• Critique d'une certaine spiritualité

    Critique d'une certaine spiritualité.    


      Evoquer les phénomènes de dégénérescence de la spiritualité vise à critiquer les dérives sectaires plus que la spiritualité proprement dite.  

    I - La critique de la religion (1) n'est pas équivalente de celle de la spiritualité.

    * D'abord il peut y avoir spiritualité sans  croyance en Dieu (2) alors que la religion suppose un ou plusieurs Dieu. Exception le boudhisme dans une certaine mesure si l'on considère qu'il mixte absence de Dieu et spiritualité.  

    * Ensuite la spiritualité s'exerce hors de tout appareil hiérarchique ordonnateur de normes ce qui la distingue de la religion qui dispose peu ou prou d'un appareil d'interprétation et de diffusion des normes théologiques.  

    * Enfin si la religion s'opère par assimilation culturelle dès la jeunesse, la  démarche spirituelle s'opère en générale à un âge plus avancé. Une exception le new age qui peut séduire les jeunes.  

    II - La critique de la spiritualité.  

    1) Elle peut servir de refuge contre la responsabilité de la vie à des niveaux qui ne se complètent pas nécessairement sur la même personne.

    * Détachement des activités citoyennes, syndicales, politiques et sociales. Il faut se changer soi-même. Peu importe le reste.

    * Détachement des activités éducatives et ménagères. La tâche spirituelle absorbe alors tout l'individu. Sa vie spirituelle ne présuppose pas pour autant le dénuement matériel.

    * Détachement à une vie sexuelle dans le couple.  

    Autre type de fuite : La spiritualité sert aussi parfois de substitut à une thérapie refusée.  

    2) A l'opposé elle peut etre un complément voire un alibi à une vie assez peu spirituelle - ce qui est le lot de beaucoup - bien assumé mais elle sert alors de justificatif pour se masquer l'aliénation d'une partie de sa vie. Ainsi on voit la spiritualité venir se combiner avec la vie d'entrepreneur, l'affairisme et la marchandisation.

    3) La spiritualité instrumentalisée par les politiques est détestable. La « République laïque » a-t-elle vraiment « sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle », comme le pense Nicolas Sarkozy ? N Sarkozy alimente une confusion constante entre spiritualité et religion. La spiritualité, dit Henri Pena-Ruiz.c’est la vie de l’esprit, la vie de la conscience humaine qui s’affranchit de l’immédiat. Elle est irréductible à la religion. La religion est une forme de spiritualité parfaitement respectable, mais il y en a d’autres. Un artiste qui crée des oeuvres qui dépassent les limites du vécu immédiat, de l’utilité immédiate, fait oeuvre spirituelle. Un savant qui élucide les lois du réel ou un philosophe qui réfléchit sur les principes de la lucidité et de la sagesse font aussi oeuvre spirituelle. c’est la vie de l’esprit, la vie de la conscience humaine qui s’affranchit de l’immédiat. Elle est irréductible à la religion. La religion est une forme de spiritualité parfaitement respectable, mais il y en a d’autres. Un artiste qui crée des oeuvres qui dépassent les limites du vécu immédiat, de l’utilité immédiate, fait oeuvre spirituelle. Un savant qui élucide les lois du réel ou un philosophe qui réfléchit sur les principes de la lucidité et de la sagesse font aussi oeuvre spirituelle.  

    III - Vivre sans spiritualité, est-ce l'enfer ?  

    Oui si cela signifie absence de vie de l'esprit et rabattement sur une vie de légume.

    Etre matérialiste sans souci spiritualiste ne signifie pas ne pas s'adonner systèmatiquement à tous les plaisirs de la vie. Plaisirs et désirs ne sont pas nécessairement mauvais. Certains sont nuisibles pour soi et pour les autres - comme l'alcool ou fumer - mais un usage sobre est possible pour certains. Par contre l'activité physique est source d'activation de la respiration et donc du principe vital. La marche, la course à pieds, le vélo, la natation  sont des activités qui active la respiration source de vie.  

    Etre matérialiste sans souci spiritualiste ne signifie pas ne pas avoir d'idéal, ne signifie pas non plus être foncièrement égoiste ou immoral  

    Etre matérialiste sans souci spiritualiste ne signifie pas ne pas chercher à être en congruence entre ses principes et ses actes. La non congruence parfaite n'existe d'ailleurs pas et n'est pas forcément un souci, sauf en cas de grand écart.  

    Le souci  spirituel absent ne signifie même pas ne pas s'interesser à une transcendance . Cette "transcendance athée" peut être soit sociale au plan politique (socialisme, communisme, alterdeveloppement, ) ou soit amoureuse au plan individuel.  

      Christian DELARUE

    1) Les religions ni pures ni sataniques. C Delarue

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1234

    2) "Que je ne croie pas en Dieu, cela ne m’empêche pas d’avoir un esprit, ni ne me dispense de m’en servir [... ] Ne pas croire en Dieu, ce n’est pas une raison pour renoncer à toute vie spirituelle[...] Qu’est-ce que la spiritualité? C’est la vie de l’esprit. » in L’esprit de l’athéisme. Introduction à une spiritualité sans Dieu, André Comte-Sponville (pp. 145-146)


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