• Montée du religieux et athées habermassiens de gauche.

    Dialectique historique : Déchristianisation, sécularisation, laicisation, puis rechristianisation, islamisation,intégrisme... Et les athées ?

    Il n'est pas rare de rencontrer des athées fiers de se déclarer tel pour dans un second temps prendre fait et cause non pas pour tel ou tel Dieu mais pour telle ou telle religion. On pourrait les appeler des "athés habermassiens". Cela pourrait surprendre de voir Habermas en soutien de la religion . Détrompez-vous et prenez connaissance d'un de ses derniers ouvrages ( 1) composé un peu de bric et de broc :et d'une étude de Jean-Claude Monod intitulée "Habermas et la dialectique de la sécularisation" [08-12-2008]

    http://www.laviedesidees.fr/Habermas-et-la-dialectique-de-la.html

    1) La dialectique de la sécularisation de Habermas

    C'est un thème important pour comprendre la laicisation progressive de l'Europe mais aussi la question du "Choc des civilisations". Jürgen Habermas prévient : « Qui veut éviter une guerre des cultures doit se remettre en mémoire la dialectique inachevée du propre processus de sécularisation de l’Occident » [1]. Jean-Claude Monod : "L’idée d’une dialectique de sécularisation visait à mettre en lumière un processus biface : l’instance politique-étatique et les instances religieuses-ecclésiales se sont transformées les unes et les autres à l’épreuve du pluralisme, de la tolérance et de la sécularisation".

    2) Les réactions à la déchristianisation et à la sécularisation.

    Cette dialectique " invitait à concevoir les intégrismes et plus sobrement les « retours du religieux » comme des réactions au processus de sécularisation". Cette tendance d'affirmation "fétichiste" du religieux concerne toutes les religions, pas que l'islam. La postcolonialité dans cette perspective serait une explication seconde. Il semble difficile de faire la part entre ces deux sortes de facteurs.

    3) Le nouvel Habermas "bisounours du religieux".

    Habermas plaide toujours pour un dialogue critique et autocritique entre la philosophie et ce qu’il nomme tantôt « la religion », tantôt « l’héritage religieux », tantôt les « traditions religieuses », tantôt les ressources normatives des religions. Mais l’accent se porte d’avantage aujourd’hui, dans le propos de Habermas, sur cette part d’autocritique attendue de la rationalité philosophique — et c’est sur ce point que ce livre peut faire débat. L’un des principaux défis contemporains de la démocratie semble être en effet, pour Habermas, d’éveiller chez ses citoyens « laïcs » ou « séculiers », à l’égard des traditions religieuses, une « disposition à apprendre » (p. 165-166).

    Arguments évoqués: La marchandisation du monde et son corrolaire, le"déficit de sensibilité à la vie diminuée".

     

    4) Critique des arguments évoqués.

    * La marchandisation, l'appropriation privée, la financiarisation sont des processus lié au mode de production capitaliste source d'aliénations, de dominations d'oppressions, d'exploitations. Cela justifie-t-il de valoriser une éthique religieuse ? Il évoque lui le christianisme mais d'autres défendraient d'autres religions.

    * L'anti-marchandisation a aussi ses maximalistes ses "intégristes" (avec les guillements svp) qui refusent les fêtes de Noel pour leur aspect hyper commercial. ils refusent les bijoux de fantaisies sur les femmes comme les guirlandes sur les sapins de Noel.  Ce radicalisme ne débouchent pas sur des appels à la violence contre les femmes. C'est une grosse différence avec les islamistes radicaux qui agressent les femmes en jupe.

