LA CRITIQUE
ANTI-FETICHISTE VA PLUS LOIN QUE LE BLASPHEME
I - Un double
élargissement de la critique anti-fétichiste dépassant la critique des dieux .
1) Celle qui critique les notions et les processus
abstraits
La critique anti-fétichiste dépasse la désacralisation et
la critique des dieux monothéistes ou polythéïstes pour porter sur tout ce
qui s'élève au-dessus des humains : la nation, la
rationalité instrumentale dont la quantophrénie du chiffre de B HORTEFEUX est un
emblème .
2) Celle qui va jusqu'à critiquer le "fétichisme du moi".
Cette critique peut même aller jusqu'à critiquer,
en théorie mais pas à l'encontre d'un individu précis sauf exception, le
fétichisme du moi (expresion d'Alain BIHR) . Autrement dit la critique
anti-fétichiste autorise une certaine critique de l'individualisme exacerbé, de
la personnalisation (dont le blog est une forme) comme du narcissisme humain.
II - La critique du
narcissisme selon la psychanalyse culturaliste
Erich FROMM dans "Le coeur de
l'homme" Ed pbp p103 distingue deux formes, bénigne et maligne.
Le narcissisme peut être normal : il y a par
exemple un narcissisme utile et bénéfique pour se reconstruire après une
séparation. Quand au narcissisme "pathologique" il faut en mesurer les degrés.
Ainsi on peut avec Eric FROMM (dans le Coeur de l'homme) "établir une
distinction entre deux formes de narcissisme - l'une bénigne et l'autre
maligne.
- Dans la forme bénigne,
le narcissisme a pour objet quelque chose qui a couté à l'individu un certain
effort. Ainsi par exemple une personne peut tirer un orgueil narcissique de son
activite de charpentier, de savant ou de fermier. Dans la mesure ou l'objet de
son attachement est quelque chose qui lui demande un certain travail, l'intérêt
exclusif qu'elle porte à sa propre activité et à ses propres réalisations est
constamment contrebalancé par celui qu'éveillent en elle l'exécution de ce
travail et les matériaux sur lesquels s'exerce son activité.
- Dans les formes malignes
(p104), l'individu ne prends pas pour objet de son attachement quelque chose
qu'il crée ou qu'il exécute, mais quelque chose qu'il possède, son corps par
exemple, ou encore sa beauté, sa bonne santé
Ainsi, par exemple, se montrer raisonnablement fier d'une
performance sportive est-il bien différent d'être fier de ne tomber jamais
malade car en général une performance sportive ne s'obtient que par un laborieux
travail d'entraînement alors que de ne tomber jamais malade ne provient que
d'une qualité de l'etre.
Christian DELARUE
La question du narcissisme est fondamentale, large mais aussi ambivalente puisqu’elle relève à la fois du pathogène et du bénéfique. Elle renvoie dans le langage courant à la contemplation de soi, à «l’attention exclusive portée à soi» (Petit Robert). C’est-à-dire plutôt à une vision grand public un peu péjorative. Acception qui correspondrait à la définition pathologique de la personnalité narcissique, manifestation d’une fixation à un stade pré-génital qui se caractérise par un excès d’investissement de soi ou un défaut de confiance ou les deux. http://www.psychosomato.com/site/lectures.php