• Ecosocialisme ou misérabilisme !

    Ecosocialisme ou misérabilisme !

     

    Partisan de l'écosocialisme j'approuve le propos de Pierre Rabhi  « La croissance est un problème, pas une solution ». C'est un double problème qui élude non seulement la question écologique mais aussi la question sociale, qui elle-mê se dédouble avec d'une part celle de la production négligée de valeur d'usage via les services publics et les entreprises publiques et d'autre part celle de la distribution des salaires à l'immense majorité des travailleurs salariés (pas à tous, pas aux 5 % d'en-haut sur-rémunérés notamment).

    Quand il dit "Si nous nous y accrochons, ce sera le dépôt de bilan planétaire." Il n'explique pas pourquoi le peuple-classe s'accroche. Il évoque la publicité mais c'est un peu court. C'est étonnant que ceux à qui l'on doit la diffusion du terme productiviste ne parle qu'assez peu de mode de production mais quasi exclusivement de consommation. Ils font d'ailleurs comme si nous passions notre temps dans les magasins ! P Rabhi, homme honorable s'il en est, a le défaut de faire surtout de la morale sur la consommation et l'éducation en négligeant la racine de ce qui construit la société . Il faut bien construire la société, et même tout un chacun(e), sauf les jeunes et les vieux, a le devoir d'y participer à proportion de ses facultés. Ainsi il faut des logement spacieux et pas chers, il faut aussi des moyens de transport accessibles mais aussi écologiques. Il faut des services publics pour le peuple-classe contre  la classe dominante qui n'en veut pas.

    P Rabhi, surtout, globalise beaucoup trop. Son optique humaniste globalisante néglige les clivages de classe. Une gauche écologique authentique doit affirmer que les grands possédants doivent passer d'abord à la sobriété via l'impôt mais aussi par une législation sur l'écart des revenus. C'est élémentaire du point de vue de la justice sociale. C'est un élément de cohésion sociale au sein d'une République qui préconise le "vivre ensemble" et c'est un élément de pédagogie incitative pour la sobriété dans la consommation.

    Il y a quelque chose de choquant de voir des écologistes demander la sobriété à des individus victimes de l'austérité. Ce misérabilisme - se contenter de peu - passe mal chez celles et celles qui ont des fins de mois difficiles, autrement dit les prolétaires. Ils forment quand même 85 à 90 % de la population du pays. Le dernier décile (90%) débute à 2600 euros par mois. Un tel salaire permet face aux marchés de disposer d'un certain confort de vie bien appréciable, sans qu'on puisse parler de riche. Hollande estimait que les premiers riches débutaient à 4000 euros net par mois. Rien à voir avec les grands possédants !

    Contre une vision manichéenne qui voit le nord riche et le sud pauvre il faut répéter qu'il y a du nord au sud et du sud au nord. Il en est de même d'ailleurs du point de vue du pouvoir. Les classes possédantes sont les classes dominantes. Même la Chine n'échappe pas au clivage entre peuple-classe et classe dominante.

    Christian Delarue

    Pierre Rabhi : « Si nous nous accrochons à notre modèle de société, c’est le dépôt de bilan planétaire »

    http://www.bastamag.net/article2370.html


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