• Le bourgeoisisme ou la violence des riches

    Le bourgeoisisme ou la violence des riches
     
     
     
    Le bourgeoisisme des Pinçon-Charlot est aussi un classisme, et ici une violence de classe
     
    XX
     
    Michel et Monique Pinçon-Charlot terminent leur livre "La violence des riches" - sous-titré "Chronique d'une immense casse sociale"- par une conclusion titrée "Le bourgeoisisme et ses ennemis ».

    Extrait : "On lit à longueur d'éditoriaux des dénonciations des dérives du "populisme". Que ne déploie-t-on pas la même énergie à épingler son double, bien plus actif et bien plus installé : le "bourgeoisisme" du Figaro, le "richissisme" des chroniqueurs de la Bourse ou l' "oligarchisme" du Who's Who ? .../... Le néologisme de bourgeoisisme est adapté à la guerre idéologique qui ne cesse de dénoncer avec populisme un peuple qui serait flatté par certains politiciens alors qui ne mériterait pas tant d’honneur.»
     
    Les auteurs plaident pour un autre regard voire pour une inversion du système de valeur. Ce qui vient des classes dirigeantes, possédantes, dominantes est trop sur-valorisé alors qu’il y a long processus de destruction des appuis sociaux (privatisation, marchandisation, financiarisation, déstabilisation des services publics par exemple) et ce qui est critique venant d’en-bas, venant du peuple est trop méprisé, stigmatisé sous le nom de populisme alors qu’il peut y avoir juste revendication sociale, environnementale et démocratique.
     
    Défétichiser l’ensemble du dispositif idéologique et factuel consisterait à rabaisser ce qui est artificiellement sur-élevé au-dessus du peuple comme un en-haut élitiste et surplombant et relever ce qui est vu comme bas, comme d’en-bas, comme populiste (voire populace)
     
    I - Le bourgeoisisme, un classisme
     

    Le bourgeoisisme est-il un classisme (1) au sens large de politique réelle antisociale et de longue durée des classes dirigeantes, possédantes, dominantes ou même de « guerre des classes » dominantes... de l’aveu même d’un ultra-riche (on sait qui l’a gagné) ou est-il juste l’idéologie de valorisation des classes sociales dominantes et de dévalorisation de ce qui relève ou vient du peuple, ceux d’en-bas selon un format variable ?

    Loin d’être l’œuvre d’un ‘’adversaire sans visage’’, cette violence de classe se rapporte bien à une pratique politique, économique et sociale de classe, de la classe bourgeoise soit les très riches possédants mais aussi de la classe capitaliste soit des grands détenteurs des moyens de production, ce qu’on nomme conceptuellement un classisme, et qui se manifeste ordinairement par une politique très destructrice au plan social et environnemental a ses agents, ses stratégies et ses lieux. Les dirigeants politiques de droite et de gauche (PS et écolos modérés) du bloc dominant y ont une part écrasante de responsabilité.

    De temps à autres les classes dirigeantes, possédantes et dominantes cèdent, face à un rapport de force, des droits au profit des travailleurs et travailleuses salariées, comme une nouvelle réduction du temps de travail par exemple, mais cela ne change pas grand chose, fondamentalement, ni à la domination de classe, ni au fait que les riches soient plus riches et les pauvres toujours pauvres.

    II - Quid de la démocratie dans ce contexte ?

    Peux-t-on vouloir une autre démocratie mobilisant les citoyen-nes ordinairement dominés d’en-bas pour un autre monde possible ?

     
    Pour une autre démocratie...
     
    La démocratie est dite bourgeoise ou classiste lorsque son système de mobilisation démocratique des citoyens du peuple - le peuple des 99% - conforte la domination de classe des riches du 1% et un système d'inégalités économico-social reconduit au fil des décennies
     
    Les auteurs ont nommé Sarkozy puis Macron président des riches
     
    Mais c'est la ""thatchérisation du monde" et des sociétés depuis la fin des années 70 qui est aussi à pointer. Autre nom : le néolibéralisme.
     
