• L'ALTERMONDIALISME ET LES INTERNATIONALES
    COMMUNISTES ENSEMBLE
    ***
    En défense des collectifs mixtes individus / organisations
    (contre le traité simplifié qui nous remet l'Europe libérale )

    in Bellaciao : mardi 8 janvier 2008 (03h15) : *
    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58960


    Contre le pessimisme de Raoul JENNAR in « L'altermondialisme et les gauches »
    http://wb.attac.be/L-altermondialisme-et-les-gauches.html

     



    La créations des collectifs mixtes individus/organisations syndicales et politiques contre le traité qui nous remet l'Europe libérale relance le débat sur les rapports entre les altermondialistes et les partis politiques de gauche. Les considérations allant contre les collectifs mixtes proviennent souvent des propos de Raoul JENNAR dans son texte « L'altermondialisme et les gauches » que nous allons reprendre.

    A Rennes un tel collectif animé par des « communistes unitaires » et des ex-bovétistes intègre des citoyens et deux organisations : la LCR et ATTAC. Le PCF n'y vient jamais sans rapport de force. Les Verts n'y sont pas. Des PS de « gauche » sont attendus.

    I – LA DIFFERENCE ORGANISATIONNELLE EST REELLE


    Elle a bien été repérée par Raoul JENNAR

    « Par nature, l'altermondialisme est une forme nouvelle d'internationalisme dont la particularité par rapport aux quatre internationales qui l'ont précédé est de ne pas être soumis à un centre qui dicte la pensée et les actes. L'altermondialisme est en soi un rejet de la forme d'action proposée par le léninisme et pratiquée par les deux internationales qui s'en sont réclamés. Les altermondialistes récusent les organisations hiérarchiques pyramidales. Ils fonctionnent en réseaux.

    L'altermondialisme est né d'une convergence : celle d'associations et d'ONG, issues de la société civile - au sens gramschien et non pas anglo-saxon de l'expression - chacune active dans un domaine bien précis (genre, enfance, droits humains, écologie, développement, actions humanitaires,...) et découvrant progressivement qu'elles se heurtent au même mal : la mondialisation, nom donné à la phase présente du développement du capitalisme caractérisée par une dérégulation et une financiarisation à l'échelle de la planète. »

    II – LE CONTENU PROGRAMMATIQUE ALTER EST VARIABLE

    Il faut distinguer les forums, les réseaux et ATTAC .

    - Le risque du réseau et des forum : la pente de l'altermondialisation...

    On pourrait penser que le risque de ce type d'organisation est l'altermondialisation, le mouvementisme sans but unique mais avec de multiples micro-projets. L'altermondialisation est le nom d'un processus de construction d'un monde qui n'est pas radicalement différent de celui-ci. L'altermondialisation veut aménager l'existant, le modifier plus ou moins mais pas en changer les base, notamment pour passer de la propriété privée des moyens de production et d'échange à l'appropriation publique (nationalisations) puis sociales. L'altermondialisation milite pour d'autres mondes aux marges du mode de production dominant régulé. Deux choses donc dans l'altermondialisation : d'une part une croyance qu'il est possible de réguler le capitalisme et d'autre part la volonté de construire des archipels de « mondes » plus ou moins dégagés des logiques marchande avec la promotion du néosolidarisme, du coopérativisme, de l'économie sociale et solidaire.

    - ATTAC résolument tourné vers l'altermondialisme


    Mais ce qui s'est déployé dans ATTAC notamment depuis ce qui a été nommé en 2003 « la nouvelle dynamique » et réaffirmé plus encore par la suite avec le Manifeste altermondialiste c'est la volonté de dégager des « ruptures franches » avec le capitalisme dans sa phase actuelle dite néolibérale. « L'altermondialisme milite lui pour un autre monde car « il n'y a pas de fatalité, cette mondialisation n'est qu'un choix politique auquel on peut lui en opposer d'autres, qu'il y a des alternatives et qu'un autre monde est possible. » ainsi que le dit RMJ

    Mon propos ne vise pas à délaisser les forums mais à y intervenir vigoureusement pour y donner un contenu autre que la vente du café équitable !

