• DES RELIGIONS AUX CROYANTS :

    LE GRAND MELANGE DE LA PROTECTION CONTRE LA DIFFAMATION ET LE MEPRIS !

    A propos de la résolution (A/HRC/7/L.15) a été adoptée par 21 voix pour, 10 contre et 14 abstentions (1)

    http://www.aidh.org/ONU_GE/conseilddh/08/7-resol-diff-rel.htm

     

     

     

     

    La résolution en question porte contre la lutte contre la diffamation des religions - ce qui est problématique - et indirectement sur la diffamation des croyants. Mépriser la religion serait mépriser le croyants. C'est faux ! Et pourtant c'est parfois vrai !

    Avant d'aborder la question de la diffamation et du mépris évoquons d'abord celle de la survalorisation des " précieuses contributions religieuses à la civilisation ".

     

     

    I - PAS DE DISCRIMINATION A PRIORI DANS " LES CONTRIBUTIONS A LA CIVILISATION " !

    Le Conseil commence par faire briller les vieux cuivres en évoquant "les précieuses contributions apportées par toutes les religions à la civilisation moderne" . Qui dirait qu'il n'y en a pas ! C'est bien là un poncif ! Mais n'y a-t-il pas aussi des contributions à la barbarie ! En vérité, les religions ne produisent pas un sens unique entièrement positif et de plus hors du temps et des continents.

    Les contributions des religions - qui sont en fait celles des religieux ou des "fidèles " - ne valent pas mieux à priori que les contributions des non croyants. Les "précieuses contributions" des athées objet de la sélection de l'histoire des sciences ou de la communauté des philosophes ne bénéficient pas d'un régime de protection si particulier. Il peut s'agir de protéger l'authenticité de l'œuvre mais pas la protéger de la critique même virulente . En tout cas elles ne sont pas sacralisées.

    Mais là n'est pas encore l'essentiel car les 21 n'hésitent pas à dire que la diffamation des religions constitue une des causes de la discorde sociale et de l'instabilité aux niveaux national et international et qu'elle entraîne des violations des droits de l'homme. Il faut oser écrire une chose pareille ! Certains vont ici péter un blasphème ! La "faute" vient des autres et pas de soi ! Evidemment les religions ne sont absolument pour rien dans la production "d'images stéréotypées négatives de toutes les religions".

    Je m'en tiens là sur ce sujet - car je suis militant et non spécialiste de la question - mais il y aurait évidemment beaucoup à en dire. Je ne voudrais pas laisser passer une vision simpliste et béate de la contribution des religions.

     

     

    II - LA QUESTION DE LA DIFFAMATION DE LA RELIGION ET DE SES EFFETS

     

    "Il (le Conseil) engage instamment les Etats à prendre des mesures pour interdire la diffusion, y compris par des institutions et organisations politiques, d'idées et de documents racistes et xénophobes visant toute religion ou ses fidèles, qui constituent une incitation à la haine, à l'hostilité ou à la violence raciale ou religieuse". On trouve tout dans cette phrase ! que penser du concentré suivant " visant toute religion ou ses fidèles, qui constituent une incitation à la haine " ?

    Quand le passage s'opère de la critique de la religion à la stigmatisation de ses " fidèles " c'est que ces derniers ont été explicitement rapprochés de la critique de la religion. En dehors de cette hypothèse le procédé d'identification religion-croyants constitue une confusion irrecevable. C'est pourtant sur ce raccourci que les dirigeants des religions s'appuient pour faire passer la notion de " diffamation de la religion " pour condamner les propos critiques méprisants ou blasphématoires à l'encontre d'une religion.

