• MAINTENANT POUR UNE FORCE POLITIQUE A GAUCHE PLURIELLE HEGEMONIQUE

    MAINTENANT POUR UNE FORCE POLITIQUE A GAUCHE PLURIELLE HEGEMONIQUE

    Le même jour l'appel en lien était publié:

    samedi 29 mars 2008 (01h39) :
    Après la sanction, une gauche d'alternative !

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article63974

     

    MAINTENANT POUR UNE FORCE POLITIQUE A GAUCHE PLURIELLE HEGEMONIQUE


    - Que vient faire l'altermondialisme dans cette galère?

    Mon propos n'est pas un soutien au post-altermondialiste qui d'après Bernard CASSEN réunirait les altermondialistes classiques, les forces politiques de gauches et les gouvernements révolutionnaires. Dans mon propos l'altermondialisme sert de fédérateur politique pour construire le pôle hégémonique de rupture contre le libéralisme et le capitalisme mais ne participe pas comme tel à un gouvernement, ni même à des élections. Le post-altermondialisme tel que je le comprends au moment ou il sort à peine la tête des fonds baptismaux n'exclue pas nécessairement l'altermondialisme comme force autonome indépendante. Il s'agit de deux sphères indépendantes mais qui peuvent se concevoir de façon complémentaire : les individus et les organisations peuvent se vouloir acteur dans un champ - l'altermondialisme indépendant - à un moment donné et éventuellement acteur dans un autre - le post-altermondialisme - à un autre moment en fonction de leurs logiques propres et des dynamiques sociales à l'oeuvre.

    - Pour une fédération permanente des forces politiques de gauche - vertes, rouges, noires - et des citoyens altermondialistes

    Il s'agit de construire une force de contestation et de proposition qui soit hégémonique à gauche ce qui suppose qu'elle soit à gauche et qu'elle admette une variété de positions en son sein . A gauche signifie le rejet du libéralisme et du socialibéralisme et donc de ce qui constitue le fond de commerce idéologique d'une grande partie du PS mais aussi des Verts . A gauche suppose aussi l'abandon de l'alternance pour l'alternative, la convergences des alternatives.

    Un tel rejet antilibéral et anticapitaliste suppose une mise en mouvement du salariat exploité tant dans les lieux de production (mais les marges de manoeuvre y sont restreintes) que dans la société elle-même sous forme de grèves massives à dimension insurrectionnelle (peu ou prou comme en 2003, 1995 ou 1968) ce qui implique de construire un syndicalisme interprofessionnel transversal et  non sectaire (1) de luttes conséquentes sur les décombres du syndicalisme d'accompagnement du socialibéralisme . Un tel syndicalisme doit créer des liens avec les paysans refusant le productivisme capitaliste et ainsi lier combat social et combat écologique .

    Un tel rejet implique de favoriser une participation la plus active et la plus éclairée possible des citoyens dans tous les champs de la société. Les mécanismes de la domination systémique sont complexes mais la complexité ne doit servir d'alibi à la démarcation de repères clairs qui permettent une orientation des dominés, exploités et opprimés de toutes sortes.

    Un tel rejet ne signifie pas - puisque la question a été posée - refus d'intégrer des PS ou Verts modérés à un gouvernement clairement à gauche ie disposant à la fois d'un programme alternatif bien débattu et connu et de l'appui des masses populaires . Cependant ces sociolibéraux ne doivent pas être en position majoritaire, en position de donneur d'ordre. La gauche accédant au pouvoir d'Etat doit pouvoir impérativement faire valoir ses choix antilibéraux et anticapitaliste contre le PS et les Verts-roses qui doivent se contenter d'un strapontin. Tout est là : faire en sorte que le PS et son socialibéralisme soit marginalisé dans un front ou il occupe le strapontin. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Car une gauche de transformation sociale radicale ne saurait accéder au pouvoir sans entreprendre toute une série de réformes de structures qui affrontent directement les intérêt du capital et de la bourgeoisie.

    Une telle force, quelqu'en soit la forme - partidaire ou autre - , suppose une méthode de débat qui permette tout à la fois la libre expression des différents courants de pensée de la gauche, de l'écologie, de l'anti-productivisme, de l'anticapitalisme, etc.. et l'accord sur une base minimale qui fasse de cette force politique une vraie force qui ne succombe pas aux premières manoeuvres de la droite ou des sociaux-libéraux roses ou verts.

    Une telle force doit soutenir et prolonger politiquement les luttes contre le sexisme, le racisme, les discriminations, les dégâts écologiques en les articulant aux luttes des travailleurs pour fonder un nouveau un nouveau projet hégémonique à gauche. » Toute la difficulté réside sans doute dans les modalités de cette articulation.

    Christian DELARUE

    1 donc sans exclusive à l'encontre de SUD ou de la FSU pour mieux intégrer la CFDT

    Hégémonie difficile mais à conquérir.

    Je recours à Daniel BENSAID non pour l'argument d'autorité mais simplement pour ses compétences car on ne peut guère parler d'hégémonie de façon trop naïve, simplement en ressortant ce qu'en dit le Larrousse.

    Dans la gauche la notion d'hégémonie a été instrumentalisée à des fins diverses qui incitent à l'exploration non dogmatique. Reste qu'il ne s'agit pas pour autant de se taire. Il s'agit d'avancer en admettant de se tromper . Par ailleurs, point d'auteur fétiche, d'autres auteurs peuvent et doivent être sollicités sur cette question .En attendant voici donc ce que j'ai retenu de Daniel BENSAID sur l'hégémonie et Gramsci. Il s'agit d'extraits d'un exposé de formation à l'université d'été de la LCR conservés sous forme de thèses (ou de positions) dégagées des arguments qui les soutiennent.

