• Ecole et signes religieux ostensibles : refus des privilèges.

    blog politis autre monde le 31/12/12

    La loi française de mars 2004 autorisant les signes religieux discrets mais pas les signes religieux ostensibles à l’école doit être respecté par tous et toutes.

    Aucune religion ou secte religieuse n’a de privilèges particuliers à avancer pour faire reculer l’interdiction des signes religieux ostensibles là ou elle s’applique.

    Les jeunes Sikhs (turban) doivent la respecter à l’école publique comme les jeunes musulmanes (voile) ou les jeunes juifs (kippa). Ils peuvent porter le turban en-dehors et plus tard une fois sorti de la scolarité.

    Les adultes Sikhs doivent respecter comme tous et toutes les obligations des photos d’état civil. Ils portent librement ensuite leur turban.

    Christian DELARUE 

    http://association.pour-politis.org...


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  • Pas d’indignation sélective, pas de discrimination : les signes catholiques aussi hors des stades.

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    Ce texte "L’important ce n’est pas de gagner, mais de discriminer « Les Indivisibles" fournit une juste critique de l’indignation sélective . Mais au lieu d’abonder dans le sens de l’effacement du religieux des stades il en profite pour accepter sa généralisation ! Sens inverse pour moi.

     

    I - Un cadre d’analyse des critiques.

    Il y a trois critiques de la non neutralité dans la sport.

    - Une campiste qui ne vise que l’islam.
    - Une universaliste qui s’adresse à toutes les religions
    - Une - toute aussi campiste que la premiere mais inversée - qui défend le voile islamique et toutes les manifestations des religions et souhaite réhabiliter le retour des religions sur les stades au lieu de les repousser.

    II - Justice : Pas plus de maillot "Jesus" que de voile islamique.

    Pour moi, le gars qui s’est affiché avec son maillot "Jésus" a transgressé la règle. Je ne dis pas que c’est une faute gravissime mais il importe que les cadres du CIO lui disent que cela ne se fait pas. A défaut on va avoir des bondieuseries partout !

    III - Campisme et critique universaliste.

    A propos de refus du campisme, de la pensée de camp occident contre orient ou l'inverse,  il ne faut pas être hypocrite. De façon générale, sauf exceptions, les femmes voilées que l'on voit sur les stades n’ont pas le choix. Ce sont des Etats islamiques autoritaires (je suis gentil) qui les forcent à porter cet accoutrement même sous le soleil, même pour courir, partout, tout le temps. Il y a donc une occasion de se positionner politiquement contre ces politiques de domination.

    Autre chose encore . Du point de vue de celui qui regarde, l’affichage ostensible et de longue durée c’est autre chose que le bref geste du chrétien qui se signe discrètement. L’affichage ostensible et de longue durée prend la signification d’un étendard. Un de plus certes. Mais on parle de celui-là. La critique sert à critiquer les idéologies réactionnaires, toutes les dominations y compris les emprises de la religion. Même quand cela ne plait pas.

    Enfin, le voile islamique est surtout critiqué par les féministes pour l’aspect sexo-séparatiste imposé, et ce qu’elles approuvent ou non les règles du CIO et de Coubertin. Longtemps brohmiste je me moque de Coubertin et de sa religion de la performance !

    Christian DELARUE


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  • Les ambivalences de la religion et les solidarités nécessaires.

    FSM : Les ambivalences de la religion et les solidarités nécessaires.

    Quelles alliances altermondialistes ?

    Le prochain FSM de 2013 va permettre une rencontre d’altermondialistes membres de divers peuples-classe (1) mais de cultures différentes. Certains venant du nord majoritairement athées et laïques et d’autres du sud avec une culture différente, et d’ailleurs variable, sauf à vouloir les placer au sein d’une configuration unifiée, notamment sous le prisme de la religion.

    Le but de cette rencontre sera le combat altermondialiste contre le néolibéralisme sous toutes ses formes qui in fine réduit l’individu à peu de chose. Mais la lutte solidaire contre la domination néolibérale ne se limite pas aux aspects politiques et économiques. Elle a d’autres aspects plus sociaux et culturels.

    1 - Individu néolibéral, appartenance et religion.

    Il n’y a pas d’individu sans appartenances, lesquelles sont multiples. Chacun et chacune les combinent d’une façon qui lui est propre, dans le cadre des possibles qui lui est donné.

