• MANAGEMENT

    Malgré les souffrances dans le prive le "sale boulot" arrive dans le public!

    Initialement c'est une note sur le rapport Difenbacher pour la CE du SNADGI-CGT 35. Je l'ai aménagé et complété ici ou là.

    Le contexte 2009 concernant le travail est constitué de suicides, de souffrances sur fond de précarité, de chômage, d'intensification du travail, de salaires à la baisse. Ce contexte salarial n'est pas que français, puisque des auteurs comme Michel Husson ont montré que l'écart salaire-profit n'avait cessé de s'agrandir depuis 20 ans au détriment des salaires ( ). Quand au  chômage et à la précarité, nul besoin de longs développements car nombreuses sont les familles qui ont un jeune mais aussi un adulte dans cette situation. C'est dans ce contexte, et à la suite de l'orientation de N Sarkozy en 2007 sur le "travailler plus pour gagner plus" que Michel Diffenbacher, député, rend son rapport en mai 2009 sur "L'interessement dans la fonction publique", dans les trois fonctions publiques en fait.

    Les entreprises privées connaissent un système de prime depuis 1959. Ce système s'est perfectionné et a été généralisé, notamment dans les entreprises publiques lorsque les socialistes se mirent à faire l'apologie de l'entreprise au début des années 8O. Avec les primes apparurent les cadences infernales non seulement dans les usines mais aussi dans les bureaux. L'infomatisation a accrue cette intensification. Mais il ne suffisait pas aux entreprises d'accroitre les cadences pour augmenter les profits, il fallait aussi pour satisfaire la clientèle maintenir un travail de qualité. La norme fut donc celle du travail intensif de qualité. Aux managers de trouver le moyen de parvenir à ce niveau d'exigence. La réponse fut un système plus élaboré de primes, avec pour pilier une très forte prime pour celles et ceux qui parviennent à obtenir quantité et qualité.

    Voilà ce que M Difenbacher préconise pour les trois FP. On sait pourtant aujourd'hui plus qu'avant l'état de tension généré par ce système très inégalitaire puisque seuls les plus performants reçoivent un gain conséquent. Les sentiments de déclassement des uns sont plus courants et plus vifs d'autant que les effets du surclassement des autres peuvent être insupportables. L'auteur le sait et préconise une phase de transition avec moins d'écart en montant de prime. La somme qu'il propose est de 300 euros dans un premier temps. Ce qui est attendu est que les "rapides" vont se mettre à soigner la qualité et que les "qualitatifs" trop lents vont se mettre à accélérer le pas. Ceux qui n'arriveront pas seront pénalisés car il ne s'agit plus de payer le travail mais la performance. Son rapport précise que ce changement majeur heurte la culture de la FP mais que les mentalités évoluent et que le moment est venu . Effectivement les cadres des trois FP deviennent de plus en plus les laquais du capital.  Il deviennent de plus en plus des "exploiteurs" froids et cyniques, les yeux rivés sur les tableaux de statistique... et sur leurs primes. Par contre les personnels de base - C, B, A - sont plus résistants et critiques ainsi que la plupart des syndicats. Pas tous car le passage par la signature des "partenaires sociaux" est préconisé avant le passage au Parlement.

    M Difenbacher précise aussi que son projet de réforme ne serait pas contraire au statut de la fonction publique. Pourtant le statut de la FP est fondé sur la qualification - diplôme national -concours catégoriel - formation au poste - et non sur la compétence . La compétence est le fruit de la formation théorique et pratique d'adaptation au poste d'affectation. Ce statut de la FP permettrait donc pareille situation d'arbitraire et d'inégalité ! Pour riposter, M Difenbacher ose citer M Thorez et l'idée de proportionnalité de la rémunération à l'effort. Sans vouloir défendre Thorez il faut souligner l'habileté et même la manipulation . Car l'auteur oublie évidement le cadre statutaire fait du respect des qualifications qui empêche que le plus gradé gagne moins que le moins gradé et le principe qui veut que tout fonctionnaire doit bien vivre de son travail, y compris les moins "performants" . Or il y existe aujourd'hui en France des fonctionnaires pauvres. Longtemps la Grande-Bretagne en a eu la spécificité. C'est fini. En outre, désormais il faut attendre la fin de carrière pour disposer d'un salaire au-dessus du salaire médian. Et le salaire médian est peu élevé. N'oublions pas qu'aujourd'hui l'immense majorité des fonctionnaires sont des prolétaires (1).

