MRAP à St Gilles Croix de vie (week-end ATTAC aout 2024) avec Christian DELARUE en atelier sur deux parties du projet d'orientation du prochain congrès du MRAP (oct 2024):
155490
1 ) Le respect du droit international partout dans le monde, la défense de la paix et la résolution pacifique des conflits
Le droit international est un outil précieux pour le maintien de la paix. Même imparfaitement représentée par l’ONU, dont les mécanismes devraient être changés et les pouvoirs renforcés, cette coordination internationale prend des résolutions et des mesures qui peuvent contribuer à la solution pacifique des conflits. Les règles admises du droit international doivent être respectées.
Attaché au droit des peuples à la paix et à disposer d’eux-mêmes, dans le cadre des différents conflits internationaux, le MRAP soutien activement la recherche de solutions politiques négociées dans le cadre multilatérale de l’ONU, qui doit pouvoir réaliser ses objectifs (paix, développement économique et social et respect des droits humains). Le MRAP soutient une réforme de la composition du Conseil de sécurité et de ses mécanismes de prise de décision qui mette un terme au droit de veto au sein cet organe.
Au bénéfice du statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU depuis 1974, le MRAP continue de participer activement aux travaux du Conseil des droits de l’homme et des Organes de traité, notamment en apportant son soutien aux peuples opprimés, tels que les palestiniens, les kurdes, les sahraouis ou les peuples autochtones d’Amérique du sud.
Les conflits qui se prolongent depuis de trop longues années ou peuvent apparaître ici ou là doivent être traités en amont et trouver des issues politiques et pacifiques. Le MRAP soutient toutes les solutions de paix juste et durable. L’histoire enseigne que les paix injustes préparent les suivantes (traité de Versailles, accords de Munich,...). Le MRAP considère en particulier que le droit international constitue la meilleure base d’ une paix durable.
Là où se déroulent des conflits, le MRAP appelle dans un premier temps un à cessez-le-feu pour épargner la vie des cvils (premières victimes des guerres actuelles) et permettre des négociations
Il agit pour le retrait de la France de l’OTAN et la dissolution de cette organisation. Le MRAP se prononce aussi pour l’arrêt des interventions militaires de la France.
En conséquence, l’ONU doit être ré-organisé de sorte à donner une place juste aux pays du « sud », notamment au sein du Conseil de sécurité. Le droit de veto accordé aux grandes puissances doit être revu, voire, supprimé. Le MRAP soutiendra, avec ses partenaires, toutes initiatives en ce sens.
De nombreux conflits armés martyrisent les peuples. Ainsi, au Yémen ou en l’Éthiopie, pays parmi les plus pauvres, ils ont entraîné des milliers de morts et une grave crise humanitaire (famine, situation sanitaire catastrophique). Des armes françaises sont utilisées dans certains conflits, la vente de ces armes doit être stoppée. La France doit utiliser au mieux sa puissance diplomatique pour enrayer les conflits et favoriser l’installation de la paix.
Les populations civiles sont les principales victimes du conflit entretenu par les livraisons d’armes, notamment des États-Unis et de la France, à l’Arabie Saoudite et aux autres pays de la coalition.
Le MRAP condamne fermement l’agression de l’Ukraine par la Russie qui a fait des milliers de victimes notamment des femmes et des enfants. Il apporte sa solidarité au peuple ukrainien et aux pacifistes russes.
Quels que soient les problèmes qui peuvent se poser dans la région, la guerre ne peut être la solution. En apportant son cortège de destructions, de morts, de souffrances, elle ne fait que rendre plus difficile une solution politique.
Un élément essentiel pour retrouver la paix est le respect du droit international, incarné depuis 1945 par l’ONUet notamment le respect des États dans des frontières reconnues internationalement.
Depuis plus d’une décennie, une répression féroce s’abat contre la révolution démocratique syrienne, avec l’aide de la Russie et de l’Iran. Le MRAP refuse toute impunité pour les responsables des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis en Syrie. Il s’oppose à toute normalisation des relations diplomatiques avec le régime de Bachar al-Assad. Une transition vers la paix et la démocratie doit passer par la mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations-Unies.