    Le dépassement de l’individu replié sur son égo tel que façonné par le néolibéralisme s’effectue de trois façons (les trois pans d’un triangle) : l’une du côté de la citoyenneté sur le plan démocratique et l’autre du côté de de la solidarité au plan social et enfin du côté de l’ouverture aux problématiques de l’environnement. Ces modes d’ouverture de l’individu sur le monde ne se réalise pas abstraitement mais dans un contexte social et culturel particulier. Si le social dispose d’une forte charge de détermination des attitudes et comportements, il en va de même du culturel . Ici il s’agira des modes de vie dominants s’exprimant quotidiennement : les façons de manger, de se rencontrer, de s’habiller de participer à des rituels socio-culturels divers dont la religion est fortement productrice. C’est ce dernier aspect qui va faire l’objet de ce texte.

    Le phénomène religieux perdure tant au nord qu’au sud au sein des peuples-classe surtout. Il peut peut être instrumentalisé à des fins de soumission des peuples et des individus, surtout les femmes. C’est courant au sein des mouvances intégristes. Il peut aussi servir d’appui pour l’émancipation. Ce point est parfois contesté chez les athées y compris à gauche. Croire en Dieu serait non seulement une illusion (qui est plus qu’une erreur ) mais ce serait d’emblée une aliénation. Mais une ouverture existe au-delà des positions dogmatiques des uns et des autres en fonction des orientations réellement proposées. Le critère est là.

    Au-delà du débat idéologique remarquons qu’il existe dans le mouvement altermondialiste des forces croyantes - chrétiennes - qui se réclament de la théologie de la libération et s’emploie à l’émancipation de leur peuple-classe contre l’impérialisme et contre leur classe dominante. Cela s’est vu notamment en Amérique latine. Un auteur comme Michael LOWY a abondamment étudié ce phénomène. Certes, on a pu dire que ce souci d’émancipation sociale avait ses limites : d’une part par rapport au féminisme notamment celui qui défend l’avortement, d’autre part au plan stratégique pour mener à bien la lutte des travailleurs vers la réussite. Ces objections sont mineures pour certains et rédhibitoires pour d’autres.

    Ce genre de division se retrouve lorsque l’on quitte l’Amérique latine pour d’autres contrées ou l’islam est dominant et même hégémonique. La lutte pour l’émancipation politique (moins d’autoritarisme) et sociale ne s’accompagne pas toujours d’un souci d’égalité homme-femme et d’une réduction de l’emprise du religieux dans la société. Ce qui suscite aussi des débats dans l’altermondialisme.

    Le prochain FSM de 2013 va permettre une rencontre d’altermondialistes de cultures différentes. Un accord est aisément possible en vue d’une solidarité de lutte pour avancer vers
    - un Etat de droit qui reconnaisse les libertés des citoyens. Là-bas et ici il faut sortir de l’arbitraire et de la corruption.
    - un Etat démocratique qui permette une réelle intervention des citoyens dans la vie de la cité
    - un Etat social qui permette la construction de services publics travaillant à la satisfaction des droits et des besoins sociaux
    - une société écologique qui préserve les générations futures. Par contre un accord sera plus difficile sur les droits des femmes et sur la laïcité. Il faudra ici repérer les revendications qui permettent de faire avancer d’un pas net et franc l’émancipation sans vouloir le maximum d’emblée.

    2 - Quel féminisme alter contre l’intégrisme islamique ?

    Christine DELPHY a théorisé l’articulation de l’antiracisme et de l’antisexisme dans "Antiracisme ou antisexisme , un faux dilemme" . Ce texte constitue le dernier chapitre de son livre "Classer, dominer - Qui sont les "autres" ?" (La fabrique 2008). Il est principalement ordonné autour de l’affaire du voile islamique, ce qui réduit la question des rapports entre antiracisme et antisexisme. Cependant la loi d’avril 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostensibles a durablement divisé le mouvement féministe. Ses effets se font encore sentir quoique de façon différente depuis la montée en force des courants d’extrême-droite défendant subitement et mensongèrement la laicité et les droit des femmes.

