• Quelle démocratisation pour une autre démocratie ?

    Manifeste d'ATTAC – Séminaire du grand ouest (janvier
    2007).

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    Quelle démocratisation pour une autre démocratie, citoyenne et populaire ?

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    Ici il s'agit d'expliciter notre projet et nos tâches sur la question démocratique ? La base de ce séminaire régional « grand ouest »
    du Manifeste d'ATTAC provient des travaux de la commission « démocratie » d'ATTAC qui a fournie un certain nombre d'analyses sur
    la démocratie réellement existante, ses méfaits et ses limites. Certains membres ont de plus dégagé des éléments de rupture en vue d'une autre démocratie. Le corpus initial a été présenté à l'Université d' ATTAC à Poitiers l'été dernier.
    La plupart des textes sont sur le site d'ATTAC France ou sur d'autres sites. Ma tâche introductive lors de cette séance sur ce thème ne va consister à tout dire mais à introduire la problématique générale et certains aspects. Je laisserai le soin à Jean TEZENAS de présenter le
    thème de la démocratie dans l'entreprise.

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    1 - Altermondialisme et altermondialisation.

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    Tout d'abord il convient d'avoir à l'esprit que l'altermondialisme signifie deux choses qui vont ensemble mais qu'il faut distinguer : le but
    qui est un autre monde, une autre Europe, une autre France et les processus sociaux concrets convergents vers cette perspective. L'ensemble ne forme pas un programme élaboré « par en haut » et mis en application par un parti discipliné à cette fin mais un projet non exhaustif, « non bouclé », construit collectivement « en avançant » par l'action et le débat.

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    S'agissant de notre thème, j'ai appelé alterdémocratie le but recherché et démocratisation le processus qui conduit à cette autre démocratie citoyenne et populaire. La « généralisation de l'intervention citoyenne » évoquée par le Manifeste relève alors plus du
    moyen à proposer que du but. Cette généralisation mérite d'être précisée en notant qu'elle implique un changement structurel profond.

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    Sur ce point, pour construire un autre monde, le Manifeste d'ATTAC propose de « scier les principaux piliers du néolibéralisme » ;
    ce qui signifie d'abord rompre avec trois logiques profondes du capitalisme que sont la financiarisation du monde, l'appropriation privée des moyens de production (sans la supprimer partout), la distribution des biens et services par le marché nécessairement sélective et inégalitaire car fonction de la demande solvable. Il ne s'agit pas de supprimer totalement le marché mais de réduire sa place et son influence qui place, via la concurrence généralisée et la « main invisible » du marché, les forces du profit avant tout et notamment des firmes multinationales au lieu et place d'un espace de décision démocratique pour le peuple et les citoyens ordinaires.

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    Mais cela signifie aussi rupture avec les institutions politiques et administratives qui reproduisent le mode dominant de gestion-distribution du pouvoir et des pouvoirs. De nombreux changements à engager concernent les institutions du pouvoir d'Etat, du pouvoir décentralisé, du pouvoir répressif pénal et policier, du pouvoir d'influence idéologique médiatique.

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    2 - La démocratie, c'est le pouvoir populaire !

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    Le terme de démocratie a connu plusieurs définitions et s'est vu accompagné d'adjectifs divers venant préciser le type de démocratie évoqué. A s'en tenir à la racine, démocratie signifie pouvoir du peuple. Une définition forte qui oblige à engager une réflexion à la fois sur le pouvoir et sur le peuple.

    Le pouvoir dans les sociétés modernes se décline en deux sphères problématiques : le pouvoir d'Etat et les pouvoirs dans la société civile. A ce stade je dirais qu'on ne saurait l'envisager que d'un bout, soit du seul côté de la société civile, soit du côté de l'Etat. Par ailleurs on se trouve devant deux gros monstres problématiques - la nature de l'Etat et la division Etat/société civile – qui ne vont pas être abordé ce jour.

    Quant au peuple, il est le sujet collectif de la démocratie comme le sujet de l'émancipation altermondialiste. Le terme ne figure pas dans le dictionnaire Alter. Patrick TORT inscrivait le peuple dans un rapport social dirigeant/dirigé, qui est plus large (car non réduit à la sphère étatique) que le rapport plus classique entre l'élite gouvernants et la masse populaire gouvernée. Pour les altermondialistes, le peuple est sur un territoire donné l'ensemble de la population résidente y compris celle d'origine étrangère.

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    3 - La démocratie libérale

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    Si l'idéal démocratique recoupe la formule de A Lincoln du « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »alors il est
    aisé de remarquer que notre démocratie actuelle en est loin. Nous vivons dans une démocratie « peau de chagrin », très restreinte voire rabougrie tant dans le temps que dans son domaine d'exercice et ses modalités. Le domaine d'exercice de la démocratie représentative consiste à élire des délégués dans le champ politique. Les modalités de ce choix sont très encadrées par les grands appareils d'influence idéologiques qui réduisent de milles façons la portée du geste démocratique. Quant au temps démocratique est ridicule au regard du temps travaillé et du temps de récupération de la force de travail comme du temps consacré à la consommation marchande. Le temps aliéné et exploité est largement supérieur au temps ou l'on peut entrevoir en filigrane de l'acte démocratique « la maîtrise de son destin ». La démocratie est de fait confisquée par une minorité qui gère le processus démocratique en le mettant sous tutelle ainsi que le dit le Manifeste. Il ne s'agit pas seulement de critiquer une « démocratie formelle » pour la faiblesse de ce qu'elle affiche dans ses textes fondamentaux. Il s'agit aussi de critiquer les processus d'appropriation du fait démocratique par des couches sociales précises, élites politiques, élites médiatiques, dirigeants économiques le tout sur fond de crise sociale. Pour sortir de cette démocratie bourgeoise il nous faut ensuite faire des propositions pour contrecarrer ces phénomènes.

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    4 - Nous voulons une autre démocratie !

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    Les choix démocratiques peuvent porter non seulement sur des individus titulaires de mandats mais sur des stratégies d'investissement productif au niveau national ou régional. Modifier la nature des mandats et élargir le champ de l'intervention aux procédés de planification d'un alerdéveloppement (principalement producteur de valeur d'usage et moins de valeur d'échange) constitue deux ruptures franches avec la démocratie bourgeoise. On remarquera par rapport aux passages du Manifeste qu'il ne s'agit pas simplement de reconquérir les pouvoirs conquis jadis puis perdu avec la gouvernance néolibérale, un peu comme si un âge d'or démocratique avait précédemment existé. Il ne s'agit pas plus de se réapproprier un passé que le peuple n'a jamais conservé hors des rares périodes révolutionnaires.

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    5- Les sous-parties à étudier


    Jean TEZENAS va introduire le thème de la démocratie en entreprise. Nous ne pourrons discuter de l'ensemble des sous parties constitutive du volet "autre démocratie". Il faut choisir de débattre sur la gouvernance ou la démocratie européenne ou la démocratie participative, etc.


    6 - Quelle démocratisation ?

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    Je vais reprendre ici les points du Manifeste pour discuter des modalités du trajet vers cette autre démocratie que nous voulons.

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    Christian DELARUE
    Rennes

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