• L'humanité du visage,
    un aperçu sur la pensée d'Emmanuel Lévinas

    Julien Saiman

    Extrait : Visage et parole

    http://philo.pourtous.free.fr/Articles/Julien/lhumanite_du_visage.htm

    Il ne s'agit pas pour Lévinas de revenir à l'humanisme des Lumières, de définir l'homme par rapport aux pouvoirs de sa raison, mais au contraire de donner sens à l'humain à partir de sa faiblesse, de la nudité de son visage, «nudité qui crie son étrangeté au monde,sa solitude, la mort, dissimulée dans son être,» écrit Lévinas dans la préface à Totalité et Infini.

    On peut considérer la phénoménologie que Lévinas opère du visage de l'autre homme comme le cœur de son œuvre. Faire de la phénoménologie c'est essayer de décrire ce qui apparaît (le phénomène) sans rien présupposer de l'objet que l'on décrit, c'est partir de l'existence, pas d'une essence, d'une nature ou de caractéristiques générales.

    Comment apparaît l'humain? Par son visage et par sa parole.


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  • TLEMCEN 1990

    Oppression : quand la poitrine est compressée et que le souffle de la vie passe mal...


    J'ai eu l'occasion de voyager dans de nombreux pays du tiers monde entre 1973 et 1978 mais à cette époque là la question du voile n'était pas encore apparue. D'ailleurs de nombreux pays de culture religieuse musulmanes s'étaient relativement laicisés avec l'influence du marxisme diffusé dans de nombreux pays.

    Lors de l'été 1990, peu de temps avant Désert storm,  j'ai eu l'occasion d'être invité à Alger et à Tlemcen. Ce que je vais dire de Tlemcen n'est pas la vérité, c'est une perception à un moment donné. Je n'y suis pas resté suffisamment longtemps pour écrire sur le vécu des habitants et sur les rapports hommes-femmes dans cette ville. D'ailleurs, ce n'est pas mon propos.

    Sur la place centrale de Tlemcen je n'ai vu que des hommes, beaucoup d'hommes. Mais les rues de la ville étaient assez peu fréquentées. Les rares femmes qui sortaient de chez elles étaient totalement enfermé sous voile et rasaient les murs en regardant le sol.

    L'oppression se partage d'une certaine façon puisque j'en ai eu le souffle coupé. L'oppression n'est pas qu'un concept, elle aussi ce que l'on ressent quand la poitrine est comprimée et que le souffle de la vie passe mal.

    Ressentir l'oppression de l'autre ce n'est pas la vivre. D'ailleurs on ne sait pas comment l'autre vit cette oppression, comment il s'en accomode nécesairement et comment elle le fait néanmoins souffrir.

    Reste que cette expérience m'est rester.

    Se souvenir des grands bonheurs, ne pas oublier non plus les grandes détresses et en faire son miel pour un autre monde!

    Pousser le séparatisme à ce point, conjugué à un double enfermement, entre quatre murs et sous voile intégraln'est-ce pas là le patriarcat dans sa version hypersexiste la plus rétrograde ! Il n'autorise nullement le sexisme odinaire à perdurer .

    Christian DELARUE


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  • Démocratie, hypocrisie et dictature.


    Le langage de la démocratie est souvent hypocrite, il masque la dictature d'une classe derrière le pouvoir des élus (qui défendent aussi leurs intérêts personnels mais pas seulement). Mais l'hypocrisie ne concerne pas que la "démocratie libérale", elle frappe toutes les couches privilégiées par un système démocratique pas seulement celui ou la bourgeoisie garde son pouvoir. Le terme dictature prolétarienne n'y échappe pas; Ce qui renvoie à l'explicitation des niveaux de d'abstraction à propos de la dictature ou de la démocratie ou de l'Etat.

