-
Aventure sémantique : Le "populaire" et "lhumain" à droite.
La droite défend d’abord les dominants mais elle cache cela soit par du populisme (pole populaire) ou de l’humanisme bisounours sans consistance sociale (pole humaniste).
1) Populisme ou le "populaire" comme fraction ethnique du peuple !
La droite sarkozyste de l’UMP s’était doté d’un pôle "populaire" qui avait pour particularité de faire la jonction entre la droite et l’extrême-droite sur fond d’ethnicisme catho-laique anti-musulman. Pour fêter l’anniversaire de leur création en juillet dernier ils ont organisé une rencontre "saucisson-pinard" à l’instar du Bloc identitaire. Cette droite nomme populaire les couches sociales les plus nationalistes et réactionnaires du peuple. Cette opération populiste a deux fonctions complémentaires : montrer comme nuisible d’autres membres du peuple exogènes qui subissent comme eux la crise financière et souder ces couches prolétaires endogènes pareillement victimes de la crise à la classe dominante responsable de cette crise. La stratégie de division du peuple-classe via la monstration d’un bouc émissaire est un mensonge qui masque le lieu de la véritable division entre la classe dominante et le peuple-classe. Car c’est bien la bourgeoisie et notamment sa fraction "finance" et sa fraction "créanciers" (dette) qui sont à l’origine des politiques d’austérités en Europe et dans le monde.
Les élus de droite montre à cette occasion l’existence d’une véritable oligarchie, c’est à dire d’une couche d’élus agissant d’abord en défense des intérêts de la finance au détriment des intérêts du peuple-classe. L’influence très puissante du capital ne se résume pas à l’entreprise privée son lieu de ponction de la plus-value ni à la bourse son lieu de spéculation, elle s’étend aussi au sein des administrations publiques (Etat néolibéral resséré) et au sein du "politique", l’instance de décision du pouvoir politique légitime. Ce qui pose problème. Le poids décisif de cette influence aboutit à signaler la présence d’une oligarchie bourgeoise, et donc d’une démocratie détournée et mise sous tutelle par la bourgeoisie.
2) Le pôle "humaniste" d’une droite qui défend surtout le capitalisme !
Pour contrer le pôle "populaire" un pôle "humaniste a été créé. Ici, le mensonge est différent car il vise à laisser croire que cette droite va vouloir satisfaire les intérêts du "peuple tout entier" c’est à dire ceux du peuple-nation (qui comprend la classe dominante) ainsi que ceux des résidents étrangers d’en-bas qui n’ont pas le droit de vote mais qui sont des "humains". Parenthèse : Je postule ici un humanisme extensif à cette droite sans en avoir de preuve ni sans en être intimement persuadé.
Mais le courant centriste, chrétien ou non, a toujours défendu dans son histoire sous couvert d’intérêt général le capital contre le travail. L’humanisme dont il s’agit est le cache-sexe d’une éternelle politique de compromis entre le travail et le capital. Un compromis dont le capital est et a toujours été le gagnant même au temps de l’Etat social d’après guerre. Si cet Etat social a des vertus c’est que le rapport de force entre le capital et le travail était plus favorable qu’aujourd’hui au monde du travail. Autrement dit cet Etat social est une conquête du monde du travail salarié privé et public. Il n’a pu trouver une possibilité d’existence que grâce d’une part à la concurrence des pays dits communistes à l’Est et d’autre part à la présence des colonies pillées au plan des ressources et qui n’avaient pas droit à cet Etat social. Cela permet de penser cette parenthèse historique comme une exception au sein du capitalisme. On voit mal comment la reproduire sur la base de la logique propre du capital.
3) R&publique sociale : Eléments pour une défense des humains y compris les insolvables !
Les dominants ne se retrouveront pas dans cette défense. Il s’agit donc des humains du peuple-classe et surtout des travailleurs prolétaires. On ne peut parler d’humains qu’insérés dans une politique sociale, écologique et interculturelle. La question est donc vaste. Elle intègre l’égalité hommes femmes, la lutte contre les discriminations raciste, etc. Mais le social c’est surtout une politique pour ceux et celles "d’en-bas" au sens large.
A propos d’intérêt général il importe de relever qu’il y a eu longtemps une doctrine administrative qui défendait la présence d’une économie non marchande via des services publics très différents des entreprises privées capitalistes qui elles ont pour fonction principale de dégager du profit et de satisfaire ce faisant la valeur d’échange plus que la valeur d’usage. Loin des dispositifs de la domination capitaliste qui surplombent le peuple-classe, une défense de quasiment tous les humains y compris les insolvables passe alors par la défense de véritables services publics et non par la défense des banques, des marchés financiers , des créanciers (dette) et de l’oligarchie financière.
Or avec le néolibéralisme les services publics ont été mis au service des entreprises capitalistes. Outre la réduction de leur périmètre (expression de M Rocard 1989) on a introduit en leur sein des logiques de rentabilité privatistes et marchandes qui visent a faire "comme si" ils étaient des entreprises privées marchande. La solvabilité a été introduite dans les services publics et les usagers se sont vu transformés en clients. La sphère de mission de services a été réduite pour laisser place à l’économie marchande et capitaliste. Tous les travailleurs prolétaires y ont perdu. Même la petite-bourgeoisie salariée y a perdu . Ni les personnels ni les usagers n’ont trouvé d’intérêt dans cette évolution. C’est que l’Etat social a vocation a devenir la chose du peuple-classe. Mais cet Etat social est depuis plusieurs années mis en vente par les élus et la haute bourgeoisie d’Etat aux financiers qui veulent pouvoir en tirer profit.
Christian DELARUE
Le député UMP de la Manche Philippe Gosselin porte-parole du pôle humaniste de l’UMP - - ouest-france.fr
Tags : humain, droite, peuple
-
Commentaires