• Paradoxe : Les pays qui tonnent contre la "diffamation des religions" sont ceux qui oppriment le plus les minorités religieuses !

    La guerre des droits de l'homme 4/4 - YouTube
    http://www.youtube.com/watch?v=yV7kFQQ1zkg&feature=related

    L'oppression sexiste et homophobe est mondiale et transversale à tout pays mais l'oppression des femmes et des homosexuels y atteint des niveaux très élevés dans les pays sous emprise religieuse. La charia va souvent contre les droits humains. C'est un combat très difficile qui est mené à l'ONU en défense des droits humains contre la charia. Dire qu'il y a plusieurs charia signifie qu'il y a plusieurs applications et c'est une complexification du problème.

    On en est arrivé au plan mondial au point ou la soit disant "diffamation des religions" (blasphème) est une activité importante à mettre en œuvre tant les pays musulmans poussent à l'interdire. C'est simplement un devoir politique en défense des droits humains réels. J'ai l'occasion de le faire à l'occasion d'une affaire ou un type a brulé un Coran.

    Évidemment la "diffamation des religions" ce n'est pas le mépris des croyants eux même. Il n'est effectivement pas plus tolérable de dire les "musulmans sont des chiens" que les "communistes sont de chiens" (Badiou je crois).

    Il y a aussi la distinction entre les croyants qui respectent les droits humains et ceux, intégristes ou radicaux , juifs ou musulmans, qui les méprisent ouvertement et qui font l'apologie de diverses formes de violence contre les femmes (sexo-séparatisme par exemple) et contre les homosexuels.

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  • La lutte contre l’islamophobie n’est pas là pour protéger le Coran ou Mahomet mais les Musulmans, et pas les radicaux.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1904

    Ce matin, j’entends un journaliste dire (1) que l’islamophobie a été inventée par les mollahs. C’est en débat mais il semble bien que ce soit faux. Certes depuis le 11 septembre 2001 les islamistes de divers courants ont usé de ce terme. Mais la notion existait auparavant (2). Elle s’est distinguée peu à peu de "l’islamistophobie" (le terme serait de Daniel Pipes) qui porte lui contre l’islamisme et les musulmans radicaux.

    1 - Eléments de débat et enjeux d’une position.

    Aujourd’hui les musulmans radicaux veulent étendre la portée de la notion d’islamophobie. Ils veulent empêcher la critique d’un certains nombre de pratiques concernant les privations de liberté en matière politique et de mœurs (volontarisme sexo-séparatiste par exemple) mais aussi le blasphème contre le Coran et Mahomet. De l’autre côté la droite abonde dans la critique . Ce qui immanquablement provoque une réaction "campiste" . Ainsi l’article de Cpolitic » Charlie Hebdo : A qui profite le crime ?pose la question - A qui profite cet incendie ? (Il cite Guéant, Hortefeux, etc.... ) et aussi l’autre question : A qui ne profite pas cet incendie ? Il cite alors les musulmans amalgamés. Sortons du face à face campiste en se plaçant du côté des très nombreux musulmans progressistes contre les musulmans radicaux.

    En France, depuis fin 2003, après un grand débat avec des spécialistes, c’est le MRAP qui a surtout mobilisé cette notion non sans débats internes. L’usage du terme fut même suspendu un temps ! Son intitulé laissaient entendre qu’il devenait interdit de critiquer ou conspuer (blasphème) l’islam. Il a donc fallu circonscrire la notion. Pour le MRAP l’islamophobie ne s’exerce que dans le cadre des textes de lois qui définissent la provocation et l’injure raciste en fonction des origines ou de l’appartenance religieuse. Ce qui est visé c’est le racisme contre les musulmans par la religion elle-même.

    A noter que le MRAP a diffusé deux communiqués de presse portant contre les intégrismes (ce qui est rare). Lire le premier : "Le MRAP solidaire des victimes de tous les intégrismes".

    2 - Pourquoi ne pas employer alors "musulmanophobie" ?

    C’est que la stigmatisation des musulmans passe parfois par une critique du Coran ou de la religion qui est nettement attribuée non pas aux radicaux mais à tous les musulmans. Le "nettement" est objet d’interprétation. Ce fut le cas du philosophe R REDEKER. Outre son inscription dans la thèse du "choc des civilisations" la critique de son texte est le lien fait avec les musulmans. Le procédé peut être identique par film. Un islamophobe s’est fait connaitre par une vidéo - Fitna ( ) - ou il montrait des islamistes menaçants et vociférants dans un premier temps avant de dire à la fin que tous les musulmans venant en Europe étaient des islamistes. Cette vidéo est in fine musulmanophobe mais elle passe d’ailleurs plus par une "islamistophobie" qu’une islamopphobie.

