• ANTIRACISME (MRAP) à ANTISEXISME : ELEMENTS DE PASSAGE

    ANTIRACISME (MRAP) à ANTISEXISME : FOCALISATION SUR UN LIEN, UN RAPPROCHEMENT.

    Thème du refus des oppressions (classisme, racisme, sexisme, etc) et des émancipations. Ici le seul lien antiracisme à antisexisme est développé.

    Il ne s'agit pas de dire que le sexisme soit dans le réel de la vie constamment lié au racisme car ce n'est évidemment pas vrai il s'agit de montrer qu'il s'agit de deux mécanismes ou deux modes proches de suprématie d'un groupe sur un autre.

    Sheldon Vanauken définit le sexisme (en 1969) en référence au racisme : « Tout comme est raciste celui ou celle qui proclame et justifie la suprématie d’une "race" par rapport à l’autre, est sexiste celui ou celle qui proclame et justifie la suprématie d’un sexe par rapport à l’autre».

    Le racisme racialise d'abord l'humanité en reconnaissant la "race" (comme type outre la classe sociale et le sexe) et, de plus, il les hiérarchise . Le sexisme est ici pensé comme « un racisme de sexe,».

    Attribuer des caractéristiques immuables (avec des valeurs différentes ) aux femmes (faibles) et aux hommes (forts), en fonction donc d'une différence des sexes, se rapproche bien de l'attribution de caractéristiques tout aussi immuables (avec valeurs différentes) à différentes "races" humaines. On comprend bien ainsi que l'antiracisme puisse mener à l'antisexisme . On a bien là deux essentialismes fondés sur une nature, sur une biologie qui ignore la construction sociale de la différence : il n'y a pas la Femme et l'Homme mais des femmes et des hommes. Le sexisme et le racisme construisent chacun des rapports de pouvoir .

    Subsiste néanmoins un décalage entre les deux suprématismes qui fait qu'il est rarement montré ainsi : la perception d'une différence maintenue entre hommes et femmes reste massivement bien reconnue du fait de l'hétérosexualité ultra-dominante (nature et culture) alors que la perception de la différence Blancs - Non Blancs (par exemple) est d'emblée massivement rejetée comme renvoyant à un système raciste (séparatisme racial et raciste hiérarchisé dit Apartheid ) et colonialiste largement condamné et dont on continue de condamner les séquelles dans les faits après la destruction de son existence de droit (Afrique du Sud et USA) .

    xxx

    On a pu écrire à mon sujet : "Comment un homme venu de nul part peut-il intervenir sur des oppressions qui ne sont pas les siennes" à savoir le racisme et le sexisme ?
     
    Tout ce qui est sentient (cf à la sentience) m'interpelle ! Comme d'autres disent "tout ce qui est humain m'interpelle" Mais poursuivons le propos : Quelle est mon oppression ? Pas le racisme, ni le sexisme, mais le classisme. Il ne reste que çà ! La vulgaire exploitation du travail salarié, variable cependant. Mais faut-il être opprimer pour s’opposer aux oppressions-dominations-exploitations ? En ce cas il serait impossible que des humains s’opposent à la souffrance animale ? Cela suppose un minimum de sentience et un minimum d’instruction (pas BAC plus 6) voire ne pas vouloir s’enferrer dans la position de l'oppresseur
     
    Selon les parcours familiaux on peut donc être sensible à rien... voire à participer à l’oppression et même être fasciste de filiation ! .Et cela peut toujours arriver de façon principale ou au contraire de façon très secondaire . En ce cas, on sera surtout sensible aussi bien racisme qu'au classisme (à la domination de classe) ou au sexisme . Et l’on peut devenir végan ! 
     
     
    Des articulations se font (ou pas) ensuite entre les différentes formes de domination ou oppression.
     
    AJOUT : Ce texte complémentaire 
     
    Un sexoséparatisme nocturne et urbain en France
     
    Sortir du "malaise dans la gauche radicale concernant le féminisme" (1) est nécessaire.
    Exemple d'un texte publié le même jour (2) :
     
    N'est-il pas odieux, injuste, inadmissible qu'il y ait un sexoséparatisme nocturne et urbain en France qui limite les sorties féminines ? Un sexoséparatisme non théorisé, qui ne soit pas le fait d'une idéologie religieuse intégriste, mais bien issu d'un mode de vie sexiste et patriarcal ou les hommes (jeunes 17-27 surtout) sortent le soir et la nuit en groupe (et l'effet de groupe est mauvais pour elles) et les femmes restent chez elles ? 
     
