• OLIGARCHIE : A cheval sur l'économique et l'étatique !

     

    Au plan international comme au plan interne (national) c'est une oligarchie qui fait le lien entre le pouvoir économique privé et le pouvoir étatique politique et administratif. Derrière l'Etat il y bien les firmes transnationales et les classes dominantes, mais la jonction est réalisée par une oligarchie. Une oligarchie n'est pas liée exclusivement au type de gouvernement d'un pays. Le césarisme sarkozyste y pousse mais ce n'est pas une condition. Pompidou a dirigé le pays avec un autre style mais lui-même avait un pied dans les institutions politiques et un autre dans les banques, en l'espèce la Banque Rotschild.

    Pour cela il faut admettre avec M Benchikh R Charvin et F Demichel in Introduction critique au droit international (PUL 1986) que : "La société internationale est contrôlée par des ensembles complexes de pouvoirs publics et de pouvoirs privés. Les relations internationales stables ont toujours été de nature commerciale et le droit s'est développé essentiellement à partir des exigences des rapports marchands. Or ces échanges sont le fait (jusqu'à l'avènement récent des Etats socialistes dotés de la maîtrise du commerce extérieur) de personnes privées." Les auteurs n'ignorent pas le poids des Etats, la matière de leur discipline universitaire étant très fortement "statocentrée", mais ils soulignent l'emprise du "dirigisme privé", à savoir celui du capital transnational. Ce "dirigisme privé" pèse aussi bien en interne qu'en externe.

    On peut regretter que les auteurs ne fassent aucune référence aux oligarchies que ce soit en lien avec les classes dominantes à l'Ouest ou/et avec les bureaucraties des PC à l'Est. Cela était possible car l'ouvrage est antérieur à 1989 et 1991, dates qui marquent la fin des dictatures bureaucratiques de type stalinienne.

    CD


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  • Les marqueurs de virilité.

     


    La question des marqueurs de virilité semble plus secondaire que celle de l'ordre viril global dont ces marqueurs participent. L'ordre viril use de la force et de la puissance pour s'imposer tant dans l'entreprise (1) que dans la rue ou le foyer familial.

    Ce qui montre ou grossit les apparences spécifiquement masculines peut être nommé "marqueur de virilité". La virilité n'est pas la masculinité. On pointe ordinairement la barbe, les poils sur le torse, le crâne rasé, etc. Mais on ne saurait préjuger d'une mentalité virile portée à la domination masculine simplement du fait qu'un homme porterait de tel signes. C'est qu'il n'y a pas que ces éléments anodins. Il faut aussi évoquer des marqueurs autrement plus significatifs dont ceux plus éloignés du corps comme les grosses voitures, les grosses moto,etc... ou certaines pratiques sociales comme boire de l'alcool, rouler vite, ou un cran au-dessus encore - car il y a bien des degrés - apostropher les autres (femmes ou jeunes hommes) de façon méprisantes. Ici entre en jeux les stéréotypes sur le genre qui traversent quasiment toutes les sociétés.

    On l'a dit, on ne saurait préjuger d'une mentalité virile portée à la domination masculine simplement du fait qu'un homme porterait de tel signes.du moins lorsqu'il s'agit de signes anodins. L'individu peut les porter comme simple signe de séduction sans pour autant se placer dans un rapport d'inégalité et de domination de genre. De même qu'on ne saurait déduire la mentalité réelle d'une femme qui dévoile les parties les plus féminines de son corps ou qui porte des bijoux, des jupes, des talons hauts et qui se maquille bien que l'on puisse dire qu'il s'agit bien là de marqueurs de féminité. Les traiter de "putes" (2) c'est baculer dans les préjugés sexistes. Pourtant on sait que de nombreux intégristes religieux se montrent méprisants et même violents au vu de ses signes qui semblent les perturber.

    Quant à l'organe sexuel masculin, souvent présenté comme le symbole de virilité par excellence, il n'y a ni à en être fier ni en avoir honte mais tout simplement d'apprécier sa turgescence lorsqu'elle est là. Il est un organe de plaisir partagé dans les relations sexuelles consenties mais pas un organe de domination.