    3 - Quid de la critique de l’islam ?

    Le contenu du Coran prête à de nombreuses critiques sur sa conception des femmes, des autres croyants, etc. De plus, de façon générale, ce livre n’a pas à être fétichisé ni par les athées, ni par les associations antiracistes. Le blasphème est possible et légal. Il est même parfois nécessaire quand le fétichisme religieux s’affiche de trop, se répand. Il s’opère alors une sorte d’équilibration des dynamiques en présence. On pourrait peut-être chercher à savoir - c’est une hypothèse - si il y a un rapport de cause à effet entre la sécularisation progressive d’une religion et la baisse de l’usage du blasphème (ou l’inverse).

    Cependant, la dégradation ou "désacralisation" du Coran ou de Mahomet ne doit pas viser les musulmans. Les choses sont simples : les humains qui croient ont le droit au respect, sauf lorsqu’ils mettent en pratique certains préceptes offensifs contre la démocratie, la laïcité ou contre les femmes ou les homosexuels ou les mécréants. Par contre les fétiches ne sont aucunement respectables. Pour valoriser la dignité humaine on peut même penser qu’il est bon de les rabaisser comme tous les dispositifs abstraits qui surplombent les humains (Jean-Marie Vincent).

    4 - Quid du lien entre le contenu de l’islam et les musulmans.

    On trouve ici 4 grandes positions.

    1 - Certains en profitent de la critique de l’islam pour la rabattre sur les musulmans. cf Robert Redeker. C’est de l’islamophobie, du racisme.

    2 - D’autres demandent qu’ils renient ce livre

    3 - D’autres encore qu’ils modifient ce livre

    4 - D’autres enfin estiment que c’est peine perdu car la majorité des musulmans ne pratiquent pas ce qui est écrit.

    Ici il y a une subdivision repérable :

    - Les thèses qui sous couvert de protéger les musulmans (cf à la "communauté musulmane") protègent aussi les musulmans radicaux, les islamistes.

    - Ceux qui distinguent les musulmans tolérants extrêmement majoritaires en Europe des islamistes ou des intégristes.

    5- Pas de mise en communauté possible !

    Il convient de refuser une pensée culturaliste et essentialiste qui enferme tous les musulmans dans une appartenance réelle ou imaginaire ou dans une entité figée.

    Il en va ici des musulmans comme des catholiques, des protestants ou des juifs , on trouve de tout allant des plus réactionnaires aux plus progressistes. Un sondage du magazine La Vie indiquait il y a peu que 41 % des catholiques étaient de droite. La tendance "théologie de la libération" combinant Jésus et Marx est très minoritaire. Néanmoins les catholiques sont divers politiquement, socialement et culturellement. Il en est de même des musulmans et des juifs.

    Christian DELARUE

    Texte complété le 4/11/2011

    1) A propos de l’attaque de Charlie Hebdo qui n’est pas un journal islamophobe.

    2) par exemple en juillet 1997 dans "Marseille ou le mythe vacillant de l’intégration" par Dominique Pons. Dans le Dictionnaire des racisme, de l’exclusion et des discriminations l’origine remonte à 1930 avec Etienne DUBET.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1997/07/PONS/8843

    3) FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...


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  • Les coincés de l'AGRIF



    La critique de l’islam est de droit celle des musulmans aussi pour peu qu’il ne s’agisse pas de les globaliser. Il en va de même du christianisme et des chrétiens. Certains d’entre eux sont ouverts, modernes (de moeurs) et de gauche (cf Golias) ou altermondialistes alors que d’autres voisinent avec le FN.

    Arrière vitrine.

    Bernard Antony, alias Romain Marie, longtemps membre du bureau politique du FN, est aussi président de l’AGRIF, qui est l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne. Son association s’emploie principalement à lutter "contre le racisme anti-français et anti-chrétien " . C’est plus facile à retenir pour connaitre le but de cette association que la signification de son acronyme AGRIF. Même quand on connait, cela ne vient pas aisément à l’esprit.

    La jonction des deux thématiques racisme anti-français et racisme anti-chrétien pose problème. Cela sonne anti-racisme particularisé du côté des dominants. Ces racismes lorsqu’ils sont repérés à l’étranger semblent plus justifiés à condamner comme injure ou discrimination raciste que posés en France par des français ou en pays de subculture chrétienne par des chrétiens ou ex-chrétiens. A réfléchir à base d’exemple ! Si je dis, par exemple, et en plagiant un célèbre Général, que les français qui paient la TVA sans mot dire mais qui critiquent l’impôt sur le revenu "sont des veaux" est-ce que l’AGRIF va m’intenter un procès ? Non car je critique pas tous les français mais certains seulement et sans les naturaliser, les "essentialiser".