    D'aucuns préconisent alors la sortie des femmes en mode quasi-militarisé : jean, baskets, lacrymo et à plusieurs femmes ensemble : Là on file alors vers une société unidimensionnelle ou les féminités (jupe, talons, etc) sont relégués à la vie en journée tout comme en rêvent les sexyphobes, intégristes religieux ou pas.
     
    C'est une question d'éducation au refus des oppressions qui est à reprendre pour les gauches - pas que la gauche radicale.
     
    Ch DLR  
     
    1 - Malaise dans la gauche radicale - Au sujet du féminisme par Iris BOREAL
     
    2 - Traverser la ville à pieds (le soir en ville), être une femme. 2022 par Corentine TUTIN https://blogs.mediapart.fr/corentine-tutin/blog/210122/traverser-la-ville-pieds-etre-une-femme-2022

  • Commentaires

    1
    lena2022
    Vendredi 28 Janvier 2022 à 20:56

    En fait,  le fait très répandu  de ces craintes qui existaient déjà dans les années 80 mais majoritairement contrôlées   et qui sont devenues aujourd'hui   refus par les femmes   de sortir en ville  à pieds le soir, même s'il  n'a pas été jusque là théorisé, ce fait en dit long sur l'éducation hyperpatriarcale dominante  de notre pays ! Et cela s"est sans doute accentué depuis  2015 où  les clubs privés  sont plus de mises  pour faire la fête en soirée, renforcé par des médias suscitant la peur dans la population,  sans jamais remettre en cause, par une analyse approfondie, l'ensemble de ces comportements excessifs hyperpatriarcaux séparatistes de quelque culture  que ce soit, et sans volonté politique d'y mettre fin de manière cadrée  mais  ferme. 

    2
    Dimanche 30 Janvier 2022 à 10:15

    LENA 2022 a publié cette réaction à mon texte de l’antiracisme à l’anti sexisme.

    Réaction au lien entre sexisme et racisme et au besoin d’affirmer sa féminité ou sa masculinité sans qu’il y aît négation de celles-ci. dans des cadres appropriés dans la société.

    Par lena2022 sur son blog le 26 janvier 2022Retour ligne automatique

    Je met le lien (normal) mais j'ajoute aussi le texte complet ci-dessous :
    http://lena2022.eklablog.com/reaction-au-lien-entre-sexisme-et-racisme-et-au-besoin-d-affirmer-sa-f-a211856581

    Que le sexisme soit étroitement lié au racisme de par l’exclusion ou la dévalorisation qu’il induit de la personne ou du groupe ciblés est indubitable. Faut-il assimiler pour autant les images sexy et sensuelles au sexisme masculin excluant discriminatoire ? Rien n’est moins sûr car déjà, un rapprochement n’est pas obligatoirement une égalité de sens et cela ne signifierait-il pas réduire les capacités intellectuelles et physiques des femmes à de l’apparence par le truchement de la « race » ? Cette tactique relèverait alors de l’exercice d’une discrimination en retour de bâton. Or, l’esprit humaniste ne cautionne pas l’esprit de vengeance mais celui du rétablissement d’un équilibre et d’une égalité de traitement pour tous et toutes. ET un individu n’étant jamais le fruit d’une seule entité « race », il ne peut être réduit à celle-ci.Retour ligne automatique

    D’autre part, La lutte antisexiste n’est pas non plus contre la séduction comme le dit Christian. Delarue et « trouver beau et belle »Y ou X relève de goûts particuliers ou dominants ou historiques variables. Les séductions sont tout aussi multiples que les diversités. il ne s’agit alors pas d’en valoriser une au détriment d’une autre en niant ces dernières mais en les tolérant dans la société tout en les cadrant pour éviter les déviances.Retour ligne automatique