    Il arrive que les situations soient plus complexes et que le rapprochement religion - croyants ne soient pas toujours explicite mais qu'il " fonctionne " néanmoins dans le sens de la haine, de la discrimination et de l'exclusion des croyants. Dans ces hypothèses, le terme d'incitation sert parfois d'outil qui permet de caractériser le passage de la simple critique à la haine. Autrement dit critiquer ou blasphémer la religion aboutit de fait dans certaines situations à critiquer de façon haineuse les croyants de ladite religion. Généraliser ou théoriser ce raccourci est très contestable et dangereux . Mais pour autant tant au plan sociologique (au niveau d'une société donnée) qu'au plan inter-individuel on peut observer qu'une critique sévère d'une religion peut aboutir à un climat de haine anti-croyants (juifs ou musulmans) ou à des discriminations contre tel ou tel individu fidèle ou réputé fidèle à une religion.

    Voilà qui est déroutant pour qui aiment les distinctions claires. En fait il faut prendre en compte le fait qu'en société il y a des réactions irrationnelles et haineuses ! Pour le dire à la façon Charlie Hebdo, " il y des cons ! " Une chose est dite dans un certain sens (qui se veut respectueux des croyants tout en critiquant la religion), mais elle sera répétée avec un autre sens et la logique collective du mépris va fonctionner par la contagion émotionnelle. C'est ainsi qu'une peste brune s'installe.

     

    III - LES PROPOSITIONS DU CONSEIL

    Ceci dit le Conseil a raison de se déclarer préoccupé par les points qui suivent. Mais là encore la description est trop globalisante pour être pleinement recevable. Ainsi le point 2 mélange un aspect juste – le profilage sécuritaire – avec la diffamation (conçue

    comme une campagne orchestrée)

    • les
    • tentatives ayant pour objet d'assimiler l'islam au terrorisme, à la violence et aux violations des droits de l'homme et souligne que le fait d'identifier toute religion au terrorisme doit être rejeté et combattu par tous à tous les niveaux;
    • par
    • l'intensification de la campagne de diffamation des religions et le profilage ethnique et religieux des minorités musulmanes depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001;
    • les récents exemples fâcheux de stéréotypes délibérés visant des religions, leurs adeptes et des personnes sacrées dans les médias et de la part de partis et groupes politiques dans certaines sociétés, et par les provocations connexes et l'exploitation politique qui en est faite;
    • les lois ou les mesures administratives qui ont été expressément conçues pour contrôler et surveiller les minorités musulmanes, les stigmatisant ainsi et légitimant la discrimination dont elles sont victimes.

    Par ailleurs, le Conseil déplore vivement tout comme le MRAP et à raison " les agressions matérielles et les attaques dont des commerces et entreprises, des centres culturels et des lieux de culte de toutes les religions sont la cible ainsi que les actes visant des symboles religieux ".

    De ce fait " Il engage de même instamment les Etats à offrir, dans le cadre de leurs systèmes juridiques et constitutionnels respectifs, une protection adéquate contre les actes de haine, de discrimination, d'intimidation et de coercition résultant de la diffamation de toute religion ". On remplace religion par croyants ou " fidèles " et c'est plus correcte. Encore que l'affaire du " voile islamique vosgien de Julienrupt " m'incite à ne pas en faire un absolu.

     

     

    POUR CONCLURE

    LA NOUVELLE RELIGIOPHOBIE EST AMBIVALENTE

     

     

    A partir d'une grave confusion entre critique de la religion et haine de tous les croyants, entre "diffamation" d'une religion et diffamation de ses croyants, le conseil des droits de l'homme de l'ONU tend à assimiler la religiophobie à du racisme.

    Ne s'agissait-il pas non seulement de protéger l'islam de toute critique mais aussi - ce faisant - d'empêcher la critique des usages politiques de l'islam par les Etats religieux et notamment des Etats islamiques,. Car ces propositions proviennent des états islamiques et ce au nom de la lutte contre l'islamophobie.


    Il y a là un enjeu crucial sur plusieurs points.

     

    D'abord l'islamophobie n'est pas raciste en soi.