    Reste que cette association intente aisément des procès. Le journal satirique Charlie Hebdo le sait bien . Il a gagné les trois quarts de ses procès contre ce fier coq français défenseur de la cocarde (d’après le numéro hors série 1992-2002)

    Un antiracisme lourd de haine raciste !

    Quand, à propos de l’occupation de l’église Saint Bernard Bernard Antony déclarait de façon virile "Je condamne ces chrétiens émasculés qui accueillent ces négros" il "oublie" là qu’il est anti-raciste . Le MRAP aurait pu lui faire un procès ! Comme quoi il y a bien chez ces pseudo antiracistes deux sortes de chrétiens et que tous ne sont pas à défendre par l’association prétendument antiraciste. Bernard Antony ne défend pas la théologie de la libération et les chrétiens de gauche et internationalistes. La charité chrétienne n’est pas pour lui sans frontière mais étroitement nationale. Son humanisme n’est pas cosmopolite mais exclusivement tricolore !

    Quelle dégradation des mœurs ?

    Bernard Antony et son AGRIF milite aussi "contre la dégradation des mœurs et la banalisation de l’homosexualité"" Il a ici des points communs avec Mohammed Latrèche le chef du PMF, parti des musulmans de France. C’est là le créneau constant des intégristes de beaucoup de religions. Ceci dit, le pape, celui-ci comme celui d’avant, ne manque pas non plus une occasion de porter les mêmes critiques. De façon plus modérée peut-être. La critique du pape serait-elle interdite ? Pas plus que celle d’un Latrèche ou d’un rabin pro-sioniste. Tout dépend de la façon.

    L’AGRIF a voulu interdire "Je vous salue Marie" (de Godard) et "Il gèle en enfer" (de Mocky) parce que l’affiche montrait le sexe des anges ! Coincés et crispés intégristes de toutes les religions unissez-vous ! Français de souche ou non, chrétien ou non, il faut défendre le droit des anges à montrer leur sexe contre les pudibonds comme le droit des musulmanes à pratiquer le nudisme ! Seule l’amitié entre les hommes et les femmes importe. Soyons adelphique !

    L’AGRIF est bien coincée dans des mœurs rigides car elle n’aime pas les "femmes qui font des enfants sans éteindre la lumière", ni les couples homos, ni les pacsés, ni l’IVG, ni les francs-maçons. Son amour chrétien est fort réduit. Et la liste des méprisés n’est pas ici complète. Par contre les commandos anti-avortement et les curés intégristes sont bien soutenus.

    L’amour de la famille chez ces réactionnaires pardonne aisément les bonnes giffles et les injures donnés par le mari à la femme après la messe dès lors qu’il s’agit de couples dûment mariés devant un bon curé et évidemment non divorcés . Cet amour patriarcal ne va donc pas jusqu’à protéger les femmes de la violence des maris au sein du foyer. D’ailleurs, un fan de Romain Marie critique une telle tentative : "Incapable de lutter contre les faits de délinquance et de juguler le climat de guerre civile permanente que connaissent tant de banlieues françaises, la république sarkozienne va créer des brigades de police et de gendarmerie pour lutter contre les violences « intrafamiliales ».

    Les valeurs de l’AGRIF sont calées sur des bondieuseries à deux balles. C’est du pain béni pour les humoristes !

    Christian Delarue militant antiraciste

    Article publié le 5 octobre revu le 10 octobre.


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  • Les deux formes de laïcisme contre l'emprise des religions.



    - Introduction : Laicité ouverte et laicité (sans adjectif).

    La laicité ouverte reconnait les religions, s'adresse à elles, passe des accords, les subventionne. La laïcité sans adjectif s'en tient à la séparation de l'église et de l'Etat. Face à l'ancienne emprise totalitaire des religions sur les sociétés la laïcité est venue opérer un "partage des eaux" : les religions peuvent influencer la société civile et ses membres mais pas l'Etat et ses fonctionnaire et usagers. L'Etat obéit à des règles humaines et en principe démocratiques ou le surnaturel est exclus. L'emprise des religions sur l'Etat est donc repoussé par la laïcité. La laïcité stricto sensu ne repousse pas les religions dans la société civile à coup de réglements, à la différence de ce que l'on pourrait nommer le laïcisme - néologisme - qui est une interprétation extensive de la laïcité .