    Démocratie libérale et hypocrisie : une combinaison nécessaire par Christian DELARUE
    (L'éthique, compensation de l'économique)
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7312

    Le marxisme comme théorie critique allant derrière les apparences des chose distingue la dictature bourgeoise de la dictature prolétarienne. Ces deux types de dictatures ne sont pas nécessairement dictatoriales au sens de la mise en oeuvre de procédés autoritaires. Le marxisme comme théorie de la domination se distingue ici de la science politique classique qui voit dans la dictature un pouvoir absolu et sans contrepoids ou sans contrôle.

    1) La DICTATURE DE LA BOURGEOISIE

    Elle peut prendre deux grandes formes :

    - D'une part l'Etat libéral à démocratie restreinte qui peut pourtant disposer de mécanismes démocratiques étendus et qui peut avoir comme subdivision l'Etat social (dit Etat providence), l'Etat sécuritaire avec éventuellement des des niveaux inférieurs comme l'Etat xénophobe ou plûtôt la xénophobie d'Etat. De l'Etat sécuritaire on peut passer à l'Etat policier mais un cran en moins doit se remarque au plan des garanties juridiques c'est à dire que l'Etat de droit y subit une nouvelle dégénérescence.

    - D'autre part la dictature proprement dite : En fait l'Etat policier nous rapproche de l'Etat dictatorial qui rassemble sous le capitalisme dominant les fascismes, le bonapartisme, les dictatures de notables, les dictatures militaires.

    2) La DICTATURE PROLETARIENNE

    Elle peut elle aussi prendre deux grandes formes totalement opposées :

    - D'une part la DICTATURE DU PARTI et de sa bureaucratie représentant la classe ouvrière que l'on regroupe parfois sous le nom de dictature de type stalinienne bien au-delà de l'URSS d'après Lénine notamment en y intégrant des régimes autoritaires en Afrique qui se sont réclamés du marxisme au moins au moment de leur apparition .

    - D'autre part la DEMOCRATIE SOCIALISTE qui est plus que la "démocratie avancée" (soit la démocratie représentative plus la démocratie participative plus de nouveaux mécanisme d'intervention citoyenne ou de contrôle mais le tout avec des rapports sociaux de production capitaliste maintenu ) qui reste une démocratie limitée et restreinte . La démocratie prolétarienne ou socialiste à l'issue de la crise révolutionnaire étend la démocratie là ou le capital l'interdisait tant dans l'entreprise (autogestion) que dans la société civile (planification démocratique).

    Christian DELARUE

    22/06/2008 sur Liste du groupe démocratie d'ATTAC France

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  • Monocamérisme : les débats de 1946, la questions des libertés et perspectives.

    Que des élus locaux, ceux de Chevaigné en Ille-et-vilaine, veuillent en finir avec le Sénat (1) voilà chose pas banale ! Le fait mérite un petit retour en arrière, histoire de repérer quelques enjeux (pas tous) . La période des années 1946 est là encore fertile de débats politiques riches . Déjà à l'époque les libéraux luttaient becs et ongles pour restreindre la représentation populaire en lui ajoutant une seconde chambre. Les communistes ne proposaient pourtant pas les soviets partout. Mais la puissante dynamique démocratique de l'époque effrayait la bourgeoisie et ses représentants qui s'arc-boutaient pour résister au pouvoir populaire montant . En l'espèce l'Etat démocratique représentatif montre au passage sa nature de classe puisqu'il lui faut en même temps reconnaître le pouvoir populaire et l'empêcher dans sa réalisation concrète au profit de la classe dominante mieux représentée au Sénat.

    I - LES DEBATS DE 1946

    J'emprunte les analyses qui suivent à Philippe Dujardin auteur de "1946, le droit mis en scène" (PUG 1979)

    - Contre le conservatisme de la seconde chambre, la gauche défend le monocamérisme .

