• "Je suis un homme fait de tout les hommes"

     « Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite": jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne: sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui ».
    JPS

    Il s'agit ici d'une modeste réflexion à partir de Sartre et Fromm concernant l'être humain quelque soit son genre, homme ou femme.

     

    1 - Adopter une philosophie réaliste et modeste.

     

    La formule de Jean-Paul SARTRE a le mérite de rappeler que nul n'échappe à la condition humaine qu'Eric FROMM concevait comme de nature intrinsèquement contradictoire. L'homme même déterminé par ses conditions sociales de naissance et d'existence garde une possibilité de se construire à partir de choix ; des choix qui peuvent prendre plusieurs sens . Il dispose en effet d'une part d'une capacité de faire du bien, de prendre soin de l'autre, d'avoir des attentions et des égards pour lui (ou elle). Mais il a d'autre part une capacité à faire du mal à autrui, à le blesser, le faire souffrir.

    Là ou l'on retrouve la formule de Sartre – je suis un homme fait de tout les hommes - c'est que les personnes intelligentes et gentilles d'ordinaires ne sont pas évidemment pas exempt d'un basculement dans la haine. Fromm, sans se référer à Sartre, précisait que l'homme pouvait pencher vers un côté ou vers l'autre de façon variable selon l'éducation reçu, les conditions sociales d'existence, etc. Plus on " s'entraîne " à être du bon côté et plus c'est aisé d'y rester disait Fromm. Si on y arrive pas seul on peut s'y mettre à plusieurs. Il faut choisir ses amis.

    S'engager à blesser l'autre de façon répétée c'est risquer une réponse similaire.
    Si comme disait Karl MARX " l'amour engendre l'amour " alors à contrario on peut en déduire que faire du mal à l'autre positivement ou par indifférence forcée (refus de salutation par exemple) c'est risquer aussi en retour que celui-ci vous fasse aussi du mal. Il y a une sorte de parallélisme des formes. Martin LUTHER KING abondait dans ce sens : " L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut chasser la haine ; seul l'amour le peut. "

     

    2 – " Entreprendre c'est espérer, persévérer c'est réussir. "

     

    La parole doit être mis en application, devenir une pratique. Quand aucune pratique n'est possible la parole devient elle-même une pratique. Faire un "geste" puis un autre. Recommencer encore. Ecarter la haine. Rester dans la pratique positive. Si le geste a été mal fait, s'excuser. Recommencer différemment. Si le geste a été mal compris, s'expliquer. Ne jamais renoncer à se faire comprendre. Si la relation est difficile proposer un compromis. Si le compromis ne convient pas en proposer un autre.

     

    Christian DELARUE

     

    La philosophie résumée d'Eric FROMM

    I – Problématique philosophique générale : La critique frommienne des insuffisances de la philosophie classique :

    Est-il possible de parler d'essence humaine, de nature humaine? La question se pose sérieusement car pour E Fromm, la conception classique de l'homme pose un dilemme :

    • soit l'homme est une substance
    • . Alors soit l'homme porte le mal en lui , soit inversement il est "homme de bien", mais il ne peut évoluer.

       

    • soit l'homme est en perpétuel devenir
    • mais il n'a plus de définition.

       

    • E Fromm propose de sortir du dilemme par une conception dialectique et matérialiste particulière.
    •  

     

    II – La conception d'E. Fromm pour sortir du dilemme : une conception dialectique et matérialiste particulière de l'humain.

    Difficile de résumer plus que dans ces trois points :

    1 - Sa définition de l'humain : il est doublement contradictoire !

    Ce dernier vit en permanence dans une contradiction qui prend racine dans les conditions de l'existence humaine .La contradiction est inhérente à l'espèce humaine.

    - L'homme est :

    • à la fois animal et intelligent
    • à la fois dans la nature et transcendant celle-ci.
    •  

    - L'homme est donc souvent en proie à un conflit .

    2 - Choisir la solution positive :

    Ce n'est pas tout de dire que l'homme est dans le conflit, il convient d'indiquer une solution:

    - la solution régressive consiste à rejeter sa part humaine, sa conscience

    - la solution progressiste vise à développer son humanité.

    L'homme doit donc lutter contre les tendances régressives.

    3 – Cette lutte est théorique et pratique, individuelle et collective.

    C'est dans l'Art d'aimer que Fromm explique la double nature – théorie et pratique - de ce combat humain. Outre la théorie il explique surtout qu'il s'agit d'un art, et donc d'une discipline.

    Puisque toute personne, ou presque, est susceptible de régresser dans un état archaïque (*) - même si les plus entraînés " chutent " moins souvent - tout humain, constamment, et quasiment à chaque étape de sa vie, doit faire des choix de développement humain.