    Il y a certains textes et surtout certaines pratiques de l'islam (comme d'ailleurs pour d'autres religions) qui donnent de quoi devenir sainement islamophobe . Sainement donc sans pour autant dénigrer l'ensemble des musulmans (ou des autres croyants). La "phobie" de l'islam qui se manifeste par des critiques ou du blasphème ne débouche pas nécessairement sur un dénigrement de l'ensemble des musulmans qui caractérise aujourd'hui légalement l'islamophobie raciste. Il faut donc se garder d'une généralisation théorique faite à partir d'un usage particulier de la critique de l'islam.

    Néanmoins, l'islamophobie raciste existe!

    De Redeker à Fitna le procédé commence à devenir classique : schématiquement on commence par une critique très sévère de l'islam et on attribue cette négativité totale à l'ensemble des musulmans. Mais pour clarifier cet enjeu il n'y a que l'analyse concrète du propos ou du fait en cause qui permet de d'affirmer (ou non) que le propos critique de la religion a finalement pour but de stigmatiser l'ensemble des croyants. Dans ce cas l'islamophobie n'est alors le moyen de développer un racisme anti-musulman.

    Pour autant, pas question de protéger la religion !

    Si ce n'est pas le cas, l'islamophobie se ramène à une simple critique de la religion, de ses textes ou de ses pratiques. Et ici il faut bien dire que les religions ne peuvent s'extraire du droit fondamental de la critique surtout au regard de ce qu'elle ont pu faire dans le passé ou le présent de l'interprétation de leur textes. Et puis au nom de quoi les valeurs religieuses seraient plus protégées que les valeurs ordinaires des humains non croyants. Au nom du sacré, du saint ? Mais ce sacré n'a pas à s'imposer à tous. Et les valeurs profanes des non croyants ne sont pas nécessairement moins respectables.

    Au vu de ces considérations il faut rappeler que l'on fait injure à une personne ou diffamation à un humain mais pas à une religion. Ou alors il faut mettre des guillemets. L'enjeu c'est que certains religieux mettent entre guillemet injure et diffamation pour les humains qui ne sont rien et mettent des Majuscules à tout ce qui touche leur Dieu.

    .

    Christian DELARUE

    Responsable national antiraciste


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  • BLASPHEME, CULTURE et Erich FROMM
     

    samedi 12 avril 2008 (20h36) :
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64679

     
    - Le blasphème dépend d'un cadre critique préalable.
     
    Les sociétés religieuses punissaient très sévèrement le blasphème. Les sociétés laïcisées ou le religieux est encore très actif sont plus tolérantes mais il s'agit d'un rapport de force constant et non d'un acquis assuré.
     
    Ceci étant précisé, mon propos se situe à la suite de précédents textes (1) fondés sur une conception de l'humain pleinement réhabilité et plus précisément sur l'idée d'un blasphème critique du sacré mais respectueux des personnes croyantes . Il s'agit alors à propos d'un livre religieux (Coran, Bible, etc...) d'apprécier de façon critique - en positif et en négatif - son contenu (si la question se pose) mais de ne pas acceptet et même dénigrer son caractère sacré. Tenir un propos désacralisant voilà en quelques sorte un blasphème pédagogique d'éducation populaire. Mais on n'en est pas quitte pour autant avec la critique antif-étichiste.
     
    A lire Erich FROMM, le blasphème semble plus "politique" (lié aux rapports de force) que pédagogique . Le blasphème, lorsqu'il n'est pas qu'une réaction à un endoctrinement religieux soutenu - de nombreux jeunes sont encore "gavés" de Dieu à fortes doses - , vise aussi et surtout à se positionner dans un rapport de force global entre le religieux prosélyte par nature et la mentalité laique et d'émancipation qui y résiste.
     
    - Que pense Eric FROMM du blasphème?
     
    Hors du rapport de force le blasphème peut-il avoir aussi un contenu d'éducation populaire ? Peux-ton imaginer un prof blasphémer en salle de cours et ce à des fins explicatives ? A suivre Eric FROMM, qui n'a jamais rien écrit sur le sujet (à ma connaissance), il conviendrait de ne pas en abuser et de pratiquer le blasphème qu'avec prudence. Mais le blasphème relève souvent de la parole, de la réaction orale, alors que le passage par l'écrit se prête plus à la critique argumentée. Autrement dit c'est par la biographie de l'auteur et/ou la connaissance réelle de la personne dans sa vie quotidienne que l'on peut connaitre sa pratique à propos du blasphème.
     
