• AUTHENTICITE : La source qu'il faut atteindre est en nous !

    AUTHENTICITE

    La source qu'il faut atteindre est en nous !

    Tel est le titre de l'entretien accordé par le magazine "Philosophie" de février 2008 à Charles TAYLOR, philosophe canadien spécialiste du multiculturalisme et ici défenseur du concept d'authenticité. Je ne m'intéresse ici à qu'à ce concept d'authenticité, le multiculturalisme étant abordé ailleurs au sein du MRAP notamment. L'authenticité est à ce philosophe ce que la congruence est à certains psychologues. Mais d'autres philosophes défendent encore la vertu contre « l'émotivisme » (sic) ou le sentimentalisme (resic).

    I - Le point de départ de l' analyse de Charles TAYLOR

    La fin d'un monde : celui de la mono-croyance hégémonique. Charles TAYLOR rappelle avec insistance que "le modèle de civilisation à source unique qu'était la chrétienté appartient au passé et qu'il n'est plus possible d'avoir ce genre de morale". La religion n'a pas disparue mais nous vivons désormais avec des droits fondamentaux et des principes démocratiques de liberté, d'égalité et de laïcité (ce que ce canadien oublie). Et quand cela ne suffit plus alors c'est à chacun de chercher sa vérité, le sens de sa vie.

    L'auteur n'est pas pour autant relativiste. Tout ne se vaut pas. Une vie tournée vers l'admiration des vedettes, des grandes fortunes ne vaut pas celle qui prend pour modèle Médecins sans frontières dit-il mais cette supériorité n'est pas à imposer comme norme dans une loi . Si la norme n'est pas celle issue du passé et qu'elle n'est pas non plus dans la loi alors c'est qu'il faut la chercher en soi. L'auteur a démontré par ailleurs (dans "Les sources du moi" ) que c'est l'authenticité qui est au fondement de la culture et de l'éthique contemporaine. Exemple (Pm) : A la question "Diriez-vous que le libertinage est inférieur, comme choix de vie, à une vie conjugale et familiale fidèle et durable?" Charles TAYLOR répond : "Il faut une catégorisation plus fine. Parce que la vie amoureuse est plus compliquée. Il y en a des très volages qui révèlent des liens forts et, à l'inverse, il y a des vies conjugales et familiales qui font surgir des formes de cruauté, écrasant certaines potentialités dans les êtres humains"

     

    II - L'engagement authentique dans la relation amoureuse : un détour via Valérie DAOUST

    Chapître « AUTHENTICITE DE LA PASSION » de Valérie DAOUST (*)


    L'amour devient une chance d'être authentique dans un monde ne général gouverné par des solutions pragmatiques et des mensonges opportunistes : c'est en quelque sorte une nouvelle religion, qui à la fois promet le bonheur, permet d'échapper à la quotidienneté et donne un sens à la vie. (V DAOUST cite ici un auteur qui montre que l'amour possède aussi des caractéristiques qui le différentient fondamentalement de la religion.).

    L'individu romantique, dans ce contexte, doit respecter une règle fondamentale : l'obligation de l'honnêteté. Au risque même de briser ses engagements et l'amour, dès lors, n'est plus le lieu d'une affection partagée, mais celui des peines et des douleurs de l'intimité. L'obligation de l'honnêteté constitue l'authenticité des sentiments exprimés à l'autre et participe à cultiver un rapport à soi-même qui soit véridique.

    Ce n'est pas, comme l'interprète Claude Habib, que nous connaissions aujourd'hui le chacun pour soi, sous le signe d'un individualisme égoïste, qui ne permettrait pas de relations à long terme. C'est la recherche d'une grande loyauté dans l'amour, qui devient un lieu où l'homme et la femme déterminent leur existence et ont l'impression d'agir librement. C'est la référence à soi et jusqu'à un certain point à l'autre, qui rend l'action amoureuse légitime.