    Il faut refuser

    - Le harcèlement comme méthode managériale de suivi - même poli en la forme - quotidien des objectifs et résultats tant quantitatifs que qualitatifs.

    - la dynamique de déclassement-surclassement produite par le système des primes à la performance.

    - la baisse généralisée des salaires

    Il faut défendre:

    - la rémunération du travail ordinaire hors tout référence à la performance

    - le système de la qualification

    - une nouvelle RTT hebdomadaire en France et en Europe

    L'inversion de la dynamique historique de réduction hebdomadaire du temps de travail liée à l'intensification du travail et à la réaction sarkozystz produit le surtravail des uns et le chômage des autres. Pour les travailleurs l'intensification produit en outre, hors travail, un penchant fort pour le divertissement le plus plat, par ailleurs totalement contraire à l'investissement citoyen. Le soir, après le travail, les envies de ressortir pour des activités citoyennes sont anéanties et les capacités de lecture sont réduites et même les émissions de télévision ne suivent pas la pente de la qualité. La demande rejoint l'offre sur une base de médiocrité. C'est ainsi que se prépare les régimes fascistes. L'expression paraîtra forte mais un auteur a pu montrer que la propagande abrutissante avait grandement participé à la montée du nazisme.

    XX

    1) Prolétaires signifie qu'ils épuisent chaque mois leur salaire pour vivre ou faire vivre leur famille. La frontière supérieure du prolétariat dans les pays développés évolue de 2700 euros à 3200 euros selon les conditions de vie. Au-dessus, entre 3000 et 5000 euros par mois, il y a la couche aisée des travailleurs (salariés ou indépendants) ou du petit patronat.  Au-dessus des 7000 euros commence la rémunération des dirigeants. Ce n'est plus alors le mois qui est l'unité de "poids" mais l'année. Certains atteignent des niveaux exorbitants qui font d'eux une espèce humaine à la fois très cupide mais aussi très parasitaire. Les parasites d'en-bas font pitié pas ceux d'en-haut. Vers eux ce tourne notre colère revendicative.

    Débat sur l'Humanité entre G Tron UMP, J-M Canon UGFF-CGT et Anicet Le Pors Ancien Ministre de la FP.
    http://sgpen.cgtnord.free.fr/Binder1.pdf


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  • Lutter partout contre la violence et le sexisme mais pas avec des matraques .


    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article934

    *Les enseignants ont peur. Les jeunes-filles aussi.

    Vous pouvez lire ce papier de Marie-Estelle Pech sur le Figaro du 27 nov 2009. L’article évoque après la projection du film "La journée de la jupe" les réflexions des enseignants sur les violences et le sexisme des jeunes dans les classes de villes de banlieue parisienne. « Je suis rentrée plusieurs fois en larmes chez moi, dépassée » (http://www.lefigaro.fr/)


    Violence à ce point . Pas partout sans doute.

    * C’est pourquoi l’information doit circuler. Mais QUELLE INFORMATION ? Car il ne s’agit pas de recommencer les mêmes scènes télévisuelles que du temps des campagnes de 1997 ou de 2002 et d’insuffler plus encore la peur au profit du sécuritarisme policier. Il ne s’agit encore moins de promouvoir une vision unilatéralement ethnique ou communautariste de la violence. Mais pas d’angélisme non plus il y a désormais un racisme anti-blanc qui répond à un racisme anti-noir ; un racisme anti-français qui répond à un racisme anti-immigré des ex-colonies.

