• POUR UNE ALTER-REPUBLIQUE

    Réunion publique avec Christian DELARUE à gauche puis Alain KRIVINE  Bruno LEVEDER et Ammi MOUSSA en 1997 

    POUR UNE ALTER-REPUBLIQUE

    publié notamment sur le site Bellaciao en septembre 2006

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=34627

     

    1 - UNE REPUBLIQUE POSTCAPITALISTE - écosocialiste - LAIQUE ET SANS SEXISME MAIS AUSSI ET SURTOUT SANS RACISME.

    L'alterépublique comme l'alterdéveloppement ou l'alterdémocratie n'existe pas, pas encore du moins . Bien sûr on peut penser que cet autre monde est déjà petitement présent dans celui-ci très largement sous domination du capital sous ses trois formes marchande, financière et d'appropriation privée . Mais les ruptures nécessaires pour qu'il advienne une société à dominante non capitaliste, une société postcapitaliste sont possibles que si l'on entrevoit relativement clairement les différences.
    Un monde ou les services publics sont majoritaires et ne fonctionnent plus sous une logique de marché.
    Un monde ou la démocratie sera sortie de sa sphère misérable pour permettre non seulement le choix des dirigeants politique mais le choix des dirigeants économiques dans les structures productives, mais aussi le choix des grands biens de productions et de consommation à l'échelle d'une région (à minima) via une planification démocratisée. Bref avec l'alterdémocratie c'est la maîtrise des choix de la production des valeurs d'usage et des conditions écologiques de l'existence sociale qui est donné au peuple. La séparation du peuple et des élites dirigeantes est alors réduite et tend à sa distinction.

    On ne saurait concevoir une alter-république petite, fermée sur elle-même. Nécessaiement elle s'est constituée sous l'effet d'un alterdéveloppement mondial et non en vase clos. L'altermondialisme "dans un seul pays" n'a aucun sens ni aucune probabilité d'effectivité. Ce qui ne signifie pas usage ponctuel de la "déconnexion" (cf Samir AMIN). L'alterépublique fonctionne sous principe de libération sociale, d'égalité "une et indivisible" et de fraternité mondiale entre les peuples contre lla raison d' Etat. Ce n'est pas donc pas une pensée bisounours mais le refus d'oublier le but au profit du mou. Quand on pense au but on sait les combats à mener.

    Le trajet d'altermondialisation (le processus) allant vers la réalisation du projet (l'autre monde, l'autre république) peut se réclamer de diverses cultures politiques athées ou croyantes mais toutes de transformation sociales profonde. De Jaurès à Trotsky, ou de Jésus ou Mahommet à la théologie de la libération des points de départ critique sont nombreux . Aucun n'est absolument mauvais, aucun n'a la prétention de répondre à toutes les questions posées par l'ampleur de la tâche. Banalité non?

     

    2 - DE LA CRITIQUE BIAISEE DU COMMUNAUTARISME COMME DANGER IDEOLOGIQUE ET POLITIQUE.

    Aussi suis-je surpris de lire certains propos républicains se réclamant d'une certaine république - celle de Jaurès du moins d'un certain Jaurès - (encore dans le Respublica 471) complétement et obsessionellement arqueboutés sur la critique du communautarisme (islamique), de l'idéologie de "frère Tariq" (sic) et mezzo voce sur la LCR et son alternative.