    - Les deux laicismes : le restreint et le maximal.

    Le laïcisme n'est pas homogène ; il se subdivise en laïcisme restreint et laïcisme maximal . Le premier - celui de Caroline Fourest par exemple - entend interdire l'expression religieuse au-delà de l'Etat dans le domaine public alors que le second - celui de Riposte laïque par exemple - envisage cette interdiction dans tout ce qui est public. Il est cependant faux de dire qu'il entend interdire la religion partout puisque les religions peuvent librement se développer dans la sphère privée chez soi ou dans les lieux de culte. Ce laïcisme refuse les processions dans la rue par exemple.

    Le laïcisme restreint entend lutter contre les intégrismes religieux qu'il soit d'origine juive, chrétienne ou musulmane. Le laïcisme restreint ne confond pas les membres ordinaires d'une religion avec ses radicaux qui de façon générale penchent en faveur 1) d'un ordre moral réactionnaire à l'encontre des femmes, 2) d'un ordre obscurantiste à l'encontre de la raison humaine et 3) d'un ordre autoritaire "d'origine divine" face à la constitution de sociétés (au sens général intégrant l'Etat) démocratiques. La ligne de démarcation est sans doute variable dans le concret mais elle a le mérite d'exister face à ceux qui confondent. En effet le phénomène de "communautarisation " des croyants y est ainsi évité. Ce que ne fait pas Riposte laique ni à l'opposé les Indigènes de la République et les proches. En effet, à gauche les critiques de Caroline Fourest - qui n'a aucun souci par rapport à Oslo - tendent à faire l'impasse sur la critique des radicaux . Ce silence tend à faciliter le racisme qui confond les fous furieux des religions (de l'islam ou autre) avec les membres pacifiques. La tragédie d'Oslo c'est  la confusion entre l'islam dangereux (qu'on ne saurait nier) et l'islam sans problème (très majoritaire en France et en Europe sauf peut-être en Grande-Bretagne). Le problème est de situer la frontière. Tarik Ramadan (par exemple) est loin d'être un fou furieux de l'islam. C'est un musulman pacifique. Reste que ses positions sont fort critiquables. Son double discours entre ce qu'il dit pour les musulmans et ce qu'il dit pour les médias est trompeur et dangereux. Dans cette critique nul n'est obligé de suivre tous les arguments de Caroline Fourest. L'erreur est possible mais la vigilance est nécessaire.

    Riposte laique qui pratique un laïcisme étendu ne connaît que l'islam et de plus qu'un islam univoque intrinsèquement autoritaire, sexiste et obscurantiste et donc qu'une communauté de musulmans dangereux car tous croyant en cet islam. Riposte laïque s'appuie sur quelques phrase du Coran pour généraliser abusivement des traits néfastes du Coran. Son islamophobie est une forme condamnable de racisme, à l'instar de celle de Robert Redeker.

    - Sécularisation et subculture de la religion néanmoins dominante.

    En fait le laïcisme étendu confond laïcité et sécularisation . La sécularisation est le recul de l'emprise des religions dans la société et non la disparition des religions . La sécularisation peut être simplement l'effet d'une lutte dans la société civile mais aussi d'une réglementation autoritaire de l'Etat. Le recul de  l'emprise de la religion dominante y est vécu différemment. La résistance est plus forte dans le second cas quoique cachée.

    Le christianisme perdure en Occident mais il est relativement moins apparent publiquement. On parle d'ailleurs de subculture chrétienne pour indiquer que le christianisme n'a pas disparu sous la sécularisation. Dans certains pays le phénomène est limité. Ainsi dans Freiburg les altermondialistes de l'ENA ont la surprise de voir des photos grandioses du pape dans la rue! A défaut d'être spirituelle la religion tombe ici dans la médiatisation de type "star people"!

    - La société civile ouverte de la laicité.

    La laïcité est la réglementation qui sépare l'Etat neutre de la société civile ou les "églises" - entendez toutes les religions - peuvent s'exprimer. L'athéisme peut s'exprimer dans la société civile comme une religion. Il est donc possible d'affronter les expressions religieuses dans la société civile.

    Il est possible de dire "Rien dans le ciel, point de Dieu que des nuages"ou même "j'ai marché sur un texte sacré et çà pue !". Il n'y a absolument aucun raison que les croyants puissent afficher lourdement et péniblement leurs croyances sans riposte possible des athées ou des agnostiques. A une raison on peut toujours répondre une autre raison mais face à la croyance affirmée péremptoirement on ne peut répondre tout aussi péremptoirement que par la dérision, la dévalorisation, la défétichisation ou le blasphème. Cela concerne le contenu de la religion (le fait qu'elles répètent ad nauséam et à profusion des "dieu" et des majuscules à chaque paragraphe)  et non les adeptes à qui le respect de dignité humaine est du.

