• EDVIGE,

    LA CITOYENNETE ET LA PENTE BONAPARTISTE

     

    EDVIGE est l'acronyme d'un fichier de police destiné au gouvernement. Nous y reviendrons.


    I - PREALABLE SUR LA CITOYENNETE ET LA DEMOCRATIE

    Ayant écrit plusieurs textes sur le sujet je m'en tiens à l'essentiel (1)

    -
    L'ambiguité de la citoyenneté : un lieu d'affrontement politico-idéologique.

    Contre une vision unilatérale je pose la citoyenneté comme ayant deux faces comme janus . La face lumineuse est celle qui fait passer une communauté humaine au statut de peuple politique via le droit de vote. Ce faisant c'est l'égalité de chaque citoyen au travers de la règle un homme = une voix, une femme = une voix qui est promu . C'est là une conquête historique à ne pas sousestimé . Pour autant il ne s'agit pas de la survaloriser, de la fétichiser. Dans la démocratie libérale, elle n'est qu'un laps de temps ! Autant dire alors que la citoyenneté a aussi une face sombre, celle qui permet le passage du peuple concret à la nation abstraite, englobante et mystificatrice qui masque les conflits de classe et qui crée un nouveau rapport social entre les élus, les élites politiques qui la représente et qui monopolise l'activité politique. En ce sens, la citoyenneté telle qu'elle est organisée par la démocratie libérale assure plus la dépossession du peuple et des citoyens que leur participation au destin commun. La face lumineuse est célébrée, la face sombre continue de faire l'objet de recherche critique et scientifique . En fait la citoyenneté dans ses modalités engage une conception de la démocratie.

    - La démocratie libérale est d'essence restreinte

    Elle s'accommode d'un usage restreint de l'activité citoyenne limité à la votation après s'être longtemps accommodé d'un vote masculin, d'un vote censitaire, d'un vote dess nationaux. Dans une version moins restreinte que l'on nomme démocratie participative conçue comme complémentaire à la démocratie représentative les citoyens sont autorisés à participer à des processus souvent très localisés (le quartier) de débats et de décisions. La démocratie libérale reconnait les conflits de classe à sa manière en permettant la grève et les manifestations. Cet ensemble le plus avancé ne forme qu'une démocratie rabougrie eu égard au champ d'intervention comme au temps consacré. Rien à voir avec l'alterdémocratie ou l'autre démocratie dont je suis le promoteur.



    II - EDVIGE POUSSE A RESTREINDRE PLUS ENCORE UNE INTERVENTION CITOYENNE DEJA LIMITEE

    Le décret du 27 juin qui a crée ce ficher EDVIGE a été critiqué par le syndicat de la magistrature et de nombreuses associations a bien des défauts . Je renvoie ici au site http://nonaedvige.ras.eu.org/   pour les détails du texte.

    - citoyenneté passive encouragée, citoyenneté active bridée.

    Ici, dans le cadre que je développe, je souligne un seul asppect , celui qui renforce la citoyenneté passive au détriment de la citoyenneté active . La citoyenneté passive est celle jadis valorisée par feu Michel Debré (la phrase qui me revient à l'esprit concerne le seul fonctionnaire et pas le citoyen ordinaire : “Le fonctionnaire est un homme de silence, il sert, il travaille et il se tait“, mais la formule oubliée participe de la même philosophie) . Le bon citoyen doit se contenter d'aller voter les rares fois ou la démocratie représentative l'appelle . Il doit, le reste du temps, se vouer à l'éducation des enfants et se replier sur les joies et les misères individuelles et familiales de la consommation marchande (pour peu que les dits citoyens soit suffisamment solvables).

    Le fichage des personnes actives dans les associations, les partis politiques et les groupes religieux est non seulement attentatoire aux libertés et contraire à l'Etat de droit et passible de recours devant le Conseil d'Etat ( tentative en cours lu sur Bellaciao) mais il pousse à restreindre fortement l'intervention militante et citoyenne dans la cité. Le fichage des militants et militants a un effet de contrainte : il vise de fait à limiter leur renouvellement des amimateurs du mouvement social ou du moins à n'autoriser que le militantisme qui plait au gouvernement.

