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LA DIVERSITE : REFLEXION SUR UN COMBAT NECESSAIRE MAIS AMBIGU
<?xml:namespace prefix = st1 /><st1:PersonName w:st="on" productid="LA DIVERSITE">LA DIVERSITE</st1:PersonName> :
REFLEXION SUR UN COMBAT NECESSAIRE MAIS AMBIGU
<?xml:namespace prefix = o /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Contribution sur « communautarisme, discrimination, diversité » - orientation du MRAP pour 2008.
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Le MRAP a pour but d'agir contre les discriminations racistes ce qui l'amène agir pour la reconnaissance de la diversité. Or ce thème de la diversité est balisé d'écueils malgré une reconnaissance certaine quoique limitée de la diversité ethnico-culturelle.
<o:p> </o:p>I - LES LIMITES DE <st1:PersonName w:st="on" productid="LA RECONNAISSANCE RECENTE">LA RECONNAISSANCE RECENTE</st1:PersonName> DE <st1:PersonName w:st="on" productid="LA DIVERSITE">LA DIVERSITE</st1:PersonName>
<o:p> </o:p>Aujourd'hui le thème de la diversité est « porteur » car un des éléments de la politique d'intégration et de la politique de lutte contre les discriminations « raciales » (1)
<o:p> </o:p>Le problème est de savoir d'après une rapide évocation de sources sur quelles bases, quels intérêts et dans quel domaine le thème de la diversité est mis en œuvre.
<o:p> </o:p>La diversité dans l'égalité des chances est une approche issue des travaux du très libéral institut Montaigne (qui se présente comme un « think tank indépendant ») à l'attention des chefs d'entreprise. Début 2004, le rapport « Les oubliés de l'égalité des chances » (2) encourageait les entreprises à mieux refléter dans leur effectif la diversité de la population française, et à faire de la non discrimination et de la diversité un axe stratégique.
<o:p> </o:p>Le rapport Dominique VERSINI (3) sur la « diversité sociale » dans <st1:PersonName w:st="on" productid="la Fonction">la Fonction</st1:PersonName> publique prévoit l'extension de la problématique pour les jeunes issus des milieux défavorisés dans un cadre fort différent, celui de <st1:PersonName w:st="on" productid="la Fonction">la Fonction</st1:PersonName> publique.
<o:p> </o:p>Les « chartes de la diversité » préconisées dans ce cadre ont certes permis de sensibiliser certains secteurs de la production à la lutte contre les discriminations racistes. Ces chartes sont non contraignantes, simplement incitatives. Il n'y a pas d'obligation de résultats et encore moins de quotas d'embauches prévus. D'après Claude BEBEAR président de l'Institut 1500 entreprises auraient signé ces chartes fin 2006 (Le Figaro 07.12.06 reproduit sur le site Diversitéplus.fr)
<o:p> </o:p>La diversité en politique est dès plus misérable : Sur 370 000 communes de France, pas un seul maire est issu de l'immigration des ex colonies. A l'exception de George-Pau Langevin, ancienne Présidente du MRAP, seule députée de la diversité, il n'y a pas un seul député métropolitain issu de la diversité sur 477 élus.
<o:p> </o:p>Sur la diversité des quartiers : Quel est le sens de cette diversité d'après Jean-Marie DELARUE spécialiste du droit de la ville et des quartiers en relégation ( ) : « Les sociétés urbaines ne sont pas des espaces de mixité sociale. Les quartiers sont fortement homogènes socialement et on observe des phénomènes de ségrégation et de relégation ». Le combat à mener d'après Christian DELARUE (4) : la mobilisation citoyenne combinée à une forte politique sociale pas seulement locale mais surtout nationale.<o:p>
</o:p><o:p> </o:p>II <st1:PersonName w:st="on" productid="la R←publique.">LA RECHERCHE DE</st1:PersonName> « BALISES » POUR LES POSITIONS DU MRAP SUR <st1:PersonName w:st="on" productid="LA DIVERSITE">LA DIVERSITE</st1:PersonName>
<o:p> </o:p>Il s'agira de promouvoir la diversité sans s'inscrire dans un processus de communautarisation, ni à fortiori de communautarisme. Il s'agira aussi, pour d'autres ou pour les mêmes, de promouvoir la diversité sans recourir à la discrimination positive à l'américaine. Comme le MRAP critique par ailleurs les insuffisances de la politique gouvernementale d'égalité des chances au regard du constat de sous représentation de la diversité ethnique on comprendra que les marges du positionnement politique du Mouvement soient étroites et que le débat soit vif.
<o:p> </o:p>A) Le projet d'orientation du MRAP sur la diversité.
