• Syndicalisme et intransigeantisme religieux

     

    Le voile, la prostitution, le possible recyclage professionnel .

     
    Ce n'est pas le voile qui en soi fait problème pour le syndicalisme. Le syndicat défend les musulmanes voilées comme les autres travailleuses . Parfois il y a problème pour certains postes, ou certaines lieux mais de façon générale il y a moins de questions à se poser à propos d'une musulmane qu'à propos de la prostitution.
     
    Prostitution : La question de la nature l'échange sexuel marchand  se pose au syndicaliste : s'agit-il d'un travail sexuel? Comme en France le "travail sexuel" est interdit la question syndicale se change en quel travail proposer en remplacement. Autrement dit cette femme (ou cet homme) qui gagnait sa vie en proposant son corps ne le peut plus à cause de la loi, la question devient : que fait l'Etat pour une activité de substitution ? Il doit y avoir une prise en charge des services sociaux ou tout autre organisme d'Etat qui doit alors proposer une activité lucrative de substitution.
     
    Ce n'est pas le seul domaine ou il est possible de proposer une autre activité : le travail de production de matériel de guerre, le travail de tuerie animale, etc...
     
    Voile et kippa : En France, le voile peut être interdit totalement ou occasionnellement . Dans la fonction publique et dans les services publics on ne porte pas de signes religieux - discrets ou ostensibles - donc la question est réglée pour toutes les religions . Mais le croyant et la croyante est néanmoins accepté pourvu qu'il ou elle ne fasse pas apologie de sa religion .
     
    Dans le privé, le voile ou la kippa ou la croix sont acceptés mais il peut y avoir des lieux ou il faut l'enlever notamment pour recevoir les client-es d'une entreprise, certaines du moins. Chacun-e s'y plie et remet  son signe religieux ensuite. Cela ne fait souci que pour ce qu'on appelle l'intransigeantisme religieux : celles et ceux qui ne veulent pas céder . On vérifie alors que l'interdiction figure bien dans le règlement intérieur (RI) de l'entreprise d'une façon claire et non abusive.  
     
    Par ailleurs, il y a des lieux ou in faut enlever sa casquette ou son voile . Ce n'est plus la religion qui est en question mais le fait de se découvrir ou pas . La religion, ou la foi, ne constitue pas un privilège pour ne pas se comporter comme autrui.
     
    Christian Delarue
     
    La possibilité de l'interdit n'est pas spécifiquement français, même si les modalités spécifiques sont différente, car en Europe (UE) il y a aussi cet interdit en entreprise :
    Interdire le port du voile islamique sur le lieu de travail n’est pas discriminatoire et peut au contraire permettre d’éviter des conflits sociaux, a estimé jeudi 15 juillet la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). « L’interdiction du port de toute expression visible de convictions politiques, philosophiques ou religieuses peut être justifiée par la nécessité pour l’employeur de projeter une image de neutralité à l’égard de la clientèle ou d’éviter des conflits sociaux », a affirmé la Cour dans un communiqué. 
     

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  • Le port du voile comme aliénation et comme avancée du patriarcat intégriste sexyphobe
     
    "Affaire POLICAR" ( mai 2024) : JE SUIS MEURICE (suite)
     
     
    J’ai une appréciation divergente sur le port du voile des musulmanes par rapport à Alain Policar mais je ne suis pas pour autant pour son exclusion de ce comité qui ne doit pas être composé que de gens pensant à l’identique. Je ne suis pas non plus pour interdire partout le voile des musulmanes comme certain.es.  De là à dire que ce port est émancipation...
     
    Pour dire d'emblée ma position, je suis pour la liberté de religion (1) mais sans en faire un absolu, donc en y mettant des exceptions. La loi du 15 mars 2004 en est une. Il y en a d’autres. 
     
    I - PORT DU VOILE : DISTINCTION(S) A FAIRE .
     
    Il ne s'agit pas ici de distinguer - de façon assez superficielle - le voile du foulard mais plutôt de repérer les différents ports du voile qui signent une aliénation profonde ou non. 
     
