• Le MRAP ne défend pas le voile islamique, ni les pro-voiles.


    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article73517

    Il arrive au MRAP de devoir défendre juridiquement des musulmanes voilées simplement en application de la loi française contre la discrimination raciale. Cela ne doit pas laisser entendre que le MRAP défend les musulmanes voilées plus que les musulmanes non voilées. Cette action du MRAP ne signifie pas la défense EN SOI du voile islamique et de ses variétés diverses.

    Et, c'est encore autre chose que de défendre - par inadvertance - un islam réactionnaire. Certes, il n'y a pas un trait d'égalité systématique entre voile et intégrisme ; mais bien souvent derrière le voile on trouve islamisme radical. A tout le moins celles et ceux qui partagent mon pont de vue estiment que ne devrait pas être favorisé au sein du MRAP les initiatives "pro-voile".

    Ceci dit, il y a ensuite des divergences d'appréciation . De nombreux camarades dans le MRAP, sont favorables à des incitations "pédagogiques" à l'abandon du port du voile ; soit pour la personne voilée elle même, soit pour soi même parce que l'affirmation ostentatoire constante du religieux est pénible à certains, notamment dans les lieux collectifs comme les lieux de travail, et dans tous les lieux ou l'on peut être durablement contraint d'être en voisinage durable avec un symbole religieux ostentatoire. Du coup, certains approuvent même la proposition de loi dite "de Françoise HOSTALIER ".

    Le MRAP est pour tous un mouvement qui depuis sa naissance en 1949 et plus encore depuis 1977 lutte contre toutes les formes de racisme. Parmi les dernière formes de racisme apparues figure le racisme contre les musulmans. Il ne s'agit pas de s'abstenir de critiquer l'islam, ni même d'interdire le blasphème . Là n'est pas le racisme islamophobique, sauf quand cette critique globalisante sert en fait à stigmatiser l'ensemble des musulmans et in fine à abonder dans le sens de la thèse du Choc des civilisations. Le fait d'appartenir à une religion, l'islam, suscite des comportements de haine et d'exclusion apparentés tant par les lois que par l'analyse des mécanismes en jeux à du racisme. Cela est avéré. Pour autant tout ce qui relève de l'islam n'est pas un absolu qu'une société laïque doit respecter absolument. D'ailleurs la récente position de la HALDE par rapport à la demande de l'ANAEM confirme cette position quoique de façon timide.

    Les musulmanes doivent respecter aussi les principes de la laïcité en France et sur le continent européen. D'ailleurs il faut bien signaler qu'elles le font pour la plus grande majorité d'entre elles. Seule une minorité, certaines consentantes, d'autres pas, plus une frange "activiste pro-voile", persiste à s'opposer aux conquêtes du droit des femmes et à ce que l'on peut appeler la mentalité laïque (affichage discret de sa religion) On le sait. Ce n'est pas au MRAP, mouvement laïc, à encourager les pratiques réactionnaires en soutenant naïvement la "liberté" de de voiler.

    Christian Delarue

    BE et CA du MRAP s'exprimant à titre personnel


    1) Le voile, la kippa ; le fétiche et la personne : une double distinction | 26 septembre 2008


    http://www.blogg.org/blog-44839-billet-le_fetiche_et_la_personne___une_double_distinction-869472.html


    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article419


    2) Exposé des motifs loi de laicite - FH
    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article73014


    3) Combattre le racisme islamophobique ne signifie pas a priori protéger absolument toutes les pratiques issues de l'islam ! C Delarue |
    14 octobre 2008*

    http://www.blogg.org/blog-44839-themes-5___voile_islamique-155871.html

    4° c'est à dire la philosophie équilibrée de la loi française de mars 2004 qui se montre favorable aux signes religieux discrets mais contre les signes ostensibles à l'école


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  • Le peuple-classe, ses ennemis et ses contradictions internes

    Ce texte est la suite du texte "Pour une approche du peuple-classe" posté le 2 octobre 2008 sur ce blog et sur :

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article408

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71956

    Entre la Nation, notion englobante, le plus souvent faite chose de la bourgeoisie, et la classe ouvrière au sens étroit du terme, calé sur la cétégorie "ouvrier", classe morte de solo ouvrièriste dans ses luttes, on peut reprérer deux entités sociologiques mobilisables situées à deux niveaux différents : le Travail et le peuple. Le peuple-classe est une catégorie politique située entre le prolétariat (au sens large - working class) et la Nation. Qu'il s'agisse du Travail ou du peuple-classe, une tâche syndiacale est toujours à mener pour réaliser l'unité, unité des prolétaires - ceux et celles qui vendent leur force de travail pour vivre - et unité du peuple face aux dominants. L'autre combat à mener porte sur l'internationalisme (mot ambigu) au sens d'une part de "prolétaires de tous les pays unissez-vous !" et "peuples de tous les pays unisez-vous", ce que Samir Amin nomme "l'internationalisme des peuples" (1).

