET SUJET POLITIQUE

    Le peuple classe n'est plus ici envisagé comme objet des politiques diverses de la classe politiques mais comme sujet de son auto-émancipation politique et sociale car conçu comme inséré dans un rapport social de domination sous couvert de démocratie représentative.

     Le peuple classe entre notion très englobante et individualisation.

    Le peuple classe se distingue du peuple-nation des Etats nation. Dans certains Etats comme l'Espagne on considère qu'il y a plusieurs peuples . La notion de peuple recouvre alors une autre dimension qui ne fait pas l'objet de mon propos. Pour le dire sommairement on a des peuples-nations qui se heurte à la domination d'un Etat central . La dimension de classe disparaît ici relativement au profit de sa dynamique historico-culturelle.

    La sociologie contemporaine a poursuivie au plan de la théorie le travail de réhabilitation de l'individu. Même les courants marxistes ont abondé dans ce sens mais sans cependant faire l'apologie de l'individu isolé , en quelque sorte "hors sol", comme totalement dégagé des rapports sociaux qui structurent le temps et l'espace de la société civile. C'est heureux car dans le même mouvement la dictature de la finance a elle poursuivie son travail d'individualisation fragilisante face aux crises qu'elle suscite.

     Le peuple classe est tel car il subit et s'affronte à ...

    C'est par facilité de langage que l'on parle de dictature de la finance, car la formule omet de dire qu'une classe sociale est bien soudée pour la défense de ses privilèges. On parlera l'oligarchie financière ou de bourgeoisie selon le spectre plus ou moins large de cette classe sociale active en matière de développement des politiques néolibérales. On sait que ses membres agissent au sommet des grandes sociétés transnationales (STN) mais aussi dans les entreprises de moindres envergures néanmoins inscrites sur les marchés boursiers et des grandes institutions mondiales (OMC, FMI, BM) ou continentales (UE), dans les lobbies patronaux, de destruction des collectifs

    Christian Delarue

    "Les peuples se décomposent en meutes, les classes en masses." écrit Daniel Bensaïd dans Eloge de la politique profane

    L'idéologie démocratique Jean-Jacques LAKRIVAL

     http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php ?article114



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  • LE VOILE, LA KIPPA ; LE FETICHE ET LA PERSONNE : LA DOUBLE DISTINCTION
     

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article419

    VOILE, KIPPA ; LE FETICHE ET LA PERSONNE : LA DOUBLE DISTINCTION

     

    A peu de chose près, comme Ralph Giordano, je pourrais reprendre son propos : “Je ne veux pas voir des femmes portant la burqa dans la rue. Je me sens insulté quand je vois cela. Pas par les femmes elles-mêmes, mais par ceux qui les ont transformées en pingouins humains.” Pour ma part, ce serait plus en lieux de proximité obligé (travail) que cela deviendrait insupportable et moins dans la rue.

    http://www.causeur.fr/nous-sommes-tous-des-musulmans-allemands,965

    1 - La haine du fétiche et du voile islamique.

    Le voile islamique comme signe ostentatoire constitue une affiche publicitaire constante de l'islam que l'on devrait pouvoir fuir (et le phénomène est ici identique pour les "femmes-sandwicht" de l'islam ou pour la kippa des juifs). Le voile a une autre dimension qui porte sur les rapports hommes-femmes et femmes respectables (musulmanes voilées) - femmes non respectables (occidentales et occidentalisées). Les niqabs ou burquas transforment, encore plus que le voile islamique ordinaire, les femmes en objet sexuel honteux, ce qui est plus grave encore. Elles sont bâchées intégralement contre le regard masculin. Dans les pays de violence masculine forte le voile est devenu un moyen de protection contre l'absence généralisée et légitimée de maitrise des hommes à l'égard des femmes (1). Dans les pays occidentaux le port du voile opère un retour en arrière sur la conquête d'égalité vestimentaire entre hommes et femmes puisque les femmes ne sont pas massivement agressées dans la rue - y compris lorsqu'elles portent des jupes courtes - mais chez elles, là ou la légitimité tombe du fait de l'invisibilité . Se cacher des hommes là ou le machisme est relativement illégitime semble faire reculer l'ensemble des rapports hommes-femmes au lieu de l'améliorer.