    Voici un passage d'Erich FROMM sur l'idôlatrie . Il vient après un rappel de considérations jugées positives sur l'Ancien Testament et sur les traditions juives et chétienne ;celles qui incitent à aimer non seulement "le prochain" mais aussi l'étranger et même "vos ennemis" (Nouveau Testament).
     
    Le combat contre l'idolâtrie qui constitue le thème central des prédications des prophètes est en même temps un combat contre le narcissisme. L'idolâtrie consiste en effet à objectiver une faculté partielle de l'être humain et à l'élever au rang d'idole. L'homme se voue un culte à lui même sous une forme détournée. L'idée de Dieu en revanche, est la négation du narcissisme parce que Dieu seul et non l'homme possède l'omnipotence et l'omniscience. (in Le coeur de l'homme page 122)
     
    - Eric FROMM est-il trop compréhensif des religions?
     
    Erich FROMM psychanaliste culturaliste en est venu à faire des lectures étonnantes de Marx, de Freud et de la Bible (de Marx surtout). A se demander si on a bien lu les mêmes livres. Erich FROMM ne s'embarrasse guère d'aligner des citations pour confirmer rigoureusement son propos. Il lui suffit d'en trouver une ou deux qui aille dans le sens de sa vision et cela lui suffit.
     
    Eric FROMM en vient paradoxalement, sous couvert de critique du narcissisme, à réhabiliter Dieu. Lui qui apprécie tant Spinoza aurait pu ici s'abstenir car Dieu n'est pas qu'une idée, qu'un idéal . Derrière ce Dieu il y a l'assujettisement aux valeurs chrétiennes d'humlilité et de culpabilité (ce qui ne signifie pas en contre point apologie de l'orgueil et inexistence de la faute). Sa lutte contre le narcissisme est si forte - plus que contre l'amour du Dieu- fétiche - qu'il en viendra à critiquer le "narcissisme à deux" des couples amoureux (dans l'Art d'aimer). Eric FROMM se montre parfois très rigoriste.
     
    Erich FROMM est donc un philosophe très compréhensif des religions . Trop ? Disons que cela peut plaire et cela peut agacer mais que ce n'est pas là le point important . Eric FROMM se montre compréhensif. dans la mesure ou d'une part il ne cherche pas outre mesure à critiquer le négatif dans les traditions et ou d'autre part il met en valeur les éléments qui participent à la libération humaine.
     
    - Le coeur de l'humain réinséré dans la société.
     
    Erich FROMM est d'abord psychanalyste . Sa théorie critique part de sa conception du conflit psychique humain - et non des rapports sociaux - qu'il replace dans un contexte historico-culturel et social . Fondamentalement, il s'agit pour lui de montrer des tendances contradictoires au sein de l'humain afin d'encourager les tendances biophiles.
     
    Dès lors, se libérer de Dieu pour embrasser d'autres fétiches n'est pas une libération. Les tendances nécrophiles maximales sont repérées chez Hitler et Staline mais pour E FROMM tout un chacun possède peu ou prou des tendances destructrices bridées par des tendances contructives qu'il faut fortifier et encourager. Trop exigeant Erich FROMM ? Disons qu'il montre - un peu comme Sartre qui se disait fait de tous les hommes - le chemin pour lui-même comme pour autrui . Point de leçon donné à quiconque ici qui ne se donne à lui-même. Tomber fait parti de la marche . Il s'agit juste d'éviter de tomber trop souvent . Par ailleurs Erich FROMM dans sa critique distingue quand même narcissisme soft d'un narcissisme prononcé (2). Mais à la différence d'autres auteurs il ne parle pas d'un narcissisme qui aide à se construire ou se reconstruire.
     
