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Richard Poulin et la culture hypersexualisée.
Richard Poulin et la culture hypersexualisée.
Richard Poulin mène un combat sérieux et soutenu contre la prostittution (1), y compris contre la prostitution "voulue" ou "choisie". Ainsi, il engage un débat (bien argumenté selon moi) contre celles qui justifient le "travail du sexe" . Contre Élisabeth Badinter, par exemple, il critique sa conception de la prostitution qui s'intègre dans un « droit chèrement acquis depuis à peine trente ans [qui] appelle le respect de tous : la libre disposition de son corps ». La distinction entre prostitution « libre » et « forcée » lui permet de dénoncer le discours qui prétend que les personnes prostituées sont « les victimes de la logique économique libérale et de la domination masculine propre au patriarcat ». Les qualifier de « victimes » serait admettre l'existence d'une oppression sociale structurelle, ce qui n'est plus le cas : « Le patriarcat [est] agonisant dans nos sociétés. »
Combattre la prostitution mondialisée est une chose parfaitement légitime qu'il faut encourager. Mais en profiter pour stigmatiser l'hypersexualisation (sic) et la liberté sexuelle conquise contre des siècles de pudibonderie l'est moins. Richard Poulin militant de grand mérite dit : Faire "une « carrière » dans la prostitution et la pornographie apparaît même comme étant glamour" (1). Autour de moi, y compris chez des personnes non militantes, je n'ai jamais entendu chose pareille. Cela favorise la culpabilisation des femmes "glamour" et au-delà de la séduction libre entre humains réels ( 2).
Le monde contemporain connait un fort "retour du religieux" qui ne remplit pas les lieux de culte mais qui fait soit l'apologie du voile islamique contre la concupiscence des hommes soit l'apologie de l'absence de relation sexuelle avant le mariage et ce en lien avec la conception du mariage unique et indissoluble. Ainsi le pape est venue en France en septembre 2008 pour empêcher le remariage chrétien (après divorce), favoriser la laïcité "ouverte" et le rite tridentin. Dans les quartiers et sur internet, certaines - pas toutes - jeunes filles voilées traitent de "pute" (3 ) ou d'autre noms d'oiseaux leurs copines qui portent des mini jupes. Il a fallu organiser des journées de la jupe (4 ) dans les collèges et lycées pour contrecarrer ces pressions normatives et répressives . Bref la sexualisation n'est qu'apparente dans la publicité mais guère dans la vie réelle. Dans la sexualisation de la publicité il faut distinguer ce qui participe du normal (publicité pour les sous-vêtements par exemple) de ce qui relève de la reproduction de l'oppression et de la domination.
Christian Delarue
1) Femmes et fillettes marchandises sexuelles, prostitution mondialisée et libéralisme
http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article11343
ou
http://www.prs12.com/spip.php?article7340
2) VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTIONhttp://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=54555
3) Réponse aux "voilées" : Nous sommes tous et toutes des putes !
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=55483
4) Journée de la jupe à Vitré et ailleurs
discussion
PANTALON ET VOILE / SEINS NUS ET JUPE : LE REGARD ET LE RESPECT.http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=54400
ou
http://rodolphepilaert63.wordpress.com/2008/05/30/corps-de-femmes-regards-d%E2%80%99hommes-sociologie-des-seins-nus/
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