    * Le difficit de sensibilité à la vie diminuée"  semble bien se ramené à un déficit de compassion caritative ce qui ne manque pas se susciter critique. Si l'on comprend l'argument comme déficit de sensibilité aux injustices, aux oppressions et aux inégalité il importe alors de se tourner vers les conditions sociales d'existence qui poussent tout à la fois à l'acceptation d'un monde hobbesien de lutte de tous contre tous avec ses inégalités et ses dominations et un refus de ce monde vers une société civilisée. Pas de société civilisée sans égalité et conditions de vie décente pour tous. Mais là la théorie critique de l'Ecole de Frankfort de Marcuse, Fromm, Habermas ancien, et le marxisme sont mieux à même de nous ouvrir des perspectives. C'est un point de vue personnel.

    Christian DELARUE

    1)  Jürgen Habermas, Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie, traduit de l’allemand par Christian Bouchindhomme et Alexandre Dupeyrix, Paris, Gallimard, 2008, 380 p. 22, 50€.


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  • Les religions ni pures ni sataniques.

    A propos des trois grands monothéismes.


    Ce qu'il importe avant tout de récuser ce sont les discours sur une religion qui visent à la présenter soit comme belle et bonne absolument soit comme satanique et maléfice. La jeunesse qui veut s'instruire sur les trois monothéisme doit se garder d'une vision uniformisante et absolue qu'elle soit positive ou négative. En matière de religion chacune a ou a eu ses "doux" et ses "barbares". Il faut refuser de penser l’homogénéité de chaque religion sur les divers continents et dans l’histoire.

    Introduction : Position de celui qui parle.

    Pour moi, et contrairement au titre qui annonce une position moyenne et équilibrée,  les religions sont de lourdes et grosses machines historiques à faire croire et à imposer des dogmes et des pratiques individuelles et sociales. On dira que d'autres systèmes de pensée produisent de l'obscurantisme et du fétichisme mais cela n'enlève rien aux religions dont c'est la vocation de chaque instant de s'assurer une croyance bien précise. Elles sont donc tendanciellement négatives en ce sens et la neutralité n'est alors pas possible.

    Cependant, dès lors qu'elles ne viennent pas importuner les citoyens il n'y a pas problème. La tolérance vigilante se pratique pour rester dans une situation de bon voisinage. Lorsqu'elles font du prosélytisme le droit de les contrecarrer est évident. C'est une question de réciprocité et de survie car les religions des trois grands monothéismes ont une forte tendance à l'emprise tant sur les esprits que sur les corps.

    1) Qu'est-ce qu'une religion ?

    Il importe d'abord de fournir une définition - ici celle de wikipédia - de la religion : Une religion est un ensemble de rites, croyances généralement théistes , composé de règles (éthiques ou pratiques), de récits, de symboles ou de dogmes adoptés comme convicton par une société ou un groupe. Par métonymie, la religion peut désigner l'ensemble des croyants, l'éventuelle institution en découlant ou « la religion » en tant que vue d'ensemble des différentes religions. Une religion peut être polythéiste ou monothéiste et, dans le cas du bouddhisme, athée.

    Une religion ne se résume donc pas à un texte sacré et à la croyance en ce texte. Ce texte fondateur est interprété, ce qui donne lieu à des courants au sein de chaque religion. Cette interprétation est un dogme fort contraignant qui oblige les hommes et les femmes à des pratiques. Il peut y avoir conflit entre les préceptes religieux et les préceptes non religieux des sociétés partiellement laïcisées ou clairement laïques qui défendent des droits humains égaux entre hommes et femmes.

    2) Les appareils religieux pour l'interprétation et la diffusion des dogmes.


    Les interprètes sont en général officiellement reconnus par un appareil religieux chargé de la diffusion des dogmes et des rites. Souvent cet appareil est masculin. Les trois monothéismes sont d'essence patriarcale. La religion chrétienne trouva même à débattre à une certaine époque de l'existence de l'âme des femmes ! Débat de peu d'intérêt qui montre assez la forte misogynie ambiante. On retrouve d'autres sortes de misogynie dans les autres monothéismes. La femme n'y est jamais l'égale de l'homme. On ne s'étonnera pas de retrouver la haine des femmes chez des athées dans un univers ou la religion est dominante. L'athéisme est une conquête récente et encore assez peu diffusée dans le monde. L'amour des croyants tolèrent assez peu dans certains pays les mécréants. Déjà entre religions la concurrence des dieux dégénèrent souvent en disputes larvées voire en guerres ouvertes. Il existe certes un dialogue inter-religieux mais il peine à toucher dans un même élan les trois monothéismes. D'une certaine manière, les athées ne peuvent que s'en féliciter car ce serait une union contre eux !