    III - UN AUTRE MONDE NECESSAIRE OBLIGE A LA CONVERGENCE de l'altermondialisme et de la gauche non socialibérale (ni PS, ni Verts pâles)

    La définition du contenu programmatique de l'altermondialisme importe au moins autant que son type d'organisation. ATTAC est contre le libéralisme et le social-libéralisme et pour un autre monde mais aussi – et c'est une exigence à part - pour une démocratisation radicale débouchant sur une « autre démocratie ». La démocratisation peut s'opérer de plusieurs façons : on peut puiser dans l'histoire du mouvement ouvrier comme dans les nouveaux mouvements sociaux des outils et des méthodes qui renforcent la démocratie. Les réseaux ne sont pas le nec plus ultra de la démocratie.

    Ce n'est pas la seule raison : les appareils que critiquent justement RMJ sont toujours et ils ont une force puissante soit pour ne rien faire ou freiner une dynamique (ne pas participer aux collectifs quand la pression est insuffisante) soit par leur capacité de mobilisation au regard des citoyens qui ne s'engagent qu'épisodiquement.

    L'expérience de 2005 – victoire du 29 mai- débouche sur celle de 2007 – arrivée au pouvoir de Sarkozy. Mais a-t-on aujourd'hui d'autres choix que de faire converger les appareils et les altermondialistes, qui ne sont d'ailleurs pas que les bovétistes, lesquels doivent d'ailleurs dresser le bilan de leur propre échec, (hors de ce qui provient du PCF et de la LCR !) Il faut donc peser plus que jamais pour l'unité et les convergences. Et maintenant ! La préservation des appareils doit céder tout comme doit céder aussi une certaine vision défaitiste qui ne valorise que des citoyens sans étiquettes. Dans les collectifs on trouve bien souvent des individus et des organisations. L'avenir est à ce type de « collectif mixte » qui met côte à côte les citoyens alter et les partis de gauche PCF LCR et autres.

    -Maintenant !


    Si ce partenariat n'est pas réalisé et dans des temps réduits, le « peuple de gauche » (chômeurs, ouvriers, employés, cadres moyens...) va subir un nouvel échec politique Il ne s'en relèvera pas sans dommages !

    Christian DELARUE
    Altermondialiste
    Membre du CA d'ATTAC France
    Responsable antiraciste (MRAP)

    NB L'objet des collectifs:

    PAS SANS NOUS
    Nous voulons un référendum
    http://www.nousvoulonsunreferendum.eu/images/appel%20nb.pdf

     

     


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  • Christian DELARUE, Pierre KHALFA et Bénédicte VEILHAN (AG ATTAC Rennes in Libération juin 2006)

    <o:p> </o:p>PCF, LCR, PT : UN, DEUX, TROIS « BEZIERS »

    La section de Béziers du Parti Communiste Français, la section locale de la Ligue Communiste Révolutionnaire et la section de Béziers du Parti des Travailleurs, se sont rencontrées dans le cadre de la préparation des élections municipales.

    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58176

    Combien de chômeurs, de salariés, de retraités ont rêvé de l'unité des « 3 B » : Buffet, Besancenot, Bové ! Cela a capoté. Il y a eu beaucoup de déceptions et de rancoeurs. Nous – la gauche « sociale » (associative : ATTAC, FONDATION COPERNIC, etc..) et la gauche « politique » (partis : PCF, LCR, LO, PT , autres ) – avons une lourde tâche à convaincre du rassemblement nécessaire à gauche. L'espoir viendra du rassemblement des partis et des sans-partis pour le changement.

    Tous ne voient pas pareillement le changement. Mais le débat se mène mieux en luttant et se mène mieux dans l'unité.

    CLARIFICATION OUI MAIS "AU COUDE A COUDE" !

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    Les hasards de la circulation des textes militants m'a fait lire les nécessités d'une nouvelle révision du programme stratégique de la gauche du fait des cycles qui s'achèvent : celui de la capitulation du PS, celui du schisme entre réformisme et révolution, celui de la tradition colbertiste en France.
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    Entre crispation dogmatique sur les grandes références historiques et volonté de tout « brader » pour une autogestion aléatoire il y a place pour une élaboration alternative et plurielle.
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    I - REVISION OU REFONDATION : LES CYCLES QUI S'ACHEVENT...