    I - Les ennemis du peuple-classe (en vue de son émancipation)

     Le capital national et international ou mondial. Le capital est un rapport social qui oppose les travailleurs (le Travail) et les propriétaires des moyens de production et d'échange (le Capital). Il s'agit ici du capital oppsé au travail. Il peut s'agir, en termes de champ d'activité, du capital financier ou du capital productif industriel ou du capital commercial (sociétés spécialisée dans l'échange marchand, la circulation marchande des biens et services. Sous le terme de capital on entend non seulement le conseil d'administration des grandes sociétés transnationales ou des firmes multinationales mais aussi le patronat des entreprises nationales.

     Les représentants du capital : Ils sont actif dans le champ politique ou au sein de la société civile . Les élus de droite et même les élus de gauche peuvent servir les intérêts du patronat. Même quand les élus ne sont pas de façon durable au service du capital ils sont en situation d'extériorité par rapport au peuple. Il y a un rapport social de soumission entre les élus et le peuples dont la citoyenneté sert de rideau de fumée. Dans la société civile face aux syndicats de salariés ou aux élus qui font les lois, le patronat dispose pour mener sa lutte de classe de façon offensive, d'outils efficaces. En France ce sera le MEDEF. En Europe et dans le monde les capital dispose de lobbies puissants . Enfin, le capital peut compter aussi sur de nombreux organes de presse comme gros appareils idéologiques d'influence.

     L'Etat au service de l'intérêt général du capitalisme. C'est surtout l'Etat capitaliste qui constitue l'outil le plus performant pour assurer les intérêts supérieur du capital au-delà de tel ou tel intérêt particulier capitaliste. Notemment en temps de crise, c'est l'Etat et ses appareils qui assure la restructuration du capital en éliminant les "canards boiteux" au profit du capital fort au détriment des salariés et des créanciers. L'Etat doit stratégiquement se présenter comme neutre et arbitre entre les classes et entre les différents secteurs du capital. Sa principale tactique pour régner est d'user de la division, des multiples sectorisations possibles de sa politique pour empêcher l'unité du prolétariat et plus largement du peuple contre le capital . Pour satisfaire sa mission il procède soit par consentement (carotte) soit par répression (bâton). Pour user du consentement il peut donner partiellement satisfaction (grain à moudre au temps ou l'Etat social est relativement possible) ou il joue de l'idéologie et du sécuritaire. Il peut aussi s'appuyer sur le nationalisme tantôt le national (Ministère Hortefeux), tantôt le petit (le communautarisme religieux peut remplacer le "social" du service public) ou le moyen (ONG défendant le caritatif et s'inscrivant dans l'accompagnement social du capitalisme)

    II - Les contradictions internes du peuple-classe (les difficultés de constitution d'un peuple pour soi).

    Le peuple-classe est une quasi-classe. Il est hétérogène. Deux grandes configuations de clivage internes sont repérables. Contradictions qui lorsqu'elles sont fortes relativisent la notion même de peuple-classe. Car le peuple-classe connait des clivages internes qui peuvent être durs.

    - Le rapport d'encadrement et de commandement .

    Le petit patronat produisant pour un marché local - que je place au sein du peuple-classe - comme l'encadrement salariés supérieur sont dans un rapport social secondaire d'exploitation beaucoup plus perceptible par les travailleurs salariés.

    Dans les petites entreprises de peu de personnes produisant pour un marché local le patron peut se montrer dur en terme d'exploitation des salariés. Mais, en fonction du l'objet du conflit les patrons de ces petites entreprises peuvent à la fois être du côté de l'exploitation et du côté de l'émancipation. Plus le conflit est extérieur à l'entreprise et plus le petit patron apparaitra comme faisant parti du peuple-classe. Il en va de même pour les artisans (au sens historique du terme différent du droit commrcial) qui ne sont pas des capitalistes mais des indépendants.

