• DISCRETION donc NEUTRALITE donc LAICITE !

    DISCRETION donc NEUTRALITE donc LAICITE !

    DE LA DISCRETION DE L'EXPRESSION RELIGIEUSE ET ANTI-RELIGIEUSE COMME FONDEMENT D'UN COMPROMIS PACIFIQUE DES RAPPORTS HUMAINS CONSTITUTIFS DE LA LAICITE ET DE SA NEUTRALITE

    Rebond partiel sur le texte « Manipulations antilaiques » de D. Sieffert - PoLiTiS

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article61391

    Je laisse ici de côté ce qui concerne le problème du sort d' Ayann Hirsi Ali objet de l'article (voir lien et blog chrismondial)

    D. SIEFFERT écrit dans "Manipulations antilaiques" :

    1 La laïcité, c'est d'abord une certaine discrétion.

    J'approuve et je retiens cette définition qui correspond d'ailleurs à la philosophie de la loi de mars 2004 sur les signes religieux discrets autorisés à l'école, les signes religieux ostensibles étant interdits. La publicité ambulante continue et ostensible de l'islam, comme de toute autre religion, finie par être agaçante, provocante et finalement insupportable pour nombre de personnes. Ce n'est pas tant la religion elle-même qui gêne que sa sur-visibilité, que sa publicité si ostensible.

    La discrétion doit être réciproque : Certes, l'affichage de la haine globalisante de l'islam doit être contenu. Et pire encore la haine globale des musulmans. Mais il faut aussi contenir l'affichage public par trop ostensible de l'amour de l'islam. Question d'efficacité et de paix sociale . Il y a bien interférence entre cet amour ostensible et cette haine réactionnelle : l'un nourrit l'autre. Il faut donc au nom de la laicité, celle de 1905 mais aussi celle issue de la philosophie de la loi de mars 2004, militer pour le parallèlisme des formes et demander discrétion tant pour l'amour de toute religion que pour sa haine.

    Au plan mondial et notamment celui du droit international la laicité en est au niveau zéro . Aucun texte ne vient limiter l'entreprise publicitaire des religions. Et dans nombres de pays démocratiques modernes elle est confondue avec la tolérance et donc le communautarisme .Les athées et les agnostiques doivent supporter l'affichage religieux alors qu'eux même n'ont rien à dire sur ce plan. Il y a déséquilibre.

    2 " dans cette affaire, ce n'est pas l'islam qui envahit l'espace public, mais la haine de l'islam. Et cela par tous les artifices de la publicité."

    Il faut savoir tenir le même raisonnement à l'encontre des deux parties en présence : les exhibitionnistes religieux et les laics . Si l'amour de l'islam (ou de tout autre religion) se propage de trop alors son contraire surgit : la haine apparaît inévitablement. Et ce n'est pas une haine des personnes ni de leur religion mais de leur mode d'expression envahissant l'espcae public. Ce qui suscite la réaction de protestation ce n'est pas la croyance mais l'affichage permanent et ostensible. C'est donc bien le but de la laïcité entendu comme espace neutre de garantir la paix.

    A défaut d'espace laique garanti et donc de discrétion et de paix garanti , il faut alors répéter une fois encore que l'islam est passible de critique et la critique n'est pas la haine car elle s'appuie sur des analyses et des arguments . Mais la critique et la haine peuvent apparaître conjointement et pas nécessairement à tort lorsqu'il s'agit de condamner les excès de l'islam. Tout dépend de la formulation. Pour ma part j'ai défendu une certaine voilophobie non islamophobe. Il est vrai que je
    distingue par ailleurs une islamophobie circonstanciée nuancée donc légitime d'une islamophobie globalisante et raciste (cf Voile Julienrupt et affaire Redeker).

    3 « En France, des centaines de milliers de « musulmans d'origine » ont pris depuis belle lurette leurs distances avec la religion sans pour autant être la cible de « fatwas ». »

    C'est bien le cas de millions de jeunes filles de culture musulmane non voilées, ces dernières étant très minoritaires. Ces femmes non voilées n'ont pas toutes abandonnées la religion – pour ce que j'en sais – mais ont adopté une mentalité laïque, c'est-à-dire discrète quand à l'affirmation de leur religion voire sans aucune exhibition d'appartenance pas même par un signe discret, donc non offensif, donc pacifique.

    L'usage du blasphème symbolique tel que "je crache sur tous les signes ostensibles" tient à marquer non seulement le refus du religieux excessif, de l'impérialisme religieux envahissant, de sa colonisation de l'espace par le religieux mais aussi un mépris du religieux publicitaire offensif. Il n'est pas né de rien ! C'est là, sans doute, un cran de plus ou l'on passe de la critique à la haine. Il importe alors de montrer expressément pour éviter l'accusation d'islamophobie raciste qu'il s'agit des seuls excès et que cela ne concerne qu'une fraction des musulmans. Ainsi, « Lancer, comme l'ex-députée néerlandaise, un bruyant « Mahomet pédophile ! » (cf D Sieffert) en reste au niveau sommaire que R Redeker avait dépassé en allant plus loin, en attribuant les tares de l'islam (qui n'avait à ses yeux que des tares) à tous les musulmans sans exception. Le délit était constitué. Ce que n'a pas fait, pour ce que j'en sais, Ayann Hirsi Ali.

    On peut d'ailleurs trouver des tentatives paradoxales consistant à adopter certains principes progressistes tout en justifiant le port du voile. En conséquence de quoi il ne faudra pas s'étonner de trouver une critique positive des avancées et une critique féministe et laïque du voile. Je renvoie au débat sur l'affaire du voile de Julienrupt de septembre 2007.

    Christian DELARUE


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