    Christian DELARUE

     

    Au cours des années 1970, la notion d'hégémonie servit de prétexte théorique à l'abandon sans discussion sérieuse de la dictature du prolétariat par la plupart des partis « eurocommunistes ». Comme le rappelait alors Perry Anderson, elle n'élimine pourtant pas, chez Gramsci, la nécessaire rupture révolutionnaire et la transformation de la défensive stratégique (ou guerre d'usure) en offensive stratégique (ou guerre de mouvement).

    Gramsci élargit la question du front unique en lui fixant pour objectif la conquête de l'hégémonie politique et culturelle dans le processus de construction d'une nation moderne. Cette compréhension élargie de la notion d'hégémonie permet de préciser l'idée selon laquelle une situation révolutionnaire est irréductible à l'affrontement corporatif entre deux classes antagoniques.

    En opposant à la dictature du prolétariat une notion d'« hégémonie » réduite à une simple expansion de la démocratie parlementaire ou à une longue marche dans les institutions, les eurcommunisstes édulcoraient la portée des Cahiers de Prison.

    Elargissant le champ de la pensée stratégique, en amont et en aval de l'épreuve de force révolutionnaire, Gramsci articule la dictature du prolétariat à la problématique de l'hégémonie. Dans les sociétés « occidentales », la prise du pouvoir est inconcevable sans une conquête préalable de l'hégémonie, c'est-à-dire sans l'affirmation d'un rôle dominant/dirigeant au sein d'un nouveau bloc historique capable de défendre, non seulement les intérêts corporatifs d'une classe particulière, mais d'apporter une réponse d'ensemble à une crise globale des rapports sociaux.

    La notion d'hégémonie implique donc chez Gramsci

    * l'articulation d'un bloc historique autour d'une classe dirigeante, et non la simple addition indifférenciée de mécontentements catégoriels.

    * la formulation d'un projet politique capable de résoudre une crise historique de la nation et de l'ensemble des rapports sociaux.

    Ce sont ces deux idées qui tendent à disparaître aujourd'hui de certains usages peu rigoureux de la notion d'hégémonie.

    La lutte des classes n'est pas soluble dans le kaléidoscope des appartenances identitaires ou communautaires, et l'hégémonie n'est pas soluble dans un inventaire des équivalences à la Prévert.

    Les classes sont hétérogènes, déchirées par des antagonismes intérieurs, et n'arrivent à leurs fins communes que par la lutte des tendances, des groupements et des partis.

    Dans le discours léniniste, l'hégémonie désignait un leadership politique au sein d'une alliance de classes. Mais le champ politique restait conçu comme une représentation ou un reflet directs et univoques d'intérêts sociaux présupposés.

    L'ambiguïté du concept d'hégémonie doit être dénoué, soit dans le sens d'une radicalisation démocratique, soit dans celui d'une pratique autoritaire.

    Dans son acception démocratique, il permet de lier en gerbe une multiplicité d'antagonismes. Il faut alors admettre que les tâches démocratiques ne sont pas réservées à la seule étape bourgeoise du processus révolutionnaire. Dans l'acception autoritaire du concept d'hégémonie, la nature de classe de chaque revendication est au contraire fixée a priori (bourgeoise, petite-bourgeoise, ou prolétarienne) par l'infrastructure économique. La fonction de l'hégémonie se réduit alors à une tactique « opportuniste » d'alliances fluctuant et variant au gré des circonstances. La théorie du développement inégal et combiné obligerait en revanche à « une expansion incessante des tâches hégémoniques » au détriment d'un « socialisme pur ».

    La conception gramscienne de l'hégémonie jette les bases d'une pratique politique démocratique « compatible avec une pluralité de sujets historiques ».

    L'introduction du concept d'hégémonie modifie la vision du rapport entre le projet socialiste et les forces sociales susceptibles de le réaliser. Elle impose de renoncer au mythe d'un grand Sujet l'émancipation. Elle modifie aussi la conception des mouvements sociaux, qui ne sont plus des mouvements « périphériques » subordonnés à la « centralité ouvrière », , mais des acteurs à part entière, dont le rôle spécifiqyue dépend strictement de leur place dans une combinatoire (ou articulation hégémonique) de forces.

    Suivant une « logique de l'hégémonie », dans l'articulation entre anti-racisme, anti-sexisme, anti-capitalisme, les différents fronts sont censés s'épauler et se renforcer les uns les autres, pour construire une hégémonie.

    Pris dans un sens stratégique, le concept d'hégémonie est irréductible à un inventaire ou une à une somme d'antagonismes sociaux équivalents. Chez Gramsci, il est un principe de rassemblement des forces autour dans la lutte de classe. L'articulation des contradictions autour des rapports de classe n'implique pas pour autant leur classement hiérarchique en contradictions principales et secondaires, pas plus que la subordination de mouvements sociaux autonomes (féministes, écologistes, culturels) à la centralité prolétarienne.

    Le concept d'hégémonie est particulièrement utile aujourd'hui pour penser l'unité dans la pluralité de mouvement sociaux. Il devient problématique en revanche lorsqu'il s'agit de définir les espaces et les formes de pouvoir qu'il est censé aider à conquérir.

    Se reporter au texte intégral pour ne pas se contenter de l'os !

    http://www.prs12.com/article.php3?id_article=3954

    Elément de contexte antérieur à l'appel:

    L'urgence du rassemblement

    Christian Picquet 15 février 2008

    Voici une tribune publié dans l'hebdomadaire Politis

    L'urgence du rassemblement

    Christian PICQUET (courant Unir de la LCR)


    http://www.unir.asso.fr/2008/02/15/l%e2%80%99urgence-du-rassemblement/

     

     



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