    Au titre des contradictions secondaires il faut aussi faire place à l'encadrement supérieur dans kes grandes unités de production de biens ou de services, tant dans le public que dans le privé. Ils sont en le marteau et l'enclume, tantôt partie soumise du peuple donc soumis comme le reste du salariat aux dictats de la finance et des politiques néolibérales, tantôt en position de classe d'appui de la bourgeoisie contre les travailleurs salariés privés ou public.

    Pour se dégager de l'emprise de soumission du salariat au capital il y a d'abord la reconnaissance des conflits de classe dans l'entreprise et la société civile qui devrait déboucher sur le développement d'un réel code du travail protecteur accompagné d'un service public de contrôle suffisamment développé (je renvoie aux arguments du camarade Filoche sur ce sujet) . Il y aussi la reconnaissance du fait syndical mais aussi du syndicalisme interprofessionnel. Pour réellement sortir le salariat de la soumission du capital il faut abolir le capital comme rapport social et envisager clairement le passage au socialisme (2), un néo-socialisme (3) pas celui du stakhanovisme soviétique. La démocratisation dans l'entreprise n'est pas une utopie pour qui envisage d'aller vers le socialisme. Il en va de même de la démocratisation hors du politique strictement entendue par élargissement de l'intervention citoyenne dans les grands choix de production à des niveaux territoriaux conséquents.

     La soumission au patriarcat et la soumission au marché.

    D' autres rapports sociaux internes clivent le peuple ; le genre autrement dit les rapports hommes-femmes et le rapport du consommateur-salarié à l'acquisition de biens et services sur un marché.

    Le patriarcat est une organisation de la société fondée sur la famille conçue comme naturellement hiérarchisée à partir de la prééminence du père. Cette configuration s'est modifiée au cours des siècles. Par endroit elle s'est atténuée, dans d'autres elle s'est renforcée. Mais elle perdure sous le capitalisme qui lui met l'entreprise productive au centre de ses dispositifs de soumission. Dans ce cadre les femmes sont plus en position de soumission et d'exploitation que les hommes quasiment partout dans le monde. Point à développer.

    Une autre distinction traverse le salariat et le peuple c'est celle qui porte non sur les rapports sociaux de production mais sur la capacité d'accès au marché des biens et services, donc le pouvoir d'achat dans la sphère de la circulation marchande. Elle distingue celui ou celle qui épuise intégralement son salaire (ou son revenu) mensuel chaque mois de celui qui est chaque mois en capacité de dégager un excédent pour l'épargne. Le montant est variable suivant la composition de la famille. Certains auteurs nomment "prolétaires" les seuls salariés qui non seulement vendent leur force de travail pour vivre mais épuisent leur salaire à la reproduction de la force de travail et à l'entretien de la famille. Les prolétaires - au sens étroit du terme- sont très handicapés pour l'achat d'un logement, même de qualité médiocre, alors qu'il s'agit bien essentiel à la vie car ce bien très couteux au regard de la capacité d'épargne nécessaire.

    La aussi la lutte commence par revendiquer une inversion de la dynamique masse salariale-profits avec une règle impérative qui fixe non seulement un revenu minimal indexé mais aussi un revenu maximal. Vive l'extinction du rentier hyper-riche qui ne sait plus que faire de ses richesses financières sinon accumuler des résidences de luxe aux quatre coins de la planète. La lutte se poursuit par la restriction de la sphère du marché et l'accroissement de celle des services publics et de l'appropriation publiques. Mais la-encore les changements décisifs ne pourront se réaliser que sous le socialisme en lien avec un alter-développement..

    Christian DELARUE

    Membre du CA d'ATTAC France

    Notes

    1) L'internationalisme des peuples par Samir AMIN

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php ?article447

    2) En finir avec ce capitalisme, ouvrir des perspectives vers le socialisme - C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php ?article434

    3) Vers un néosocialisme vert : Etendre le marché ou le circonscrire ? - C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article354


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  • Combattre le racisme islamophobique ne signifie pas a priori protéger absolument toutes les pratiques issues de l'islam !

    Monsieur DELARUE, pouvez vous comme membre de la direction du MRAP nous dire votre appréciation sur la position de la HALDE?