    Le point d’entame du débat pour C Delphy est la prise en compte de la gêne des féministes "silencieuses". Pour C Delphy, il s’agit de féministes ne sachant pas vraiment choisir entre antiracisme et féminisme. Le voile est pour les unes tout à la fois un étendard de la religion et un symbole de la soumission des femmes. Pour les autres il faut distinguer entre un port imposé et un port libre. Par ailleurs, le voile n’est pas le seul marqueur de soumission des femmes.

    Ici C Delphy s’attache à mettre en parallèle l’injonction de se couvrir avec celle de se découvrir. Elle cite d’ailleurs Michèle Dayras qui fut pourtant pro-loi. Mais, peut-on sous l’emploi du terme "injonction" mettre à égalité les dynamique de voilages et celles de mise à nue ? Voilà qui n’apparaît pas certain à bon nombre de féministes. Ou sont les mises à nue ? Dans les viols certes mais surtout - pour ce qui concerne toutes les femmes - au sein des publicités pour l’essentiel, c’est à dire de façon indirecte. On parle alors d’injonction. Mais ces féministes n’hésitent pas à critiquer la publicité, le viol et la prostitution mais elles ne mettent pas ces contraintes ou injonctions (pour une certaine publicité) et ces violences (viol et autres) au même niveau que celles nettement plus directes et autrement plus péremptoires qui concernent le voilage et bien d’autres contraintes. Ici l’injonction se fait obligation ferme. Et la sanction en cas de transgression ne se fait pas attendre. Ce n’est plus une pression diffuse comme l’incitation au maquillage, exemple souvent cité par C Delphy. Le courant de C Delphy riposte en effet sur deux plans : d’une part contre la valorisation de sexualisation de l’apparence féminine et contre la survalorisation de l’imposition du voile ce qui permet d’insister sur le fait que nombre de musulmanes le portent librement. Ce qui est exact. Mais cela n’enlève rien à la force du voilage imposé.

    Pour les autres féministes, le sexisme est partout mais il y a des différences importantes d’intensité niées par le courant Delphy. Il existe à l’évidence toujours un sexisme au nord mais il est moins puissant qu’au sud ou l’autoritarisme religieux se combine à un lourd hyper-patriarcat. Ce qui manque au sud ce sont des législations favorables à l’égalité hommes-femmes car les courants intégristes des religions y ont une forte influence. L’islam féministe d’émancipation est violenté et limité. L’islam réactionnaire freine toute émancipation des femmes en rajoutant une forte dose de sexisme et de sexo-séparatisme. De fait un islam particulièrement autoritaire et réactionnaire - qui ne représente heureusement tout l’islam - se déploie sur deux axes, d’une part contre la démocratie et la laïcité au plan politique et d’autre part contre la liberté des femmes au plan des mœurs. Ce l’on nomme sexo-séparatisme, n’en est que l’aboutissement : l’enfermement au foyer est le pendant de l’enfermement sous voile.

    Christian DELARUE


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  • LAICITE, REACTION ET INTEGRATION

    S'intégrer dans la société française c'est surtout s'intégrer dans une société laïque. C'est plus facile pour certains migrants que d'autres. D'autant qu'une société laïque c'est sans doute plus que le simple principe de séparation de l'Etat et de la religion appliqué en France (à l'exception de l'Alsace-Moselle restée sous régime concordataire). Il y a bien en France une double reconnaissance, d'une part la liberté de conscience -soit le droit de croire et de ne pas croire - et d'autre part la liberté religieuse soit le droit de pratiquer la religion de son choix. L'Etat républicain laique assure bien ce respect de toutes les croyances. Il faut noter ici que la laïcité n'a jamais été reprise par les Etats totalitaires.

    Pour autant le droit ne règle pas tout. La laïcité conserve sa charge subversive et critique en faveur d'un bougé de frontières. Point de passage dans le dogmatisme ou le totalitarisme mais simple refus d'une liberté sans frein de l'affichage religieux. Ce refus, source de conflictualité sociale ou juridique, existe toujours et depuis longtemps à propos des manifestations publiques des croyances religieuses. Il y a en quelque sorte quelque chose qui passe mal. Il faut préciser ce "quelque chose". Il demeure ancré dans les idées dominantes en France que la liberté de culte s'exerce individuellement ou collectivement dans des lieux spécifiques - églises, mosquées (islam), temples (protestants), synagogues (juifs), pagodes (bouddhistes) - ou chez soi. Les manifestations publiques sont certes autorisées mais toujours mal vues par les partisans d'une laïcité plus séculariste, partisans que l'on retrouve aussi bien à droite qu'à gauche. Une certaine gauche, plus anti-réaction que pro-athéisme, fustige volontiers ici "l'ordre moral", soit la religion la plus réactionnaire, autrement dit les plus intransigeants des croyants, les plus prosélytes, les plus intégristes. Ce n'est pas toujours le cas d’où une certaine prudence mais le soupçon est là.