    Les signes ostensibles ou ostentatoires des religions heurtent la mentalité laïque (2 ) qui plaide pour une affirmation discrète . Pour autant l'islam m'indiffère comme les autres religions et les musulmans n'ont pas moins de dignité que les chrétiens ou les athées. Bref je ne suis pas islamophobe global. Le schéma de la double distinction aide à circonscrire la critique et à se prémunir d'une accusation trop facile.

    2 - Respect des personnes et des croyances


    - la séparation verticale distingue les musulmanes voilées et non voilées.

    Il est bon de rappeler d'une part qu'il y a de nombreuses musulmanes de mentalité laïque et d'autre part que le voilage n'est pas une essence liée organiquement à l'islam. Autrement dit il s'enlève. Et il s'enlève sans perte de religion . Ce n'est pas moi qui interprète la religion mais c'est le réel de la distinction qui le pose. La preuve du pudding est qu'il se mange !


    - la séparation horizontale distingue le voile (en haut) de la personne humaine (en-dessous).

    La critique et le combat contre le haut - le voile - ne signifie pas mépris contre le bas, la personne en dessous. Si bien que je peux être solidaire d'une femme voilée contre une non voilé qui est pour l'atlantisme, le sécuritarisme. Si bien que je puis dire "je pisse sur tous les signes ostensibles" (car je n'ai aucun respect pour les fétiches, les objets à signification qui rabaisse l'humain face à un autre humain ou face à une puissance surnaturelle) mais cependant défendre les personnes qui les portent sur d'autres aspects et même d'ailleurs défendre les signes discrets de religion puisque je ne suis pas contre les religions mais contre leur emprise dans la société, leur impérialisme.

    - La tolérance abusive refusée au profit de la laicité pacifique et respectueuse des personnes.

    Vouloir l'exclusion du voile dans certains lieux, ce n'est pas vouloir l'exclusion de la personne qui la porte car elle peut entrer sans voile. Bienvenu Madame mais sans voile ! Il va falloir des lois pour protéger les lieux publics de l'envahissement du voile islamique. Car ce voile comme une kippa a une nature religieuse. Et comme ce signe est porté à hauteur de personne de façon continue, il est plus agressif qu'une croix sur un mur. Que la personne le veuille ou non elle vous pète sa religion en pleine figure. C'est ce que l'on appelle la signification objective. Ce n'est d'ailleurs pas la seule, je renvoie aux critiques féministes. Donc, nul n'est obligé de supporter ; mais en l'état de la législation : soit on fuit l'agression, soit l'autre se découvre !

    Christian Delarue MRAP

    1) Pakistan : un crime d'horreur - A Sugier

    Sur Riposte laîque ce point de vue de Bat Ye'Or qui sait de quoi elle parle quant à l'ampleur du phénomène hypersexiste même si le désaccord apparait sur l'explication et la portée : Le harcèlement existe aussi au nord et la nourriture ou le climat ne sont effectivement pas à la racine de cet hypersexisme. Religion et patriarcat font ici cause commune.

    Bat Ye'Or : en islam, il n'y a pas de distinction entre politique, loi civile et religion

    Que pensez-vous du foulard islamique, du voile des femmes ?

    BY : Moi, si j'étais une jeune fille et si je vivais dans un pays musulman, je me couvrirais du voile de la tête aux pieds ne serait-ce que pour me protéger de l'agression masculine. Parce que toute jeune fille, un peu jolie, un peu attirante, est soumise à un tel harcèlement sexuel à chaque moment de son existence dès qu'elle franchit le seuil de sa maison, qu'une vie normale est absolument impossible. On devient obsédé par le harcèlement sexuel que l'on supporte, par les attouchements continuels d'inconnus qui vous bousculent, qui vous touchent, dans les lieux publics, dans les cinémas, dans la rue, surtout dans les transports publics où les gens sont serrés comme des sardines en boite. Je me place sur le plan pratique de la femme qui veut se protéger de l'agression des mâles.