    Christian DELARUE
     
    Notes:
    1) BLASPHEME, TOLERANCE, "INJURE A LA RELIGION"
    premier texte posté le 8 avril sur Bellaciao
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?mot157

    Débat engagé dans le MRAP à la suite de la diffusion du clip islamophobe Fitna. Aucune réaction n'a été publiée à titre de débat que ce soit sur Fitna ou sur le blasphème.
    - FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans
    - Fitna : juste un clip con ?
     
    2) Les deux formes de narcissisme selon Eric FROMM dans "Le coeur de l'homme" Ed PBP p p103
    - Dans la forme bénigne, le narcissisme a pour objet quelque chose qui a couté à l'individu un certain effort. Ainsi par exemple une personne peut tirer un orgueil narcissique de son activite de charpentier, de savant ou de fermier. Dans la mesure ou l'objet de son attachement est quelque chose qui lui demande un certain travail, l'intérêt exclusif qu'elle porte à sa propre activité et à ses propres réalisations est constamment contrebalancé par celui qu'éveillent en elle l'exécution de ce travail et les matériaux sur lesquels s'exerce son activité.
     
    - Dans les formes malignes (p104), l'individu ne prends pas pour objet de son attachement quelque chose qu'il crée ou qu'il exécute, mais quelque chose qu'il possède, son corps par exemple, ou encore sa beauté, sa bonne santé.
     
    FROMM peut aller - ici aussi - vers un certain rigorisme ou une certaine pudibonderie.

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  • LE CHOIX ET L’AFFIRMATION DU MEPRIS


    Le mépris n'est pas de la violence ouverte . Il peut être mondain, portée durablement mine souriante ou attristée pour les tiers, selon les
    circonstances. Il use de masques. Il est une force tranquille parce qu'insidieuse. Il est sélectif.


    I – RESSENTIMENT : UNE HAINE QUI MONTE EN FORCE !



    - Un littéraire et un philosophe en parlent : Alberto MORAVIA la décrite entre Riccardo et Emilia dans "Le Mépris". Riccardo doit subir
    l'indifférence des silences et la froideur des regards vides de sa femme Emilia. Pour le philosophe Spinoza le mépris est une forme de haine qui
    consiste à nier autrui.

    - La montée en puissance de la haine : Le mépris peut d'abord se manifester clairement par un discours du dégoût ou de la dévalorisation
    prononcée. Il n’est pas nécessairement accompagné d'insultes et d'injures . Il peut tenir d’abord dans un regard noir, franchement
    haineux puis par la suite dans l’ignorance totale de celui ou celle qui fait l’objet du ressentiment. Cette personne sera alors posée comme
    invisible, inexistante. C’est la néantisation de l’autre.


    II - LE STADE DE LA VIOLENCE DESTRUCTRICE



    Plus que de l'évitement issue d'une crainte - la phobie d'autrui -, le mépris veut la destruction symbolique de l'autre. Pour ce faire, elle ne
    jettera même pas un regard noir, elle vous ignorera totalement. La haine la plus puissante consiste à vous croiser sans vous saluer. Cette
    ignorance totale créé des dégâts psychologiques graves, surtout si cette personne avait il y a peu une grande importance dans votre vie. Cette
    violence n'est pas visible par les proches.

    Le comble de la destruction est atteint quand la question se pose : si je suis méprisé, n'est-ce pas parce que je suis méprisable ? Dans un
    premier temps le méprisé va travailler à sa réhabilitation car il n'y croit pas mais il se rend compte que rien n'y fait. C'est que la logique
    de la haine est incompatible avec celle de la compréhension, de la communication, du compromis, et plus encore avec celle du pardon. La
    haine prends la place de l'amour qui est parti ailleurs.


    III - LE MEPRIS EST CONTAGIEUX


    Le mépris se partage, se répand . Au lieu de créer des ponts et des liens comme l'amour il va créer des fossés et des frontières . Il va
    embrigader des amis afin qu'ils soient plus prompts à sortir le glaive qu'à favoriser les compréhensions.