    Face à cette situation *la rhétorique de l’IDENTITE NATIONALE parait piteuse*. Un sondage récent montre une indifférence des français sur ce plan . Pire la fétichisation des symboles de la nation produirait des réactions de type blasphématoires ("Pisser" sur le drapeau ou siffler la Marseillaise). Ces réactions ne sont pas du racisme anti-français. Il en va autrement des bombages de bâtiments officiels ou d’insultes anti-françaises de personnes françaises ou supposées telles.

    Il n’y a pas que les enseignants a tirer la sonnette d’alarme ; LES FILLES AUSSI. « Les filles portent des pantalons ou s’habillent comme des sacs, car elles n’ont pas la possibilité de dévoiler leur féminité par peur d’être mal considérées. » Les jeunes filles, dans certains lycées et certains quartiers, subissent un sexisme virulent soit celui des machos blancs qui prennent pour modèle les éructations du chanteur Orelsan ou soit celui des jeunes musulmans influencés par l’islamisme radical qui menacent les jeunes filles non voilées. Mais pas d’amalgame tous les jeunes musulmans ne sont pas imbibés de respectabilité d’apparence et des pro-voile imposés. Et tous les jeunes blancs ne sont pas fan d’Orelsan.

    Cette clarification permet de combattre le PHANTASME DE L’ISLAMISME RADICAL PARTOUT comme danger public numéro 1. Il y a bien des islamistes radicaux qui cherchent à créer des groupes radicaux . Il faut évidemment les combattre et stopper leur faculté de nuisance. On ne saurait à l’instar de l’extrême-droite s’en prendre constamment à toute une communauté religieuse pour ce faire.

    Pour être juste, il faut bien dire qu’aujourd’hui LA POLICE elle-même fait peur. Sous le sarkozysme, elle intervient sans ménagement contre la population, elle brutalise et emprisonne des innocents. Le dernier cas date de la venue de F. Fillon, L. Châtel et V. Pécresse au lycée Roosevelt de Reims : Tous dans le panier sans distinction et gardes-à-vue de 24 heures suivie de comparutions immédiates pour cause de menaces de prison. Les innocents largement majoritaires sont dans le tas ! (2) La peur de la police devient désormais plus réel que la peur des islamistes. Mauvais temps pour les libertés et la démocratie !

    VIVENT LES ENSEIGNANTS ! Les enseignants ont une lourde tâche pédagogique. Il mériterait d’être mieux soutenu par les politiques. Au regard des mouvements revendicatifs du premier semestre il y a tout lieu de penser que ce n’est pas le cas. Décidément le sarkozysme n’est pas bon pour le peuple-classe français !

    Christian Delarue

    1) Orelsan, une liberté qui opprime les femmes.


    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article706

    2) LO : Fillon à Reims : l’éducation à coup de matraque

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2156&id=18

    MEDIAPART Mr François Fillon à Reims : La police encore sur les nerfs
    26 Novembre 2009 Par michbret
    Cela ressemble à l’histoire de Poitiers mais avec des variantes.

    http://www.mediapart.fr/club/blog/michbret/261109/mr-francois-fillon-reims-la-police-encore-sur-les-nerfs


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  • "Classes populaires" ? : Recherche prolétaires et peuple-classe désespérément.

    Texte du 23 décembre 2009 repris le 27 mars 2010.

    *

    L’expression très employée de "classe populaire" (au singulier ou au pluriel) a plusieurs gros défauts : D’abord elle cache les prolétaires, notion polysémique. Ensuite, elle fait souvent référence à un spectre étroit des "couches populaires", terme plus juste quoique assez flou qui signifie "ceux d’en-bas". Enfin, la notion de "classe populaire" se refuse à admettre en général les couches moyennes. Les dites "classes populaires" - ceux d’en-bas plus les couches intermédiaires - seraient alors un équivalent du peuple-classe. Les couches supérieures, assimilées à la bourgeoisie complètent la stratification sociale de la nation.

    Si l’expression "classes populaires" ou mieux "couches populaires" sont donc pas les seules à être imprécises. Ainsi, la notion de "couches moyennes" mélange les travailleurs aisés et les autres aux conditions de vie plus modestes. Il y a donc un enjeu à définir les prolétaires de façon renouvelée et à compléter cette définition par celle de peuple-classe.