    Ces manifestations publiques sont tolérées mais pas pleinement acceptées. On y guette le crypto-fasciste . Que ce soit ceux issus du Portugal de Franco, de l'Espagne de Salazard, de la Grèce des Colonnels, de la France de Romain Marie ou que ce soit ceux issus de l'islam le plus intransigeant et le plus intégriste.  Mais là - à propos de cette religion - on peut trouver à côté de soit des idéologues de droite ou d'extrême-droite animés par de toutes autres considérations. En fait ils manifestent une laicisation à géométrie variable. Ils protègent les chrétiens et repoussent les musulmans et pas que les intransigeants ou intégristes. Les critiques de gauche ne font pas ces distinctions. Ils ont un fond mécréant et religiophobe variable mais sont surtout anti-intégrisme. C'est bien différent.

    Comme le souligne Jacqueline Costa-Lascoux, la laïcité est née "d'une progressive sécularisation du politique et du pouvoir croissant dans la société civile" (CIEMI vol 12 - 2000 ). Autrement dit sous la laïcité - son statut juridique - il y a une dynamique sociale conflictuelle. La laïcité n'est pas figée comme pourrait le laisser penser une lecture juridique positiviste. Ce fait social et historique ne s'adresse donc nullement et spécifiquement aux musulmans aujourd'hui. La jurisprudence administrative est abondante sur cette question. Penser qu'elle est une forme de rejet spécifique des musulmans serait une erreur. L'argument de postcolonialité trouve ses limites dans cette histoire. Cette pression forte contre les manifestations intempestives de la religion a concerné toutes les religions en France, et surtout la plus dominante - le catholicisme. C'est une tendance lourde qui en fait un élément identitaire de la société française. C'est surtout le catholicisme qui a du s'intégrer. L'islam l'a fait aussi comme le judaïsme. Pour l'essentiel. Il y a toujours ici ou là des résistances minoritaires.

    CD


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  • Voile islamique des accompagnatrices scolaires.

    Le ministre Luc Chatel a été saisi fin janvier par une fédération de parents d'élèves d'une école de Pantin, en banlieue parisienne, dénonçant le refus de la directrice de l'établissement d'admettre "toutes les femmes qui portent un foulard" comme accompagnatrices. Le ministre a considéré qu'il s'agissait de "personnels occasionnels de l'Education nationale" pour imposer le devoir de neutralité.

    Dans cette affaire de mères voilées accompagnant leur enfant lors des sorties scolaires l'idée de les considérer comme quasi-fonctionnaire est avancée pour leur imposer les droits et obligations de la fonction publique et plus particulièrement la neutralité. Il est vrai qu'elles entrent bien dans les écoles publiques et pour assurer une mission de service public. Il ne s'agit pas pour elles de rester dehors pour attendre leurs enfants. Dans un cadre familial, elles pourraient entrer avec un voile islamique et repartir après le rendez-vous ou la prise en charge de l'enfant.


    Une conception souple pourrait considérer que l'exercice de cette mission par des mères de famille bénévoles ne requiert pas le même degré d'obligation que celui demandé à un fonctionnaire es-qualité.  Il n'est pas du tout certain que ce type d'argumentation soit retenu en l'espèce. La jurisprudence en la matière serait même la stricte égalité des obligations selon Mme Jeannette Bougrad qui est Maitre des requêtes au Conseil d' Etat et Secrétaire d'Etat à la jeunesse et l'activité associative.

    L'autre possibilité est de les considérer comme des usagers du service public. En ce cas C Guégant a tout faux (puisqu'il les a assimilé à des agents de service public). Comme usager (sauf pour les élèves) le port du voile ou de la kippa ou autre signe religieux ne pose pas de problème.

    Affaire à suivre.

    Christian Delarue


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