    Et en ce triste mois d’avril 2022, nous avons en France deux ploutocrates issus du premier tour des élections présidentielles, un de type thatchérien pro-finance et néolibéral (E Macron), une de type fasciste, non seulement classiste mais raciste, sexiste, homophobe, xénophobe, etc (M LE PEN)
     
    ...qui mobilise son peuple pour la justice sociale contre les inégalités
     
    S’agissant du populisme, il faut sortir du confusionnisme . Certains termes comme « force anti-système » (que l’on trouve souvent relié à populisme) sont incertains et comme « populiste » sont lourds d’amalgames. Il convient de les préciser . Quel système est contesté et quel peuple est défendu ? Défendre le peuple nation ou le peuple-classe des 99% d’en-bas ?

    Le peuple-nation intègre par définition, sans mot dire, sa ou ses classes sociales dirigeantes, possédantes, dominantes mais, par contre, montrent trop souvent du doigt les non nationaux, les résidents sur son territoire . La mobilisation du peuple-nation reste trop souvent a-critique contre ses élites néolibérales qui mènent des politiques antisociales et classistes « à la Thatcher » et ce depuis plusieurs décennies (depuis 1983 en France)

    Un minimum d’honnêteté intellectuelle oblige donc à distinguer un populisme de droite d’un populisme de gauche, le premier procédant d’un communautarisme de la nation, de type fasciste avec LE PEN en France, communautarisme qui masque ses classes dominantes et par contraste montre du doigt - on l’a dit - les immigrés et autres réfugiés ; le second étant lui internationaliste, altermondialiste et pour la justice sociale, territoriale et climatique .

    Christian DELARUE
     
    1) Classisme signifie aussi, en un sens plus étroit, discrimination de classe et mépris de classe.
    On évoque aussi dans les syndicats et la gauche radicale un croisement des dominations avec le triptyque Classisme, racisme, sexisme. Et plus encore...
     
    Sur la sociologie de la bourgeoisie lire :
    http://www.webses.net/spip.php?article15350

     http://altermd-krisdlr.centerblog.net/135-le-bourgeoisisme-un-classisme


  • Commentaires

    1
    Lena2022
    Samedi 23 Avril 2022 à 15:04
    Oui, le populisme de gauche est moins cruel physiquement que le populisme de droite, si nous préférons une politique de l'évitement du pire. J'en fais partie. Mais il a ses travers aussi car souvent pro patriarcat ou pro famille de manière exclusive, même si la précarité de longue date qu'ils ont fait subir à certain(e) silencieusement sans le reconnaître, est Un élément causal essentiel de ceux ou celles qui n'ont pas eu d'autres solutions médicales à l'instant T pour y remédier. D'autre part, ils font reposer leurs actions réflexives trop souvent sur un système présidentiel et systémique de longue date qu'ils ne sont pas capables de faire évoluer pour des décisions en adéquation avec les dangers qu'ils ne subissent pas et ne gèrent pas, de manière constructive convergente et équitable pour les 90 % ou 95% d'en bas. Et cela ne les dérange pas de ne pas Laisser la parole au minorités sociales en les laissant dans une précarité de long terme ( plus de 10 ans) , alors que certains et certaines ne supportent même pas une précarité de court terme pour faire leurs preuves tout en étant jeunes et bien portants. C'est particulièrement inéquitable et mesquin car égocentrique pour des personnes qui se disent de gauche quand ils refusent de défendre des intérêts communs (ex : santé, assistant des CHSCT), bafouant sans sourciller des valeurs humanistes. . . . M Dans ces cas là, certes nous devons faire avec le peuple que l'on a, parfois profondément xénophobe malgré les apports philosophiques, technologiques et commerciaux internationaux dont ils ont aussi bénéficié ! Ce déni,cette tête dans le sable pour refuser de reconnaître les choses qui les dérangent m'insupporte. Quand les populistes de gauche ont une grande gueule pour des motifs avérés et des défenses communes, j'adhère. Sinon, je tiens à garder un recul émancipatif dont ils savent aussi user silencieusement quand cela les arrange.... Mais je ne soutiens pas les nationalismes forcenés pour autant, bien au contraire. Cette distanciation me permet de resyer avec des préoccupations internationales légitimes et gravissimes. À titre universaliste, je la trouve salutaire. Ainsi va la vie.
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