    - L'individu-masse, le divertissement et le soutien bonapartiste.

    Je pousse le raisonnement sur une hypothèse à confirmer : N'est-ce pas ainsi au temps du travailler plus longtemps et plus vite et avec des cerveaux livrés aux divertissements des médias (2) et non disponibles à l'activité citoyenne que l'on crée des individus-masse prêt à soutenir les entreprises politiques bonapartistes, autrement dit celles qui se veulent dures et austères pour les travailleurs et même autoritaires et répressives mais en passant par le suffrage démocratique ? Je n'ai pas encore lu l'ouvrage de Dominique LOSURDO sur "Démocratie et bonapartisme" mais j'espère y glaner des éléments confirmant la dégénèrescence de la démocratie libérale en bonapartisme. J'avais pour ma part pointer la dégénérescence de cette démocratie en gouvernance (3 ).


    Christian DELARUE
    Groupe "Démocratie" ATTAC Fce

    1) Notamment,mes précédentes études : 
    a) D'abord, un cadre théorique de fond qui doit beaucoup à Antoine ARTOUS
    - ATTAC mouvement anti/altermondialiste donc mouvement d'émancipation !
    http://rennes-info.org/ATTAC-mouvement-anti
    ou
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=19670

    - ALTERCITOYEN : CITOYEN CONFINE, SEPARE, EXCLUS ou CITOYEN D'EMANCIPATION

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=34633

    - ELEMENTS SUR L'ALTER-REPUBLIQUE

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article51391


    b) Ensuite une application sous la forme de la distinction entre deux sphères démocratiques matérialisées par une rupture qualitative et systèmique. J'ai appelé Alterdémocratie le modèle abouti, terme qui se rapproche de démocratie globale de Michel LASSERE (lien ci-dessos).

    - ALTER-DEMOCRATIE et ALTER-ECONOMIE
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47228

    - La "démocratie modeste" d'acceptation de l'ordre existant

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article66073
    plutôt que :
    Les limites de la démocratie bourgeoise De : Emrah KAYNAK
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article67329

    - [ATTAC 35] Introduction : aller vers une autre démocratie, citoyenne et populaire
    http://www.local.attac.org/35/Introduction-ALLER-VERS-UNE-AUTRE

    ou ALTERDEMOCRATIE / AUTRE DEMOCRATIE : LE TRAJET ET LE BUT.
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article58009

    - LA SOUVERAINETE-COMMISSION, UNE THEORIE TRANSITOIRE VERS L'ALTERDEMOCRATIE ?
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35054


    DEMOCRATIE POLITIQUE, DEMOCRATIE ECONOMIQUE, DEMOCRATIE GLOBALE de Michel LASSERE

    http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article458

    2) Le Lay (TF1) vend « du temps de cerveau humain disponible »
    http://www.acrimed.org/article1688.html

    3) De la « représentation » à la « gouvernance néolibérale » ou du dévoiement de la critique de la représentation à son rétablissement possible
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7311

    Sur l'hyprésidentialisme et le bonapartisme:
    Bonapartisme
    http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=292

    ULTRABONAPARTISME ET HYPERPRESIDENTIALISME*
    http://www.c6r.org/article.php3?id_article=886

    Dire non à ce coup d'Etat permanent
    http://www.mediapart.fr/journal/france/210708/dire-non-a-ce-coup-d-etat-permanent


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  • Démocratie, hypocrisie et dictature.


    Le langage de la démocratie est souvent hypocrite, il masque la dictature d'une classe derrière le pouvoir des élus (qui défendent aussi leurs intérêts personnels mais pas seulement). Mais l'hypocrisie ne concerne pas que la "démocratie libérale", elle frappe toutes les couches privilégiées par un système démocratique pas seulement celui ou la bourgeoisie garde son pouvoir. Le terme dictature prolétarienne n'y échappe pas; Ce qui renvoie à l'explicitation des niveaux de d'abstraction à propos de la dictature ou de la démocratie ou de l'Etat.