    Pour que le mépris perdure il ne faut pas rompre le délire paranoïaque il faut au contraire le renforcer et construire ainsi une logique de
    camp. On est pour l'un et contre l'autre !

    IV – QUE FAIRE CONTRE ?

    Lutter contre le mépris passe par la parole qui brise les murs, ouvre les cœurs. Il s’agit de permettre de voir l'autre autrement, de ne pas
    le réduire à son stigmate. C’est le début d’une reconnaissance de son humanité.

    Christian Delarue

     


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  • NOUS AVONS REFUSE LA XENOPHOBIE D'ETAT CE 5 avril 2008
     
    CE FUT UN GRAND MOMENT DE JOIE !

     
     
     
    La manifestion du 5 avril a été un succès pour contester la mortelle xénophobie d'Etat mise en oeuvre si rationnellement par le ministère qui ne porte certes pas ce nom mais qui la pratique de jour en jour.  Brice HORTEFEUX doit cesser d'exécuter et de faire exécuter par ses préfets et tout l'appareil d'Etat répressif cette triste besogne avec aplomb et cynisme.
     
     
    MAIS LA FRANCE DE SARKOZY CONTINUE DE NOUS FAIRE HONTE !
     
    - Quelle honte , de voir cette politique élevée au titre insupportable de "priorité nationale"!
    - Quelle horreur d"apprendre chaque jour les dégâts parfois mortels issus d'une chasse aux sans-papiers de tous âges
    - Quelle indignité que cette mise en camp avant renvoi dans un autre pays.
    - Oui cette traque est odieuse car violente, totalement inhumaine . Absolument rien n'est fait à aucun moment pour qu'elle le soit. La fermeté est de rigueur tout au long de la procèdure. Tout comme la quantophrénie - l'obsession du chiffre - qui en est
    l'instrument de mesure. Les chiffres peuvent-ils cacher les souffrances et les injustices encourues ? Pas pour les voisins des camps de rétention qui même la nuit entendent les plaintes et les cris.
     
     
    TOUS ENSEMBLE FRANCAIS ET IMMIGRES STOPPONS LE TRAVAIL DE LA HAINE DU MIGRANT

    Des effets inhumains remontons à la cause xénophobe, une xénophobie d'Etat et de masse, puisque "l'étranger" symbolise le mal, un grand mal qu'il faut combattre sans pitié puisqu'une armada de policiers ont ce "sale boulot" pour mission publique avec d'importants moyens matériels et financiers . Le reponsable de cette politique se nomme Nicolas SARKOZY . C'est à lui que va notre mépris . Brice HORTEFEUX en est le zélé exécutant . Sa responsabilité politique est immense .
     
    Une telle xénophobie ne va d'ailleurs pas sans quelques propos dévalorisants tenus par les élites serviles.  Ces migrants sont-ils tous des "Africains polygames" ainsi que l'a dit Hélène CARRERE D'ENCAUSSE présidente du Haut Commissariat à l'Intégration ?


    UNE AUTRE POLITIQUE EST NECESSAIRE ET URGENTE
     
    Pour revaloriser "l'identité nationale" ou la République" on aimerait voir affecté ces moyens humains matériels et financiers à l'emploi, à la scolarisation, au logement et l'amélioration urbaine des quartiers délaissés. Le tout accompagné d'un discours propre à faire reculer les discriminations racistes. On aimerait aussi que soit décidé l'abrogation du CESEDA et l'adoption du traité international sur le travail des migrants.

    Mais ce n'est pas le chemin qui est pris puisque la France, l'Etat Français, fait pression auprès de l'Union Européenne pour externaliser le contôle des migrants sur la côte nord de l'Afrique. Cette délocalisation est-elle du co-développement ? De telles pratiques seraient-elles admises sur notre territoire? N'est-ce pas plutôt du néocolonialisme ? Serait-ce là un "rôle
    positif" de la France pour ces pays? Il ya pire : d'autres pratiques débouchent sur des centaines de morts noyés en série, à cause des vedettes qui croisent en mer pour arrêter les barques des migrants . De ce fait les migrants prennent des routes plus longues, plus dangereuses... et mortelles.
     