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    Voici pour ne citer que les principales questions en vue d'une révision. Bien sûr, il y a des résistances (dogmatique ?) à ces révisions : Par exemple :
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    1) <st1:PersonName productid="LA CAPITULATION DU" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA CAPITULATION" w:st="on">LA CAPITULATION</st1:PersonName> DU</st1:PersonName> PS n'est pas nouvelle, c'est un approfondissement, Son passé ne semble plus porteur d'avenir pour un changement radical de société. Toutes les alliances durables avec le PS (qu'elles proviennent du PCF ou des organisation trotskystes) entérinent donc une renonciation au changement social.
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    2) LE CYCLE DU SCHISME ENTRE REFORMISME ET REVOLUTION distinguait les projets participatifs sur des valeurs (mais bien souvent hors vision d'un but altermondialiste) d'un projet authentiquement socialiste qui fait encore la place à l'appropriation sociale des moyens de production via l'étatisation mais avec une réelle volonté de démocratisation qui l'éloigne des aberrations étatiste du système stalinien. L'ampleur des débats appropriation sociale / démarchandisation / démocratisation montre que l'on ne se situe plus dans le bureaucratisme pour sortir du capitalisme. Ces débats ne sont pas terminés. Pas avant longtemps !
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    3) LE CYCLE DE <st1:PersonName productid="LA TRADITION COLBERTISTE" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA TRADITION" w:st="on">LA TRADITION</st1:PersonName> COLBERTISTE</st1:PersonName> garantissait via les services publics l'égalité sur tout le territoire. Ce n'est pas rien ! On peut changer d'échelle territoriale : préférer la région à au territoire national pour enclencher la dynamique d'intervention des citoyens sur des grands choix de productions de biens et services participant au développement durable celui non soumis à la logique de profit, celui qui distribue des valeurs d'usage et non des valeurs d'échange.

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    II – NI REVISIONNISME, NI DOGMATISME

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    Surtout ce qui surgit avec ce débat c'est : encore ! Car la question n'est évidemment pas nouvelle. Elle se pose juste différemment. Déjà en 1994 Eric MELCHIOR posait la question « Révision ou refondation pour la gauche française ? (1)
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    Peu de temps après la fin du système stalinien et en pleine crise de la social-démocratie française la gauche française entreprenait de « s'interroger sur la validité de son référentiel idéologique et stratégique ». L'auteur reprend le parcours depuis « la première grande crise révisionniste » de 1896 date de publication des thèses d'Eduard Bernstein jusqu'au discours de Michel Rocard de février 1993 à Montlouis-sur-Loir.
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    Il cherche ensuite à repérer d'une part quelles sont les raisons de cette continuité révisionniste qui aboutit à changer d'objectif historique et à vider le projet socialiste de tout contenu, d'autre part quel est le point commun caché par la dispute entre révisionnisme et dogmatisme. Le « caché » portait sur l'accord de fond à propos du le développement des forces productives qui pour partie s'avéraient être destructrices de la planète. Par ailleurs il démontrait que le révisionnisme n'est pas qu'un opportunisme politique même si sa fonction est d'entériner une adaptation au réel. Et que le dogmatisme ne sert pas toujours à maintenir des positions gauchistes.

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    III – L'ALTERMONDIALISME COMME PROCESSUS CONFLICTUEL D'ELABORATION D'UN CORPUS DE « RUPTURES FRANCHES » AVEC L'ORDRE DOMINANT.

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    Rien à voir avec l'économie mixte des socio-démocrates mittérandiens !

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    L'altermondialisme ne fournie pas une théorie et une stratégie achevée. Il lui manque d'ailleurs les élaboration qui concerne la conquête du pouvoir. Mais il a l'avantage de présenter :

    - 1) un cadre d'accueil large de type organisation souple et de masse

    - 2) une caractérisation du monde présent – la phase néolibérale du capitalisme - avec une déclinaison de champs différents de réflexion et de mobilisation qui permet l'investissement différencié des acteurs en fonction de leur temps disponible

    - 3) des ruptures à enclencher pour s'engager vers la construction d'un autre monde.