    Démocratie libérale et hypocrisie : une combinaison nécessaire par Christian DELARUE
    (L'éthique, compensation de l'économique)
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7312

    Le marxisme comme théorie critique allant derrière les apparences des chose distingue la dictature bourgeoise de la dictature prolétarienne. Ces deux types de dictatures ne sont pas nécessairement dictatoriales au sens de la mise en oeuvre de procédés autoritaires. Le marxisme comme théorie de la domination se distingue ici de la science politique classique qui voit dans la dictature un pouvoir absolu et sans contrepoids ou sans contrôle.

    1) La DICTATURE DE LA BOURGEOISIE

    Elle peut prendre deux grandes formes :

    - D'une part l'Etat libéral à démocratie restreinte qui peut pourtant disposer de mécanismes démocratiques étendus et qui peut avoir comme subdivision l'Etat social (dit Etat providence), l'Etat sécuritaire avec éventuellement des des niveaux inférieurs comme l'Etat xénophobe ou plûtôt la xénophobie d'Etat. De l'Etat sécuritaire on peut passer à l'Etat policier mais un cran en moins doit se remarque au plan des garanties juridiques c'est à dire que l'Etat de droit y subit une nouvelle dégénérescence.

    - D'autre part la dictature proprement dite : En fait l'Etat policier nous rapproche de l'Etat dictatorial qui rassemble sous le capitalisme dominant les fascismes, le bonapartisme, les dictatures de notables, les dictatures militaires.

    2) La DICTATURE PROLETARIENNE

    Elle peut elle aussi prendre deux grandes formes totalement opposées :

    - D'une part la DICTATURE DU PARTI et de sa bureaucratie représentant la classe ouvrière que l'on regroupe parfois sous le nom de dictature de type stalinienne bien au-delà de l'URSS d'après Lénine notamment en y intégrant des régimes autoritaires en Afrique qui se sont réclamés du marxisme au moins au moment de leur apparition .

    - D'autre part la DEMOCRATIE SOCIALISTE qui est plus que la "démocratie avancée" (soit la démocratie représentative plus la démocratie participative plus de nouveaux mécanisme d'intervention citoyenne ou de contrôle mais le tout avec des rapports sociaux de production capitaliste maintenu ) qui reste une démocratie limitée et restreinte . La démocratie prolétarienne ou socialiste à l'issue de la crise révolutionnaire étend la démocratie là ou le capital l'interdisait tant dans l'entreprise (autogestion) que dans la société civile (planification démocratique).

    Christian DELARUE

    22/06/2008 sur Liste du groupe démocratie d'ATTAC France

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  • Monocamérisme : les débats de 1946, la questions des libertés et perspectives.

    Que des élus locaux, ceux de Chevaigné en Ille-et-vilaine, veuillent en finir avec le Sénat (1) voilà chose pas banale ! Le fait mérite un petit retour en arrière, histoire de repérer quelques enjeux (pas tous) . La période des années 1946 est là encore fertile de débats politiques riches . Déjà à l'époque les libéraux luttaient becs et ongles pour restreindre la représentation populaire en lui ajoutant une seconde chambre. Les communistes ne proposaient pourtant pas les soviets partout. Mais la puissante dynamique démocratique de l'époque effrayait la bourgeoisie et ses représentants qui s'arc-boutaient pour résister au pouvoir populaire montant . En l'espèce l'Etat démocratique représentatif montre au passage sa nature de classe puisqu'il lui faut en même temps reconnaître le pouvoir populaire et l'empêcher dans sa réalisation concrète au profit de la classe dominante mieux représentée au Sénat.

    I - LES DEBATS DE 1946

    J'emprunte les analyses qui suivent à Philippe Dujardin auteur de "1946, le droit mis en scène" (PUG 1979)

    - Contre le conservatisme de la seconde chambre, la gauche défend le monocamérisme .

