• De Maastricht 1992-93 au 29 mai 2005 : deux dates pour une mobilisation pour un autre trajet en Europe - Christian DELARUE

    dimanche 29 mai 2022 

    De Maastricht 1992-93 au 29 mai 2005 : deux dates pour une mobilisation pour un autre trajet en Europe

    La « thatcherisation du monde » opérée par des élites de droite et de gauche (celles agissant dans le cercle du bloc bourgeois) a (1) opéré une casse continue de chaque Etat social de l’Union. Si la date de départ de la thatchérisation est celle de la fin des années 70 on ne saurait oublier 1992-93, il y a 30 ans. Une occasion de rebond ce 29 mai 2022 et les mois qui vont suivre.

    I - Du 29 mai 2005 à Maastricht 1992-93

    Le 29 mai 2005 est la date la mieux connue du peuple français : il a voté contre le TCUE et les élites européennes n’ont pas apprécié ce « mauvais vote » !
    Le 29 mai 2005 est le symbole d’un double mépris, mépris démocratique et mépris du social en tant que tel et donc du réel besoin des classes sociales dominées de dispositifs sociaux conséquents, pas du lucratif avec du caritatif !

    La formule ramassée « Maastricht 92-93 » renvoie au traité européen né il y a 30 ans, en 92 et validé en 93 (1er novembre). Et il est bon de rapprocher une explication de ce traité avec le vote français du 29 mai 2005 . Avant d’aller plus disons qu’il opère une dépossession des Etats au profit des banques et de la finance.

    Et derrière la dépossession des Etats de l’Union c’est formellement chaque peuple nation qui est dépossédé démocratiquement mais c’est SURTOUT chaque peuple-classe 99% qui en subit réellement les frais au plan social et environnemental car les classes dominantes de chaque formation sociale de l’Union européenne s’accommodent très bien de ce traité et du fonctionnement oligarchique de l’Union. N’oublions JAMAIS la forte lutte des classes menée par les classes dominantes de l’Union, et notamment des pays les plus puissants. Elle s’est en quelque sorte incrustée dans les traités.

    II -Notons un enjeu du moment : Macron en mai 2022 

    Et reprenons d’abord un extrait du texte Le piège européen d’Anne-Cecile Robert qui pointe un danger d’un trajet contraire à ce que les démocrates -comme elle - souhaitent et ce que les défenseurs du mouvement social (altermondialiste) et syndical (cgt) - comme moi - souhaitent aussi. Il y a une différence de positionnement mais une convergence possible.

    Dans un discours prononcé dans l’enceinte du Parlement européen le 9 mai 2022, le président Emmanuel Macron, fraîchement réélu, a réaffirmé son projet d’Europe « souveraine ».

    Il a présenté l’Union européenne (et ses États membres) comme les représentants incontestables de la « démocratie », de la « liberté » et de « l’espoir ». « La France a une nouvelle fois clairement, résolument, fait le choix de l’Europe en me confiant un nouveau mandat pour œuvrer avec vous tous à construire une Europe plus forte et plus souveraine. » a-t-il affirmé sans sourciller. Demandant une révision des traités, il propose de « généraliser le vote à la majorité qualifiée dans nos décisions pour nos principales politiques publiques ». Concrètement, cela signifie une disparition de la règle de l’unanimité qui permet à un État de mettre son véto à des décisions jugées contraires à ses intérêts vitaux. Cette disparition rendra un pays dépendant des majorités contraires construites par les 26 autres États.

    Une telle mesure vise à empêcher une transgression du droit européen à chaque fois qu’une gauche conséquente voudra accomplir un programme nettement à gauche. Elle ne s’oppose pas qu’à l’extreme-droite qui s’en moque.
    La transgression du corsetage juridico-institutionnel est précisément ce que propose de faire la NUPES - et en tout cas Aurélie Trouvé (une video) - pour faire avancer son programme face aux obstacles externes en cas de présence forte à l’Assemblée nationale.

    III - Mobiliser pour remettre les banques et la finance au service des peuples !

    Du point de vue du militant altermondialiste (les peuples 99%, chaque peuple-classe) et syndical (monde du travail salarié public et privé) c’est Maastricht 92-93 qu’il faut cibler pour casser la prééminence de la finance au-dessus des peuples.

    Je renvoie pour ce faire à un court texte publié par le CADTM
    1992-93 : Gouvernance maastrichienne et force de oligarchie financière

    1992 : 30 ans de Traité de Maastricht (entré en vigueur le 1 nov 1993) .