    - 4) un profil de les résistances qui rassemble l'altermondialisation de simple mouvement sans but que l'on verrait comme « réformiste » (exemple : promotion de la démocratie participative mais comme complément à la démocratie représentative sans volonté de bousculer radicalement la dynamique du capital) et altermondialisme de conception plus « révolutionnaire » soucieux des convergences des luttes offensives contre le capital même si les acteurs agissent sur des bases idéologiques ou programmatiques différentes.

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    L'ensemble se veut congruent et non sectaire mais cependant de nature très conflictuelle car l'exposé des différences de conception non protégé par la forme parti.

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    En fait, il s'agit de penser à la fois mobilisation de la société civile non patronale pour approfondir les pratiques autogestionnaires et le passage par la conquête du pouvoir d'Etat. Il s'agit de concevoir la nécessité des nationalisations mais sans les fétichiser. Il s'agit de faire place au coopérativisme mais sans lui vouer des vertus extraordinaires en matière de transformation sociale.

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    Il s'agit d'accepter le mélange des genres (internationalisme et cosmopolitisme, croissance durable et décroissance généralisé, etc.), de conserver des éléments du programme transitoire pour une autre société que l'on appellera éco-socialiste mais en l'assouplissant pour y introduire les manques issus des « retards » dans l'analyse de la situation. Il s'agit de prendre acte que l'invocation péremptoire des grands principes du programme de transition au socialisme n'inverse pas le processus de droitisation de la gauche : il faut plus que des slogans. Les slogans ne deviennent pas inutiles mais les besoins d'approfondissement des questions vont au-delà des revendications .L'éducation populaire d'ATTAC a de ce point de vue de l'avenir !

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    Christian DELARUE

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    1) L'article a été publié dans le numéro 8 de Politis <st1:PersonName productid="La Revue" w:st="on">La Revue</st1:PersonName> de nov-dec 94 – janv 95. Eric MELCHIOR docteur en science politique était à l'époque responsable du Mouvement des citoyens en Ille-et-Vilaine

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  • LE MOUVEMENT SOCIAL DE L'AUTOMNE 2007 RECHAUFFE LES COEURS !

    Les mouvements sociaux - au sens de grèves et manifestations - permettent de ressouder les couches populaires contre les élites et les grands possédants. Cela crée des liens positifs mais cela ne se fait jamais aisément. Il y a de la résistance, pas seulement du patronat ou de la bourgoisie. En ces occasions les idées d'extrême droite reculent. La démocratie directe se développe.

    Les acteurs des luttes de résistance à la fragmentation populaire et à la régression sociale sont depuis plusieurs années les fonctionnaires de base (catégories C, B et A mais assez peu les A+) et les étudiants. D'autres petites fractions du peuple se mettent en action mais sans grand potentiel de dépassement des revendications du groupe. Il en va différemment des fonctionnaires et des étudiants. La grève est souvent décidé pour des motifs strictement professionnels mais la dynamique des luttes crée un élargissement revendicatif. La conjonction des luttes donne de l'air, réactive les solidarités, lesquelles permettent de sortir du repli individualiste (ma carrière) et de la conscience misérabiliste (je suis pas privilégié mais presque).

    CONTRE LE MISERABILISME

    Le misérabilisme, c'est croire qu'il n'y a que les chômeurs et les précaires qui subissent sévèrement les politiques de flexibilisation et de marchandisation de la force de travail et en conséquence ne proposer que des mesures minimales de « filet de protection ». Le "civilisationnel" libéral ou social-libéral toujours à la baisse quand il n'y a pas de rapports de force contraire. Les autres, les « inclus », n'auraient pas à se plaindre. Mieux ils seraient pour certains d'entre eux des « privilégiés ». Le patronat abonde par intérêt évident dans cette division entre « exclus » et « inclus », entre salariés du privé et salariés du public. La vision statique est celle qui nous est diffusé dans les médias.