    L'usage des marqueurs de virilité est un moyen de sauvegarde contre les agressions dans certains lieux et notamment dans les prisons (3) ou le machisme règne fortement.

    Christian Delarue

     

    1) Management viril contre la médiocrité.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1885

    2 ) Voile islamique et séduction.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article298

    3) Les abus dits sexuels en prison : une affaire d'hommes

    Daniel WELZER-LANG - Lilian MATHIEU

    http://www.traboules.org/text/txtpris.html

     


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  • Musulmans radicaux : retour de Thanatos en Tunisie.

    Après la lumière du "printemps arabe" vient la nuit de "l’automne arabe". Retour du parti islamiste en Tunisie (40% environ donné à Ennahda) et annonce de la Charia en Lybie.

    "S’il convient de ne pas tomber dans l’angélisme, il faut néanmoins raison garder et ne pas faire d’amalgames" écrit Pascal Boniface (1). C’est vrai . Il y a charia et charia ainsi que l’explique nettement un article de Sarah Diffalah (2). La Tunisie n’est pas la Lybie. "Ce ne sont pas des talibans" disent ceux qui veulent négocier en Tunisie. Mais c’est une différence entre les durs et les modérés au sein de l’extrême-droite. La vigilance reste nécessaire.

    Soutien des démocrates, des laiques et des féministes !

    De fait une large fraction du peuple tunisien reste vigilante. Ils savent eux quel est concrètement le type d’oppression subie. Les forces d’émancipation sont face à la réaction. Le danger de la généralisation de l’autoritatisme islamique (en matière de politique et de mœurs) est là et au-delà de l’effacement du "printemps arabe" vu comme une parenthèse, avant le grand plongeon dans l’obscurantisme. Mais répétons-le, la résistance est là.

    Antiracisme en acte.

    Il faut bien dire ou redire que le "printemps arabe" a eu le pouvoir de réfuter par les faits bien mieux que tous les discours le vieux racisme colonial qui frappait le monde arabe et plus particulièrement les "arabo-musulmans". Le racisme qui les frappe est connu et se résume en deux phrases. Ils sont réfractaires à la modernisation, à la rationalité, à la démocratie et à la laïcité. Ils défendent aussi au plan des mœurs un sexo-séparatisme entre hommes et femmes et des rapports humains virils contre les femmes et contre les hommes non virils et tout particulièrement les homosexuels. Ce n’est vrai que pour une part. Le racisme vient d’une généralisation .

    En tout état de cause tant en Tunisie qu’en Lybie, de nombreuses fractions de peuple défendent toujours la démocratisation, la laicité (qui permet la pratique de sa religion mais protège de son emprise) et l’égalité homme-femme. On ne saurait donc généraliser le retour du "mal" et retomber dans le racisme. Dans le même mouvement on ne saurait pas plus se voiler la face et refuser de voir la montée de Thanatos et des forces archaïques du patriarcat religieux.

    Solidarité.

    Ceux et celles qui se battent pour la liberté et l’égalité auront besoin de notre solidarité. Mais c’est à eux de s’exprimer de dire ce qu’ils veulent et ne veulent pas. Tant qu’ils pourront parler ils pourront être soutenu et vivre.


    Christian DELARUE

    Tunisie/Libye : menace islamiste?
    http://pascalbonifaceaffairesstrategiques.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/10/26/tunisie-libye-menace-islamiste.html

    COMPRENDRE. Une charia mais plusieurs écoles
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111025.OBS3182/application-de-la-charia-dans-le-monde.html


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  • Brève clarification sur le populisme.

     

    Regardez les étiquettes, la provenance !

    Le populisme du peuple entend défendre le peuple-classe contre la classe
    dominante.


    Le populisme de l'extrême-droite instrumentalise la défense du
    peuple-nation au profit de la classe dominante et en excluant des
    membres du peuple-classe (roms, non nationaux, résidents étrangers, etc...).


    La critique des élites contre le populisme des extrêmes (extrême-droite
    et extrême-gauche mélangée) vise surtout à empêcher tout critique de
    gauche en faveur du peuple-classe car ses élites ne critiquent nullement
    la domination de classe.

