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COMMUNAUTARISME : USAGE VULGAIRE / USAGE SCIENTIFIQUE.
COMMUNAUTARISME :
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USAGE VULGAIRE / USAGE SCIENTIFIQUE.Catherine Kintzler sur l'essai de Julien Landfried : Une ontologisation des différences, (blog Mezetulle)
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Face à la profusion des articles sur le communautarisme abondent, l'idée surgit de distinguer un usage vulgaire d'un usage "savant" disons scientifique. L'usage vulgaire n'est pas nécessairement sans contenu argumentatif mais son objet polémique tend à le réduire à de l'idéologie acritique, dogmatique. Comme le communautarisme fait un retour sur scène publique d'une part avec les usages qu'en a fait Nicolas SARKOZY pendant sa campagne et d'autre part avec la parution du livre de Julien Landfried Contre le communautarisme (Paris : Armand Colin, 2007) il n'est pas sans intérêt de reprendre une nouvelle fois la problématique.
Catherine Kintzler dans sa note de lecture sur l'essai de Julien Landfried précité : Une ontologisation des différences, (blog Mezetulle, 16 nov. 2007) suscite déjà des questions. Pourtant on y lira des clarifications conceptuelles utiles. A l'instar de Patrick TORT j'essaie de lire un texte scientifique en distinguant le discours de la science du discours de l'idéologie. Est-il scientifique d'affirmer les deux thèses de son introduction : un anti-modèle et un mode de pensée. "Le communautarisme n'est pas un phénomène de mode importé des sociétés où le "lobbying" est une façon de peser sur les décisions politiques: c'est un véritable modèle anti-politique destiné à court-circuiter le modèle républicain et par lequel le clientélisme, supplantant l'assemblée des citoyens et de leurs représentants élus, se substitue à la volonté générale. Au-delà d'un modèle aux antipodes de l'association républicaine (qui ne connaît que des individus souverains) et ouvertement destiné à la détruire, c'est aussi un mode de pensée et une façon de vivre qui s'installent, avec une morale fondée sur le ressentiment dont le ressort principal est la culpabilité". La réponse vient en premier lieu de l'explicitation des concepts de communauté et de communautarisme.Qui parle ? Je ne suis nullement scientifique mais militant (*) donc largement idéologue mais favorable à la diffusion le plus possible d'un esprit critique, d'une pensée dialectique qui voie les mouvements contradictoires agissant derrière les apparences.
Citons l'auteur:
Communautés et communautarisme
Situons d'abord les concepts. Nul ne songe à remettre en cause l'existence, partout répandue, de communautés - sauf lorsqu'elles s'inspirent explicitement de motifs prohibés comme le racisme, l'antisémitisme, etc. Présenter <?xml:namespace prefix = st1 /><st1:PersonName w:st="on" productid="la R←publique">la République</st1:PersonName> française comme un lieu d'uniformisation et de nivellement est profondément faux : toute communauté peut non seulement se former librement mais peut recevoir un statut juridique grâce notamment à la
loi sur les associations.Dire que <st1:PersonName w:st="on" productid="la R←publique">la République</st1:PersonName> française a "persécuté" les langues régionales est également une contre information - on sait peu que ces langues ont largement prospéré sous <st1:PersonName w:st="on" productid="la IIIe R←publique">la IIIe République</st1:PersonName> par le biais d'associations et d'académies locales, et aujourd'hui elles sont enseignées. Cet exemple permet de construire le concept communautarisme : une langue,
puisqu'elle peut s'enseigner et se transmettre, n'est pas "par nature" réservée à un groupe particulier sur critère d'origine ou de naissance. Si par exemple le corse est enseigné dans des établissements publics, je dois pouvoir, moi qui ne suis pas d'origine corse et qui n'habite pas en Corse, passer une licence de corse et, si mon niveau me le permet, passer un CAPES
me permettant d'enseigner cette langue, en Corse ou ailleurs. M'interdire de le faire au prétexte que je n'ai pas de "racines", vouloir réserver ces emplois à un groupe particulier, proposer une "corsisation" de certaines fonctions, c'est du communautarisme.
Ainsi le communautarisme consiste à ériger une "communauté" préalablement constituée comme un fait (et sur des critères souvent discutables) en force politique, en autorité politique dont la fin est d'établir des droits réservés aux membres de ladite "communauté" ou de les exempter de devoirs imposés au reste des citoyens. Avec le communautarisme, c'est bien la
question de la reconnaissance politique et celle de la déclinaison des droits qui est posée, avec lui, c'est le régime commutatif de l'égalité qui est remis en cause au profit d'un régime distributif d'"équité" - autrement dit de droits différenciés. A l'horizon se profile l'obligation
d'appartenance, donc l'abandon de celui qui souhaite se détacher de toute communauté et n'être qu'un citoyen, et, avec les appartenances, l'inévitable rivalité qui les met en concurrence. Le communautarisme, non content de river les individus à des groupes, non content de subordonner les droits de l'individu à ceux de la communauté plus ou moins puissante à laquelle il se doit d'appartenir, installe une mosaïque de revendications concurrentes dans laquelle l'intérêt général se perd. La collectivité ne tend plus vers
l'universel, mais est rabattue vers une multiplicité de "minorités" jalouses qui la divisent et l'opposent à elle-même.Fin de citation
Refuser l'ethnicisation du social n'oblige pas à tout ramener au national.