    - Pouvez vous d'abord rappeler la position de la HALDE?

    La Halde - Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité - vient de délibérer sur le port du voile, suite à la requête formulée par l'Anaem - Agence nationale pour l'accueil des étrangers et des migrants. Plusieurs jeunes filles portant un voile intégral avaient été refusées en cours de français, selon la législation sur les signes religieux ostentatoires. D'où la requête. La Halde a tranché en affirmant que de refuser le port d'un voile intégral et par là même les jeunes femmes qui le porte n'est pas discriminatoire.

    (Je n'avais pas en tête la délibération exacte : la voici ci-dessous en notes)

    - Cette position va-t-elle à l'encontre de l'antiracisme que vous défendez au MRAP?

    Etre antiraciste, y compris en luttant contre le racisme islamophobique comme le MRAP le fait, ne signifie pas apriori protéger absolument toutes les pratiques issues de l'islam. De l'affaire Truchelut à celle de l'auto-école ou celle dite Faiza M ou de la giffle sur le parking de Marseille on sent bien que sous des formes variées un religieux excessif voir rigide et machiste cherche à s'imposer et y parvient en s'appuyant sur la législation anti-discrimination. La loi française le permet. La HALDE pour la première fois pose des bornes. Il faut bien que les limites soient posées par une institution quelconque si le législateur ne le fait pas .

    - Vous êtes donc satisfait de cette position de la Halde ?

    Pour certains anti-racistes - dont je suis - la position récente de la HALDE est une délivrance. Je veux dire qu'elle était attendue . Les féministes et les laïcs doivent savoir que tous dans le MRAP n'estiment pas que la discrimination religieuse est absolue. Pour ma part je partage les appréciations qu' Elisabeth BADINTER a développé il y a quelques jours sur RTL, à savoir que le voile intégral empêche toute vie sociale. Il prédestine à une vie de réclusion. Il est un enfermement. La société doit mettre des limites à ce genre de pratiques et empêcher sa généralisation.

    NOTES

    Elisabeth BADINTER et la position de la HALDE face à la burka (sur rtl )
    http://media.rtl.fr/online/sound/2008/1010/2128734_RTL-avec-Elisabeth-Badinter-philosophe-fem


    Délibération relative à une demande de consultation de l'ANAEM sur la compatibilité de l'interdiction du port de la burqa dans le cadre d'une formation linguistique obligatoire en vertu d'un contrat d'accueil et d'intégration (CAI) n° 2008-193 du 15/09/2008

    La haute autorité a été saisie d'une demande d'avis portant sur la compatibilité de l'interdiction du port de la burqa avec le principe de non-discrimination dans le cadre d'une formation linguistique obligatoire en vertu d'un contrat d'accueil et d'intégration (CAI). S'appuyant sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et les exigences pédagogiques de l'enseignement linguistique, la haute autorité décide que l'obligation faite aux personnes suivant une formation linguistique dans le cadre du contrat d'accueil et d'intégration de retirer la burqa ou le niqab est constitutive d'une restriction se conformant aux exigences des articles 9 et 14 de la C.E.D.H., et de l'article 2 du Protocole n°1 à la C.E.D.H..

    Direction Juridique, HALDE - 15/09/2008

    http://www.halde.fr/Deliberation-relative-a-une,12564.html
     


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  • Un nouveau "consensus altermondialiste" pour répondre à la crise du néolibéralisme pourrissant.

    Commentaire au texte de Bernard CASSEN et Christophe VENTURA

    Quel altermondialisme après la fin du néolibéralisme ? par Bernard CASSEN et Christophe VENTURA

    http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/10/04/quel-altermondialisme-apres-la-fin-du-neoliberalisme.html

    et sur Centre tricontinental CETRI

    http://www.cetri.be/spip.php ?article833

    *
    - Que conclure de la "fin du néolibéralisme" ?