    CD

    Mécréant : Un quart de coran à lire et c'est l'overdose !


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  • Religion, respect, " ver dans le fruit ".

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1487

     

    1 – Paradoxe du respect en rapport à la religion.

    Le respect des humains est important et cependant pas toujours facile. Par contre, le respect de la religion n’est pas un du - du moins à titre individuel - laïcité ou pas . La critique est même parfois nécessaire.

    En matière de respect, il importe de signaler très fortement ici une inversion : certains respectent la religion mais pas les humains, d’autres font l’inverse : il plaisantent contre la religion mais se montrent attentionnés et gentils avec les humains, croyants ou non.

    Évidemment il y a aussi ceux qui sous couvert de malmener la religion entendent clairement s’attaquer aux croyants. Ce n’est pas les mêmes que les précédents. Il faut donc se garder de généraliser : tous les blasphémateurs des religions ne sont pas racistes. Loin de là ! Certains ironisent sur les majuscules des croyants qui sont "gonflants" ; la plaisanterie est alors un moyen de mise à niveau. Olivier Le Cour Grandmaison signale ce procédé d’égalisation face aux puissants dans son ouvrage " Haine(s) Philosophie et politique " (p192). Quant à la critique anti-fétichiste authentique, elle se propose de détrôner les fétiches qui surplombent les humains pour rétablir la valeur de ces derniers dans une perspective émancipatrice.

    Au final, il importe de tendre vers le respect humain en sachant que tout un chacun est faillible. Le plus gênant en société, c’est ceux qui se font une spécialité du mépris humain. Ce n’est pas pour eux un faux-pas pardonnable mais une orientation malveillante générale de la personnalité. C’est grave. Mais la chose m’apparaît comme plus odieuse encore quand ce mépris est exercé au nom d’une religion. D’où ce qui suit.

    2 – Tunisie : l’islam conservateur et l’islamisme (radical).

    Sur une radio ce vendredi matin 21 janvier .

    J’entends ce matin un journaliste évoquer les islamistes en Tunisie alors que le discours du responsable politique se réclamant de l’islam déclarait accepter la démocratie, la séparation du religieux et du politique . En plus, s’agissant de la société civile il a déclaré que son parti (je n’ai pas entendu le nom) n’avait pas de normes vestimentaires. Le journaliste a insisté en le questionnant sur le voile. Il a répondu clairement qu’il était pour que les femmes s’habillent librement. Il y a sans doute de véritables islamistes en Tunisie mais il y a aussi à l’évidence un islam démocratique et laïque.

    Une spécialiste est intervenue pour préciser que cet islam pouvait être conservateur par rapport au code de la famille mais qu’il n’était pas radical car il acceptait le jeux des institutions politiques fondées sur l’élection et la laïcité.

    Cette mise au point participe à mon sens de la lutte antiraciste dans la mesure ou il casse l’amalgame entre l’islam radical et le reste des positions possibles au nom de l’islam. On pourra toujours critiquer au nom de l’égalité entre hommes et femmes les éventuelles positions conservatrices, autoritaires et patriarcales concernant le code de la famille mais c’est là autre chose que de critiquer l’islamisme radical au plan politique ou au plan des mœurs sexo-séparatistes.

    3 - Variations sur l’image du ver dans le fruit !

    Quelle influence de ce discours sur le mode général de lecture du fait religieux musulman ? L’islamologue française Anne-Marie Delcambre estime que " islamisme " et " islam " désignent une réalité indistincte mais Daniel Pipes (son préfacier) pense lui, que l’islamisme est une manifestation spécifique et extrémiste de l’islam. Il est l’auteur de l’expression "islamistophobe" pour distinguer le rejet de islamisme comme radicalisme du reste des interprétations de l’islam.

    Pour ma part, simple citoyen non spécialiste de l’islam, mais antiraciste militant je ne défends ni l’un ni l’autre. Mais je comprends – et ce n’est pas sans importance - qu’il y a une différence entre dire que "le ver est dans le fruit" - ce qui se défend - et d’ajouter "que le ver rend pourrit le fruit" (AMD) ce qui est autre chose de dire que grosso modo "les musulmans mangent le fruit et pas le ver" quitte à reconnaître effectivement que "certains activistes ne mangent que le ver" (DP) . Cette distinction me semble bien participer au fait de mieux poser la question sur la diversité du monde musulman.

    Christian DELARUE


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