    Non pas que le communautarisme ne doive pas être critiqué . Le néolibéralisme pour partie s'appuie sur le communautarisme pour prospérer . Donc sa critique est nécessaire . Mais l'idéologie néolibérale issue de l'interprétation du "choc des civilisations" ne néglige pas non plus de s'appuyer sur les communautés nationales occidentales et sur l'existences de frontières pour favoriser le développement inégal et combiné du capital . Une critique unilatérale du communautarisme n'est donc pas de mise sauf à tomber dans l'idéologie nationaliste-républicaniste, celle porteuse de division entre travailleurs français et travailleurs immigrés, donc d'exclusion des immgrés, d'inégalité parmis ceux "d'en-bas' et de stigmatisation des arabo-musulmans ; une idéologie qui s'appuit sur le flou de la notion de République pour cacher ses insuffisances critiques réelles et même son absence de critique du capitalisme contemporain in compris dans la société française, ici et maintenant. La critique du communautarisme me semble donc devoir faire l'objet d'une critique sérieuse et non d'un vulgaire combat idéologique qui finalement masque assez peu son objet conservateur voire sa haine de l'étranger musulman. Une haine qui renforce les divisions qui comoufle les responsabilités.

    3 - QUI DE SEGOLENE ET DE SARKOZY OU DE MOULOUD AOUNIT ET DE YVES SALESSE FAIT LE JEU DU FN ?

    On sait que pour écarter le FN et la demande sécuritaire il faut construire une politique sociale conséquente, clairement antilibérale . Or dans le propos de Respublica la critique de la LCR a une fonction première celle de maintenir la critique de la société bourgeoise dans l'accompagnement laic et social du capital dominant . Je me suis aperçu dans divers débats que la référence aux propos de Krivine ou Besancenot intervenait fréquemment en ce sens : "Krivine est pour la liberté de circulation des capitaux et des hommes !" Cette critique outrèe de ce qui est perçu comme à gauche de la gauche vient implicitement approuver une "gauche plurielle" modérée, ou mieux un chevènementisme bon teint . Car l'article en question aurait pu dégagé tout l'intérêt d'une candidature antilibérale comme celle d'Yves SALESSE notamment par son profil tout à fait en capacité de rassembler dans la bataille le mouvement social mais aussi des proches du PCF, ceux de la LCR, des Verts de gauche... Ce n'est pas le cas . Voici le texte : "On commence à prononcer le nom d'un autre candidat, Yves Salesse. Peu connu du grand public, ancien trotskiste de la LCR, puis membre du cabinet de Jean-Claude Gayssot, il est le président de la fondation Copernic, qui se voulait un outil pour mettre au service de la gauche antilibérale des dossiers bien argumentés, comme la fondation Saint-Simon le faisait pour la deuxième gauche. Mais la fondation Copernic a été rapidement instrumentalisée par l'extrême gauche et les communautaristes, et a choisi de passer sous silence les principes laïques. Résultat : de nombreux Indigènes de la République, dont la démarche n'a jamais été condamnée par Salesse, y sévissent. " Cet article ne trouve rien de mieux que de stigmatiser le passé (très ancien) de Salesse à la LCR - ce qui n'est pas une tare que je sache mais qui sert d'artifice pour dévaloriser toute politique de contestation de l'ordre actuel du monde - et surtout son présupposé entourage "indigéniste" . Le procédé est ignoble . Il n'aide pas à compendre le programme d'Yves SALESSE . Mais ce n'est pas le but .

     

    4 - DERRIERE SALESSE ET LA LCR... LES INDIGENES SONT LA... ils sont donc tous communautaristes !

    Et tout l'intérêt de cet article - pour qui l'apprécie - réside bien dans sa charge obsessionnelle contre les "Indigènes de la République" et les communautaristes. Disant cela ainsi je manque de précision car je laisse croire que les seuls Indigènes de la République sont ici attaqués ou les seuls "communautaristes" - ce que je pourrait alors se comprendre - alors que ce qu'il faut surtout souligner ici c'est l'usage répété et insistant d'une caractérisation stigmatisante pour des personnes qui ne sont ni "Indigène" ni communautariste,absolument ni l'un ni l'autre. Lisez ce qui est écrit dans le dernier numéro de Respublica sur Clémentine AUTAIN : "On a d'abord eu la candidature de Clémentine Autain, apparentée PC, adjointe à la mairie de Paris. Un peu de jeunisme et un peu de féminisme, cela c'est moderne, coco ! Seul problème, cette jeune personne a quand même signé l'appel des « Indigènes de la République », avant de se rétracter un peu tardivement, ce qui ne change en rien la gravité de sa signature, et montre sa fragilité aux thèses communautaristes et son absence de culture républicaine". La doxa républicaniste ne pardonne pas. Dura lex sed lex ! Et que dire sur Mouloud Aounit qui est catalogué "communautariste" puisqu'il "défend le droit à ce que la viande hallal soit servie dans les cantines scolaires de l'école publique" Diable, on mange pas de ce pain-là à l'école publique ! C'est un sacrilège à la laïcité sans doute ! Ce qui serait contraire à l'esprit laïc ce serait le hallal obligatoire pour tous comme jadis le poisson obligatoire pour tous le vendredi.