    En 1946, ni la proposition de loi constitutionnelle du PCF, ni celle de la SFIO ne font référence à une deuxième chambre. Les représentants communistes entendaient faire fonds sur le suffrage universel et dénonçaient, citant habilement les premiers radicaux, la deuxième chambre, "refuge du conservatisme social" (Hervé Pierre). La SFIO, instruite par l'échec du Front populaire ne pouvait que demeurer fidèle aux positions exprimées par Léon Blum en 1935, qui stigmatisait les privilèges exorbitant du Sénat, l'iniquité de la répartition de ses sièges et de ses électeurs et se déclarait partisan de l'Assemblée.

    - La droite dénonce un projet dictatorial.

    La minorité libérale défendait l'incompatibilité de la démocratie constitutionnelle et du monocamérisme. René Capitant, dénonçant la "monarchie absolue de l'Assemblée" recomande qu'on en limite la souveraineté par la séparation des pouvoirs et l'institution sénatoriale: "/Dans la constitution de 1875, il n'y avait rien non plus au dessus du Parlement. Mais il y avait à côté de la chambre un Sénat et la séparation des pouvoirs. Il y avait par conséquent un système de frein, de contrepoids qui un moyen extrêmement efficace de limiter la souveraineté de l'Assemblée et même le seul moyen efficace." . /Paul Coste-Floret use d'une argumentation similaire : "/La nécessité des deux chambres est fondée sur la croyance que la tendance innée de toute assemblée à devenir tyrannique, active et corrompue doit être réprimée par l'existence d'une autre chambre égale en autorité"

    II - LEUR LIBERTE EST-ELLE UN PEU LA NOTRE ?

    - Que défend la droite? Sa liberté .

    Elle fait appel dans un même mouvement à diverses expériences historiques et au droit . L'histoire sommairement évoquée vient donc conforter la technique juridique de la séparation des pouvoirs lorsque cette technique masque de trop son contenu de classe et sa vocation anti-démocratique. Le tout est recouvert de l'idéologie libérale la plus crue puisque pour René Capitant le Sénat est la "Chambre de la liberté" ! La liberté contre la démocratie tel est un des enjeux repérable dans ce débat. La liberté contre la dictature : est-ce de l'idéologie ou de la vérité? René COTY érige lui le Sénat en "conservateur des institutions républicaines". Quand ce n'est pas la liberté, c'est la République ! La démocratie véritable ne serait donc pas compatible avec la liberté et avec des institutions républicaines ? Voilà qui est grave! Voilà qui mérite débat. On remarquera que les libéraux procèdent par argumentation sommaire et non rigoureuse, ce qui tend à montrer qu'ils ont plus peur de la démocratie qu'ils ne disent la vérité sur la dictature en puissance. En vérité, les possédants ont peur, ils ont peur du peuple ! On comprends fort bien qu'une assemblée communiste-socialiste veuille s'en prendre aux privilèges des possédants pour une redistribution vers ceux d'en-bas. Mais le peuple doit-il avoir la même peur que les possédants ?

    - La liberté des possédants est-elle aussi la liberté du peuple?

    Toute poussée de démocratie radicale vers la démocratie populaire, vers le socialisme doit au regard des dictatures à parti unique ayant existées pendant le XX ème siècle répondre à cette question. Pour la droite la liberté de tous contient nécessairement la liberté des propriétaires du capital. Par contre accroître la liberté réelle des travailleurs comme le veulent les communistes est évidement problématique pour la droite mais pas pour le peuple . Vouloir conforter par des droits et des garanties le pouvoir des travailleurs et du peuple c'est porter atteinte à la liberté et aux droits des patrons, des possédants . Cela est impensable pour les libéraux qui ne cherchent pas à étendre les libertés de la majorité au détriment des privilèges d'une minorité . La réponse mérite sans dout plus que ces propos. On épuise pas un tel sujet si rapidement. Je recentre donc la question sur le sujet initial.