    Bien souvent, ce discours flou n’est pas neutre politiquement. Il s’agit de favoriser un ou des compromis de classe qui préservent la bourgeoisie et qui taxe les couches moyennes y compris basse-moyenne pour donner soit-disant aux plus bas. Il y a là un aspect " prendre à Pierre pour donner à Paul" que l’on perçoit à droite et au sein de la gauche néosolidariste .

    Beaucoup trop de défauts donc : un recadrage s’impose pour coller plus au réel.

    I - Classe(s) populaire(s) : le bas-peuple, l’ouvrièrisme et l’exclusion des couches moyennes.

    * Ce que l’on nomme improprement "les classes populaires" n’est pas tout le peuple.

    Cela se rapporte aux couches inférieures du peuple, les ouvriers et les employés du privé et du public. Remarquons qu’il s’agit que d’une partie des prolétaires entendu ici au sens de couche sociale épuisant totalement son salaire dans le mois ou du moins ne disposant que de peu d’économie à épargner. Cet "oubli" est très significatif.

    Comblons ce silence. Les prolétaires tels que précédemment définis perçoivent leur revenu "par mois" et même pour être encore plus précis en terme de "fin de mois" et non en revenu annuel comme les riches. Notons que la perspective néomarxiste combine cette définition stratificationniste des prolétaires avec la définition "classiste" et marxiste orthodoxe du prolétariat comme celui qui vend sa force de travail pour vivre. Il y a une face "production" et une face "accès aux marchés" à prendre en considération . Une forte majorité du prolétariat-classe est aussi un prolétariat-couche sociale "fin de mois". On peut et on doit mobiliser les deux acceptions pour comprendre la subjectivité agissante et agir pour la solidarité dans l’action.

    * La formule "classe populaire" est la suite aménagée de feu la classe ouvrière de l’industrie du PCF des années 60 .

    Elle est juste un peu gonflée par l’ajout des employés. Les techniciens du privé et les cadres A "de base" de la fonction publique en sont ordinairement exclus à tort. Le corollaire en terme de lutte est le solo de la classe ouvrière alors que de nombreuses grèves et manifestations sont aussi le fait de cadre A dans l’enseignement et dans la santé. Les cadres A "de base" subissent l’exploitation salariale en termes d’intensification du travail et de salaires modestes quoique plus élevés que les B et C. Un agrégé de l’enseignement en fin de carrière perçoit 3200 euros par mois en 2010 après avoir fait carrière avec beaucoup moins. Autrement dit les plus qualifiés de la fonction publique, à l’exception des cadres supérieurs des administrations (les A+), ne montent pas au-dessus de 3000 euros par mois si ce n’est grâce aux primes ou en fin de carrière. Il en va différemment dans le privé.

    * La formule "classe populaire" ou "couches populaires" opère souvent (pas toujours) une exclusion les couches moyennes, salariées ou indépendantes. Or ces couches moyennes sont une fraction du peuple, du peuple-classe. On ne saurait les évacuer. Quitte à préciser leurs avantages et inconvénients de position en société. Il faut donc les repérer.

    La couche moyenne aisée perçoit entre 3000 et 5000 euros par mois. Elle dispose en général d’un patrimoine de valeurs boursières et d’un patrimoine immobilier de confort certain de type résidence principale plus une voire deux résidence(s) secondaire(s) qui n’a absolument rien de commun avec le patrimoine de la bourgeoisie. Les revenus des 12 catégories de dirigeants débutent à 7000 euros par mois mais les chiffres montent très vite et en valeur annuelle. Ces grands dirigeants ne regardent pas les fins de mois tout comme les travailleurs aisés précités. Les chiffres portant sur les revenus indiquent un "trou" entre 5000 euros par mois et 7000 euros par mois. On y trouve les professions indépendantes : notaires, dentistes, avocats, patrons de PME, etc... La grande bourgeoisie ( plusieurs fois le SMIC) au sommet de la bourgeoisie dispose d’un train de vie très supérieur à celui des couches moyennes : grands bateaux, avions, grandes résidences, etc... (dont l’usage est fort couteux en énergie).