    Il y a 30 ans « ce traité installait un régime financier radicalement nouveau, qui consacrait et consacre toujours l’empire des banques et des marchés sur les Etats » de l’Union européenne (cf « Quoiqu’il en coute - sortir la dette des griffes de la finance » - 1). On mesure encore assez mal de nos jours cette rupture. Parlant de « thatchérisation du monde » les syndicalistes remontent ordinairement plus loin pour évoquer la casse sociale opérée de façon méthodique depuis la fin des années 70 et depuis 1983 pour la France de Mitterrand.

    Pourquoi cet oubli ? C’est que la question de la dette est souvent sous-estimée dans les problématiques du capitalisme . Moi-même je n’y fais pas systématiquement référence (bien qu’au CADTM ). Or « le capitalisme est un système économique basé sur l’endettement » . C’est ce que rappelle le livre cité ci-dessus (1) et ce dès la première page : Avec le néolibéralisme, et notamment depuis 1992-93 en Europe, « la dette publique contractée par les Etats est sous l’emprise des marchés financiers » . « Le capital financier domine ainsi la vie économique » mais cela va au-delà puisqu’il « configure la vie sociale et les comportements psychiques". Les auteurs rappellent aussi que « le crédit et la dette ne sont évidemment pas apparus avec le capitalisme ».

    L’oligarchie financière de l’UE dispose depuis lors d’une imposante force de coercition contre les États, et derrière contre chaque peuple-classe de l’UE - les classes dominantes étant évidemment épargnées.

    Un mouvement de protestation des peuples d’Europe (plus chaque peuple-classe que les peuples nation pour moi) serait a construire pendant les deux ans du triste trentenaire mais avec quelles forces ? Reste alors l’agitation, l’expression renouvelée, répétée, d’une critique destinée aux acteurs de mobilisation(s) populaire(s) et de classe (double dimension populiste-classiste).

    Christian Delarue

    1) La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique
    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

    2) 1992-93 : Gouvernance maastrichienne et force de oligarchie financière 
    https://www.cadtm.org/1992-93-Gouvernance-maastrichienne-et-force-de-oligarchie-financiere-quelle


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  • ANTI-CLASSISME 

     

    JOURNEE DE MOBILISATION DU PEUPLE-CLASSE 99% CONTRE LA POLITIQUE DE CLASSE DES CLASSES DOMINANTES

    http://amitie-entre-les-peuples.org/Anti-classisme-le-27-janvier

    http://altermd-krisdlr.centerblog.net/112-anti-classisme-le-27-janvier

     

    Anti-classisme, sans racisme ni sexisme, pour l’emploi et les salaires.

    Le 27 janvier 2022 est une journée de mobilisation sociale anti-classiste du peuple-classe de France, nationaux ou résidents, contre la politique de classe du gouvernement et du patronat !

    Justice sociale : Moins pour en-haut (le tiers supérieur du 1%) et plus pour en bas.

    Vont donc manifester les chômeurs et chômeuses, les travailleurs et travailleuses du public et du privé, les retraités des 99% d’en-bas pour de meilleurs salaires, traitements, pensions, minimas sociaux. Pour l’emploi aussi avec « travailler moins mais travailler tous »

    Christian Delarue
    CGT Finances (UFR)


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  • La thatchérisation du monde et l'extrême-droite économique

    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique


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  • Ces présidences qui scandent nos vies.

    Nos vieux Présidents de la République, ceux que nous avons pu connaître, pour les plus âgés du moins, sont morts après avoir participé à la longue "thatcherisation du monde" chacun à sa façon, de façon plus ou moins franche : F. Mitterrand (2X7ans : 1981-1995), né en 1916, dix ans avant Giscard est mort depuis longtemps (en 1996) . J Chirac qui a pris sa suite en 95 (7+5ans : 1995-2007) était né en 1932 (soit six ans après VGE et 16 après FMitterrand) est mort l'an dernier en 2019. Giscard l'a suivi l'année d'après en 2020 mais il a eu lui une longue vie 1926 - 2020 soit 94 ans et il n'a pas connu de déficience cognitive (oubli du nom médical précis que 95% ignorent) en fin de vie comme J Chirac. Sa présidence remonte à nos jeunesses (plus ou moins selon...), à la période 1974 à 81. 