    Mais à ne voir que les différences de catégories on fait l'impasse sur les dynamiques communes qui sont à la racine de ces processus de désaffiliation et d'exploitation de la force de travail. Ces dynamiques négatives sont pour certaines vieilles comme le capitalisme mais d'autres sont relativement récentes : elles se sont particulièrement développées depuis plus de 20 ans.

    LE STATUT POUR TOUS ET LE SERVICE PUBLIC PARTOUT

    Il est exact que le statut du fonctionnaire a permis d'extraire la force de travail de son statut de vulgaire marchandise (beaucoup plus que le code du travail pour le privé). Mais alors nous devrions en être heureux et promouvoir tant que faire se peut ce modèle relativement « civilisé » de protection à l'ensemble des travailleurs salariés. Cette dynamique positive a existé. Elle est aujourd'hui à contre-courant. Nous reculons vers le capitalisme du XIX ième siècle.

    Le service public et le statut des fonctionnaires que nous avons connu en France depuis 1946 a formé un « modèle social » progressiste qui a longtemps servi d'étalon aux travailleurs du privé pour améliorer leur conditions de travail. Le service public travaillait à la satisfaction des besoins sociaux de la population hors référence marchande et les fonctionnaires disposaient d'un statut permettant des conditions de travail relativement « civilisées ». Sans doute ne faut-il pas porter au pinacle ni le service public - qui rapidement a pu être perverti par les logiques marchandes -, ni le statut des fonctionnaires – qui n'a jamais intégré les résidents étrangers durablement installés sur le territoire. Face au bloc soviétique le capital devait lâcher des concessions mais pas question de changer radicalement de logique !

    CONTRE LA SOUMISSION

    Toujours est-il que cette époque est révolue. D'abord les socialistes des années 83 oublièrent les rapports sociaux antagoniques entre le capital et le travail pour faire l'apologie de l'entreprise-communauté. Dans le même temps de nombreux juristes universitaires se mirent à dénigrer les services publics (ils parlèrent de « crise du service public »). Dans la foulée des hommes politiques de gauche comme de droite ainsi que de haut fonctionnaires se mirent à « moderniser » l'Etat. La modernisation s'effectue, on le sait, toujours dans le même sens : moins de fonctionnaires, moins de garanties statutaires, plus de contractualisation, plus de « souplesses », plus d'objectifs de rentabilité et de performance, et surtout plus d'individualisation. En 25 ans le public a largement copié le privé. Là encore on va vers un monde "sauvage" de prédateurs ou "l'homme est un loup pour l'homme". Pour autant, pour les dirigeants politiques à la botte du MEDEF cela ne saurait suffire : il faut aller toujours plus loin dans le sens de la dégradation des conditions de travail. Et ce qui sert de modèle c'est désormais les secteurs les plus flexibles, les plus soumis, les plus exploités. Car la rentabilité du capital investi oblige de plus en plus à la formation d'une force de travail soumise.

    Et trop de soumission génère de la tristesse, de la mal-vie... La rentabilité économique est le nouveau fétiche devant qui les humains doivent s'agenouiller sans discuter. Beaucoup en crèvent et celles et ceux qui supportent mieux la charge un temps ne sont pas dupes même si certains se gaussent et en profitent pour vendre plus cher leur capacité de travail. La guerre interne à l'entreprise est mondiale et féroce. Elle produit le gonflement de l'armée de réserve qui sert si bien à la mise en concurrence des travailleurs salarié et la dégradation générale des conditions de travail et de vie.

    CONTRE LES INEGALITES... CONTINUONS LE MOUVEMENT !

    Dans ce cadre ce n'est pas le partage des richesses qui s'opère mais le partage de la misère entre les différentes couches du peuple. Ceux d'en-haut - la bourgeoisie - en profitent sur notre dos ! Ce sont les seuls gagnants.

    Pour ce faire les syndicalistes doivent se faire les serviteurs du mouvement. Tout le contraire de l'enterrement, stylo spécial négociation en main !