    CD


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  • Pour faire front , place au peuple-classe de France !

    http://www.lepost.fr/article/2011/10/19/2618387_pour-faire-front-place-au-peuple-classe-de-france.html

    Avec une meilleure rédaction sur Dazibaoueb et ci-dessous. Le texte initial sur Le Post a été très rapidement rédigé et certaines formulations sont abruptes ou floues.

    http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=26889

     

    Peuple une notion à plusieurs tiroirs.

    Il existe plusieurs notions de "peuple", même si on mettait de côté les sens trop anciens. Il y a le peuple et les peuples ;le peuple en soi et le peuple en fraction "contre" , soit contre un "eux" soit contre un en-haut (élite, classe, caste, oligarchie, etc.). Le peuple sans plus de précision est une notion beaucoup trop englobante, et pour tout dire mystificatrice de par son inter-classisme voir son nationalisme.

    Pas de peuple ethno-nationaliste !

    Riposte laïque s'adresse au peuple de France catho-laique contre l'islam, contre un "eux" externe ou resté (pour eux) étranger sur le sol français. Cette asso diffuse une vidép "peuple de France" avec une chanson qui évoque divers thèmes se rapportant à la France humilié. De qui se moquent-ils à RL ? Que des exclus bafouent le drapeau tricolore est une chose sans gravité pour quiconque sauf pour ceux qui précisément veulent conforter une notion de peuple ou le peuple-classe assujetti pactise avec la classe dominante. Il font alors du drapeau un fétiche quasi religieux et sacré ! Étonnant pour des laïques qui devraient s'en tenir à la dignité humaine stricto sensu ! Ce n'est pourtant pas le blasphème du chiffon national qui ne va pas nous donner plus ou moins d'austérité. Et c'est un français "de souche" qui le dit franchement. Le mensonge nationaliste nous prive d'accéder à la vérité. C'est une pollution de l'esprit. S'en dégager est un devoir.

    Riposte laique ne dit rien contre la finance, rien contre l'oligarchie financière et le capitalisme financier. Ce n'est pas son objet me-direz vous. Il n'empêche qu'elle est objectivement un organe de détournement du regard critique contre en-haut, contre les dominants : la bourgeoisie et ses hauts managers. Il faut être sérieusement obsédé par les intégristes pour ne pas voir que ce sont ceux d'en-haut qui nous dominent et nous oppriment bien plus que quelques fous furieux de l'islam.

    Peuple ethnique ce n'est donc pas pour la gauche que ce soit la version identitaire "saucisson-vin rouge" ou la culturelle "catho-laique". Cela ne signifie pas tout accepter de l'islam comme des autres religions mais c'est là un combat très secondaire. Il y a un raz-le-bol de voir relancer la stratégie du bouc émissaire pour camoufler les problèmes socio-économiques.

    Faut-il alors en appeler au peuple-nation, au peuple démocratique ?


    Depuis le 29 mai 2005 il est plus clair qu'avant que la droite comme hélas la gauche se moque de ce qu'il veut, du moins une part de lui. De fait, et bien avant 2005, une large fraction du peuple a toujours été assujetti par une oligarchie, dominé par une classe sociale. Cette vérité mérite d'être précisée. L'oligarchie financière n'a pas toujours existée, pas pendant les "trente glorieuses" nous dit F Chesnais mais il y avait néanmoins une bourgeoisie, une classe dominante. Elle n'avait pas la force de frappe d'aujourd'hui mais elle dominait malgré sa concession sur un Etat social aujourd'hui attaqué. Le fait n'est pas propre à la France. C'est général. Il n'y a pas de pays dans classe ou caste dominante.

    Dans tous les pays, évoquons un peuple "social", nommons un peuple-classe. Puisque les sociétés complexes fonctionnent avec des médiateurs dont les partis politiques, exigeons que la gauche s'adresse vraiment à lui et pas à la classe dominante hors de lui. Passé ce premier choix essentiel il peut décliner son discours en mettant l'accent plus sur les prolétaires que la petite-bourgeoisie ou l'inverse selon son orientation programmatique. 