    Bernard Cassen et Christophe Ventura appuient le propos sur "la fin du néolibéralisme" de l'économiste et Prix Nobel américain Joseph Stiglitz, (publié le 7 juillet 2008) en affirmant qu'il "faut effectivement constater que la crise actuelle du capitalisme, dans sa phase néolibérale, prend des allures systémiques en cumulant des dimensions financière, monétaire, alimentaire et énergétique". Ces liens entre les crises a été mis en valeur lors de l'université d'été d'ATTAC à Toulouse . Mais plus particulièrement, pour nos deux camarades "post alter", la crise globale du capitalisme se manifeste par l'effritement d'une cohérence propre au néolibéralisme : "Alors qu'il incarnait une symbiose entre une dimension politique (les gouvernements, les institutions multilatérales et les « élites »), économique (les acteurs des marchés et les institutions bancaires et financières) et idéologique (les médias) dans les années 1990, il pâtit désormais de l'effritement de la cohérence capitaliste". Il ne faut donc pas s'étonner des nouvelles contradictions qui surgissent "dans le système et chez ses « élites ». Ils pointent successivement :
     remise en cause de l'hégémonie des Etats-Unis et du « Consensus de Washington », notamment en Amérique latine où des gouvernements progressistes sont arrivés au pouvoir ;
     recours aux nationalisations d'établissements financiers par des gouvernements aussi « libéraux » que ceux de Londres et Washington ;
     dépérissement des institutions financières internationales ;
     émergence d'un nouveau rapport de forces mondial multipolaire avec le poids économique et géopolitique grandissant des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ;
     montée en puissance des fonds souverains ;
     guerres du Caucase en partie liées aux ambitions énergétiques concurrentes et aux velléités d'expansion de l'Otan ;
     enlisement en Irak, en Afghanistan ;
     tensions autour de l'Iran ;
     évolution de régimes politiques nationaux vers des formes d'autoritarisme en Europe, etc.

    A-t-il existé un « consensus altermondialiste » suffisamment fort qui oblige à parler de post-altermondialisme ?

    Certes, "au cours de la décennie passée, un grand nombre de mobilisations massives du mouvement altermondialiste se sont formées contre ces institutions multilatérales" représentatives du néolibéralisme que sont la Banque mondiale, le FMI et l'OMC . Mais l'altermondialisme a toujours critiqué aussi le rôle prédateur des grandes firmes multinationales - FMN - contre le social, l'environnemental et la démocratie partout mais aussi et surtout contre les pays de la périphérie (le Sud). Ce point - contre les FMN - est dans la Charte de Porto Alègre. Et ce n'est pas rien ! Rappelons avec Eddy Fougier (1) que " le « consensus altermondialiste » se caractérisait principalement par un accord des altermondialistes sur le rôle central des forums sociaux, sur les principes contenus dans la Charte des principes du Forum social mondial, texte fondamental pour eux, adopté après le premier FSM en 2001, et sur ce qui a été appelé l'« esprit de Porto Alegre ».

    Certes cette critique a été menée sans analyse des classes sociales en conflit mais à partir de la nécessaire promotion du citoyen à tous les niveaux :entreprise, local, national, continental et mondial . Certes du fait de l'existence d'une « forêt de rationalités politiques » en son sein, l es critiques furent plus ou moins radicales . Notamment, le rôle destructeur des Etats qui reproduisaient ces politiques néolibérales n'a pas toujours été dénoncé avec force par toutes les composantes du mouvement tant au nord qu'au sud . Le mérite de Bernard Cassen et ses amis qui ont eu les yeux rivés sur l'Amérique latine a été de voir que des gouvernements et des partis politiques pouvaient recevoir l'appui de l'altermondialisme quand d'autres alters restaient fermement positionné sur l'indépendance du mouvement par rapport aux gouvernements et sur la stricte solidarité entre les pauples. Nous sommes nombreux à penser que ces appuis possibles ont eu pour effet de déplacer la ligne des solidarités par la formation d'un nouveau consensus altermondialiste . L'ampleur du déplacement fait débat.

    Le post-altermondialisme se focalise sur le poids des USA et la montée en force contrastée de la révolution en Amérique latine mais laisse dans l'ombre d'autres secteurs géopolitiques.

