Altermondialiste : Refus : Ni classisme, ni sexisme, ni racisme - Pour : le social, l'écologique, le démocratique
L'Appel Politis "Européennes 2009" : rudiments de politique par temps de crise.
L'appel de Politis pour les élections européennes de 2009 débute ainsi
: "Les politiques de l'Union européenne ont lourdement
contribué à la crise financière, économique, sociale, écologique et
démocratique. Elles ont sur nos vies des effets désastreux. Plus que
jamais, il est nécessaire de remettre en cause cette Europe libérale et
de construire autrement l'Europe, avec les Européens, et pour eux."
I - De quels européens s'agit-il ?
1) Quand les dirigeants savent que le peuple-classe (salariés +
indépendants mais sans la bourgoisie) risque de mal
voter
ils annulent purement et simplement la démocratie. L'histoire récente
fournit l'exemple de la
vision utilitariste des libéraux en matière de démocratie. Nos
démocrates sont bien mal placés désormais pour critiquer la fraction du
mouvement ouvrier qui avec Staline a remisé la démocratie comme avatar
de la République bourgeoise.
"En 2005, les peuples français et néerlandais avaient rejeté, par référendum, le Traité constitutionnel européen (TCE), sur la base de leur expérience, et après un très large débat sur le contenu et les conséquences de ce traité. Depuis, Sarkozy a fait ratifier par le Parlement le traité de Lisbonne qui reprend l'essentiel du TCE, en contradiction avec le choix du peuple, et sans même le consulter. Le seul pays qui a organisé un référendum, l'Irlande, a dit « non » à ce nouveau traité, bloquant sa mise en œuvre et permettant de proposer une alternative."
En France, les élections européennes de juin 2009 doivent permettre aux citoyens de s'exprimer sur ce qui a été décidé sans eux, au mépris de toute démocratie, de rejeter la politique de Sarkozy, de prolonger la victoire de 2005 et de se prononcer sur le projet européen qu'ils appellent de leurs vœux.
2) Les procédures démocratiques en régime
libéral ne sont mis en œuvre que quand le peuple-classe vote bien c'est
à dire de
façon conforme à ce que souhaite la bourgeoisie de leur pays si cette
dernière à une
vue unifiée sur la question ou à défaut en respectant les intérêts
supérieurs de leur bourgeoisie national et au-delà des bourgeoisies
européennes. Car s'il y a des concurrences réelles entre les
différentes bourgeoisies nationales en Europe il y a surtout des
intérêts communs entre elles par rapport à leur peuples-classe et
notamment par rapport à leurs salariés.
Un projet reposant sur un autre mode de développement, pour éviter la catastrophe écologique qui menace. Sur une égalité des droits pour les résident(e)s dans l'Union européenne. Sur des services publics développés et démocratisés. Et des pouvoirs aux peuples pour leur permettre d'être souverains.
Nous disposons pour cela de toutes les propositions
crédibles et réalisables élaborées en commun ces dernières années. Les
campagnes contre le TCE ou le Traité de Lisbonne l'ont montré : il est
possible de mener ensemble une grande campagne de mobilisation,
d'éducation populaire, de débats, riches de notre diversité, en lien
avec les luttes et dans le prolongement des dynamiques
altermondialistes.
Cela, alors qu'au sein du Parti socialiste dominent les forces
favorables au Traité de Lisbonne et à l'Europe libérale, dont la crise
montre la nocivité et l'échec.
Commentaire : On ne saurait s'accommoder de Maastricht et Amsterdam
pour construire cette belle Europe. Cela va de soi mais je préfère
l'ajouter. Mais ajouter cela ne se conçoit pour cet Appel que dans le
cadre d'une dynamique alter europe et non pas pour un repli
nationaliste seul. Seul, car pour autant on ne saurait négliger trop
facilement ce qui peut se faire au plan national (nationalisations
notemment). Pas simple la politique en temps de crise !
De même que le "social" et le "démocratique" devraient pouvoir
s'appliquer aussi (progressivement) aux résidents étrangers
extra-communautaires. Un oubli ? De la fatigue après avoir débattu
longuement des grandes questions économico-sociales et écologiques ? ou
un désaccord ? On verra là si une "alliance de civilisation" est
possible. Soyons ouvert et optimiste. Mais le nucléaire va fâcher.
III - Le pari du rassemblement.
L'Appel dit : Pour sortir de cette impasse et rendre possibles
d'autres choix, nous appelons toutes les forces de la gauche de
transformation sociale et écologiste à faire front commun. Unies elles
peuvent envoyer un grand nombre de députés européens porteurs de ce
projet et de cette démarche au Parlement de Strasbourg, faisant en
sorte que ce dernier corresponde plus fidèlement à la volonté exprimée
par les peuples qui ont rejeté le TCE et le Traité de Lisbonne, et aux
aspirations de tous ceux qui partagent cette autre vision de l'Europe.
Plusieurs forces politiques se sont d'ores et déjà
prononcées pour la constitution de listes communes aux élections
européennes et d'autres n'ont pas écarté la possibilité d'une démarche
unitaire. C'est aussi, évidemment, l'esprit des signataires de l'Appel
« L'alternative à gauche : organisons-la ! » lancé à l'initiative de
Politis. De nombreuses citoyennes et de nombreux citoyens non organisés
ou membres de syndicats, d'associations, de réseaux, de collectifs,
aspirent à un tel rassemblement.
La diversité des forces de la gauche de transformation
sociale et écologiste qui peuvent s'unir est un atout pour rassembler
les citoyens autour d'un projet commun.
Commentaire : C'est quoi la "gauche de transformation sociale et
écologiste" (label GTSE non déposé) ? Est-ce le PS? Est-ce le PG? Quel
Verts ? Le pari est que la réponse n'est pas donné d'avance. Mais on ne
pars pas de rien. La base d'appui est circonscrite mais elle existe.Le
NPA doit en faire parti nonobstant ce qu'en dit Samy Joshua.
IV - Reproduire 2005 ?
L'Appel dit : Comme en 2005, la dynamique politique à créer devrait
s'enraciner dans les localités, les lieux de travail et dans tous les
secteurs de la société. Elle dépendra de l'engagement et la
mobilisation des centaines de milliers de citoyennes et citoyens et de
membres d'organisations politiques, de syndicats, d'associations qui
avaient permis de rejeter le Traité Constitutionnel européen, et sur
tous ceux qui ont envie de porter ce projet. Tout dépend de cette
unité. Elle est possible ; elle est indispensable. Nous y appelons.
Commentaire : Le rassemblement n'exclue pas les divergences. On sait
qu'il y en a sur le nucléaire, sur les alliances ou non avec le PS,
etc.. La liste est longue. Partons de ce qui nous est commun contre le
capitalisme de casino.porté par les forces au pouvoir en Europe.
Exprimons les divergences au sein du cadre commun. Ce qui se fait au
plan syndical ne peut-il se faire au plan politique ? L'unité syndicale
se fait souvent sur une base minimaliste avec peu de revendications
précises mais tous les syndicats engagés dans la lutte avancent leurs
revendications. C'est la pratique syndicale du recto(unitaire) et du
verso (revendicatif) . C'est ainsi que le syndicalisme de classe vient
bousculer le syndicalisme d'accompagnement social pour inverser de
façon significative et durable le rapport de force entre le travail et
le capital au lieu de conforter la dynamique du capital.