    J'avais 19 ans en 74 : Je n'ai pas vécu de façon informée, mais je l'ai étudié en fac de droit (ce qui est différent), le premier cycle ouvert par De Gaulle avec l'émergence de la V République. Je n'ai donc connu que le long cycle 1974-2007 (33 ans) "Giscard, Mitterrand, Chirac" puis le dernier cycle avec les "deux Bonaparte" que sont Sarkozy et Macron et au milieu un Hollande social-libéral qui termine avec la loi El Khomry . Soit plus de 45 ans de vie politique à vivre, sauf quelques rares exceptions (1981 à 1983 et loi RTT 35 heures), comme une puissante lame de fond de DROITISATION de la politique au profit des puissants et des riches, la fragilisation du statut du travail (précarité), la transformation de la démocratie en ploutocratie, la dégénérescence de l'Etat social, la dérive de l'Etat de droit en Etat de siège contre les classes modestes. Etc. Dur de voir ce trajet car la barbarie monte et la civilisation baisse.

    Revenons à Giscard pour une question. On se souvient de R Barre (1924-2007), un économiste nommé premier ministre connu comme initiateur de politiques dites de rigueur que l'on appelaient pas encore d'austérité. Ce serait à mieux préciser. On ne lui assimile pourtant pas ordinairement les politiques de Reagan et Thatcher de la fin des années 70. Jamais entendu ce rapprochement. Et moi-même - syndicaliste mais pas économiste (juste ce qu'on en fait en droit) - j'ai pu faire remonter - dans un texte (à ce nom) - la "thatchérisation du monde" à 1983 pour la France et pas aux années 77. S'agit-il d'une erreur minime mais une erreur quand même ?

    2005 : Il y a 15 ans . La phrase de R Barre de septembre 1976 "La France vie au-dessus de ses moyens" a été reprise en 2005 par M Thierry Breton  pour ouvrir un cycle droitier et réactionnaire de travaillisme soit "faire travailler plus, ceux et celles qui travaillent déjà 35 heures hebdo" . Si la formule "Travailler moins mais travailler tous et toutes" est éthique et progressiste (de toutes les gauches du monde) la formule "Breton" est indéniablement réactionnaire face au très long cycle de RTT : "Il faut remettre les gens au travail et repousser l'age de la retraite". Choix politique typique de la droite pro-patronale qui n'envisage pas la répartition du travail par une nouvelle RTT avec les gains de productivité ni la solution de gauche d'une la fiscalité contre le 1% et les sociétés transnationales et d'en finir avec les paradis fiscaux.

    Christian Delarue

    La thatchérisation du monde et l'extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples

    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique

    http://krismondial.blogg.org/ces-presidences-qui-scandent-nos-vie-a204369560


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  • AU-DELA DE LA PEUR, LA RAISON SOLIDAIRE DE LIBERATION.
     

     

    La « Raison solidaire » est l’objet du livre ancien (35 ans) du suisse Jean Ziegler intitulé « Vive le pouvoir ! Ou les délices de la raison d’état  » (Seuil, 1985) qui oppose la Raison des « internationales ouvrières » à la Raison d’Etat et à celle du Capital. La Raison solidaire est non seulement collective, sociale et historique mais aussi émancipatrice sur plusieurs fronts : justice sociale, fiscale, territoriale, climatique, plus antisexisme (patriarcat), antiracisme, liberté publique, démocratie, etc.

    Quid de la peur ?

    C’est le thème d’un débat lancé par les membres de la commission « Démocratie » d’ATTAC France . UnE première contribution est intitulée « La construction de la peur » (lien), voici une seconde contribution à partir d’un livre sur le sujet . La peur n’est pas qu’un fait de nature, elle est aussi construite.

    I - Note brève sur un livre.
    La dictature de la peur de Jean-Yves CORNACHON

    Il s’agit d’un essai publié en 2007 aux Editions Bénévents.
    L’ouvrage est divisé en cinq parties
    1 - Les peurs de notre société (A- En politique et en économie, B - De l’immigration, C - En géopolitique)
    2 - Les peurs de l’avenir (A - de mourir, B - d’espérer, C - du monde)
    3 - Les peurs intimes (A - Quotidienne, B - de la relation avec autrui, C - de soi-même)
    4 - Tentative de libération 
    5 - Confirmation de la « dictature de la peur »

    Pour l’auteur, la peur fait partie de la vie. Il est normal d’avoir peur. Il cite JP Sartre « Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n’a pas peur n’est pas normal ». Mais dit-il (page 154) « les peurs d’hier ne sont pas les peurs d’aujourd’hui ». Certes ! en ce printemps 2020, en pleine pandémie de coronavirus, une peur nouvelle s’est installée, celle d’être atteint.e par le virus. Un virus qui s’est diffusé partout sur la planète. Pandémie disais-je ! Mais d’autres peurs surgissent

    II - Voir la peur inscrite dans les rapports sociaux.