Le MRAP soutient de longue date le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Membre de la « plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental », il exige le respect des frontières issues de la colonisation. Il demande l’organisation du référendum d’autodétermination et l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés par le Royaume du Maroc ainsi que la libération des prisonniers politiques sahraouis. Il demande que les prisonniers soient détenus, conformément à la 4ème Convention de Genève, au Sahara occidental. que les délégations étrangères puissent se rendre dans les territoires sahraouis occupés. Le MRAP demande que la France cesse d’empêcher d’élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des violations des droits humains au Sahara occidental occupé et demande que le Haut- Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU puisse effectuer librement des visites dans le territoire. Le MRAP condamne l’utilisation de drones (fournis par la Turquie et Israël) par l’armée marocaine pour frapper des civils à l’est du mur de séparation (Berm) et demande que le Haut- Commissariat de l’ONU enquête sur crimes et fasse rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
L’attribution du prix Nobel de la paix à ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), qui regroupe des associations internationales contre l’arme nucléaire, est un encouragement à poursuivre l’action pour le désarmement nucléaire. Membre d’ICAN-France, le MRAP demande au gouvernement français de ratifier le traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
XX
2) "Pour une paix juste et durable au Moyen-Orient"
La situation en Palestine et particulièrement à Gaza s’est considérablement aggravée au fil des ans.
Le MRAP, qui a condamné l’attaque du Hamas contre des civils le 7 octobre 2023, constitutive d’un crime de guerre, récuse toute analyse de la situation au Moyen-Orient commençant à cette date.
La riposte disproportionnée d’Israël a plongé Gaza dans l’horreur. On compte des dizaines de milliers de morts, en majorité des femmes et des enfants, des milliers de disparus, des centaines de milliers de blessés. Toutes les infrastructures sont détruites. Plus de deux millions de Gazaouis sont menacés d’une destruction massive proche d’un génocide, un risque retenu par la Cour Internationale de Justice, saisie par l’Afrique du Sud. Cette décision est contraignante et sans appel.
La Cisjordanie est toujours destinée à une annexion totale par un gouvernement dominé par l’extrême-droite et les sionistes les plus intégristes. La « loi de l’État-nation du peuple juif » adoptée par Israël légalise la politique d’apartheid du gouvernement israélien en Israël, en cohérence avec la domination coloniale exercée sur le reste de la Palestine.
Le MRAP soutient la proposition d’une conférence internationale de paix, afin de fixer les conditions d’un arrêt durable de cette guerre, au moyen d’une solution à deux États sur la base des résolutions des Nations unies. Le gouvernement français doit reconnaître l’État de Palestine conformément au vote de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il doit cesser toute vente d’armes à Israël.
Tous les États doivent se conformer à leurs obligations légales en prenant toutes les mesures possibles pour qu’Israël respecte la décision de la Cour et mette en œuvre intégralement et sans délai les mesures provisoires ordonnées. Le MRAP demande solennellement au gouvernement français de se conformer à ses obligations et en particulier de cesser toute vente d’armes à Israël. Il demande à l’Union Européenne d’appliquer des sanctions contre Israël notamment la suspension de l’accord d’association UE/Israël tant que les dirigeants israéliens ne se conformeront pas au droit international et l’embargo sur les armes.
Le MRAP soutient la campagne internationale BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), notamment avec le boycott des produits israéliens et des entreprises qui investissent dans les colonies et dénonce toutes les tentatives de dénigrer cette campagne. Le MRAP appelle à l’embargo sur les armes, et la fin de la coopération sécuritaire France-Israël. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a reconnu comme légitime l’appel à boycotter les produits israéliens.
Le MRAP réaffirme plus que jamais que seul le respect du droit international est à même de garantir la paix dans la région, notamment la fin de la colonisation, de l’occupation, du blocus de Gaza, le droit au retour des réfugiés palestiniens et la libération des prisonniers politiques palestiniens ainsi que la création d’un État palestinien dans les frontières de1967 avec Jérusalem Est comme capitale.
Le MRAP continuera d’être solidaire du peuple palestinien et des anticoloniaux israéliens, notamment ceux qui refusent de servir dans les territoires occupés. Pour contraindre l’État d’Israël à respecter le droit international, toutes les résolutions de l’ONU, le MRAP appelle la France, l’UE et l’ONU à mettre en œuvre des sanctions telle que en Europe, la suspension de l’accord UE/Israël.
Le MRAP demande la reconnaissance de l’État de Palestine par la France conformément aux votes de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Le MRAP dénonce également l’instrumentalisation de l’antisémitisme pour interdire la critique de la politique des gouvernements israéliens. Le MRAP s’oppose à l’adoption, tant au niveau local qu’au niveau national de la définition de l’IHRA (International Holocauste Remembrance Association) récemment entérinée par le Parlement français.
Le MRAP continue d’œuvrer à l’unité la plus large en défense de la Palestine, en particulier au sein de « Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » (CNPJDPI), même si les difficultés y deviennent de plus en plus importantes en raison des divergences de certains de ses membres sur la solution dite « à deux États ».
Christian Delarue CN MRAP délégué à l'altermondialisme