    Le port du voile de façon occasionnelle et libre ou ce n’est nullement un problème de l’enlever et de la mettre ne fait pas souci. Il en est de même pour ile port de chaussures à talons .
    Ma défunte mère catholique et assez austère et rigoriste portait aisément un foulard jadis mais sans se soucier cependant si on pouvait lui voir le cou ou une oreille. Elle ne le mettait pas constamment non plus. On peut qualifier ce port de libre.
     
    Par contre le port absolument continu chaque jour, tous les jours du voile dès que l’on sort de chez soi est bien une aliénation, aliénation profonde de la personne qui correspond par ailleurs à la sexyphobiie maladive très pathologique des intégristes religieux musulmans (1) . Il y a un lien à faire ici . Car cette aliénation ne tombe pas du ciel comme une malédiction . 
     
    Il y a donc bien deux aspects : l’aliénation de la personne du fait de l’obligation d’un port constant quotidien et le voile symbole sexiste de l’intégrisme religieux hyper-patriarcal qui reste actif comme nuisance réactionnaire. 
     
    II - NUISANCES REACTIONNAIRES
     
    Dans une affaire judiciaire de violence sexyphobe, j’ai retenu qu’une musulmane qui avait enlevé ou simplement écarté son voile dans une voiture bouillante sous le soleil sur un parking de Marseille avait subi jadis les insultes et les coups de son mari. Je ne me souviens pas de la peine prononcée par le tribunal. C'est secondaire. Il n'a pas été qualifié d'intégriste. Le terme sexyphobe n'y est pas mais son comportement violent faisant suite à des vigilances constantes sur le port du voile de sa femme a été sanctionné négativement. 
     
    En Algérie, il y a quelques années, des bandes d’intégristes musulmans sexyphobes organisaient de véritables chasses à la musulmane indécente, allant nue-tête ou pire encore selon eux en jupe trop courte. Le gouvernement avait du intervenir et la presse en avait fait écho.
     
    Le port du voile n’est donc pas libre partout loin de là. Le patriarcat religieux l’impose dans de nombreux lieux, y compris en France (3). Dire qu’on le met pour se protéger d’eux pour s’émanciper c’est comme si on choisissait de mettre des chaussures à talons fins dans des chemins de campagne en disant qu’on est émancipé de tout rigorisme. Tout port de vêtement doit être libre par principe.
     
    En France, un jusqu’au-boutisme religieux - c’est le nom de ce comportement - tente d’imposer le voile aux avocates, d’imposer le voile à des équipes sportives à tenue officielle. C’est NON. Et il doit y avoir fermeté en ce sens. De même si je rentre tête nue dans un tribunal du fait d’un règlement intérieur alors une femme voilée doit aussi enlever son voile. Pas de privilège religieux contre l’égalité. 
     
    Christian Delarue
     
    1) Les limites de la liberté de religion 
     

    2) mais d’autres religions aussi : juifs haredim notamment

    3) Article critique d'une position "intégriste et sexyphobe" tenue sur Médiapart

     

    SEXYPHOBIE : Retour sur une définition


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  • Résidus de sexyphobie et "décennie noire" algérienne

    http://krismondial.blogg.org/sexyphobie-et-decennie-noire-algerienne-a215654039

    Il y a en France des intégristes musulmans sexyphobes qui ont partagé, jeunes ou vieux barbus, la haine maladive et féroce des femmes trop peu couvertes de la "décennie noire algérienne" , la décennie meurtrière mais aussi sexiste, qui a débuté en janvier 1992, juste après la fin de l'URSS (décembre 1991). 