    Christian DELARUE

    * p 173 de " Le cœur de l'homme "


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  • http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article242

    Salim CHENA

    L'Ecole de Copenhague en Relations Internationales et la notion de « sécurité sociétale ». Une théorie à la manière d'Huntington

    Le renouvellement des études de sécurité qu'a initié Barry Buzan prend pour point de départ les insatisfactions et les besoins d'adaptations des théories à la réalité mondiale contemporaine [3]. Il deviendra très vite un travail pionnier et ouvrira la voie aux études critiques de sécurité à partir des années 1980 [4]. L'ontologie élargie de la sécurité qu'il a conceptualisée est aujourd'hui incontournable [5]. Elle repose sur l'idée que la survie des Etats n'est plus seulement menacée par des facteurs militaires mais qu'il faut désormais intégrer des considérations politiques, économiques, environnementales et sociétales. C'est ce dernier versant de la théorie de la sécurité de l'Ecole de Copenhague qui nous intéresse. Il lie sécurité nationale et identité nationale, faisant de la dernière une composante à part entière de la première. Traditionnellement confinée au secteur militaire, l'idée de sécurité nationale est aujourd'hui conditionnée en partie par la sécurité de la nation, principale pourvoyeuse de contenu identitaire.

    Le texte étant long AELP préfére inviter à sa lecture sur le site source : TERRA.

    Voici le plan :

    I – L'Ecole de Copenhague et la notion de « sécurité sociétale » : les impasses d'un programme de recherche.

    1°) Une continuité théorique et thématique : un projet entre rénovation et innovation.

    2°) La tentation du prince.

    3°) La notion et ses prémisses.

    4°) Les yeux bandés et l'oreille tendue.

    II – De l'identité à l'identification : une application critique aux discours sur l'immigration et/ou l'islam en France.

    1°) La grammaire de la sécurité sociétale : distinguer entre « eux » et « nous ».

    2°) Domination symbolique et institutionnalisation de la xénophobie : l'hérésie institutive.

    3°) Assignation et affirmation identitaire.

    4°) Culturalisme d'Etat et Huntington-like theory.

    Conclusion.


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  • EDVIGE,

    LA CITOYENNETE ET LA PENTE BONAPARTISTE

     

    EDVIGE est l'acronyme d'un fichier de police destiné au gouvernement. Nous y reviendrons.


    I - PREALABLE SUR LA CITOYENNETE ET LA DEMOCRATIE

    Ayant écrit plusieurs textes sur le sujet je m'en tiens à l'essentiel (1)

    -
    L'ambiguité de la citoyenneté : un lieu d'affrontement politico-idéologique.

    Contre une vision unilatérale je pose la citoyenneté comme ayant deux faces comme janus . La face lumineuse est celle qui fait passer une communauté humaine au statut de peuple politique via le droit de vote. Ce faisant c'est l'égalité de chaque citoyen au travers de la règle un homme = une voix, une femme = une voix qui est promu . C'est là une conquête historique à ne pas sousestimé . Pour autant il ne s'agit pas de la survaloriser, de la fétichiser. Dans la démocratie libérale, elle n'est qu'un laps de temps ! Autant dire alors que la citoyenneté a aussi une face sombre, celle qui permet le passage du peuple concret à la nation abstraite, englobante et mystificatrice qui masque les conflits de classe et qui crée un nouveau rapport social entre les élus, les élites politiques qui la représente et qui monopolise l'activité politique. En ce sens, la citoyenneté telle qu'elle est organisée par la démocratie libérale assure plus la dépossession du peuple et des citoyens que leur participation au destin commun. La face lumineuse est célébrée, la face sombre continue de faire l'objet de recherche critique et scientifique . En fait la citoyenneté dans ses modalités engage une conception de la démocratie.

    - La démocratie libérale est d'essence restreinte

    Elle s'accommode d'un usage restreint de l'activité citoyenne limité à la votation après s'être longtemps accommodé d'un vote masculin, d'un vote censitaire, d'un vote dess nationaux. Dans une version moins restreinte que l'on nomme démocratie participative conçue comme complémentaire à la démocratie représentative les citoyens sont autorisés à participer à des processus souvent très localisés (le quartier) de débats et de décisions. La démocratie libérale reconnait les conflits de classe à sa manière en permettant la grève et les manifestations. Cet ensemble le plus avancé ne forme qu'une démocratie rabougrie eu égard au champ d'intervention comme au temps consacré. Rien à voir avec l'alterdémocratie ou l'autre démocratie dont je suis le promoteur.



    II - EDVIGE POUSSE A RESTREINDRE PLUS ENCORE UNE INTERVENTION CITOYENNE DEJA LIMITEE

    Le décret du 27 juin qui a crée ce ficher EDVIGE a été critiqué par le syndicat de la magistrature et de nombreuses associations a bien des défauts . Je renvoie ici au site http://nonaedvige.ras.eu.org/   pour les détails du texte.