    "Couches populaires" ou le solo du vieux "peuple plèbe" !


    Pour ce faire, il ne faut pas sauter du peuple "social" très englobant à une version "plèbe" d'en-bas . Le solo des "couches populaires" soit une alliance des ouvriers et des employés est sans danger faute de nombre, d'organisation et surtout d'alliances avec d'autres couches sociales dominées. C'est pourquoi cet "en-bas" populaire est très souvent objet de politiques publiques compassionnelles ou paternalistes qui ne les sauvent pas de la sous-consommation et de la mal vie. Ils sont pourtant les producteurs principaux de la richesse marchande et non marchande (en services publics ici). Entre le peuple tout entier (qui fait place à la bourgeoisie) et les dites couches populaires il y a place pour un cercle intermédiaire large, pour un peuple-classe en capacité de vaincre. Et cela dérange car il dispose de la force du nombre mais aussi d'une aspiration potentielle à plus d'Etat social et plus de démocratisation. Tel est l'enjeu.

    Combiner peuple démocratique et peuple-classe : Comment?

    Large fraction de peuple assujetti plus que peuple tout entier ou "couches populaires", il ne s'agit donc pas pour autant d'abandonner le mot peuple - notamment à propos du peuple démocratique - mais de penser surtout en temps de crise au peuple-classe qui exige ou à défaut qui rêve d'un Etat social reconstruit sur le recul de la finance et de tous les prédateurs qui veulent le privatiser, le marchandiser,le libéraliser,le financiariser contre la société productive tout en demandant que l'Etat en cas de pourrissement toxique des avoirs "recapitalise" les banques privées.

    Il faut comprendre, à gauche surtout, que la bourgeoisie est dans le peuple comme l'oligarchie est dans la démocratie. Les jolis mots de peuple et de démocratie ont été phagocytés par une minorité d'en-haut. Ils sont devenus des fétiches. Contre cette réification il ne s'agit pas de dire que peuple et démocratie n'existent plus. Mais nous devons dire de quel peuple il s'agit ?De quelle démocratie parlons-nous ? Poser la question c'est déjà dévoiler qu'une autre appropriation est possible. Par qui ? Par le peuple-classe précisément et pour une autre démocratie radicalement différente de celle-ci.


    Les qualités d'une notion.


    La notion de peuple-classe est non seulement critique et dérangeante socialement mais ouverte théoriquement car non dogmatique sur son contenu interne, car suffisamment englobante pour accueillir les diverses théories de classes sociales (ou couches sociales ) internes et les diverses formes de dominations. Le peuple-classe c'est l'ensemble des citoyens qui ne décident pas y compris les petits patrons, y compris les cadres (sauf le niveau managérial ou de commandement).

    Le peuple-classe est "assujetti à des décisions sur lesquels il n'a pas prise - sauf en des circonstances exceptionnelles de réussite d'une action syndicale ou de référendum . On peut dire qu'il est exploité économiquement, dominé politiquement et influencé idéologiquement".

    Bref ce peuple-classe bien que très largement majoritaire (largement plus des 93 % des résidents) n'est pas souverain. On ne peut tout à la fois être souverain et assujetti . Les dominants n'ont nul besoin d'un peuple souverain et d'un peuple-classe qui décide, qui imprime son pouvoir aux dominants au point que ces derniers doivent reculer et céder du pouvoir, des droits économiques et politiques. Ils ne cèdent jamais longtemps. Il faut donc conserver l'idée d'un peuple-classe offensif, en capacité de s'émanciper pour peu qu'il ait accès aux théories critiques qui dérangent les dominants.

    Les dominations sont multiples : de classe (classisme), de racisme, de sexisme, de sécuritarisme, de néocolonialisme. Le peuple-classe n'est donc pas pur et exempt de conflits internes. La classe dominante use de tout son appareil d'influence idéologique pour accroître ces divisions qui ne sont pas toutes intrinsèquement capitalistes mais que le capital
    a renforcé.

    Christian DELARUE


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