    Avec l'écoulement de l'histoire le texte sacré est peu à peu et souvent avec des conflits adapté aux conditions nouvelles du développement humain. Cela donne lieu à de nouveaux combats internes au sein de chaque religion entre les partisans de la lecture initiale et les partisans de la lecture d'adaptation. Un autre facteur joue pour créer des différentiations : la lenteur à reconnaitre les faits démontrés historiquement par les scientifiques et toujours reconnus comme vrai par la communauté scientifique. Par exemple l'héliocentrisme (le soleil est au centre de l'univers et non la terre) fut l'objet d'interdits religieux. La Sainte inquisition a déclaré la thèse de Copernic incompatible avec les Saintes Écritures. Képler ( 1571-1630) et Galilée (1564 -1642) qui ont validé les thèses de Copernic ont eu aussi la religion chrétienne contre eux sur des bases dogmatiques.


    Lorsque l'appareil religieux se confond avec l'appareil d' Etat et que l'Etat lui même use de son pouvoir propre de contrainte en usant du pouvoir normatif d'une religion alors l'autoritarisme totalitaire est porté à son comble. On le voit avec les Etats islamiques. Mais d'autres références existent avec une moindre collusion (Pologne chrétienne par exemple).

     
    3 ) La religion est amour : la bonne blague !

    Les textes sacrés et les pratiques sur la longue durée disent la vérité sur la nature de cet amour. Cet amour n'apprécie que les bons croyants de sa religion mais assez peu les autres et surtout pas les non croyants qui sont des mécréants. Les trois monothéismes n'aiment guère les homosexuels et pas plus les femmes qui s'émancipent des préceptes religieux sur le mariage et la sexualité comme sur tous les aspects de sa subordination ancestrale ou elles ont pu acquérir quelques conquêtes sociales surtout durant la seconde moitié du XX ème siècle. Et si le christianisme fait preuve ici ou là de quelques souplesse d'esprit ce n'est qu'à son corps défendant et à la suite d'un long combat du mouvement féministe. D'ailleurs dès que la victoire n'est pas suffisamment assurée comme en Pologne on voit que cette religion retrouve aisément ses vieux démons. Par ailleurs, chaque monothéisme a dans son histoire de nombreuses guerres à son actif.

    4) L'individu et la société doivent s'émanciper !

    Ce texte n'est pas entré dans le détail de chaque monothéisme. Et encore moins dans les courants internes de chaque religion. Aujourd'hui un retour réactionnaire du christianisme sévit en Pologne. Un protestantisme réactionnaire se diffuse aux USA. Quant à l'Islam, on perçoit hélas plus les horreurs qui sont commises en son nom - lapidations, sexo-séparatisme en tout genre, etc... - que ses bienfaits. Contre l'islamophobie ambiante il importe de souligner toujours et encore que les musulmans ordinaires ne sont pas des islamistes barbares tout comme à propos de judéophobie les juifs ordinaires ne sont pas comme les sionistes sanguinaires qui écrasent le peuple palestinien comme la jeune Rachelle Corrie. Pas d'amalgame !

    5) Religion et anti-capitalisme.

    Se libérer des religions est aussi nécessaire que se libérer du capitalisme. Ce n'est pas l'un ou l'autre. Ce qui permet de combler ici un oubli de ce texte : peu de religions, à l'exception de la théologie de la libération en Amérique latine, se sont attaquées au capitalisme dominant. Même les mouvements religieux anti-impérialistes en lutte aujourd'hui dans divers endroits de la planètr ne sont pas anti-capitalistes. C'est un grave problème pour les luttes nationales de libération, car repousser les USA ou le sionisme ne saurait suffire. On le verra tôt ou tard.