    - citoyenneté passive encouragée, citoyenneté active bridée.

    Ici, dans le cadre que je développe, je souligne un seul asppect , celui qui renforce la citoyenneté passive au détriment de la citoyenneté active . La citoyenneté passive est celle jadis valorisée par feu Michel Debré (la phrase qui me revient à l'esprit concerne le seul fonctionnaire et pas le citoyen ordinaire : “Le fonctionnaire est un homme de silence, il sert, il travaille et il se tait“, mais la formule oubliée participe de la même philosophie) . Le bon citoyen doit se contenter d'aller voter les rares fois ou la démocratie représentative l'appelle . Il doit, le reste du temps, se vouer à l'éducation des enfants et se replier sur les joies et les misères individuelles et familiales de la consommation marchande (pour peu que les dits citoyens soit suffisamment solvables).

    Le fichage des personnes actives dans les associations, les partis politiques et les groupes religieux est non seulement attentatoire aux libertés et contraire à l'Etat de droit et passible de recours devant le Conseil d'Etat ( tentative en cours lu sur Bellaciao) mais il pousse à restreindre fortement l'intervention militante et citoyenne dans la cité. Le fichage des militants et militants a un effet de contrainte : il vise de fait à limiter leur renouvellement des amimateurs du mouvement social ou du moins à n'autoriser que le militantisme qui plait au gouvernement.

    - L'individu-masse, le divertissement et le soutien bonapartiste.

    Je pousse le raisonnement sur une hypothèse à confirmer : N'est-ce pas ainsi au temps du travailler plus longtemps et plus vite et avec des cerveaux livrés aux divertissements des médias (2) et non disponibles à l'activité citoyenne que l'on crée des individus-masse prêt à soutenir les entreprises politiques bonapartistes, autrement dit celles qui se veulent dures et austères pour les travailleurs et même autoritaires et répressives mais en passant par le suffrage démocratique ? Je n'ai pas encore lu l'ouvrage de Dominique LOSURDO sur "Démocratie et bonapartisme" mais j'espère y glaner des éléments confirmant la dégénèrescence de la démocratie libérale en bonapartisme. J'avais pour ma part pointer la dégénérescence de cette démocratie en gouvernance (3 ).


    Christian DELARUE
    Groupe "Démocratie" ATTAC Fce

    1) Notamment,mes précédentes études : 
    a) D'abord, un cadre théorique de fond qui doit beaucoup à Antoine ARTOUS
    - ATTAC mouvement anti/altermondialiste donc mouvement d'émancipation !
    http://rennes-info.org/ATTAC-mouvement-anti
    ou
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=19670

    - ALTERCITOYEN : CITOYEN CONFINE, SEPARE, EXCLUS ou CITOYEN D'EMANCIPATION

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=34633

    - ELEMENTS SUR L'ALTER-REPUBLIQUE

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article51391


    b) Ensuite une application sous la forme de la distinction entre deux sphères démocratiques matérialisées par une rupture qualitative et systèmique. J'ai appelé Alterdémocratie le modèle abouti, terme qui se rapproche de démocratie globale de Michel LASSERE (lien ci-dessos).

    - ALTER-DEMOCRATIE et ALTER-ECONOMIE
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47228

    - La "démocratie modeste" d'acceptation de l'ordre existant

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article66073
    plutôt que :
    Les limites de la démocratie bourgeoise De : Emrah KAYNAK
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article67329

    - [ATTAC 35] Introduction : aller vers une autre démocratie, citoyenne et populaire
    http://www.local.attac.org/35/Introduction-ALLER-VERS-UNE-AUTRE

    ou ALTERDEMOCRATIE / AUTRE DEMOCRATIE : LE TRAJET ET LE BUT.
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article58009

    - LA SOUVERAINETE-COMMISSION, UNE THEORIE TRANSITOIRE VERS L'ALTERDEMOCRATIE ?
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35054


    DEMOCRATIE POLITIQUE, DEMOCRATIE ECONOMIQUE, DEMOCRATIE GLOBALE de Michel LASSERE

    http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article458

    2) Le Lay (TF1) vend « du temps de cerveau humain disponible »
    http://www.acrimed.org/article1688.html

    3) De la « représentation » à la « gouvernance néolibérale » ou du dévoiement de la critique de la représentation à son rétablissement possible
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7311

    Sur l'hyprésidentialisme et le bonapartisme:
    Bonapartisme
    http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=292

    ULTRABONAPARTISME ET HYPERPRESIDENTIALISME*
    http://www.c6r.org/article.php3?id_article=886

    Dire non à ce coup d'Etat permanent
    http://www.mediapart.fr/journal/france/210708/dire-non-a-ce-coup-d-etat-permanent


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