    Je m'y suis intéressé car j'y étais allé lors de l'été 1990, juste avant la Guerre du golf (Desert Storm) et j'ai participé ensuite à Rennes pendant quelques années, à un groupe LCR agissant en solidarité avec le peuple algérien coincé entre deux autoritarismes, celui des militaires d'une part et celui des terroristes islamistes d'autre part et parmi eux les intégristes sexyphobes et sexo-séparatistes car l'on voyait massivement les hommes dehors et les femmes au foyer. Ce n'était pas qu'une suite d'une culture patriarcale ancienne car il n'en pas toujours été ainsi . Il s'agissait d'une pratique issue d'un contre-mouvement réactionnaire très oppressif . A Tlemcen c'était flagrant déjà avant puisque j'y étais lors de l'été 1990. 
     
    Il y a une différence à faire entre islamisme et islam. Car il existe des interprétations plus tolérantes, moins patriarcales de cette religion, comme d'ailleurs pour d'autres religions qui furent oppressives contre les femmes. Donc pour moi aucun amalgame est possible. Or c'est chose fréquente à l'extrême-droite voire à droite.
     
    En France les intégristes sexyphobes sont une petite minorité donc aucune islamophobie aucun racisme anti-musulman n'est possible par amalgame. Ce serait comme si on confondait des juifs fasciste défenseurs d'Israel génocidaire avec des juifs de liberté, d'égalité et de dignité. 
     
    Christian Delarue
     

    La sexyphobie est une violence sexiste . Est sexyphobe une personne qui veut IMPOSER - par harcèlement ou chantage ou menace ou violence - une vestimentation couverte des femmes au nom de la religion. Rien à voir avec la sexualité proprement dite ou le mariage ou la chasteté . -- Ce sont des hommes mais aussi des femmes dans le cadre familial qui jouent ce rôle de " police du vêtement " en voulant imposer la pudeur comme KAMAL 88 le dit en conformité avec la Science Islamique. C'est une imposition autoritaire anti-libérale et oppressive --- Or les femmes doivent pouvoir - au moins dans le principe général (qui a des exceptions) - s'habiller librement de très découverte (mini-jupe et décolleté voir seins nus sur les plages) à très couvertes (voile couvrant tout le corps y compris les mains et le visage pour les plus extrémistes).

    http://altermd-krisdlr.centerblog.net/239-samara-sexyphobie-minoritaire


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  • Intégrisme, voile, interdits limités

    Trois tendances du féminisme en 2003-2004

    http://altermd-krisdlr.centerblog.net/211-integrisme-voile-interdits-limites


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  • Critiques du voile et féminisme antiraciste - Ch Delarue

    Comme nous pensons qu'il y a trois positions sur le voile et non pas deux seulement nous mettons en avant ce texte de janvier 2004 de trois féministes bien connues.

    Le 27 janvier 2004, à la suite des débats de la « commission Stasi » de 2003 et peu avant la loi de mars 2004 contre les signes religieux ostensibles fut publié un article important signé Suzy ROJTMAN, Maya SURDUTS et Josette TRAT, militantes du Collectif national pour les droits des femmes. Article important car dans la LCR comme dans le MRAP (je fus à l'un et à l'autre) et d'autres organisations syndicales ou politiques cette "position" fut jugée pertinente et défendue.


    Le titre est sans équivoque : "On ne peut taire les critiques à l'égard du voile au nom de la solidarité avec les jeunes des quartiers populaires. Contre le racisme et pour les femmes." Du point de vue de la lutte contre l’oppression intégriste religieuse il y a bien une critique du voile à mener . On ne peut y échapper . Ce n'est pas possible de se taire !

    Mais dans le même temps, il faut clairement se démarquer du racisme anti-musulman « Nous dénonçons tous les amalgames cultivés depuis le 11 septembre 2001, selon lesquels jeunes issus de l'immigration = musulmans = intégristes = terroristes. ». Cet amalgame est insupportable .

    Mais rien n’y fait : On tend à caler de plus en plus l'identité musulmane aux prescriptions de l’islam intégriste. C’est fort nuisible !

    D’ou cette critique : « Pour lutter contre les humiliations et retrouver leur dignité, certain(e)s jeunes de confession musulmane, inspiré(e)s ou non par des imams fondamentalistes, ont choisi de mener une bataille politique pour le droit des jeunes filles à porter le voile à l'école, ou dans les services publics en tant que salariées. C'est se tromper de lutte. »

    suite sur :http://eleuthera.free.fr/html/232.htm?