    RL : Quelles sont les raisons de ce harcèlement sexuel dans les pays arabo-musulmans ?

    BY : J'ignore pourquoi les hommes dans les pays musulmans sont aussi agressifs envers les femmes. Serait-ce le climat, serait-ce la nourriture ? Ce sont des comportements que l'on retrouve à divers degrés dans les pays du Sud. En Europe, le voile ne se justifie pas, sauf si l'on veut suivre absolument les préceptes de la Charia, car en Europe, ce harcèlement sexuel n'existe pas. Je trouve que le voile ne devrait pas être autorisé dans les lieux publics et surtout sur les pièces d'identité. On doit pouvoir montrer son visage, car on ne sait pas qui se cache derrière le voile, ce pourrait être un criminel ou un terroriste.

    http://www.ripostelaique.com/

    2) Essai sur la mentalité laïque

    DISCRETION donc NEUTRALITE donc LAICITE - C Delarue


     


     


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  • VOILE ET AUTO ECOLE

    Extrait d'un texte personnel .

    Je rentre du FSE de Malmoe en Suède et je tombe sur le communiqué du MRAP à propos de voile dans une auto-école. Mais à la différence des affaires précédentes il ne s'agit ici ni d'un problème de signes religieux ostensibles heurtant la mentalité laïque ni de signe d'oppression des femmes mais d'une interdiction technique. La technique peut masquer évidemment bien des choses. Mais est-ce le cas ?

    Une femme voilée, française née dans l'Hexagone, mère de trois enfants, Sabeh Kadi, aurait été refusée d'inscription dans une auto-école, à cause de sa tenue. La gérante de l'auto-école, Madame Patricia Gerber se rappelle d'une jeune femme, voilée, qui a dit vouloir inscrire sa sœur. Le règlement intérieur lui a été présenté, qui précisait que pour des raisons de qualité d'audition, il était demandé de ne porter aucun couvre-chef, casquette, bonnet, foulard ou turban. L'auto-école de Patricia Gerber a donc fixé des règles précises, sans distinction de personnes. Ces règles, à Pavillons-sous-Bois, étaient acceptées de tous. Selon la propriétaire, la jeune femme, qui se révèlera être Sabeh Kadi, n'aurait pas protesté, et serait partie sans qu'il y ait eu le moindre différend. Ces faits sont exacts (2).

    Néanmoins le MRAP a fait un communiqué accusant une islamophobie (1) Or l'auto-école de Patricia Gerber a fixé des règles précises, sans distinction de personnes, règles qui, à Pavillons-sous-Bois, étaient acceptées de tous. Alors le Mrap doit-il ignorer sous prétexte d'islamophobie qu'on interdise aussi casquettes, bonnets et autres turbans.

    Comme je l'ai répété le voile même lorsqu'il est clairement islamique n'est pas le symbole intouchable de l'islam . Il y a des millions de musulmanes non voilées et d'autres qui se voilent et se dévoilent selon les circonstances. Ici c'est en quelque sorte "pas touche au voile en toute circonstance" ! Le MRAP se fait le défenseur absolu non de l'islam et des musulmans mais du voile, d'un certain islam rigide. Ne sort-il pas de son rôle ?

    Contre un certain Islam rigide ne peut-on défendre sans encourir l'accusation de racisme islamophobique que Sabeh Kadi femme voilée se doit de se découvrir dans certaines circonstances notamment en auto-école. Ce faisant elle ferait beaucoup pour que l'islam ne soit pas autant critiqué. Car l'islam rigide mérite une critique ferme. Du moins dans les sociétés libérales de moeurs .


    Christian Delarue
    membre de la direction du MRAP


    (1) http://www.mrap.fr/communiques/autoecole/view

    (2) http://www.lepoint.fr/actualites/ecoutez-controverse-autour-du-port-du-voile-dans-une-auto-ecole/920/0/274843


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  • Mardi 16 septembre : Réunion des secrétaires de syndicats de l'UD CGT 35

    Mandat du nouveau secrétaire Jacques STEPHAN

    - Etat de l'offensive patronale et gouvernementale et des réponses

    - Dates des actions syndicales programmées : 23 septembre pour la Poste, 7 octobre sur le travail décent... et les élections prud'hommales en décembre.