<o:p> </o:p>Le MRAP pose son projet d'orientation sur ce thème entre les deux positions suivantes :
« Au sujet de la diversité il faut rejeter sans ambiguïté ceux qui la prône au nom du communautarisme et ceux qui porte l'exigence d'égalité républicaine en s'appuyant sur un respect de la diversité fondé d'abord et exclusivement sur la compétence. »
<o:p> </o:p>- La première balise - <st1:PersonName w:st="on" productid="LA COMMUNAUTARISATION">LA COMMUNAUTARISATION</st1:PersonName> - ne semble pas faire problème :
<o:p> </o:p>Le MRAP n'est pas un mouvement communautaire défendant une minorité visible. Il lutte contre toutes les formes de racisme. Dans cette perspective la communautarisation est un redoutable poison pour le vivre ensemble. D'abord elle érige des murs, ensuite elle assigne des individus sur le plus petit dénominateur commun d'une société fragmentée (1) en tribus, d'une société cloisonnée en clans. Elle favorise aussi les réponses racistes et ethniques au détriment des réponses sociales. Quand au communautarisme, il est l'idéologie et la politique qui défend ces processus d'assignation ethnico-culturelle. Le communautarisme se déploie sur les reculs et renoncements de la politique sociale de <st1:PersonName w:st="on" productid="la R←publique.">la République.</st1:PersonName>
<o:p> </o:p>- La deuxième balise pose la question de la nouvelle « DISCRIMINATION POSITIVE A <st1:PersonName w:st="on" productid="LA FRANCAISE">LA FRANCAISE</st1:PersonName> » (5).
<o:p> </o:p>Le recrutement de la diversité opère, d'après M DOYTCHEVA (5) en usant de deux vecteurs : d'une part l'informel via les associations, d'autre part l'aléatoire via les quartiers. Dans ce dernier cas il s'agit d'une territorialisation de la lutte antidiscriminatoire.
<o:p> </o:p>B) Quid du « modèle » républicain ? "Ecart inévitable" ou « hypocrisie républicaine » ?
<o:p> </o:p>Dans une société démocratique les statuts et positions sociales sont supposés ne pas se transmettre mais être acquis en fonction des compétences personnelles à la faveur d'un processus de compétition sociale qui ne l'oublions pas (6) débouche sur l'établissement d'un système de qualifications.
<o:p> </o:p>L'égalité des chances, qui va au-delà de l'égalité juridique, (puisqu'elle admet la possibilité d'un traitement préférentiel) relève plus d'une logique redistributive (comme l'impôt sur le revenu) ou réparatrice que d'une stricte logique d'affirmative action qui déroge fondamentalement à l'idéologie méritocratique pour aller vers une égalité des résultats. La « discrimination positive à la française » n'interviendrait donc, à suivre les lignes de la préface de Dominique SCHNAPPER (6), que comme accommodements ou assouplissements au « modèle républicain ». Quid des exceptions au modèle ?
<o:p> </o:p>«L'universel républicain » ne serait pas figé dans ses déclinaisons concrètes. Au-delà des grands principes fondateurs il évolue en confrontation avec la « subsidiarisation » car les fonctions traditionnelles de l'Etat national ont été rognées par le bas avec l'émergence du local (cf notamment mais pas seulement les deux vecteurs de diversité ci-dessus) et par le haut avec la construction très libérale de l'Europe.
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Le MRAP me semble plus soucieux de promouvoir la diversité en évitant la communautarisation et l'ethnicisation du social que de trancher sur ces questions théoriques. En débattre n'est cependant pas inutile pour éviter des contradictions entre le dire et le faire car la voie me semble étroite. D'où cette contribution.
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Christian DELARUE
Secrétaire national du MRAP
<o:p> </o:p>1) Haut Conseil à l'Intégration 1998 :
Lutte contre les discriminations : faire respecter le principe d'égalité : rapport au Premier ministre
<o:p> </o:p>2) Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie « Les oubliés de l'égalité des chances » mais aussi Laurent BLIVET « Ni quotas, ni indifférence : l'entreprise et l'égalité positive. » Claude BEBEAR Minorités visibles : relever le défi de l'accès à l'emploi et de l'intégration dans l'entreprise.
Sur les chartes et l'institut Montaigne :
http://www.institutmontaigne.org/charte-de-la-diversite-dans-l-entreprise-2050.html
<o:p> </o:p>3) Rapport VERSINI
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/054000049.shtml
et l'appréciation d'un syndicat : le SNADGI-CGT (Impôts)
http://www.snadgi.cgt.fr/spip/IMG/pdf/INFO-SNADGI-No100.pdf
<o:p> </o:p>4) Réponse sociale dans les quartiers
http://www.mrap.fr/interventions/confdebquartiers-1.pdf
<o:p> </o:p>5) Michel WIEVIORKA (dir) Une société fragmentée, le multiculturalisme en débat. <st1:PersonName w:st="on" productid="La D←couverte">La Découverte</st1:PersonName> 1996.
<o:p> </o:p>6) Cf. Une discrimination positive à la française ? Ethnicité et territoire dans les politiques de la ville par Miléna DOYTCHEVA in <st1:PersonName w:st="on" productid="La D←couverte">La Découverte</st1:PersonName> 2007 avec une préface de Dominique SCHNAPPER. Miléna DOYTCHEVA a également publié en 2005 « Le multiculturalisme » en collection Repères ed <st1:PersonName w:st="on" productid="La Découverte.">La Découverte.</st1:PersonName>
<o:p> </o:p>7) Cf. sur ce point : La mise en concurrence des compétences ou les dévoiements de la reconnaissance libérale.
http://www.france.attac.org/spip.php?article6574<st1:PersonName productid="act" outlook=""></st1:PersonName>
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