    En 1946, ni la proposition de loi constitutionnelle du PCF, ni celle de la SFIO ne font référence à une deuxième chambre. Les représentants communistes entendaient faire fonds sur le suffrage universel et dénonçaient, citant habilement les premiers radicaux, la deuxième chambre, "refuge du conservatisme social" (Hervé Pierre). La SFIO, instruite par l'échec du Front populaire ne pouvait que demeurer fidèle aux positions exprimées par Léon Blum en 1935, qui stigmatisait les privilèges exorbitant du Sénat, l'iniquité de la répartition de ses sièges et de ses électeurs et se déclarait partisan de l'Assemblée.

    - La droite dénonce un projet dictatorial.

    La minorité libérale défendait l'incompatibilité de la démocratie constitutionnelle et du monocamérisme. René Capitant, dénonçant la "monarchie absolue de l'Assemblée" recomande qu'on en limite la souveraineté par la séparation des pouvoirs et l'institution sénatoriale: "/Dans la constitution de 1875, il n'y avait rien non plus au dessus du Parlement. Mais il y avait à côté de la chambre un Sénat et la séparation des pouvoirs. Il y avait par conséquent un système de frein, de contrepoids qui un moyen extrêmement efficace de limiter la souveraineté de l'Assemblée et même le seul moyen efficace." . /Paul Coste-Floret use d'une argumentation similaire : "/La nécessité des deux chambres est fondée sur la croyance que la tendance innée de toute assemblée à devenir tyrannique, active et corrompue doit être réprimée par l'existence d'une autre chambre égale en autorité"

    II - LEUR LIBERTE EST-ELLE UN PEU LA NOTRE ?

    - Que défend la droite? Sa liberté .

    Elle fait appel dans un même mouvement à diverses expériences historiques et au droit . L'histoire sommairement évoquée vient donc conforter la technique juridique de la séparation des pouvoirs lorsque cette technique masque de trop son contenu de classe et sa vocation anti-démocratique. Le tout est recouvert de l'idéologie libérale la plus crue puisque pour René Capitant le Sénat est la "Chambre de la liberté" ! La liberté contre la démocratie tel est un des enjeux repérable dans ce débat. La liberté contre la dictature : est-ce de l'idéologie ou de la vérité? René COTY érige lui le Sénat en "conservateur des institutions républicaines". Quand ce n'est pas la liberté, c'est la République ! La démocratie véritable ne serait donc pas compatible avec la liberté et avec des institutions républicaines ? Voilà qui est grave! Voilà qui mérite débat. On remarquera que les libéraux procèdent par argumentation sommaire et non rigoureuse, ce qui tend à montrer qu'ils ont plus peur de la démocratie qu'ils ne disent la vérité sur la dictature en puissance. En vérité, les possédants ont peur, ils ont peur du peuple ! On comprends fort bien qu'une assemblée communiste-socialiste veuille s'en prendre aux privilèges des possédants pour une redistribution vers ceux d'en-bas. Mais le peuple doit-il avoir la même peur que les possédants ?

    - La liberté des possédants est-elle aussi la liberté du peuple?

    Toute poussée de démocratie radicale vers la démocratie populaire, vers le socialisme doit au regard des dictatures à parti unique ayant existées pendant le XX ème siècle répondre à cette question. Pour la droite la liberté de tous contient nécessairement la liberté des propriétaires du capital. Par contre accroître la liberté réelle des travailleurs comme le veulent les communistes est évidement problématique pour la droite mais pas pour le peuple . Vouloir conforter par des droits et des garanties le pouvoir des travailleurs et du peuple c'est porter atteinte à la liberté et aux droits des patrons, des possédants . Cela est impensable pour les libéraux qui ne cherchent pas à étendre les libertés de la majorité au détriment des privilèges d'une minorité . La réponse mérite sans dout plus que ces propos. On épuise pas un tel sujet si rapidement. Je recentre donc la question sur le sujet initial.