    La libre capacité de chacun et chacune à se permettre une relation de confiance avec l’environnement respectueux qui nous entoure, a aussi son importance. Faut-il encore que l’environnement nous le permette sans jugement préconçu sexiste ou raciste, quelle que soit la couleur !Retour ligne automatique
    Aussi, notre capacité personnelle de mise en valeur mutuelle diversifiée quotidienne par l’image vestimentaire du point de vue esthétique nous permet de ne pas devoir constamment renier les formes du corps féminin ou masculin ou tout bonnement nos formes particulières qui nous caractérisent et que nous sommes, grâce à des vêtements qui nous plaisent, dans lesquels on se sent bien ou mises en valeur dans un cadre qui s’y prête car respectueux des goûts personnels divers et variés, ( hors travail et administrations). Cela n’a rien à voir et doit être différencié d’ un cadre d’exploitation et d’assujettissement qui dénigre verbalement cette diversité de goûts et de cultures dans ou aussitôt en dehors de ce cadre, à mon sens. Aussi, les lois et cadres publics doivent être là pour nous le rappeler et sanctionner si nécessaire selon l’intérêt général. Et c’est entre parenthèse bien l’une des raisons essentielles pour laquelle le cadre d’une laïcité universelle ( 1905 en France) permet d’éviter les ostracismes permanents en déterminant les cadres sociaux permissifs autorisés et non autorisés pour encourager un esprit de tolérance et de respect mutuel de chacun et chacune d’entre nous . il faut y veiller régulièrement si nous voulons lutter contre l’exclusion arbitraire car nous sommes tous et toutes susceptibles de faillir un jour ou l’autre à ce propos.

    Mais revenons au sujet essentiel : l’ antiracisme universel implique-t-il un antisexisme appliqué au pied de la lettre imposant à tout individu ou même une population, une norme vestimentaire dissimulant toute suggestion sexy ou sexuée pour effacer toute réalité hétérosexuelle ? S’imposer une telle rigidité individuelle ou collective ne serait-il pas faire preuve d’hétérophobie ? Est-il possible de faire dans la nuance et de tolérer des mélanges vestimentaires et richesses mutuelles insoupçonnés dans des cadres donnés au lieu de faire comme si l’être humain était condamné à ne pas changer d’apparence, à ne pas tirer quelques leçons du passé déchiré pour évoluer et nous faire évoluer vers un monde plus réjouissant, plus multicolore, plus chamarré en tentant d’avancer un imaginaire commun de tolérance et donner la possibilité vers plus d’échanges culturels non imposés et déterminés d’avance aux nouvelles générations ??? je vais finir par en douter avec cette stigmatisation d’apparence !

    Aussi, je considère les tenues sexy en dehors du travail et des postes administratifs , comme une part entière de cette diversité et qui méritent aussi d’être respectées à condition que l’environnement ne soit pas propice au dénigrement et à l’exclusion comme au refus de faire le lien entre l’esprit et le corps de manière équilibrée dans une vie sociale , à titre individuel comme collectif, tout en me souvenant de la part insouciante de notre enfance qui restait assez indifférente et donc distante par rapport à cet aspect extérieur, sur le fond pour ne pas verser vers l’autoritarisme . Le terme utilisé à juste titre par Christian Delarue de « sexyphobie » pour désigner ce refus et cette négation de tout ce qui est sexy par des groupes réactionnaires ou séparatistes ne serait-il pas particulièrement approprié et ne préfigurait-t- il pas déjà une forme d’hétérophobie non avouée ou inconsciente antihumaniste ? L’éducation des garçons doit oeuvrer pour permettre cette différenciation et cette liberté cadrée quelque soit ses origines ou sespréférences religieuses.

    Quant aux images pornographiques, tout acte de violences physiques corporellement intrusives, réelles ou suggérées, est à proscrire à mon sens. Et il est bien dommage que trop de personnes éprouvent le besoin d’y avoir recours pour parfaire leur éducation affective incluant une éducation sexuelle, ou leur absence de vie intime satisfaisante car non partagée, mal ou insuffisamment communiquée et mutuellement respectée.

    Compte tenu du contexte social et médiatique latent de longue date, tout être humain peut traverser de longs moments difficiles dans ce domaine aussi, sans en être le responsable exclusif au cours de sa vie, et une pauvre image pornographique, si elle n’incite pas à la violence physique ou verbale dévalorisante entre deux personnes dans l’ordre de l’intime ,même si un peu« sportive », si elle n’est pas exploitée par vengeance ou à des fins mercantiles, ne peut pas être criminelle. C’est le sexisme hard réinstaurant des dépendances par des acceptations de différences sur l’intelligence, les comportements et les compétences entre les sexes qui doit être combattu avec détermination en premier lieu et dès le plus jeune âge, parmi les garçons aussi !Retour ligne automatique

    Sinon, cela reviendrait à contrôler la vie intime des gens. J’estime pour ma part que nous avons tous et toutes mieux à faire du point de vue démocratique et humaniste au cours de ce 21 è siècle !

    Lena2022

     

     
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