• Le blasphème et la reprise de la notion élargie de fétichisme

    LE BLASPHEME ET LA REPRISE DE LA NOTION ELARGIE DE FETICHISME

     

    LE BLASPHEME COMME DEFETICHISATION.

     

    Les propos qui suivent sur le blasphème sont issus d'une part des débats renouvelés sur la religiophobie et plus particulièrement l'islamophobie et d'autre part de lectures sur le fétichisme. Ils ne proviennent donc pas d'un militantisme anti-religieux proprement dit.<o:p>
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    Le fétichisme n'est plus seulement définit par les pratiques des peuples dits primitifs telles que décrites par Charles de Brosses en 1760. Cette définition stricte est aujourd'hui élargie notamment sous l'influence du freudisme et du marxisme (cf. « Le fétichisme : histoire d'un concept » par Alfonso M. IACONO Ed. PUF Philosophies).

    I - <st1:PersonName productid="LA NOTION ELARGIE" w:st="on">LA NOTION ELARGIE</st1:PersonName> DE FETICHISME

     

    A) Voici une définition réduite (issue du site athéïsme )

     

    Le fétichisme est un ensemble de pratiques et de comportements magiques et religieux de certains peuples qualifiés de primitifs. Il est lié à l'animisme et à une conception magique du monde. Le fétichisme se manifeste par un culte et un attachement morbide et exclusif à certains objets ayant souvent une signification sexuelle. Il est induit par le besoin de protection face aux éléments de la nature et aux événements de la vie.

    http://atheisme.free.fr/Religion/Definition_f.htm#fetichisme

    B) Evolution de sa signification : vers un élargissement.

    La notion de fétichisme est développée sur deux versants l'un marxiste qui a trait au "fétichisme de la marchandise" et l'autre freudien qui évoque le fétichisme sexuel. En fait la notion a une portée encore plus vaste qu'un auteur comme Alain BIHR a décliné sur différents registres dans son ouvrage "Du "Grand soir" à l'Alternative" - Le mouvement ouvrier européen en crise" (Ed Ouvrières 1991). Il avait alors en quelque sorte répertorié les fétichismes constitutifs de la praxis capitaliste.

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    Le terme fétichisme figure dans le dictionnaire Alter d'ATTAC et Alain BIHR en a donné une définition succincte dans son ouvrage récent sur « La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste ».

     

    C) Actuellement nous connaissons une définition large du fétichisme (1)

     

    Le fétichisme se réduit en définitive à réïfier (transformer en chose) les rapports de production, partant les hommes que ces rapports médiatisent et qui en sont les acteurs, ainsi qu'à personnifier les choses en les dotant de qualités ou de propriétés qu'elles ne doivent qu'à leur fonction de supports de ces rapports mais qui, du coup, paraissent leur appartenir en propre et leur confèrent une apparence surhumaine.

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    Le procédé de fétichisation est encore plus accentué quand au lieu de personnifier des choses (saint Coran) ou des rapports aux choses on les déifie (dieu-fétiche) ou on les sacralise (saint). Il peut s'agir aussi d'élever au titre de dieu-fétiche une personne qui sera vénérée comme un Dieu. Là aussi on élève encore plus le rapport de supériorité en lui attribuant des qualificatifs (sacré, saint) et des majuscules à son nom.

     

     

    II - APPLIQUER AU BLASPHEME <st1:PersonName productid="LA NOTION ELARGIE" w:st="on">LA NOTION ELARGIE</st1:PersonName> DE FETICHISME

     

     

    A) Enjeux :

     

    Classiquement le blasphème ne s'applique qu'à la religion. Lui donner une version élargie du fétichisme comme fondement risque d'élargir l'application de la notion de blasphème à tout ce qui s'élève indûment au-dessus des humains. Simplement parce que les humains tendent à mettre des majuscules sur de nombreuse institutions. Mais le blasphème comme acte de défétichisation généralisée n'est pas sans danger. Au passage c'est la notion de mécréant qui s'élargie aussi, notamment à la suite de son usage par Daniel BENSAID (2).

    - lire LES BLASPHEMES DU MECREANT

    Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat.

    article de Christian DELARUE publié pour la commission démocratie d'ATTAC le 23/07/2007

    http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

     

    B) La notion de fétichisme appliqué au blasphème dans le cadre du religieux.

     

    La religion va élever une chose au titre de sacré le blasphème va la rabaisser à l'état de chose simple et sans valeur.

    La religion va élever une personne le Christ par exemple au titre de quasi Dieu le blasphème va le ramener à l'état de simple personne égale aux autres.

    Le blasphème banalise ce qui est présenté comme extra-ordinaire ou miraculeux.

    Les histoires du Christ sur la croix sont souvent lourdes, rien de tel qu'un bon blasphème pour les alléger. Ainsi ramener par exemple l'histoire de la croix à une histoire de clou banalise er donc désacralise une histoire surexploitée par la religion chrétienne.

    (du site athéisme)

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    Quelle est la différence entre Jésus et Picasso ?
    - Un clou suffit pour accrocher un Picasso.

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    Quelles sont les dernières paroles du Christ?
    - Vite, un clou, je glisse!

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    Le blasphème "politique" portera sur d'autres sujets plus en prise avec des débats contemporains.

    Christian DELARUE

    Altermondialiste,

    Responsable national antiraciste

    Notes:

    1) Je reproduis ici le passage de la page 17 du livre de BIHR : "La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste".

    2) Lire l'ouvrage ou des extraits du livre "Fragments mécréants" sur le site ESSF

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