    Christian DELARUE
    CGT Finances

    1 De la libération laborale sur :
    http://www.passerellesud.org
    http://www.local.attac.org/35/DE-LA-LIBERATION-LABORALE

    2 La réforme de la notation dans les administrations
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=31219
    http://www.local.attac.org/35/4-LA-REFORME-DE-LA-NOTATION-DANS

    3 La mise en concurrence des compétences ou les dévoiements de la reconnaissance libérale
    http://www.france.attac.org/spip.php?article6574

    4 Pour un statut comme "bien commun" du salariat résident
    http://www.local.attac.org/35/2-POU...

    5 PARTIR DES CONTRADICTIONS REELLES DES TRAVAILLEURS ET AVANCER
    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=52701


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  • LA GAUCHE ROMANTIQUE : POUR UN AUTRE MONDE ?



    On parle beaucoup de la gauche « installée », froide, sérieuse, celle qui a « mis de l'au dans son vin » et qui s'est adapté aux contraintes du marché. Mais on évoque peu la gauche romantique. La terminologie recouvre il est vrai un spectre assez large. Ce qui oblige à des distinctions. Auparavant définissons le romantisme politique.



    I - QU'EST-CE QUE LE ROMANTISME ?

    Je cite un passage du livre « Révolte et mélancolie » (1) : Dans Pour une sociologie du roman Lucien Goldmann conçoit celui-ci comme mettant en scène le conflit entre la société bourgeoise et certaines valeurs humaines ; le genre romanesque exprimerait ainsi les aspirations de certains individus « problématiques », motivés par des valeurs qualitatives opposées au règne de la seule « valeur d'échange ». Mais il s'agit d'une vision du monde qui ne se limite ni à la littérature ni aux arts.

    Au sens large, « le romantisme représente une critique de la modernité, c'est-à-dire de la civilisation capitaliste, au nom de valeurs et d'idéaux du passé (pré-capitaliste, pré-moderne) » (p 31). Les principales caractéristiques de la modernité inséparable du capitalisme sont l'esprit de calcul, le désenchantement du monde, la rationalité instrumentale, la domination bureaucratique, la réification de l'humain...

    Le romantisme porte-il un réel anticapitalisme, un anticapitalisme conscient ? Pas toujours. La critique romantique prend des formes très diverses. De même la vision romantique n'est pas toujours empreinte de mélancolie et de douleur dans ses convictions d'une société aliénée. Pas plus que le romantisme porte nécessairement son regard avec nostalgie sur le passé et pas vers l'avenir.



    II – LE ROMANTISME, DE MOUVANCE A PARTI ANTICAPITALISTE


    - Le romantisme comme mouvance d'altermondialisation.

    Il existe bien un courant contestataire « hyper romantique » et mélancolique qui a pris la suite des hyppies des années 65 qui s'est tourné vers la terre, l'artisanat et l'écologie quand d'autres choisissaient volontairement d'entrer dans les usines. On peut retrouver aujourd'hui, sans qu'il s'agisse des mêmes, ces « contestataires romantiques » parmi les "décroissants", parmi les « anti-pub », ou parmi les partisans de la simplicité volontaire. Ils préconisent souvent la révolution personnelle, le changement des comportements individuels et se désintéressent des stratégies collectives et des programmes politiques. Ils se reconnaissent plus dans l'altermondialisation (processus concrets pour un monde meilleur ou pour d'autres mondes aux marges du système) mais pas dans l'altermondialisme (pour un autre monde radicalement différent). Pas tous cependant. Le mouvement connaît des sensibilités qui combinent transformation personnelle et transformations collectives. Ces mouvances, qui ne sont pas nécessairement affilié à des organisations anarchistes ou libertaires, sont bien souvent opposés à la gauche marxiste laquelle n'est pourtant pas monolithique.

    - Le marxisme divisé entre un « courant froid » et un « courant chaud ».

    Cette division est apparue face aux théories d'Althusser avec notamment l'ouvrage collectif « Contre Althusser » (réédité depuis). Non disent-ils l'histoire n'est pas « un «procès sans sujet ». A l'époque ou le marxisme subissait l'influence du structuralisme la gauche marxiste critique du stalinisme soulignait qu'à trop donner de force aux structures, on oubliait « la lutte des classes », l'intervention des masses face aux attaques du capital. Ce rejet du marxisme froid d'Althusser ne signifiait pas fuite de l'abstraction et de la théorie. Il n'y a qu'à lire les ouvrages de l'époque de Jean-Marie BROHM qui a marié Marx à Freud, un Freud revu et corrigé par Marcuse. Un « monstre épistémologique » certes mais quelle richesse d'analyse !

