Par ockren
Ce livre de Dean Délis et Cassandra Phillips (Ed Robbert Laffont) est sous-titré Les jeux de l'amour et du pouvoir.
Remarquons d'emblée que la thèse défendue par les auteurs prend le contrepied de celle qui pose abstraitement amour et pouvoir comme des champs séparés à la façon de Carl Gustave Jung qui a pu écrire « La où règne l'amour, point de volonté de pouvoir, là où prédomine le pouvoir, l'amour n'a pas sa place. L'un à l'autre porte ombrage. »
Les auteurs ont analysés longuement les couples amoureux et plus spécialement les dynamiques affectives agissantes dans ces couples. Au sein des couples amoureux ils observent que l'un est plus demandeur et l'autre plus distant . Pour les auteurs c'est ce décalage - variable et interchangeable - qui est source d'un "pouvoir" relationnel. Pour autant l'amour n'aura pas déserté le couple. Mais en son sein, un membre sera en position de dominant et l'autre de dominé car le premier peut aisément se mettre en retrait et le second, gêné de cette attitude, se positionner en demandeur et cette situation de demandeur le rend dépendant. Le terme employé par les auteurs est d'ailleurs dépendant et non dominé.
Ces dynamiques peuvent modifier la perception de l'amour de chacun mais ne l'annule pas. Même une séparation ponctuelle n'est pas le signe d'un amour absent. Le dominant, plus dans l'ambivalence, peut parfois se poser la question de la réalité de son amour.
Le déséquilibre de la passion peut être léger ou au contraire fort. Dans le premier cas soit la passion amoureuse est faible, soit chacun peut se monter tour à tour inquiet ou distant sur les sentiments de l'autre. Dans le cas d'un fort déséquilibre un dominant apparait du fait de son attitude distanciée ou silencieuse et en dynamique inverse on trouvera un dominé inquiet qui se sentira rejeté et en demande d'une meilleure attitude à l'égard de l'autre. Il deviendra même "hypercommunicatif" mais l'autre restera silencieux car culpabilisé.
Les positions peuvent d'ailleurs changer au sein du couple, quand le dépendant se met à prendre ses distances. Il est alors tout surpris de voir l'ex dominant devenir plus bienveillant à son tour et donc dépendant. Cette inversion de la dynamique peut être l'occasion d'une mise au point qui permet d'établir une "juste distance" pour l'un et l'autre.
Les auteurs, bien informés des stratégies ordinaires de ces couples, donnent des conseils aux dominants et aux dépendants pour parvenir à une réconcialiation et à négocier une "juste distance".
Note de Christian Delarue
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