• RDX : Les raisons d'une critique antiraciste du PIR.

    Les raisons d'une critique antiraciste du PIR.

     
    (Parti des indigènes de la république)

    http://blogdekrisdlr.over-blog.com/article-les-raisons-d-une-critique-antiraciste-du-pir-84884409.html

    Cette critique n'est pas aisée car c'est celle d'une dérive dans la dérive depuis 2005. Comme il y a la dérive de certains laïques - ceux issus de l'UFAL qui ont formé Riposte laique -, il y a la dérive au sein des Indigènes de la République. Cette critique n'est pas aisé car à une époque (disons entre 2005 et 2008) malgré des divergences sérieuses des combats communs ont pu être mené. Aujourd'hui ce n'est plus tenable. J'explique les raisons sans être trop long. Ce n'est qu'une seconde contribution qui vient compléter celle déjà publiée contre Pierre Tévanian (1)

    Il ne s'agit pas ici de pointer tel membre du PIR qui affirme ex abrupto à une camarade du MRAP "Oslo, c'est votre affaire" (traduisez Breivk le tueur est blanc comme "vous". Cela ne "nous" concerne pas). On pouvait se dire qu'il a mal compris les thèses du maître qui lui ne divise pas à ce point l'humanité en deux camps, en deux "nous" de race, deux "nous" racistes. Erreur.

    Choisissons donc un théoricien connu et certains de ses textes (pas tous) : Sadri Khiari est un intellectuel "indigène" prolifique. Il n'est pas le seul. Le Parti des Indigènes de la République dispose d'une "élite" bien formée. Pointons d'emblée le problème, pour nous antiracistes militants. On se trouve face à une théorisation d'un racisme "social" qui serait non seulement plus acceptable que le racisme ordinaire à la Zemmour (ce qui n'est pas le cas) mais de plus supérieur à l'antiracisme "blanc" ! Si si !

    En préalable, il faut signaler que l'antiracisme qui est partagé par toutes les organisations antiracistes en France de la LICRA au MRAP en passant par SOS Racisme, refuse ces théorisations dangereuses qui incitent à voir le monde en termes de "races", fussent des "races sociales" (sic) mais des "races" quand même. Malgré nos divergences nous sommes tous pour défendre un anti-racisme universel ou universaliste, compatible avec le meilleur de l'esprit républicain qu'on ne saurait assimiler unilatéralement au colonialisme des Républiques françaises historiques.

    Ajoutons, qu'il y a longtemps que l'antiracisme ne lutte plus seulement contre le racisme biologique. La sociologie est venue appuyer des procès de racisation éloigné d'un substrat biologique mais néanmoins constitutif de racisme. Les textes juridiques français, européens et internationaux sont venus valider ces conceptions. On ne saurait dire que l'antiracisme contemporain a un contenu modeste. C'est au contraire un champ vaste et complexe de lutte contre de multiples formes de racisme.

    Dans les extraits qui suivent, il faut donc bien noter que ce n'est pas n'importe quel "blanc" qui est visé mais l'antiraciste blanc, celui qui, à priori, est engagé contre le racisme, le militant, celui qui est censé être le plus proche de leurs adhérents. Ces textes ne sont guère connus mais ils sont clairs.

    Examen.

    1 - Les principes

    Pour Sadri  Khiari et Houria Bouteldja cela va jusqu'à distinguer deux antiracismes évidemment hiérarchisés : celui des "blancs" qui protège les privilèges des "blancs" et celui des autres nommés "indigènes".

    la plupart des militants antiracistes blancs sont convaincus que le racisme n’est qu’un archaïsme idéologique propre à la droite ou rechignent à reconnaître qu’ils sont eux-mêmes partie prenante du racisme institutionnel. Ils n’ont guère conscience des privilèges matériels et symboliques dont ils bénéficient en tant que blancs et de la suprématie sociale que leur confèrent les inégalités raciales. Ils sont incapables, par conséquent, de distinguer leur antiracisme de l’antiracisme indigène - et nous ne pouvons que regretter que la seule évocation de cette différence suffise à les mettre en rogne.

