• Une critique (concentrée) de la HFP (Ens Sup Rech)


    La logique de privatisation, de marchandisation et d'autonomie décisionnelle et budgétaire ne va pas vers la socialisation et encore moins l'autogestion c'est évident . Les mesures de décentralisation et d'autonomie fonctionnelle visent au contraire a faire reculer la démocratisation et la citoyenneté au profit d'une logique d'obéissance aux normes du libéralisme: plus de concurrence moins de solidarité, plus de diktat moins de concertation, plus d'austérité et moins de moyens . La logique des réformes de l'enseignement public supérieur pousse vers l'installation d'un chef adoubé pour sa loyauté (avec augmentation des primes à l'appui- c'est l'aspect caché et à dévoiler) et pour sa fermeté dans l'exercice du "sale boulot" (reconnaissance d'appartenance à l'élite sur la base de la domination) . On va donc globalement vers un autoritarisme accru comparable à celui que l'on connait chez certains patrons d'entreprises privées très enclins à imposer leur ordres mais peu disposé à écouter leur salariés. L'Enseignement public supérieur n'est plus vraiment public mais réservé tant à l'égard des usagers qu'au regard des gestionnaires. La réforme assure la mainmise et l'appropriation par la haute bureaucratie parasitaire acquise au néolibéralisme par le jeu des primes et du pantouflage.


    Il ne s'agit pas là d'une critique unilatérale et dogmatique de la haute fonction publique. L'autre Etat souhaité (car l'Etat ne disparait pas soudainement) pour enclencher la socialisation des entreprises nationalisées aura besoin d'une haute fonction publique mais orientée vers une autre compréhension de ses missions. Cette critique est donc plus particulièrement concentrée vers une évolution marquée par le pantouflage avec les organes de direction des grandes entreprises privées . Et au-delà par une logique de mimétisme ambiant renforcée par la logique de rentabilité les diverses réformes de l'Etat dont la LOLF (qui est un succédané de marchandisation introduit artificiellement dans des institutions fonctionnant sur une autre logique ; la valeur d'usage, la généralisation du service gratuit pour tous) Ces directoires ou gouvernances du privé sous l'effet de la financiarisation et du nécessaire taux de rentabilité pour les actionnaires ont connu une dérive parasitaire marquée par l'abandon de l'investissement productif industriel et la surexploitation salariale. Voilà, en résumé, "l'école de la vie" d'un certain nombre de hauts cadres de la fonction publique : ils reproduisent dans le public la logique de domination du privé. Cette perversion des règles du public est méprisable mais n'atteint pas toute fonction publique supérieure. La seule fonction proprement noble d'une administration non parasitaire est de servir l'intérêt général au sens de satisfaction des besoins de l'ensemble des usagers. Elle devient parasitaire lorsqu'elle travaille pour un intérêt réduit, celui de la reproduction d'une couche sociale privilégiée sur la base d'une sélection toujours plus forte. Tout cadre supérieur qui annonce vouloir s'inscrire dans une ligne de satisfaction la plus élargie des besoins d'éducation suscite admiration et respect . Car la compétence des cadres ne suffit pas à leur assurer le respect réel puisque leur mission est d'imprimer une direction, une orientation.

    Christian Delarue

    Pas de notes alors que bourré de présupposés mais ce texte était simplement destiné à une liste spécialisée enssuprech d'attac



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