Catherine Kintzler : "Quand les classes sociales passent à la trappe, les minorités visibles font leur apparition" - du reste le communautarisme, ici comme ailleurs, fait bon ménage avec les multinationales. Devant des inégalités, susbstituer l'explication ethnique à l'explication sociale (comme cela a été fait lors des émeutes de 2005) est une forme de diversion en même temps qu'une opération de subreption où les rapports structurels entre dominants et dominés sont convertis en rapports ontologiques: dès lors, les luttes sociales sont discréditées, il n'y a plus qu'à s'affronter entre "différences" irréductibles. Il en résulte un escamotage quasi-total des ouvriers et des employés de l'espace politique bien pensant.Le peuple n'est pas la nation, le peuple n'est pas non plus les couches sociales « smicardisées »
Catherine Kintzler : On reconnaît là, avec l'invention de fausses divisions qu'on jette au peuple comme un opium autodestructeur, un archaïsme que l'ouvrage situe parfaitement - le comble est que l'accusation de ringardise vient désormais frapper perpétuellement les classes populaires (les "beaufs"). C'est la réintroduction des "corps intermédiaires" dont <st1:PersonName w:st="on" productid="la R←volution">la Révolution</st1:PersonName> française nous a délivrés. Encore que cette comparaison fasse bien de l'honneur au communautarisme contemporain qui, comme le montre l'auteur, est bien souvent fondé sur des projections fantasmatiques.
Fin de l'usage scientifique passage à l'usage vulgaire :1 Le MRAP ne défend pas des identités fantasmées ou non.
Le problème est que ces identités sont bien souvent fantasmées. On pense à l'exemple du mariage homosexuel pour ainsi dire jamais réclamé par les prétendus "intéressés", à la très
grande faiblesse numérique des organisations "antiracistes", à celle des ethnonationalistes corses à peine capables de rassembler quelques centaines de personnes lors des "journées internationales" de Corte. On songe à l'UOIF - organisation islamique supposée la plus populaire - qui ne rassemble que 0,5% des musulmans pratiquants, ou au CRIF qui, dans
l'hypothèse la plus favorable, ne rassemble qu'un sixième des Juifs de France...
Réponse : Le MRAP s'est prononcé contre les statistiques ethniques car racistes ce qui montre implicitement mais l'avenir le confirmera qu'il s'engage contre les "discriminations positives" qui est d'après Catherine Kintzler « le chantier le plus fécond de la déconstruction républicaine, puisqu'il s'agit tout simplement de récuser l'égalité des droits au profit d'une stratégie statistique qui nie le corps politique pour lui substituer une représentation destinée à "refléter" une prétendue composition de la population, composition que celle-ci ne définit
pas elle-même, mais qui lui est fournie par une expertise douteuse qui lui
échappe.2 Le MRAP contre l'antiracisme tribal, contre toutes les formes de racisme
- Population, peuple ethnique, peuple politique.
Catherine Kintzler : La notion même de "population", pertinente en sciences humaines, ne l'est pas en politique, laquelle a pour fin de lutter contre les données et les pesanteurs sociales. Suffit-il de former un groupe pour constituer un peuple et n'y a-t-il pas un abîme entre un peuple ethnique et un peuple politique ? Il faudrait tout de même poser la question : en quoi
puis-je faire confiance à un représentant sur le seul motif qu'il me ressemble ?Pourquoi une femme devrait-elle nécessairement mieux se reconnaître dans une femme, un Blanc dans un Blanc, un Noir dans un Noir ? Il y a là une accréditation des différences et une négation de toute circulation du débat politique, autrement dit une négation même de l'objet
politique, réduit à des cristallisations intangibles, ramené à une tribalisation dont nous ont délivré les fondateurs de la pensée politique classique, Locke et Rousseau.- Réponse : Le MRAP pour la citoyenneté des résidents et favorable à plus de diversité
Le peuple est plus concret que la nation qui elle est abstraite et unifie peuple et bourgeoisie. Le peuple c'est ceux-d'en bas, entendu largement, les dirigés (P TORT), les salariés et les paysans et autres indépendants.. J'ai le même soupçon quand je vois peu de femmes au sommet de la hiérarchie administrative ou de celle des grandes entreprises privées que quand je vois que des blancs parmi les élus.
<o:p>Christian DELARUE</o:p>BE et CA du MRAP
mercredi 19 décembre 2007 (14h57) :
<st1:PersonName w:st="on" productid="LA DIVERSITE">LA DIVERSITE</st1:PersonName> : REFLEXIONS SUR UN COMBAT NECESSAIRE MAIS AMBIGU
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58112
Lire la note sur le blog Mezetulle.
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