     A quoi sert l’antiracisme universel ?



    par Houria Bouteldja et Sadri Khiari
    http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1359

    S Khiari et H Bouteldja défendent une sorte apartheid ethnique puisque les blancs et les indigènes ne saurait faire un "nous", former une communauté humaine. Il insiste sur ce point dans l'article cité à propos d'un appel large.
    Ainsi, par exemple, un prolétaire noir et un prolétaire blanc ne saurait se prévaloire d'une condition commune . Systématiquement et à tous les niveaux de la société le blanc est dans une position sociale supérieure et "l'indigène" est en position subordonnée. Aucun "nous" n'est possible avec quiconque pas même au titre de la citoyenneté et du peuple souverain et démocratique. On sait pourtant que la citoyenneté a des vertus inter-culturelles fortes y compris dans les sociétés ou la diversité culturelle est reconnue.

    Il faut donc comprendre que la racialisation - "nous" racial - de S Khiari va jusqu'à concevoir un nous qui agrège l'éboueur noir et le patron de PME de descendance arabe et un nous qui agrège le blanc qui dort dans sa bagnole et Lagardère qui exploite les travailleurs. Disons le sans plus tourner autour du pot ce "communautarisme racial" est une forme de racisme.

    2 - Voyons ce que cela donne comme application.

    On trouve chez S Khari et H Bouteldja une caricature raciste de l'engagement des militants "blancs" qui ne s'intéresseraient qu'au sans papiers  :
    Même article, lisons :

    Il faut en effet s’interroger sur la propension des antiracistes blancs à se mobiliser en priorité et souvent avec célérité en faveur des sans-papiers tandis que sur d’autres causes antiracistes tout aussi importantes comme les violences policières, l’islamophobie, les inégalités raciales au logement, au travail, etc., seule une toute petite minorité d’entre eux sont mobilisables.

    Autre conclusion quand à une éventuelle lutte commune . Là la formule montre assez que deux mondes séparent les antiracistes blancs des "antiracistes indigènes"
    "On peut se faire un cinoche ensemble sans passer devant le maire"

    On dirait du Zemmour ou du Riposte Laïque ; pas de métissage même dans le militantisme.
    Il convient de rayer la formule "antiraciste indigène". Elle est radicalement fausse.

    N’est-il pas plus opportun de s’organiser séparément et de se retrouver ponctuellement pour agir, négocier, débattre ? A cette dernière question, nous répondrons, on s’en doute, par la positive : les indigènes doivent s’organiser de manière autonome, tout en cherchant les convergences, quand cela s’avère l’intérêt commun


     Pour Khiari les blancs et non-blancs font partie de deux camps opposés, et le "bon" blanc est quelqu'un qui lutte contre  SONcamp. On en concluera donc qu'une Rachida Dati ou une Rama Yade sont des "mauvaises" indigènes  là où nous voyons simplement des femmes de droite . Tout cela est odieux en plus d'être raciste.

    3 Quelle est la vocation de l'antiracisme universel selon S Khiari ?


    "Quant à l’antiracisme universel, sa principale raison d’être devrait résider, d’une part, dans le soutien aux luttes et aux espaces autonomes dont se dotent les indigènes et, d’autre part, dans la lutte contre son propre camp"

    En conclusion une observation d'un camarade du MRAP ( Gérard Kerforn du MRAP) qui fait réfléchir à l'ineptie de ces théorisations racistes.

    "J'ai un copain qui a deux  petits-enfants issus d'un couple mixte; le petit-fils a la peau très basanée; la petite-fille a la peau blanche et les cheveux blonds". Il ajoute : "Doit-on faire  un apartheid familial et considérer l'un comme l'indigène confronté à l'autre , la blanche aux privilèges de blanche (une souchienne qu'il faut éduquer comme dirait Houria Bouteldja) alors que lui sera peut-être, on se sait ce que la vie réserve,  gérant d'une PME et elle "technicienne de surface"

    Christian DELARUE
    Militant antiraciste

    1)Les antiracistes ne sont ni négrophiles ni négrophobes C Delarue
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1790


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