    Christian Delarue

    Crimes d'honneur : Jesus et la lapidation.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1144

    L'Islam n'est pas à l'origine des lapidation pas plus que le christianisme mais ni l'un ni l'autre n'ont condamné ces pratiques barbares, pire il est arrivé plus d'une fois qu'elles furent justifiées par la religion. Aujourd'hui encore plusieurs pays qui se réclament du Coran appliquent ces pratiques barbares.


    La lapidation, "preuve extrême de la logique de violence de l’islam"

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/30/la-lapidation-preuve-extreme-de-la-logique-de-violence-de-l-islam_1404384_3232.html

    en position contraire lire :

    L’infanticide, "preuve extrême de la logique de violence du judéo-christianisme" ?...

    http://www.legrandsoir.info/L-infanticide-preuve-extreme-de-la-logique-de-violence-du-judeo-christianisme.html







     


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  • Clochers et minarets : Autorisation en équilibration contre emprise.

    Le vote suisse est dangereux pour la dérive haineuse globale qu’il entraine . A question mal posée risque de mauvaise réponse. Mais il est encore possible de reconnaitre le fait architectural religieux tout en affirmant vouloir circonscrire sa trop forte emprise dans l’espace public qu’il s’agisse de minarets, clochers ou autre.

    Le premier texte portant sur l’emprise du religieux et du marchand a été complété par un autre qui emporte des précisions d’ordre culturel et idéologique.

    I - Autoriser mais limiter l’emprise du religieux sur l’espace public


    Le débat sur les minarets donne lieu à des positions radicales opposées alors qu’un compromis est réalisable à partir de principes clairs et cohérents. Les principes ne sont que des indicateurs mais ils doivent être diffusés.

    L’espace public devrait être neutre. Cet idéal n’est pas évidemment pas respecté. On peut même dire que c’est utopique. Il subi l’emprise de la marchandisation et celle du religieux. A défaut d’être totalement neutre on devrait limiter cette double emprise. Car qui dit emprise dit dépassement d’une limite. Un peu de religieux çà va trop c’est trop ! On peut en dire autant de la marchandisation : un peu de pub çà va trop c’est trop. On peut à cet égard invoqué la notion d’équilibration qui vient de Proudhon sous le sens "équilibration des contraires" et qui a été exhumée ou réhabilité par le sociologue altermondialiste Philippe Corcuff.

    A) Du côté de l’emprise MARCHANDE

    Les tableaux d’affichage associatif (souvent moches certes) disparaissent au profit des grands panneaux publicitaires (très propres évidemment). Cette dynamique va dans le sens de l’emprise de la marchandisation du monde. Une autre dynamique plus respectueuse de la vie locale (mêmes avec ses quelques débordements) viserait à favoriser l’expression associative de quartier avec plus de panneaux et à limiter la prolifération des grands affiches commerciales. Il en va de même pour l’emprise historique du religieux qui est mon propos principal.

    B) Du côté de l’emprise RELIGIEUSE


    Autoriser des locaux de prière pour les différentes religions ne fait pas problème pour l’immense majorité des gens mais sous certaines conditions. Les religions disposent toutes de locaux sauf l’islam. Ce que l’on nomme l’islam des caves qui devient l’islam à ciel ouvert - euphémisme d’islam dans la rue - n’est pas une solution. L’exercice du culte doit être privé. Ce qui suppose des locaux. Les religions ont de l’argent pour en construire.

    Reste à examiner les conditions.

