• Anti-classisme et "Féminisme pour les 99% : Un manifeste".

    Anti-classisme et "Féminisme pour les 99% : Un manifeste". 

     

    Un féminisme pour un altermondialisme écosocialiste.

    Note de Christian Delarue

    Nous faisons ici (à nouveau) référence au livre « FEMINISME pour des 99% : Un manifeste » (composé de 11 thèses suivi d’une longue postface) de Cinzia Arruzza, Thithi Bathacharya, Nancy Fraser (Ed La Découverte 2019 - janv 2023).

    Anti-classiste : " Contre le 1% -pour les 99% "

    Des les premières pages un refus apparait : « En rejetant fermement le féminisme du 1% et le dogme qui incite les femmes à « s’imposer » dans les hautes sphères, notre féminisme peut devenir une lueur d’espoir pour toutes et tous. » (page 17 du Manifeste - 1 ).

    Il s’agit de construire un féminisme du peuple-classe pour le peuple-classeLe peuple-classe correspond à l'ensemble des classes sociales dominées d'une nation. Ce féminisme est d'abord un féminisme de défense et promotion des femmes mais dans le camp du peuple-classe. Il ne se compromet pas avec un féminisme bourgeois, celui du 1 % .

    Ce faisant, il s'oppose aux classes sociales dominantes du 1% d'en-haut et derrière cette opposition à leur classisme, soit leur politique de domination de classe. Plus que les personnes ce sont leur idées et leurs pratiques de domination qui sont contestées. Ce point est clair et c'est très important de noter que ce féminisme est fondamentalement anti-classiste.

    Précisons le classisme : La domination de classe ne se résume pas seulement à l'exploitation de la force de travail dans l'emploi salarié (temps de travail à diminuer, salaires à augmentées, conditions de travail à augmentées, etc ), toutes les autres formes, nombreuses, de domination hors de l'emploi (loyers logement trop élevés, santé chère, etc) sont à contester.

    Il s’agit de promouvoir ce faisant un féminisme sans participation, sous couvert d’égalité des chances notamment, au « sale boulot classiste », donc à la gestion de l’exploitation de la force de travail mais aussi à la casse des services publics, de la sécurité sociale.

    Ce féminisme est donc ce faisant anti-capitaliste, sa perspective finale n’étant rien moins qu’écosocialiste (cf thèse 9 page 76).

    Ce féminisme du peuple-classe, agissant au travail et hors travail (y compris donc dans la sphère de la reproduction sociale) se doit d’être en capacité de porter l’exigence d’égalité allant des cadres de la sous-bourgeoisie aux employées de base et jusque dans les « sous-sols » oubliés de la hiérarchie sociale (les subalternes).

    Ce féminisme est aussi antiraciste. Sur ce volet, il se dit aussi opposé au colonialisme, à l’esclavagisme, à l’impérialisme et donc en solidarité avec les peuples 99% subissant une emprise militaire, économique et classiste des Etats du Nord global. 

    Il s’oppose aussi aux forces réactionnaires fascisantes qui encouragent l’homophobie, la transphobie, l’ethno-nationalisme , la xénophobie, le militarisme en prétendant soutenir « l’homme du peuple » alors qu’ils soutiennent la ploutocratie (p88).

    Ce manifeste n’est pas expressément dit altermondialiste mais il l’est néanmoins via un anticapitalisme franc et un internationalisme des peuples devant déboucher sur une alternative eco-socialiste. Il porte une dimension écologique qui se greffe à sa perspective socialiste.

    Il vise, de plus, une insurrection mondiale.

    Christian Delarue

    https://www.editionsladecouverte.fr/feminisme_pour_les_99-9782348042881

     


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