    De la même manière, on ne se marie plus pour d'autres raisons que celles qui renvoient à l'amour – les institutions et la tradition, la sécurité économique et la famille sont désormais des facteurs secondaires -, et l'amour qui trahit les engagements et les espérances devient insoutenable.

    Ce n'est pas le fait que l'individu soit devenu un être égoïste qui rend les relations difficiles, mais que l'amour soit investi d'une telle puissance libératrice et transcendante : il est associé à un idéal de liberté, de vérité et d'accomplissement. Autrement dit, l'individu est à ce point romantique, qu'il préfère souvent être seul plutôt que de s'engager dans une relation qui ne correspond pas à son idéal.Cet idéal de la relation amoureuse sous le signe de l'authenticité doit satisfaire à plusieurs impératifs. Elle réclame l'attirance sexuelle, la complicité, qui ressemble à une profonde amitié mais aussi le partage de projets communs, constituant l'histoire romantique du couple, et ou l'enfant peut devenir la preuve de l'authenticité et de la profondeur des sentiments partagés.

    Mais il y a plusieurs manières d'élaborer les scénarios amoureux : les expériences dans la vie de chacun l'amène à adhérer de différentes manières aux principes de l'amour romantique. L'âge de l'individu a son rôle à jouer dans les mises en scènes de l'amour ; les projets et les attentes ne seront pas les mêmes pour l'individu de vingt ans et pour celui de soixante.Quoique les projets et engagements puissent varier, l'amour romantique conservera le caractère de l' « amour confluent », comme réciprocité, et le caractère de l'amour passionnel comme désir à consumer.

    (*) extrait de « De la sexualité en démocratie – L'individu libre et ses espaces identitaires. » PUF 2005.

    Sur Bellaciao lire S'engager pleinement, sans retenue...

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    III - De l'authenticité à la reconnaissance de l'attachement résiduel.

     

    L'attachement n'est pas nécessairement incompatible avec l'amour et l'amitié. Si de nombreux philosophes ou psychologues expliquent à raison que l'attachement n'est pas de l'amour ou de l'amitié de nombreuse personnes ayant néanmoins fait un travail de détachement reste partiellement attaché. Cet attachement résiduel génère de l'attention ou du soin marque de l'amour ou de l'amitié . Nombre de personnes ressentent cet attachement-amitié-tendre de façon authentique (sans être plus "aliénées" que d'autres).

     

    Mais les temps sont "chat" c'est à dire apologétique d'une vision proche de Salomé qui veut qu'il soit bon psychologiquement, moralement voire juridiquement de se détacher aisément, totalement et rapidement. La formule répétée sur le mode vulgaire est : "une de perdue dix de retrouvées !" Si cela ne se fait pas ainsi alors vous êtes passible de l'incompréhension et du soin . C'est donc contre la pensée normative dominante et oppressive qu'il faut s'affirmer "non chat" en considérant bien néanmoins que la pensée de l'indépendance et de l'autonomisation apporte des suggestions pertinentes.

    C'est ainsi, une fraction de l'humanité n'oublie pas - même après la phase de deuil suivant une rupture - les femmes ou les hommes qui ont été enlacées, les êtres chéri(e)s, et ce durablement ou brièvement. Et parfois la douceur de l'étreinte n'est même pas nécessaire pour que la marque soit durable. Et même les personnes - femme ou homme - qui ont durablement échangé des appréciations intimes hors de toute expérience amoureuse laissent parfois en eux des traces durables. Tous ne sont pas "chat"! C'est peut-être une marque de notre humanité. Ce qui ne signifie pas que notre vie soit aussi faite de séparation libératrice. Jacques SALOME s'est fait une vocation de les favoriser.

    Christian DELARUE

     

    voir Les humains ne sont pas « chat » sur ce blog chrismondial

    SALOME > http://www.hikmat.eu/Textes/separations.htm


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