• POPULISME D’EMANCIPATIONS PLURIELLES

    POPULISME D’EMANCIPATIONS PLURIELLES 

     

     

    David Cayla (présent à la CNCL d’ATTAC du février 2022) écrit : « L’objectif de cette nouvelle gauche est de rassembler les classes populaires en remplaçant l’opposition capital / travail, jugée peu compréhensible par les masses et peu efficace électoralement, par une opposition peuple / élite. » Dans l’atelier, il évoque aussi le flou du « anti-système » (lequel ?) et surtout la défiance large du peuple contre les institutions qui, sous l’effet du néolibéralisme, cassent les liens sociaux et les solidarités afin défendre les marchés et la libre concurrence, ce faisant l’Etat et les institutions empêchent de « faire société »

     

     

     

    Il n’y a pas, pour d’autres, dans le souci des intérêts du peuple, qu’un populisme droitier, autoritaire, nationaliste et xénophobe, climatosceptique et travailliste, inégalitaire, faible à l’égard des très riches et fort contre tous les autres, la grande masse du peuple. Une sorte de trumpisme à la française !

    Un autre populisme est possible !

    Avec un populisme de facture marxiste, féministe et antiraciste, s’appuyant sur le peuple-classe 99% je défends au sein d’ATTAC une articulation de ces deux oppositions capital / travail et peuple / élite. Exemple : la RTT à 32 heures sur 4 jours se fait, pour moi, sans perte de salaire - donc comme la CGT et d’autres syndicats du travail - mais jusqu’à 15000 euros que vous soyez salarié (du privé ou du public) ou pas. Ce maxi est certes discutable et modifiable mais il est posé contre ceux d’en-haut, classes dominantes bicéphales.

    Avançons sur d’autres points : Populaire comme populiste aucun de ces termes ne va de soi. Aucun ne semble satisfaisant d’emblée . Aucun n’est en soi mieux que l’autre. Mais si l’on veut garder « populisme comme force de mobilisation du peuple » , par les corps intermédiaires (syndicats, associations) plus que par un dirigeant politique, alors il faut savoir de quel peuple, le terme étant polysémique . On distinguera, après d’autres ici (aucune originalité bien que peu connu) le « peuple-tout » (communauté) et le « peuple-fraction » (ceux et celles d’en-bas) que je nomme peuple-classe (je n’ai pas inventé le terme).

    1) Ancrage à gauche 

    Si un populisme de droite s’appui sur des valeurs de droite mélangeant souci de l’ordre et valorisation du plus fort au sein de hiérarchies sociales alors un populisme de gauche va lui considérer que l’égalité entre les humains est le seul fondement légitime du lien social . Plus on va à gauche et plus on tend vers l’égalité réelle.

    2) Refus des identitarismes

    La droite s’appuie sur des identités et des communautés (famille, nation, religion) qui masquent les conflits de classe et d’autres suprématies (sexistes et racistes) . Un populisme de gauche ne lui dispute pas l’identité nationale ou d’autres communautés.

    3) Tension vers les émancipations

    Un populisme de gauche s’opposent aux menées réactionnaires des droites religieuses ou non. Un populisme de gauche fréquente les syndicats et les associations écologiques ou altermondialistes qui propulsent des discours et des projets tendus vers les émancipations en refusant classisme, racisme, sexisme mais aussi d’autres encore intégrismes religieux, prédation contre la nature, la terre, l’air, les animaux (carnisme).

    4) Refuser la domination de classe

    Un populisme de droite instrumentalise le peuple-nation au bénéfice des classes dominantes sur lesquelles il fait silence. Il fait sien, au-delà de la nation, ou de l’Europe ou autre entité la logique de profit des grandes entreprises, la concurrence et le marché . Le populisme de gauche participe à une activité de mobilisation anti-classiste qui s’oppose frontalement au système capitalisme promu et défendu par les classes dominantes (lesquelles sont bicéphales et hiérarchisées au sein du 1%)

    5) Populisme de gauche comme mobilisation et constitution d’un « pôle populaire d’émancipation » 

    Si populisme de gauche il y a, ce n’est donc pas sur la base d’une mobilisation de la nation ou du « peuple tout entier » c’est plutôt à partir des mobilisations, notamment syndicales ou altermondialistes, des fractions dominées de la nation soit du peuple-classe (« nous sommes les 99% ! »).

    6) Ouverture de conscience politique au-delà des frontières et des langues

    On ne dispute pas le populisme communautariste d’exclusion (tout le bon peuple français sauf les étrangers mais avec inclusion de tous les capitalistes) à l’extrême droite : on délégitime son emprise en lui opposant la constitution d’un « pôle populaire d’émancipation » (cf Samy Joshua ) « arc-en-ciel » (Aurélie Trouvé) de pluri-émancipations (Christian Delarue) , soit ceux et celles d’en-bas tendus vers les émancipations

    Reste encore la question de la laicité pour accompagner l’émancipation...

    Christian DelarueRetour ligne automatique
    Militant ATTAC (commission démocratie), CGT Finances (UFR), MRAP (CN)

    Syndicaliste anti-classiste, antiraciste et antisexiste

    http://amitie-entre-les-peuples.org/Syndicaliste-contre-le-classisme-le-racisme-et-le-sexisme

     

     
     

  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Février 2022 à 21:25

    oui, exactement,  il  ne faut pas disputer et opposer  le populisme  communautariste d'exclusion à  l'extrême droite. l'un et l'autre, il faut leur proposer effectivement " un pôle populaire d’émancipation arc-en-ciel " avec le cadre juridique  de la laïcité de1905 et  2004 pour faire nation commune. 

    le dernier aspect devrait  rassurer les plus réfractaires et rassembler sans faux semblants. 

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