• UN REEL RACISME ANTI- ARABE DANS CE CAS?

    "UN REEL RACISME ANTI-ARABE" DANS CE CAS ?



    Mouloud a publié dans France Soir du 2 octobre 2007 une interview qui a pour titre "Un réel racisme anti-arabe" Le numéro de France Soir a pour titre de une "Ne nous voilons pas la face » et le dossier se nomme "Le foulard de la discorde". Il traite de "l'affaire de l'hôtelière vosgienne jugée pour avoir refusé que des clientes gardent leurs foulards islamiques". Il y a pour moi dans les propos diffusés danger d'amalgam


    Position de Christian DELARUE Secrétaire national du MRAP

    PAS DE GENERALISATIONS ABUSIVES: Distinguons le racisme qui sévit en France du cas évoqué.

    Certes il y a bien un racisme anti-arabe en France et en Europe . Il suffit de lire les rapports annuels sur le sujet.. Mais le refus du voile ne manifeste pas nécessairement un racisme contre les arabes, ni même un refus de l'islam. Il y a bien un racisme qui se déploie sous couvert de la critique de l'islam . J'en ai souligné les modalités notamment avec l'affaire REDEKER. Mais il ne faut pas généraliser.

    Pourquoi faut-il se garder de la généralisation ? Souvent ce qui est critiqué, notamment "à gauche" mais pas seulement, c'est juste un aspect particulier de l'islam et non l'islam dans sa variété qui peut être respecté et même pratiqué. Toutes les femmes pratiquant l'islam ne portent pas le voile. Faut-il le rappeler? Il y a toute une gamme de comportements allant des femmes "ordinaires" (pas nécessairement sous habits occidentaux d'ailleurs) jusqu'aux "femmes-sandwicht" de la religion totalement recouverte en noir (1) Je dirais que c'est l'aspect excessif (voire offensif et insupportable en lieux clos pour certains) qui est perçu comme opprimant tant pour les laïcs que pour des féministes. On ne saurait alors parler d'islamophobie raciste en ce cas. Il faudrait distinguer ici les lieux publics (principe de liberté) et les lieux clos ouverts au public ou des personnes doivent durablement rester ensemble (principe de respect mutuel ou le compromis doit être recherché).

    « Excès du religieux », c'est donc l'aspect ostensible qui déplait à beaucoup de français de mentalité laïque. Mouloud n'ignore pas cela ; c'est pourquoi il parle de « détournement de la loi à des fins racistes ». Eh bien je serais nettement plus prudent que lui sur ce plan. Je me garderais bien d'une généralisation à partir d'un rejet des signes ostensibles ou ostentatoires. Autant il a raison de dire que « seule l'école est concerné par la loi » (du 15 mars 2004) autant il a tort de conclure systématiquement au racisme. Je critique de même ce que dit aussi l'avocat G Welzer en affirmant abruptement "qu'elle s'est tout simplement dit "je ne veuix pas d'Arabes chez moi". C'est possible mais c'est loin d'être sûr ! Je me garderais d'une affirmation aussi péremptoire ! Mouloud AOUNIT a encore raison de dire que la loi ne s'applique pas dans les banques et les administrations mais il a tort de voir du racisme quand seul le voile est demandé de retrait mais pas la personne elle-même qui continue de travailler sans voile et le remet en sortant du travail. Un vrai raciste islamophobe ne supporterait pas l'individu islamisé y compris avec le voile retiré. Il ne lui adresserait pas la parole. Certains ne supportent pas d'avoir l'équivalent d'un gros crucifix sous les yeux constamment du matin au soir. Mais cela ne va pas plus loin. Vous ne voyez pas la différence?

    1) femmes-sandwicht dans la mesure ou l'on ne voit strictement que l'apologie en quelque sorte publicitaire de la religion

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    Voici les propos de Mouloud Aounit, président du MRAP
    "Un réel racisme anti-arabe"
    Propos recueillis par Alexandra Gonzalez

    Président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), Mouloud AOUNIT dénonce les dérives racistes de la loi du 15 mars 2004 sur le port du voile. Selon lui, elle sert de couverture pour justifier de nombreuses discriminations.

    France soir : Pourquoi le MRAP s'est-il porté parti civile?
    Mouloud Aounit : Ma position est clair : je suis laïc et l'Etat doit être garant de cette laïcité. Néanmoins, la liberté de chacun est définie et encadrée par la loi républicaine. Et sur ce sujet la loi est sans équivoque : seule l'école est concernée par l'interdiction du port de signes ostentatoires. Dans cette affaire, il y a une entrave grave à la loi française. C'est pourquoi le MRAP a décidé de se porter partie civile.

    France soir : Quel problème cette affaire soulève-t-elle?

    Il y a une persistance de ce mal français, et même européen, à aller vers l'islamophobie. Il y a un réel racisme anti-arabe et, dans ce cas précis, on a affaire à un détournement de la loi à des fins racistes : il s'agit d'une dérive très grave. De plus, ce n'est pas la seule affaire sur les dérives de cette loi. Dans beaucoup de banques et d'administrations par exemple, des femmes qui portent le voile se voient obligées de le retirer : pourtant cette loi ne les concerne aucunement.

    France soir : Les dérives sont donc nombreuses

    Totalement. et il faut tirer la sonnette d'alarme. Sur Internet, on assiste à un véritable déferlement d'islamophobie en toute impunité, où toute personne de confession musulmane est considérée comme potentiellement violente et terroriste. Cette libération de la parole est très inquiétante.


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