    En refusant le monocamérisme et la démocratie au profit d'un bicamérisme qui redonne la main aux grands possédants la droite défends la liberté du capital et l'Etat capitaliste. Elle ne peut le faire aussi crûment d'ou son recours hypocrite à la liberté en général, à la liberté de tous, à l'abstraction juridique . Les libéraux sont hypocrite par nature puisqu'ils défendent en même temps la démocratie des sujets-citoyens et l'oligarchie des possdants. Mais évoquer leur hypocrisie ne suffit pas à répondre à la question posée. Avant de se poser la question de la possibilité de la pleine démocratie il importe de savoir si réellement la liberté des possédants est bien la même que celle du peuple. Le peuple doit-il avoir la même peur que les possédants? L'expérience historique y compris celle des pays de l'Est tend à montrer que le peuple ne doit pas avoir peur de lui-même mais de ces membres qui se détachent de lui au point de former un corps séparé eu égard aux avantages offert par la fonction de membre séparés. Cela concerne bien les élus . De cela il doit se méfier s'il aspire à la démocratie ouvrière, à l'autogestion socialiste. Mais ce n'est pas une tare rédhibitoire . Un statut de l'élu et notamment du mandat peut remédier à une dérive censitaire ou oligarchique malgré la voie électorale . De même la volonté de maintenir le pluripartisme est un gage contre la dictature du parti unique .

    - SOCIALISME DU XXI siècle : UNE ASSEMBLEE, DES CONSEILS ET DES GARANTIES

    Aller vers la démocratie d'en-bas, du peuple suppose dans la situation post-révolutionnairele maintien d'une assemblée d'élus avec des conseils (ou soviets) dans les quartiers et les lieux de production. Elle suppose aussi des garanties nouvelles.

    Philippe DUJARDIN in « 1946, le droit mis en scène » distingue (p114) l'Etat total ou totalitaire de l'Etat tutélaire et de l'Etat totalitariste. Son propos concerne les Etats capitalistes.

    Tutélaire est l'Etat qui s'érige en négation des corps intermédiaires traditionnels tout autant que des classes sociales et de leurs organisations. Cet Etat instaure entre le sujet individuel et lui une vacuité qui se donnera pour la garantie de la sûreté personnelle, qui sera, en fait, le lieu où s'abîmeront sûreté, liberté individuelle et collective « sitôt que le souverain le demande » (JJ Rousseau)

    Totalitariste : se dit d'une forme caractéristique de l'Etat capitaliste, ou l'on prétend faire pièce à la « frammentarieta » de l'Etat libéral et du syndicalisme libre (Gentile) ou faire retour à l'unité supposé des temps « prépluralistes » (C Schmitt) en abolissant la distinction société civile/ Etat.


    - Le gage de la reconnaissance de la diversité de la société civile : sans sexisme ni racisme *

    Dans les dictatures réactionnaires les femmes et les étrangers voient leurs droits réduits. Le sexisme et le racisme se répandent aisément. La laïcité ne sera pas confondue avec la guerre aux religions qui pourront toujours se pratiquer mais en respectant le cadre laïc. On ne peut guère se lancer en conjecture sur le point de savoir si les croyants vont on non s'inscrire dans la dynamique d'émancipation en créant une théologie de la libération. Reste que les éléments réactionnaires faisant le jeu du capital déchu seront contestés comme tous les autres.

    Revenons à la société civile : Voici la définition de K MARX : « La société civile embrasse l'ensemble des rapports matériels des individus à l'intérieur d'un stade de développement déterminé des forces productives. Elle embrasse l'ensemble de la vie commerciale et industrielle, d'une étape et déborde par là même l'Etat et la nation, bien qu'elle doive par ailleurs s'affirmer à l'extérieur comme nationalité et s'organiser à l'intérieur comme Etat » in L'idéologie allemande (p 104)

    La société civile est clivée par de multiples rapports sociaux dont le plus central est le rapport capital / travail. Les dictatures ont pour point commun de détruire ou « couper les ongles » des organisations de défenses et promotion du salariat. Ecraser la société civile revient en fait à interdire les syndicats et les partis de gauche pour laisser place aux grands patrons influents, aux religions et à leur « dignitaires » à la famille. L'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, la Grèce des colonels, l'Italie mussolinienne, la France de Pétain ont procédé ainsi avec des variations qui tiennent à leurs histoires spécifiques.