    *

    II - Élargir la sphère de ceux d’en-bas en deux cercles : les prolétaires et le peuple-classe.

    A - Le première cercle est formé des prolétaires

    Ils disposent de moins de 3000 euros par mois lorsqu’il y a famille monoparentale et enfants . La limite supérieure peut être fixée en-dessous pour d’autres situations : mieux vaut avoir 2 x 2600 euros qu’une fois 3000 euros.

    Les prolétaires connaissent des conditions de vie supérieures au sous-prolétariat, soit ceux qui vivent avec moins que le SMIC (1300 euros par mois). Ce n’est plus la fin de mois qui est l’horizon des sous-prolétaires mais c’est le quotidien qui fait souci constant. Serge Paugam parle de "travailleur pauvres".

    Pour cet ensemble hétérogène à moins de 3000 euros par mois, nommé prolétaires, il importe de proposer un bouclier social et fiscal.

    B - Le second cercle est formé par le peuple-classe.

    Prolétaires + couches sociales aisées (travailleurs ou non) = peuple-classe.

    Nation - bourgeoisie = peuple-classe

    *Le peuple-classe se définit par la population en résidence sur un territoire national (ou le cas échéant multinational) moins sa classe dominante, sa bourgeoisie*. C’est un cercle supérieur à celui des prolétaires.

    En France cela donne environ 95 % de la population résidentielle. Les chiffres varient dans la mesure ou certains auteurs intègrent par extension à la classe dominante la couche d’appui de la bourgeoisie . Il s’agit de certains cadres supérieurs dans la haute administration, dans les grandes entreprises, ainsi que des journalistes appointés par le capital . Cette conception élargie de la bourgeoisie parait trop extensive. Elle relativise la différence entre ce qui caractérise la classe dominante en terme d’étendue des propriétés mobilières et immobilières, résidentielles et d’entreprise, en terme aussi de réseau, de liens de famille et sa couche d’appui. La couche d’appui du capital malgré les fortes rémunérations et les avantages en nature (appartement et voiture de fonction) demeure des salariés subordonnés ou des travailleurs indépendants.

    Mais même si l’on adoptait cette conception extensive de la bourgeoisie il n’en demeure pas moins que le peuple-classe serait très très majoritaire : plus de 90 % de la population résidentielle. Le peuple-classe c’est donc l’ensemble des dirigés, tous les subordonnés au-delà du seul salariat, celui qui subit la puissance des politiques libérales menée par la classe politique dirigeante en faveur de la bourgeoisie, classe dominante. Voilà ce qu’il faut voir.

    Et dire ceci n’empêche nullement de voire qu’au sein du peuple-classe ce sont les sous-prolétaires et les prolétaires qui subissent le plus en terme de revenus et de précarité ou de chômage. Voire ainsi la société permet d’avancer la notion de "bouclier social des moins de 3000 euros par mois" et donc d’avoir une politique de classe pour les partis de gauche qui ne veulent pas en rester à une vision misérabiliste et compassionnelle du social.

    Christian DELARUE

    NB Les syndicats sont plus sur la conception du prolétariat-classe incluant les cadres y compris parfois les hauts cadres qui sont couche d’appui du capital, ce qui fait débat. Ces hauts cadres pratiquent le pantouflage entre public et privé. Certains sont d’ailleurs devenus des membres de la bourgeoisie.

     


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  • MANAGEMENT

    Cliniques privées gérées à flux tendu. Hôpitaux publics itou !
    Partout dans le monde une même logique détruit la santé de qualité pour tous et toutes !

    C'est surtout en écoutant des discussions de cadres supérieurs de santé que j'ai pris ces notes. Plus quelques appréciations personnelles qui d'emblée donne le ton.