    Il convient de rassurer la population sur ce point . Si aucune garantie n’est prise sur les conditions d’installation alors on trouve des réactions de protection qui ne font pas dans la nuance Un compromis, un équilibre des tolérances est nécessaire . Il y a besoin que les élites politiques affichent leur sens du compromis dont elles sont par ailleurs coutumières à l’ordinaire . Ce compromis devrait limiter l’emprise forte du religieux dans l’espace public . Autoriser certes mais en donnant des limites. Ce qui pose problème ce n’est pas l’existence de minarets discrets c’est l’existence de grands minarets et de minarets faisant appels bruyants à la prière. C'est pareille pour les grands clochers et les envolées répétés de cloches. Les cloches des églises sonnent d'ailleurs beaucoup moins que jadis . De la même manière que l’appel du muezzin est à brider si l'idée apparait. Mais il semble que ces appels soient rares pour l'instant.

    Que comprendre ?

    C’est le caractère ostentatoire et même impérialiste de certaines constructions qui gêne, qui importune. Une castration des phallus religieux est demandée qui n’est pas de l’islamophobie.

    Qu’est ce qu’un grand minaret demandera-t-on ? La réponse vient de la commune de Genevilliers - lue dans Ouest France de ce 1/12/09 - c’est un minaret plus haut que la mairie. Autrement dit on prend un bâtiment symbolique de la République et on dit pas plus haut ! Moins de grandiose et plus d’humilité pour les religions ne saurait faire de mal à la tolérance mutuelle.

    Si l’on veut bien regarder les choses ainsi, alors on évite l’affrontement et de traiter de racistes et de fascistes des gens qui ne le sont pas.

    II - Laïcité-équilibration contre emprise.


    On connaissait deux formes de laïcité : la laïcité-séparation et la laïcité-neutralité voici la laïcité-équilibration. La laïcité équilibration promeut la tolérance réciproque, l’ajustement des intérêts. Ce qui possible pour la laïcité ne l’est pas nécessairement dans tous les domaines. La laïcité a pour but de créer un espace commun ou il est possible de vivre ensemble en reconnaissant des différences qui sont acceptables non excessives. Telle société va dire que les signes religieux discrets sont acceptables à l’école mais pas les signes ostensibles ou ostentatoires. Ce faisant on peut dire qu’elle tranche un conflit de société en acceptant un peu mais en refusant l’excessif, l’abusif. C’est chaque société en fonction de son histoire qui ajuste ce compromis social.

    Ce n’est pas parce que l’autre camp procède à des amalgames que nous devons faire de même. Le gros du vote anti-minarets est sans doute xénéophobe mais pas tous loin de là. Il faut chercher à comprendre avant de caractériser à l’emporte-pièce. La vision globalisante, pratiquant la confusion et le campisme constant n’aide pas à gagner ceux qui pensent hors des deux schémas.

    Procédons à quelques distinctions qui aident à comprendre et structurer la complexité des visions du monde dans le champ culturel et dans le champ théo-idéologique. Ces distinctions relèvent plus des expériences militantes que d’une analyse savante ou scientifique.

    A) Aspects CULTURELS : trois conceptions du monde en présence.


    * Certains aiment les villages avec clocher et estiment que c’est là le bon terroir et la ruralité qui forme l’identité de la France (Agoravox le 1/12/09) en différence avec les villages musulmans des pays arabes. Nous sommes différents restons-le ! Ce respect des différences débouche sur un " chacun chez soi " complété marginalement par une acceptation de l’autre sous condition d’assimilation.

    * D’autres aiment la pluralité par réaction à ce chauvinisme et veulent un mixte de bâtiments religieux comme paysage de tolérance.

    * D’autres encore n’approuvent ni l’un ni l’autre : le premier pour sa préférence catholique séparatiste fondée sur la subculture chrétienne qui perdure, le second car ils se font plus religieux que les religieux en autorisant un envahissement du religieux pluriel . Ici il peut y avoir deux positions l’une laïque radicale plus d’église, synagogue et mosquées (bulldozer à la Pol-Pot) , l’autre plus modérée qui les acceptent mais limitant à l’avenir le caractère ostensible et grandiose tant pour les grands minarets que les grands clochers.