    Christian DELARUE
    Secretaire national du MRAP
    Altermondialiste membre d'ATTAC

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  • Le blasphème, l'islamophobie raciste et l'islamophobie simplement blasphématoire voire critique de l'islam mortifère.

     

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php ?article64198#forum233694

    L'islamophobie fait parti du "patrimoine" militant du MRAP mais il n'en finit pas de poser problème. Et d'invoquer la définition juridique n'est pas source d'épuisement des débat. D'autant que le droit n'est pas au-delà des rapports de force, surtout sur ces questions. Le dernier débat en cours porte sur islamophobie et blasphème.

     

    - Le MRAP, l'islamophobie et le blasphème.

    Certains de mes camarades antiracistes me disent qu'il n'y a pas de rapport entre le blasphème et l'islamophobie ou plus largement la religiophobie et donc avec le MRAP. Il y a bien eu un faux-pas mais l'affaire est réglé me dit-on . D'ailleurs le principe du blasphème autorisé est sur le site du MRAP . N'en parlons plus !

    Mais voilà le clip Fitna repose la question : si la partie finale avait été supprimée le clip de Wilder se résumerait à un blasphème contre l'islam, celui de certaines sourates (premire partie) rapprochées des propos des islamistes fascistes et totalitaires (deuxième partie) appelant à l'élimination de tous les mécréants athées, homosexuels et juifs pour ne donner que ceux cités par le film. Un tel film serait islamophobe non raciste car pas anti-musulman (puisqu'on suppose la troisième partie supprimée). Une interprétation inclinerait même à en faire alors un clip anti-islamiste.

     

    - Le blasphème selon le Sieur Levy : que voilà une belle entourloupe !

    Monsieur LEVY a publié en février 2007 sur le site LMSI un texte intitulé « Censure », « droit au blasphème » et islamophobie, Retour sur « l'affaire des caricatures de Mahomet ». Je n'ai pas fait cette relecture pour rien et j'invite mes amis à lire le passage intitulé "Le « droit au blasphème » et ses usages" (1)

    Son propos commence par "Pour qui n'est pas croyant, le blasphème est sans portée." Le sieur LEVY se met le doigt dans l'oeil et se trompe . Dans une société ou depuis des siècles les professionnels de la bonsieuserie nous mettent du Dieu, du sacré du saint mais aussi du voile et de la kippa à tout bout champ le blasphème a des vertus qui permettent aux autres les non croyants de pouvoir respirer de l'air frais! Son propos se termine par "Puisque injurier « Dieu » n'a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu'ils veulent injurier". C'est là l'entourloupe islamophile de Monsieur LEVY. Critiquer la religion n'est pas critiquer les croyants. Et ce de plusieurs façon. C'est une entourloupe grossière qui mérite le "mur du çon" du journal satirique.

    Ma conception de l'islamophobie raciste au travers des analyses des évènements de ces trois dernières années et notemment avec les fameuses caricatures de Mahomet, ou les propos de Redeker, ou l'affaire du voile vosgien, ou tout récemment celle du court-métrage Fitna vise précisément à montrer qu'il ne faut pas confondre une religiophobie qui respecte les croyants mais pas leur religion d'une religiophobie raciste qui procède d'abord par une charge univoque et négative de la religion pour l'attribuer explicitement à l'ensemble des croyants.

    Enfin puisque j'ai évoqué l'islamophilie il n'est pas inutile de dire que les interprétations des religions de chaque religion peut varier tant dans le temps - telle période n'est pas telle autre période de l'histoire - que dans l'espace - tel pays n'est pas tel autre (et au sein d'un même pays on distingue des sunnites des chiites.). En conséquence il peut y avoir des interprétations et des pratiques sociales issues de ces interprétations qui sont très réactionnaires quand d'autres sont progressistes.