    L'amélioration de l'offre de soin et de l'état de santé d'une population donnée est un objectif louable qui nécessite des politiques publiques fortes s'attachant  plus à la satisfaction pleine et entière de ces besoins sociaux spécifiques qu'à une couverture minimale compatible avec une réduction obsessionnelle des coûts. Or, aujourd'hui les politiques publiques de santé fonctionnent à "l'économie" en personnel bien loin de la négligence, de l'opulence et du laxisme souvent stigmatisé par les libéraux. Les gestionnaires privilégient la performance, l'efficacité, l'efficience et donc les divers paramètres du rendement comme catégorie générale . Cette priorité gestionnaire est nuisible aux humains, aux travailleuses, aux conditions de travail et de vie des infirmières et des aides soignantes mais aussi aux malades qui sont soignés très rapidement avec de nombreux risques voire qui ne trouvent ni lit ni personnel de soin.

    Ces politiques gestionnaires aboutissent à réduire l'offre de soin tant quantitativement que qualitativement face à la demande. Non seulement on ne trouve pas des structures de soin avec du personnel en nombre pour la réception des patients attendus et potentiels (urgences) mais en plus on pousse  les patients dehors pour faire des économies. Au moindre indice de baisse d'activité on ferme  des unités de soins, des lits et on mute le personnel soignant en fonction de ces baisses supposées d'entrées de malades ou d'accidentés. En cas d'erreur, notamment du fait des urgences, c'est le cadre d'astreinte qui doit sollciter à la va-vite, par téléphone, le personnel mis en congé ou embaucher des infirmières. Il est plus difficile de faire réouvrir les services de soins.

    Pourquoi les gestionnaires ont-ils cette obsession anti-humaniste contre les patients et les personnels ?

    Avec la configuration néolibérale contemporaine des politiques menées depuis 20 ans, les macro-dirigeants ont poussé à soumettre les activités de soin aux logiques marchandes (non seulement au sein des cliniques privées ordinaires mais aussi dans les hôptaux publics soumis à des règles pourtant différentes de celles du marché) et aux logiques financières (cliniques côtées en bourse). Logiques technocratiques et logiques économiques se combinent sur le dos de la démocratie et du social.

    Au niveau global (mondial) ce sont les statistiques et des modèles économétriques complexes qui servent à comparer les inputs (moyens mis en entrée) et les outputs ("sortie" attendue ou constatée).
    - INPUTS sanitaire : le facteur travail (de soin) mesuré par le nombre de médecins pour 1000 habitants, le facteur matériel représenté par le nombre de lits pour 1000 habitants et le total des dépenses de santé en pourcentage du  PIB
    - OUTPUTS de santé : l'espérance de vie à la naissance, l'espérance de vie en bonne santé, le taux de mortalité des moins de cinq ans.

    Sur ces bases sont dressés des comparatifs entre Etats à propos de la performance de soin et de santé.  Mais le type de structure n'est souvent pas évoqué alors que les règles de gestion en usage sont déterminantes sur la qualité des soins et sur les conditions de travail des infirmières et aide-soignantes. Un hopital public se distingue fortement d'une clinique privée . Ce n'est qu'une première distinction car au sein des établissements privés ceux ouverts aux marchés boursiers et à l'actionnariat sont soumis à des logiques financières parasitaires absentes des établissements privés ne recherchant de dividendes pour leurs actionnaires. Il est à noter que les actionnaires des établissements privés ne sont pas les salariés (infirmières et aides soignantes pour qui l'intensification de l'activité n'a pas  pour contre partie l'augmentation de leur rémunération) mais les professionnels libéraux (médecins, chirurgiens et spécialistes, kinésithérapeuthes).


    Christian Delarue


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  • Bonjour cher(e)s amis et amies,

    J'ai le plaisir de vous signaler une toute nouvelle revue en ligne : Différences.La revue.

    Vous pouvez prendre connaissance de son profil en cliquant sur le lien ci-dessous:
    http://www.differences-larevue.org/pages/Differences_en_ligne_Principes_et_fonctionnement-2032016.html

    Bonne lecture.
    Bien cordialement,

    Christian Delarue
    membre du comité de rédaction


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