    B ) Aspects IDEOLOGIQUES : une double dégénérescence qu’il faut critiquer :


    * Versus déplacement des acteurs visés : Celle islamistophobe (critique de l’islamiste et de l’islam radical ) qui dégénère vers la musulmanophobie (peur de tous les musulmans assimilés aux islamistes radicaux) . Exemple de lecture : En 1998, le premier ministre Turc actuel, M Erdogan, disait : "Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats." A partir de là on imagine que les dirigeants des mosquées sont tous des islamistes radicaux. On ne sait que peu de chose sur le sujet d’ailleurs. Mais la raison impose de penser que la présence-absence de minaret n’est pas très déterminante sur leur activité qu’ils peuvent mener sur les autres lieux de prières, rues ou caves.

    * Versus " du texte aux croyants " : Celle islamophobe (entendu ici au sens strict comme simple critique de l’islam pouvant aller jusqu’au blasphème) qui dégénère vers l’islamophobie raciste, la musulmanophobie (de Robert Redeker au clip de Wider) . Ce discours contient en général une part de critique acceptable du texte religieux et de ses pratiques mais aussi une critique in fine des croyants. Autrement dit il opère tôt ou tard un passage de la critique d’une croyance à une stigmatisation des croyants. Le passage peut être plus ou moins net dans "l’incitation" ce qui fait qu’il n’y a pas toujours procès juridique.

    **

    Christian Delarue

    Qui exprime ici une conception complémentaire voire différente de celle du MRAP dont il est membre (BE &CA)


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  • LIEUX DE CULTES POUR TOUS ET FIN DU GRANDIOSE POUR TOUS


    L'affaire du rassemblement (contrarié) anti-islamisation et anti-mosqués de Cologne le 20 septembre 2008 permet ou devrait permettre de mettre à jour une injustice. Il n'y a pas assez de lieux de prières en Europe pour les musulmans. Vouloir trouver une solution à une inégalité de situation par des facilitations politiques ce n'est pas faire du communautarisme. En tout cas pas plus que se taire sur la présence exhorbitante et massive des églises et cathédrales en Europe. Mais il est plus facile d'ignorer que nous vivons dans une Europe des cathédrales et supermarchés, y compris pour les athées, car cela constitue le paysage commun de nos vies.

    Que valent les arguments contre la construction de lieux de prière pour les musulmans.

    Je reprends ici certaines "perles" relevées par Marc Cohen (1) :

    1 - Admission de la prière mais sous réserve.

    - Il faudrait d'abord chercher la réciprocité (entre les continents et les civilisations). Ce à quoi on pourrais rétorquer qu'il faut bien qu'un religion montre l'exemple. Mais à vrai dire je me sens pas concerné par cet argument. Eglise ou mosquée, tout çà c'est du religieux ostentatoire ! Pas pour Mgr Mixa, l'évêque d'Augsbourg, qui s'est posé la question des édifices religieux en termes de réciprocité : “Dans les pays et cultures majoritairement musulmans, a-t-il rappelé, les chrétiens n'ont à ce jour quasiment pas le droit d'exister. En Allemagne, on serait en droit de dire aux musulmans, en toute amitié : il n'y a pas lieu d'avoir de grandes mosquées, d'aspect ostentatoire, avec de hauts minarets, car il devrait suffire pour les musulmans dans un pays de tradition et de culture chrétienne d'avoir des lieux de prière modestes.”

    - Il faudrait pour l'islam des lieux de prière modeste dans l'Europe chrétienne! Tel est la concession du prélat. En somme, il veut maintenir les camps, les zones d'influence historique acquise . Ne faut-il pas au contraire en finir avec ces présupposés . N'est-ce pas la "lutte des civilisations religieuses" qu'il faut remettre en place. Car les une ou les autres ne pensent qu'à accroitre leur emprise sur les territoires comme sur les conciences . Autant j'estime qu'il faut des lieux de prière pour tous, musulmans compris, autant je pense que le temps des grandes constructions ostentatoires à sonner pour toutes les religions. La pollution de l'espace public par l'ostentatoire religieux est le fait de toutes les religions. C'est toutes les religions qui doivent envisager la modestie urbaine, ce qui, au passage, devrait convenir à leurs préceptes. Je remercie le sieur Mixa de permettre enfin cette clarification : çà suffit le grandiose et l'impérialisme urbain religieux ; modestie dans toutes les constructions religieuses.