    - Derniers avatars de l'histoire : « marxisme de gouvernement » et « marxisme de lutte » .

    La gauche marxiste se subdivise toujours en un « courant froid » et un « courant chaud ». La distinction perdure toujours à mon sens dans la distinction entre « marxiste de gouvernement » et « marxiste de lutte » : une distinction très relative qui oppose encore le PC et la LCR. Il s'agit d'une distinction assez peu dialectique donc à prendre avec des pincettes mais qui possède sa vérité, une vérité qui est à l'origine de la mise au pluriel du mot « gauche ».

    Le PCF, parti « marxiste de gouvernement » et la LCR parti « marxiste de lutte », cela se voit même dans la composition sociologique de ces deux organisations : l'une ayant plus de militants âgés, installés dans les structures sociales spécialisées dans les conflits catégoriels ou les affrontements de classe comme le sont les syndicats avec cette culture syndicale certes critique mais surtout concrète ; l'autre forte d'une jeunesse disposant d'un idéal poussant plus fortement à la constestation radicale avec un idéal lié à une culture politique conséquente et surprenante. Ce substrat intellectuel des JCR intègre à Marx les apports de Rosa Luxembourg, de Gyogy Lukacs, de Che Guevara (mais sans doute beaucoup moins Gramsci).

    Cette distinction est le produit de l'histoire qui a opposé le trotskysme au stalinisme. Elle en voie de résolution. Un des enjeux serait de tenir ensemble gouverner/lutter. Il faut pour cela renverser le "baiser qui tue de F MITTERRAND" au PCF et à toute la gauche.

    Christian DELARUE

    Révolte et mélancolie : le romantisme à contre-courant de la modernité par Michael LOWY et Robert SAYRE - Payot 1992 ; Le « concept de romantisme » y est étudié en page 25.


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  • Annie COLL : "Hannah ARENDT, L'AMOUR DU MONDE" BT2
    La démocratie du peuple c'est la démocratie des conseils !

    Hannah ARENDT n'est guère lu hors des cercles universitaires. D'une part, toutes ses oeuvres ne sont pas publiées, d'autre part nombreux sont ceux dans la gauche anitilibérale et communiste qui jugeaient (1) sa lecture inutile. Il y avait une raison : "Durant la guerre froide, idéologues et journalistes libéraux ont voulu édulcorer la pensée d'Hannah Arendt, neutralisant son aspect subversif pour la réduire à une critique du "totalitarisme communiste"(2) . Une série de livres récents ont rétabli une image beaucoup plus riche et complexe . Parmis eux mon amie Annie COLL militante à ATTAC Dinan et professeur de philosophie dans cette ville vient de publier "Hannah ARENDT l'amour du monde "chez BT2, une collection pour les scolaires (bac) et étudiants.

    Annie COLL nous propose de découvrir une H Arendt révolutionnaire et "soviétique" (au sens de la démocratie des conseils, non du système stalinien) mais il faut attendre le chapitre 6 . H Arendt critique le système oligarchique actuel, le recrutement au sein des partis politiques et fait l'éloge de la démocratie directe, ainsi que l'apologie de la pluralité contre la volonté générale .La question du pouvoir du peuple et de l'autorité de l'Etat y est abordé. La démocratie des conseils n'est pas la "démocratie participative" promue dans le cadre du système capitaliste et de la démocratie représentative. C'est l'étude des mouvements révolutionnaires qui lui donne la clé de compréhension d'une réelle démocratie du peuple.

    Christian DELARUE


    1) Des articles sur Bellaciao montrent un changement
    2) Mickael LOWY

    CH 1 Pourquoi faut-il lire H ARENDT
    CH 2 Son histoire
    CH 3 Le totalitarisme
    CH 4 Le procès Eichman
    CH 5 Comment sortir du totalitarisme?
    CH 6 Essai sur la révolution
    CH 7 La banalité du mal
    CH 8 Une autre politique est-elle possible?



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