    - Contre le totalitarisme

    L'Etat tendant vers l'éco-socialisme ne reproduira pas le modèle stalinien au sens de l'Etat parti totalitaire.

    Il ne s'agira pas de l'Etat d'un parti ni d'un homme. Des mesures seront prises pour contrecarrer la concentration des pouvoirs au sommet de l'Etat. La durée des mandats et leur renouvellement limité après élection (ex : 3 x 3 ans maxi) ne sont qu'une des garanties. Même la Haute Noblesse d'Etat (cf Bourdieu) perdra ses privilèges bureaucratiques.

    Il n'y aura pas d'idélologie d'Etat officielle même si une idéologie dominante aura probablement supplanté la « pensée unique » néolibérale. Il n'y aura pas de presse d'Etat unique.

    Il s'agira d'un Etat politique qui laissera place au droit, un Etat politique expression de la démocratie et instrument de celle-ci ne recouvrira pas la société civile d'une volonté disciplinaire notamment à l'encontre des paysans et artisans à l'exception du capital dont les rapports sociaux qui lui sont coextensif seront progressivement abolis . Il y aura certes des enjeux de pouvoir autour des médias, autour des polices privées du capital « finissant » comme de la police d'Etat. En fait l'Etat allant vers la démocratie socialiste se construira sur une voie à la fois pacifique (solidarité accrue, plus d'égalité, beaucoup moins d'oppression, répartition des richesses) et conflictuelle. Mais il s'agira d'une conflictualité qui bridera les couches dominantes victimes du partage des richesses. Ce faisant il ira vers sa propre disparition.**


    Christian DELARUE

    1) Les élus de Chevaigné veulent supprimer le Sénat *
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article68436

    ELEMENTS SUR L'ALTER-REPUBLIQUE
    lire la parie I sur LA SEPARATION DES POUVOIRS : EN PRENDRE ET EN LAISSER !
    http://www.prs12.com/article.php3?id_article=3774


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  •  Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe ! 

    Préférons Vincent GAY plutôt que Yves COCHET

    amitie entre les peuples.org

    Que propose Monsieur Yves COCHET face à l'épuisement des stocks et à la montée des prix carburants : se serrer la ceinture ! Est-ce bien là le rôle d'un homme politique écologiste de gauche ? Je ne crois pas . Monsieur COCHET n'est peut-être pas "à gauche" puisqu'il a défendu, si je ne me trompe, que l'écologie relevait d'un paradigme nouveau, ni de droite ni de gauche. Malgré cela j'ai lontemps prêté à Monsieur COCHET des préoccupations sociales suffisantes pour le classer à gauche, une gauche social-démocrate écologiste. Sa position en faveur du TCE a démontré qu'il s'agissait en fait d'un social-libéralisme écologique . A lire son dernier article "La fin du monde tel que nous le connaissons" (1) je ne vois absolument plus rien de social ou de gauche !