    Christian DELARUE

    Responsable national antiraciste

    1) Le « droit au blasphème » et ses usages

    http://lmsi.net/spip.php ?article510 Certains ont dans le débat brandi ce qui apparaît aujourd'hui comme un lieu commun dans certains milieux islamophobes : le « droit au blasphème ». L'expression est à tout le moins curieuse. Pour qui n'est pas croyant, le blasphème est sans portée. On ne peut pas vouloir déplaire à un « Dieu » dont on nie l'existence. Le blasphème ne peut concerner que les personnes pour qui il a un sens, c'est à dire celles qui sont croyantes ; et pour elles, dans une société où coexistent toutes sortes de croyances et toutes sortes d'incroyances, l'interdit n'a pas à résulter de la loi générale applicable à tous les membres de celle-ci : il résulte déjà des règles de leur religion, auxquelles elles adhèrent librement. Ceux qui prônent le « droit au blasphème » ne le réclament à l'évidence pas pour ceux qui, par leur adhésion à une religion, se refusent de toutes façons à l'exercer. Non : ils le réclament pour eux mêmes. Or, pour qui n'est pas croyant, le blasphème n'a en tant que tel aucun sens, et si l'on s'interroge sur les raisons qui peuvent les pousser à en réclamer le droit - qu'au demeurant personne ne leur conteste - on voit que la raison est simple : puisque injurier « Dieu » n'a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu'ils veulent injurier.

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    LA CRITIQUE ANTI-FETICHISTE VA PLUS LOIN QUE LE BLASPHEME

     

    I - Un double élargissement de la critique anti-fétichiste dépassant la critique des dieux .

    1) Celle qui critique les notions et les processus abstraits

    La critique anti-fétichiste dépasse la désacralisation et la critique des dieux monothéistes ou polythéïstes pour porter sur tout ce qui s'élève au-dessus des humains : la nation, la rationalité instrumentale dont la quantophrénie du chiffre de B HORTEFEUX est un emblème .

    2) Celle qui va jusqu'à critiquer le "fétichisme du moi".

    Cette critique peut même aller jusqu'à critiquer, en théorie mais pas à l'encontre d'un individu précis sauf exception, le fétichisme du moi (expresion d'Alain BIHR) . Autrement dit la critique anti-fétichiste autorise une certaine critique de l'individualisme exacerbé, de la personnalisation (dont le blog est une forme) comme du narcissisme humain.

    II - La critique du narcissisme selon la psychanalyse culturaliste

    Erich FROMM dans "Le coeur de l'homme" Ed pbp p103 distingue deux formes, bénigne et maligne. Le narcissisme peut être normal : il y a par exemple un narcissisme utile et bénéfique pour se reconstruire après une séparation. Quand au narcissisme "pathologique" il faut en mesurer les degrés. Ainsi on peut avec Eric FROMM (dans le Coeur de l'homme) "établir une distinction entre deux formes de narcissisme - l'une bénigne et l'autre maligne.

    - Dans la forme bénigne, le narcissisme a pour objet quelque chose qui a couté à l'individu un certain effort. Ainsi par exemple une personne peut tirer un orgueil narcissique de son activite de charpentier, de savant ou de fermier. Dans la mesure ou l'objet de son attachement est quelque chose qui lui demande un certain travail, l'intérêt exclusif qu'elle porte à sa propre activité et à ses propres réalisations est constamment contrebalancé par celui qu'éveillent en elle l'exécution de ce travail et les matériaux sur lesquels s'exerce son activité.

    - Dans les formes malignes (p104), l'individu ne prends pas pour objet de son attachement quelque chose qu'il crée ou qu'il exécute, mais quelque chose qu'il possède, son corps par exemple, ou encore sa beauté, sa bonne santé Ainsi, par exemple, se montrer raisonnablement fier d'une performance sportive est-il bien différent d'être fier de ne tomber jamais malade car en général une performance sportive ne s'obtient que par un laborieux travail d'entraînement alors que de ne tomber jamais malade ne provient que d'une qualité de l'etre.

     


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