    Interventions et débats sur

    - le role des divisions syndicales dans la démoralisation relative des salariés : ne pas tout mettre sur la dictature patronale ou le faible pouvoir d'achat...

    - le nécessaire tous ensemble en même temps avant les congés d'hiver et les congés d'été à partir des grèves et manif menées aux Impôts.

    - le 7 octobre , ne pas se contenter d'une position minimaliste et misérabiliste mais ne pas hésiter à porter des revendications unifiantes des salariés du privé et du public, des actifs et des chômeurs et retraité.

    - ...

     


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  • Richard Poulin et la culture hypersexualisée.

    Richard Poulin mène un combat sérieux et soutenu contre la prostittution (1), y compris contre la prostitution "voulue" ou "choisie". Ainsi, il engage un débat (bien argumenté selon moi) contre  celles qui justifient le "travail du sexe" . Contre Élisabeth Badinter, par exemple, il critique sa conception de la prostitution qui s'intègre dans un « droit chèrement acquis depuis à peine trente ans [qui] appelle le respect de tous : la libre disposition de son corps ». La distinction entre prostitution « libre » et « forcée » lui permet de dénoncer le discours qui prétend que les personnes prostituées sont « les victimes de la logique économique libérale et de la domination masculine propre au patriarcat ». Les qualifier de « victimes » serait admettre l'existence d'une oppression sociale structurelle, ce qui n'est plus le cas : « Le patriarcat [est] agonisant dans nos sociétés. »

    Combattre la prostitution mondialisée est une chose parfaitement légitime qu'il faut encourager. Mais en profiter pour stigmatiser l'hypersexualisation (sic) et la liberté sexuelle conquise contre des siècles de pudibonderie l'est moins. Richard Poulin militant de grand mérite dit : Faire "une « carrière » dans la prostitution et la pornographie apparaît même comme étant glamour" (1). Autour de moi, y compris chez des personnes non militantes, je n'ai jamais entendu chose pareille. Cela favorise la culpabilisation des femmes "glamour" et au-delà de la séduction libre entre humains réels ( 2).

    Le monde contemporain connait un fort "retour du religieux" qui ne remplit pas les lieux de culte mais qui fait soit l'apologie du voile islamique contre la concupiscence des hommes soit l'apologie de l'absence de relation sexuelle avant le mariage et ce en lien avec la conception du mariage unique et indissoluble. Ainsi le pape est venue en France en septembre 2008 pour empêcher le remariage chrétien (après divorce), favoriser la laïcité "ouverte" et le rite tridentin. Dans les quartiers et sur internet, certaines - pas toutes - jeunes filles voilées traitent de "pute" (3 ) ou d'autre noms d'oiseaux leurs copines qui portent des mini jupes. Il a fallu organiser des journées de la jupe (4 ) dans les collèges et lycées pour contrecarrer ces pressions normatives et répressives . Bref la sexualisation n'est qu'apparente dans la publicité mais guère dans la vie réelle. Dans la sexualisation de la publicité il faut distinguer ce qui participe du normal (publicité pour les sous-vêtements par exemple) de ce qui relève de la reproduction de l'oppression et de la domination.

    Christian Delarue

    1) Femmes et fillettes marchandises sexuelles, prostitution mondialisée et libéralisme

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article11343
    ou
    http://www.prs12.com/spip.php?article7340

    2) VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=54555

    3) Réponse aux "voilées" : Nous sommes tous et toutes des putes !


    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=55483


    4) Journée de la jupe à Vitré et ailleurs
    discussion
    PANTALON ET VOILE / SEINS NUS ET JUPE : LE REGARD ET LE RESPECT.

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=54400

    ou

    http://rodolphepilaert63.wordpress.com/2008/05/30/corps-de-femmes-regards-d%E2%80%99hommes-sociologie-des-seins-nus/


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