    D’autres peurs surgissent et là la position sociale des personnes a son importance. L’auteur ne fait qu’assez peu intervenir les différents rapports sociaux qui clivent la société et qui font, du fait des inégalités de position, que la peur a une origine et une cible.

    Selon que vous soyez de condition modeste et en situation précaire (ce qui va souvent ensemble) ce n’est pas du tout la même chose que si vous vivez confiné sans problème . Il y a de nombreuses situations à considérer. Il ne faudrait pas « égaliser » abstraitement les craintes hors contexte de la situation réelle des personnes.

    Pour autant, une peur plus générale se fait sentir et concerner plus largement la population. Fort heureusement cette peur n’est pas forcément paralysante - car construite - et elle peut être au contraire source de libération sociale et politique ; Il s’agit alors de refuser plusieurs formes de dumping ou plusieurs grands types de destructions qui sont à l’initiative des puissants soutenus par les idéologues ultra-libéraux.

    Au-delà de la peur, refusons solidairement ces destructions mortifères :

    1) La destruction de l’Etat social plus approfondie encore, notamment avec moins d’aides sociales pour les classes modestes insolvables, moins de redistribution fiscale des riches vers les pauvres et les modestes et aussi moins de dépenses sociales vers les services publics et les personnels statutaires. 
    Les services publics doivent être défendus face à la pulsion destructrice des néolibéraux car ils fonctionnent pour la satisfaction des besoins sociaux. Et on aura besoin d’eux pour la transition écologique au moment même ou le patronat veut réduire les normes environnementales pour produire comme la seule logique de profit le veut. 
    Sur ce plan, certains gros actionnaires ne sont pas en reste et profitent de la crise sanitaire pour faire de gros profits financiers (comme un membre du gouvernement a d’ailleurs cru bon de signaler sur tweeter que c’était possible), d’autres pour réclamer des dividendes. Ploutocratie rime alors avec voyoucratie d’en-haut ! Cette dérive là aussi fait peur. On sent qu’il va falloir des syndicats de travailleurs et travailleuses déterminés, pareillement pour les partis politiques de gauche.

    2) Destruction de l’Etat démocratique. Dans l’Etat démocratique, il ne s’agit pas que de voter et se taire ensuite quand les gouvernement font l’inverse de ce qui était attendu. C’est le spectre du 29 mai 2005 qui surgit 15 ans après et pas que pour l’Union européenne. Au lieu de renforcer partout à tous les échelons territoriaux, la démocratisation nos élites du bloc dominant font l’inverse et renforce la gouvernance oligarchique tant dans l’Union européenne que dans le cadre national voire au plan des grandes régions. On voit ainsi qu’une ploutocratie s’installe de plus en plus sous l’effet des inégalités sociales elles-même effet de la « thatchérisation du monde » (1).

    3) Destruction de l’Etat de droit. Elle est issue de la formation d’ un Etat d’exception, d’un Etat de crise durable qui se renforce avec moins de libertés de contester individuellement et collectivement, au travail ou hors travail, dans la rue, les dominants politiques et économiques. Nul besoin d’avoir attendu la crise sanitaire car on sait tous et toutes combien les Gilets jaunes et la jeunesse contestataire comme les syndicalistes de lutte en ont fait les frais. Des journalistes aussi . Cette dictature du capital qui s’installe inquiète d’autant plus que la police et la justice sont de plus en plus instrumentalisée au profit de la gouvernance Macron. Nous vivons dans une France captée par la financiarisation, la ploutocratisation.

    4) Destruction du vivre ensemble car la cohésion sociale est minée par les inégalités sociales montantes, par le racisme (qui perdure contre les Arabes, les Noirs, les migrants) et par le sexisme. Les femmes ont toujours peur de la violence masculine tant celle qui sévit dans les foyers en confinement que celle qui surgit dehors. Elle était très présente auparavant. Elle continue de tuer ! Le féminisme d’Etat a ici un faible bilan face à un regain patriarcal.

    « Vivre dans la peur c’est refuser de vivre » dit l’auteur du livre. 
    Pour nous, il s’agit bien de vivre !
    Nous devons donc lutter, lutter collectivement pour vivre !
    Entreprendre pour espérer, persévérer pour réussir !
    Ne rien lâcher !

    Christian DELARUE

     
    1) La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde.
    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique
    xxxx
    La construction de la peur. Clément Jourdain, Robert Joumard et la Commission Démocratie d’ATTAC France (avril 2020)
     
    http://amitie-entre-les-peuples.org/La-construction-de-la-peur-Clement-Jourdain-et-Robert-Joumard

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