    Les amis de B CASSEN et C VENTURA - j'en connais - ont été moins prolixes sur les rapports de l'Europe à l'Afrique ou à l'ensemble du pourtour méditerranéen. On pourrait en dire de même à propos des enjeux touchant la zone Iran-Irak- Afghanistan . Dans de nombreux débats certains voyaient surtout la domination des USA, de son gouvernement, de ses firmes et de son armée partout sur l'ensemble du reste du monde et négligeaient le fait que l'Uinion européenne comme les Etats européens se comportent à l'identique des USA sur des bases capitalistes propres, hors tout impérialisme nord-américain. Une telle politique de "second couteau" a d'ailleurs débouché un atlantisme renforcé et un élargissement de l'OTAN avec le nouveau Président Sarkozy. Nous voilà dans un "bourbier à l'algérienne" en Afghanistan sans que nous ayons comme au printemps 2003 une grande manifestation pour exiger le retrait des troupes de ce pays ! D'autres, dont je suis, plaidait pour une solidarité stricte entre les peuples. Un appui d'un quelconque gouvernement, fut-il progressiste ne pouvait qu'être conjoncturel et toujours passible de critiques, des critiques faites pour renforcer le poids du peuple-classe et notamment en son sein de sa principale composante : le salariat. En fait chacun dans ce débat est allé trop loin : trop national pour les uns, pas assez pour les autres.

    Le nouveau consensus altermondialiste en formation.

    Ce qui surgit - la crise de la finance provocant une grise globale et sévère du capitalisme - pose la question des solutions à proposer. Puisque nous entrons dit Gus Massiah (2) "dans un nouveau cycle des Forums sociaux mondiaux liant leur utilité à l'indispensable débat sur les débouchés de la transformation sociale" un nouveau consensus peut se former. Au plan européen, l'accord peut se faire sur le rejet de l'atlantisme (3), sur le refus de l'OTAN . Mais par ailleurs, veux-t-on sortir de l'Europe (au sens de n'être plus soumis aux règles de l'Union européenne) ou exige-t-on une autre Europe ? Débat inévitable ! Vouloir une "autre Europe" donne incontestablement un axe stratégique fort d'altermondialisation du monde . E Balibar parle d'Europe altermondialisatrice . Une telle position ne signifie pas - en tout cas pas pour moi - ne pas vouloir l'appropriation publique dans chaque Etat notamment par des nationalisations et pour l'heure par l'expropriations des capitalistes et la nationalisation des banques. On peut discuter de la pertinence de cette solution et surtout des modalités de sa mise en oeuvre. On peut lui préférer un pôle financier public. Reste que la dimension nationale n'est pas omise. Ce qui compte aussi c'est la transcroissance des luttes au-delà des frontières car le néo-socialisme démocratique et écologique sera continental ou ne sera pas.

    Christian Delarue ATTAC

    1) Où en est le mouvement altermondialiste ? Réflexions sur l'essoufflement - Eddy Fougier [03-03-2008] La vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/Ou-en-est-le-mouvement.html

    2) Évolution globale et altermondialisme - Gustave Massiah publié sur ATTAC France le 12/11/2007 Il y a un an Gus Massiah déclinait les grandes lignes d'un triple crise à laquelle est confrontée le monde de ce 21e siècle : celle de l'hégémonie des États-Unis en même temps que celle du néolibéralisme parallèlement à la crise écologique que l'on sait.

    http://www.france.attac.org/spip.php ?article7726

    3) Contre l'atlantisme

    http://www.local.attac.org/35/Contre-l-atlantisme.html


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  • Une dizaine de textes sur la même thématique : du court, du long...

    Voile et situation de formation - la Halde et l'Anaem
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article427

    SOMMET DE L'EGALITE - NPNS
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article425

    L'affaire Sabeh Kadi, musulmane voilée, contre une auto-école des Pavillons-sous-Bois - Débats du MRAP
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article424

    Lieux de cultes pour tous et fin du grandiose pour tous - C Delarue
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article421


    Voile, kippa : le fétiche et la personne - C Delarue
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article419

    Pakistan : un crime d'horreur - A Sugier
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article416

    DISCRETION donc NEUTRALITE donc LAICITE - C Delarue
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article409

    Belgique : Signes religieux à l'école : le point sur la situation - N Geerts
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article361

    Cinq ans après, retour sur le rapport de 2003 de la CNCDH (Islam en France)
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article300

    L'islamisme contre les femmes partout dans le monde - M Hadjam
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article164


    UN SIMPLE FOULARD ? UN VULGAIRE FICHU ? ou AUTRE CHOSE...
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article65

    QUE PENSER, QUE PROPOSER SUITE AU VERDICT "JULIENRUPT" (VOILE VOSGIEN) ?
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article22

    *LE "VOILE VOSGIEN" : M AOUNIT – C DELARUE – G KERFORN et la Fédé 40 *
    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=53393


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