    2 - Réserve par dénonciation de la nature de la prière islamique et de la mosquée : il s'agit en fait d'un meeting politique!

    La sociologue allemande d'origine turque Necla Kelek qui, le 5 juin 2007, se montrait pour le moins réservée <HTTP: ARTICLE17600-Necla-Kelek-insiste-sur-la-fonction-politique-de-l-islam archiv_article results search fr www.eurotopics.net>sur le projet dans les colonnes de la /Frankfurter Allgemeine Zeitung/ : “Pour les musulmans, les mosquées ne sont pas des lieux sacrés comme les églises ou les synagogues, mais des “bâtiments multifonctions.” L'islam ne se perçoit pas seulement comme une vision spirituelle du monde. La vie quotidienne, la politique et la foi, sont perçues comme un tout indissociable. Ainsi, de nombreuses associations musulmanes en Allemagne jouent le rôle d'un parti religieux et représentent des intérêts politiques. C'est pourquoi la construction de la mosquée n'est pas une question de liberté de culte, mais une question politique.”

    L'argument est sans doute plus pertinent que le précédent. L'islamisme radicale trouve dans les mosquées le moyen de se développer. La sociologue citée le sait bien . Reste que combattre la racine de l'islamisme radical ne consiste pas à éradiquer les mosquées ; c'est même la meilleure façon de reproduire les ayatollahs ! En fait, il faudrait des recherches et analyses sérieuse sur le sujet ! A défaut, il convient de se garder de préjugés . Dès lors, à défaut de certitudes on ne peut qu'émettre des réserves mais pas des interdits. Contre l'islamisme radical il faut promouvoir une politique sociale anti-crise qui ne cède pas sur les droits des femmes et la laïcité. Sur l'aspect laïcité, se pose la question des fonds qui paient les lieux de prière. Les contribuables n'ont pas en principe à participer à ce genre de dépense, somputaires ou non. L'exception au principe serait l'invocation d'un intérêt général à le faire ; ce qui n'est pas évident;

    Christian Delarue


    1) Nous sommes tous des musulmans allemands Marc Cohen

    A Cologne comme ailleurs, faut-il avoir peur de l'islamophobie ?

    http://www.causeur.fr/nous-sommes-tous-des-musulmans-allemands,965



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  • FAIZA M librement et KARIM en qamis 

    Faiza M s'exprime (1) et déclare porter son voile religieux totalement librement . Voilà qui semble clarifier les choses du point de vue des pressions extérieures. Mais qui ne change rien par ailleurs.

    QUE RECOUVRE LE VOILE POLITICO-RELIGIEUX DE FAIZA M. ?

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article220

    Quant à Karim (33 ans), son mari, il arbore lui barbe et qamis . Les musulmanes doivent cacher leur corps, y compris le cou et les oreilles, face à la concupiscence masculine . Et même la chaleur suffocante n'est pas une excuse au dévoilement (cf l'affaire de la musulmane voilé dans une auto sur un parking de Marseille frappée par son mari pour relèvement de voile). Par contre les musulmans peuvent eux exhiber les signes de masculinité (voire de virilité) sans souci .

    Quant au qamis je suppose qu'il s'agit aussi d'un vêtement religieux ostensible pour les hommes. A vérifier . La notion de mentalité discrète d'appartenance à sa religion a du chemin a faire ! Un comportement relationnel pacifique commence par le port de signes d'appartenance discrets.

    Christian Delarue

    1) http://www.souss.com/Moi-Faiza-32-ans-a-qui-l-on.html



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