    N' y a-t-il pas des sujets ou le clivage droite-gauche n'est pas pertinent ? N'est-ce pas le cas quand des écologistes comme Yves COCHET ou Fabrice FLIPPO ne ménagent pas leur énergie pour démontrer, empreinte écologique à l'appui, que nous allons à grande vitesse dans le mur. Et même, que nous y sommes déjà ! Voici l'extrait en cause concernant le pétrole : "La hausse actuelle du cours des hydrocarbures n'est pas un simple choc pétrolier - comme ceux que nous avons affrontés en 1973 et 1979 - c'est la fin du monde tel que nous le connaissons..../...Cette situation n'est pas « la fin du pétrole » ou « la fin des énergies fossiles », c'est la fin de l'énergie bon marché et, conséquemment, la fin du monde tel que nous le connaissons, c'est-à-dire, avant quinze ans, la fin de la croissance économique, la fin du capitalisme, la fin de l'Union européenne, la fin de l'aviation commerciale de masse, la fin de la grande distribution... Les transitions énergétiques des siècles passés - du bois au charbon, du charbon au pétrole - étaient graduelles et adaptatives, le pic de Hubbert sera brusque et révolutionnaire. La fin du pétrole bon marché est la plus grande épreuve qu'ait jamais affrontée l'humanité (c'est LE problème). Afin d'en repousser un peu la date et d'en réduire un peu les effets désastreux, la seule conduite possible est l'apprentissage de la sobriété (c'est LA solution)." Est-ce cette urgence et cette fin apocalyptique qui fait oublier de hiérarchiser les causes de la situation écologique très dégradée dans laquelle nous sommes ?

    Mettre la politique au poste de commande est essentiel pour qui veut mener une politique de classe. Et il y a toujours une option de classe à prendre !

    Pourquoi Yves COCHET ne propose-t-il pas comme Vincent GAY,(2) spécialiste comme lui de ces questions écologiques, de nationaliser Total ? A tout le moins une telle proposition, dont on sait qu'elle ne saurait suffire, mérite débat, d'autant que cela n'enlève rien à la nécessité de se "désintoxiquer de l'usage addictif du pétrole". Le prix élevé à la pompe va aider les salariés ordinaires à prendre des vacances proches de chez lui.  Les vacances lointaines vont apparaître bientôt comme le snobisme des couches aisées . Mais tout cela ne forme pas une politique active . Sauf à considérer que l'appauvrissement de la population fait bien les choses pour régler la question climatique . Comme je ne prête pas pareille solution à Monsieur Cochet alors il importe au plus vite qu'il mette en avant une politique de classe en matière énergétique . Je précise que ceux d'en bas ne se résume pas aux ouvriers et employés de bureau mais qu'il faut y ajouter les techniciens et cadres intermédiaires qui eux aussi se rapprochent du salaire médian.

    Ne faut-il pas débattre de l'ensemble des moyens qui visent à réorienter la politique énergétique et celle des transports. Y figurent une réglementation stricte et une fiscalité adapté, le tout portant sur un objet non fuyant, maîtrisable par les politiques . C'est ici que l'appropriation publique intervient . La critique d'EDF pour la filière électrique n'invalide pas l'appropriation publique mais plutôt les politiques libérales qui ont marchandisé ce service esentiel en détruisant sa politique tarifaire. Dans la note d'ATTAC France (cf. lien 3) Jacques COSSART remarque que "parmi les six premières compagnies au monde, trois sont publiques, la société pétrolière d'Arabie Saoudite (1 ère ), du Venezuela (3 e ) et d'Iran (4 e )". Un tel statut n'offre pas d'emblée et automatiquement des résultats positifs en matière sociale et écologique. C'est là un point assuré. Tout dépend de l'action des politiques puisque la nationalisation vise à mettre les autorités publiques au poste de commande alors que les privatisations opère un abandon à la loi invisible du marché qui n'est pas neutre puisqu'elle sert le capital propriétaire .

    Christian DELARUE
    Militant altermondialiste - ATTAC France

    notes:

    1 - Yves Cochet : La fin du monde tel que nous le connaissons. Chronique parue sur le site Actu-Environnement (29 mai 2008)
    http://www.yvescochet.net/wordpress/?cat=7

    2 - Vincent GAY : Total défend l'environnement

    http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=8320

    Pour une écologie anticapitaliste

    Face à l'ampleur de la crise environnementale, il est nécessaire de développer une politique radicalement écologiste. Pour être efficace, celle-ci ne peut qu'être anticapitaliste.

    http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=8238


    3 - Jacques COSSART : Éléments statistiques relatifs à la production et consommation d'énergie dans le monde - Attac France
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7335


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