     

    5 - POURQUOI TANT DE HAINE?

    Quel est le but d'un tel travestissement intellectuel et idéologique ? N'est-ce pas pour adorer de façon quasi religieuse - disons plutôt fétichiste - une notion floue lorsqu'aucun adjectif ne l'accompagne, j'ai nommé "la très sainte République" ? Si la République majuscule et sans adjectif est fétichisée alors ce qui n'est pas elle doit être corrélativement dégradé, abaissé, satanisé . Il importera dès lors de stigmatiser à outrance les éventuels ennemis de cette vénérable République. Et si la République manque d'enjeux et d'ennemis alors il faut en trouver :(ils sont antirépublicains et procommunautaristes) .

    Que cache ce "forçage" du conflit ? Notons que le capital ne subit pas lui la stigmatisation . La république selon respublica n'est-elle pas inscrite dans la fin de l'histoire chère à Fukuyama. Il ne s'agit pas d'une république altermondialiste, mais d'un république bourgeoise, laique et sociale qui s'acccomode du capitalisme dominant et de ses tares dont le racisme . La stigmatisation anticommunautariste se veut antilibérale mais je crois qu'elle se coule bien dans la théorie du "choc des civilisations" qui stigmatise l'islam par assimilation aux intégristes et terroristes . Méfiance donc.

    Comme altermondialiste et membre d'ATTAC, je suis pour une "alterrépublique" qui ne ne se conçoit bienet clairement que dans un autre monde hors donc la domination du capital . Je suis favorable à une alterépublique qui mette en oeuvre les principes républicains de Liberté, d'Egalité et de Fraternité dans un sens nettement antilibéral, tel que Salesse ou Bové ; Marie-George B, ou Olivier B. peuvent le faire ; une alterépublique certes laïque et non sexiste mais surtout non raciste, une alterépublique ouverte, égalitaire et fraternelle. En peu de lignes...

     

    6 - TARIQ RAMADAN, LE "COMMERCE EQUITABLE" DU RELIGIEUX OU LA THEOLOGIE DE LA LIBERATION ?

    Je ne trancherais pas . Il faudrait trop de temps ! Respublica sans prends à Tariq Ramadan . Pourquoi pas ! Je pense qu'il n'est pas plus altermondialiste que Max Havelaard. Surtout, l'un comme l'autre ne saurait être protégé de la critique . Mais pour Respublica la critique contre "frère Tariq" tourne à l'obession d'autant que, comparativement à Max Havelaard, je crois que les lecteurs de Respublica ignorent, du moins au travers de leur revue, ce qu'est la critique du néosolidarisme comme troisième voie infra-altermondialiste . Ajoutons que la critique n'est pas l'insulte ni la haine. Il est vrai que d'aucuns - côté indigènes - font de Tariq Ramadan une sorte de divinité intouchable, ce qui dés lors incite mécaniquement au blasphème ! Même avec le retour du religieux il est acquis que la mentalité moderne ne supporte pas la sacralisation. Par contre le respect dans la critique doit être assuré. Valeur alter...

    Christian Delarue

    MRAP ATTAC


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