    Le principe de séparation entre les Eglises et l'Etat obtenu en 1905 est le résultat d'un combat de plus d'un siècle pour la liberté de conscience et contre les prétentions de l'Eglise catholique à gouverner le pays selon ses normes. La laïcité est une chance : c'est la possibilité pour les jeunes d'apprendre à se connaître et à se respecter indépendamment de leurs affiliations religieuses ; à l'inverse, la multiplication des signes religieux à l'école risque d'encourager la division et tous les sectarismes. La laïcité, c'est la garantie que la liberté d'enseignement et de discussion ne sera pas limitée par des normes religieuses. 

    Aujourd'hui, il ne faut pas moins mais plus de laïcité : suppression du concordat en Alsace et Moselle ; suppression des aumôneries dans les collèges et lycées d'externat ; suppression des subventions publiques aux écoles privées. Proposer cela, ce n'est pas remettre en cause le droit d'exercer son culte. C'est considérer que l'engagement religieux est une affaire privée et que l'école n'a pas à connaître les convictions religieuses des unes et des autres pour faire son travail d'éducation. Par ailleurs, les musulmans doivent pouvoir faire construire des mosquées sans tracasseries administratives.

    Au nom de la solidarité avec les jeunes des quartiers populaires contre le racisme, certaines personnalités nous invitent à censurer nos critiques à l'égard du voile. Elles se trompent. Quel que soit le sens donné à titre personnel par une minorité de jeunes filles musulmanes au port du voile (et nous savons qu'il est multiple), le port du voile prend le même sens dans toutes les religions monothéistes, à partir du moment où il est présenté comme une prescription religieuse incontournable. Ce n'est en rien un symbole d'émancipation. Il s'agit, par ce biais, de stigmatiser le corps des femmes comme la source de tous les péchés, d'assimiler le désir sexuel et la sexualité à quelque chose de honteux. C'est un moyen de faire le tri entre les femmes «pudiques» et les autres. Les femmes non voilées, musulmanes ou non, sont ainsi désignées comme «impudiques» et rendues responsables des agressions et des viols qu'elles peuvent subir. 

    Nous avons combattu pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, avoir les moyens de contrôler leurs maternités grâce à la contraception et à la liberté d'avorter en cas de besoin ; nous avons combattu pour que les femmes, comme les hommes, puissent exercer librement leur sexualité dans et hors mariage, sans être insultées ou stigmatisées. Ce combat reste d'actualité à la fois parce que le gouvernement sabre les budgets sociaux, mais également parce que la vieille morale traditionnelle qui veut enfermer les femmes adultes dans une fonction prioritaire, celle d'épouse et de mère, retrouve une nouvelle vigueur. Nous dénonçons également les partisan (e) s des nouvelles normes néolibérales qui assimilent la liberté à la liberté du marché, la prostitution à un choix, et la multiplication des références porno- graphiques dans la publicité à une émancipation sexuelle.

    Les féministes et les antiracistes sont divisés sur l'opportunité d'une loi ou pas, sur la conception même de la laïcité, mais nous pensons toutes et tous que la défense de la laïcité et de l'égalité des sexes mérite mieux qu'un débat simplificateur par médias interposés et que le projet de loi gouvernemental électoraliste qui a réussi à nous diviser. Malgré nos divergences, associations, partis et syndicats devons retrouver le chemin de l'unité face au développement de la pauvreté qui touche en particulier les jeunes et les femmes seules avec enfants, face aux menaces multiples qui pèsent sur les droits des femmes, des chômeurs et des salariés des deux sexes. Seul le développement de l'action unitaire peut aider à sortir des replis identitaires.

    Le 8 mars doit être l'occasion pour toutes les féministes et toutes celles et tous ceux qui veulent défendre les droits des femmes de se retrouver. 


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