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De la tare des trotskystes?
De la tare des trotkystes?
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Alors que des trots se montrent unitaires (1) ce qui est aussi une stratégie connue sous le nom de front unique ouvrier (FUO) voici que d'autres se montrent diviseurs voire sectaires ! Or l'unanimisme de façade est aussi dangereux que la division reconduite. Comment éviter l'un et l'autre ? Entre opportunisme sans rivage et sectarisme nuisible ou se trouve la ligne juste ?
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Vous connaissez la formule célèbre : « Deux trotskystes se rencontrent, ils forment un parti, avec un troisième c'est la scission ». Il existe des variantes à la formule pour faire apparaître le goût immodéré des trotskystes pour les tendances. Face à une conception monolithique du parti les trotskystes, suivant sur ce point Lénine, firent l'apologie du débat clair et organisé en tendances. Mais souvent contre le monolithisme ils tordirent le bâton dans l'autre sens : c'est ainsi que les tendances se transformèrent en fractions et en scissions.
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« Cette propension des trotskystes à trancher leurs désaccords par la création de nouvelles organisations découlent directement de l'incapacité dans laquelle ils se trouvent de mettre à l'épreuve leurs orientations, défend Daniel Bensaïd. Bien des polémiques entre trotskystes peuvent [...] apparaître, avec le recul du temps, excessives ou dérisoires » (2).
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Sans vouloir nier les efforts réels à l'entente et à l'unité (3), la période semble montrer une prolifération pour le durcissement dans la durée de divisions internes. Ces divisions sont hélas bien visibles dans la sphère antilibérale entre MGB, JB et OB mais on peut espérer ou rêver d'un accord de rassemblement pour les législatives car une volonté unitaire existe réellement dans les trois formations politiques comme dans le mouvement diffus qui milite pour une vraie gauche en France.
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On remarque aussi que ces divisions sont bien inscrites dans les associations comme ATTAC avec la création récente d'Avenir d'Attac mais aussi et surtout dans le MRAP avec les opposants à Mouloud AOUNIT et son équipe qui ont formé « Avenir du MRAP » puis « MRAP Pluraliste ».
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Comme dans les partis politiques et notamment dans les petits partis se réclamant du trotskisme on va répétant qu'il ne s'agit pas d'une question de personne ni de pesanteurs bureaucratiques mais de lignes politiques incompatibles. Certes, dans les petites associations la personnalité et le rôle des dirigeants possèdent une fonction plus importante que dans les grande pour la dynamique d'unification ou de division. Mais dans les grandes organisations les débats de structures s'articulent sur des débats idéologiques, lesquelles peuvent donner lieu soit à accord autour d'une base commune quitte à montrer les divergences (cf. l'usage des textes d'orientation à fenêtre) soit à opposition persistante.
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Si l'on suit Daniel BENSAID, ce sont les épreuves du réel qui permettent de valider les lignes justes et qui par la même occasion tranchent les débats trop durs sources de scissions inutiles.
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- Dans ATTAC la question de la fraude électorale a bien constitué une épreuve clarificatrice à l'avantage de la direction actuelle, celle issue des élections de novembre-décembre 2006. Pour autant le clivage perdure sur d'autres questions, plus programmatiques celles-là, comme la conception et le contenu du Manifeste ou la conception de « Notre Europe » mais il perdure peut-être avec moins d'enjeux en terme de scission. L'avenir confirmera ou non ce pronostic.
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- Dans le MRAP, petite association de 4000 adhérents, le rapport de force semble hélas stabilisé dans la durée au détriment d'une opposition hétéroclite elle-même divisée avec une aile dure animée par Gérard KERFORN, Horiya MERKELOUF, Nadia KURIS etc.. et une aile « différente » avec Jean-Marc BOURQUIN notamment. Reste que ce rapport de force régulièrement très apparent dans les médias risque de nuire au combat que doit mener le MRAP qui faut-il le rappeler lutte contre le racisme sous ses formes (3). Faut-il agir fermement pour l'unité mais dans la clarté des positions ou faut-il trancher dans le vif une incompatibilité de lignes lors du prochain congrès ? Pour ma part je travaille à l'unité en cherchant des lignes de compromis (3), mais je vois bien les limites de l'exercice au regard de la montée de la forte conflictualité interne sur de nombreux sujets. Ce n'est pas ici que je peux développer.
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Christian DELARUE
Membre du BE et du CA du MRAP et du CA d' ATTAC France<o:p> </o:p>
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1) Le combat pour l'unité continue
http://www.lcr-rouge.org/article.php3?id_article=5683
2) Formule retenu par Serge Godard qui commente le livre de Bensaïd sur « Les trotkysmes »
http://egalite.free.fr/gazette/alire.php<o:p>
</o:p>3) "UNITAIRE 2007" : ENVIE DE POLITIQUE !
http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35658<o:p>
</o:p>4) Le MRAP 1977- 2007 : contre le racisme sous toutes ses formes.
http://rennes-info.org/Le-MRAP-1977-2007-contre-le.html
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