    En refusant le monocamérisme et la démocratie au profit d'un bicamérisme qui redonne la main aux grands possédants la droite défends la liberté du capital et l'Etat capitaliste. Elle ne peut le faire aussi crûment d'ou son recours hypocrite à la liberté en général, à la liberté de tous, à l'abstraction juridique . Les libéraux sont hypocrite par nature puisqu'ils défendent en même temps la démocratie des sujets-citoyens et l'oligarchie des possdants. Mais évoquer leur hypocrisie ne suffit pas à répondre à la question posée. Avant de se poser la question de la possibilité de la pleine démocratie il importe de savoir si réellement la liberté des possédants est bien la même que celle du peuple. Le peuple doit-il avoir la même peur que les possédants? L'expérience historique y compris celle des pays de l'Est tend à montrer que le peuple ne doit pas avoir peur de lui-même mais de ces membres qui se détachent de lui au point de former un corps séparé eu égard aux avantages offert par la fonction de membre séparés. Cela concerne bien les élus . De cela il doit se méfier s'il aspire à la démocratie ouvrière, à l'autogestion socialiste. Mais ce n'est pas une tare rédhibitoire . Un statut de l'élu et notamment du mandat peut remédier à une dérive censitaire ou oligarchique malgré la voie électorale . De même la volonté de maintenir le pluripartisme est un gage contre la dictature du parti unique .

    - SOCIALISME DU XXI siècle : UNE ASSEMBLEE, DES CONSEILS ET DES GARANTIES

    Aller vers la démocratie d'en-bas, du peuple suppose dans la situation post-révolutionnairele maintien d'une assemblée d'élus avec des conseils (ou soviets) dans les quartiers et les lieux de production. Elle suppose aussi des garanties nouvelles.

    Philippe DUJARDIN in « 1946, le droit mis en scène » distingue (p114) l'Etat total ou totalitaire de l'Etat tutélaire et de l'Etat totalitariste. Son propos concerne les Etats capitalistes.

    Tutélaire est l'Etat qui s'érige en négation des corps intermédiaires traditionnels tout autant que des classes sociales et de leurs organisations. Cet Etat instaure entre le sujet individuel et lui une vacuité qui se donnera pour la garantie de la sûreté personnelle, qui sera, en fait, le lieu où s'abîmeront sûreté, liberté individuelle et collective « sitôt que le souverain le demande » (JJ Rousseau)

    Totalitariste : se dit d'une forme caractéristique de l'Etat capitaliste, ou l'on prétend faire pièce à la « frammentarieta » de l'Etat libéral et du syndicalisme libre (Gentile) ou faire retour à l'unité supposé des temps « prépluralistes » (C Schmitt) en abolissant la distinction société civile/ Etat.


    - Le gage de la reconnaissance de la diversité de la société civile : sans sexisme ni racisme *

    Dans les dictatures réactionnaires les femmes et les étrangers voient leurs droits réduits. Le sexisme et le racisme se répandent aisément. La laïcité ne sera pas confondue avec la guerre aux religions qui pourront toujours se pratiquer mais en respectant le cadre laïc. On ne peut guère se lancer en conjecture sur le point de savoir si les croyants vont on non s'inscrire dans la dynamique d'émancipation en créant une théologie de la libération. Reste que les éléments réactionnaires faisant le jeu du capital déchu seront contestés comme tous les autres.

    Revenons à la société civile : Voici la définition de K MARX : « La société civile embrasse l'ensemble des rapports matériels des individus à l'intérieur d'un stade de développement déterminé des forces productives. Elle embrasse l'ensemble de la vie commerciale et industrielle, d'une étape et déborde par là même l'Etat et la nation, bien qu'elle doive par ailleurs s'affirmer à l'extérieur comme nationalité et s'organiser à l'intérieur comme Etat » in L'idéologie allemande (p 104)

    La société civile est clivée par de multiples rapports sociaux dont le plus central est le rapport capital / travail. Les dictatures ont pour point commun de détruire ou « couper les ongles » des organisations de défenses et promotion du salariat. Ecraser la société civile revient en fait à interdire les syndicats et les partis de gauche pour laisser place aux grands patrons influents, aux religions et à leur « dignitaires » à la famille. L'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, la Grèce des colonels, l'Italie mussolinienne, la France de Pétain ont procédé ainsi avec des variations qui tiennent à leurs histoires spécifiques.

    - Contre le totalitarisme

    L'Etat tendant vers l'éco-socialisme ne reproduira pas le modèle stalinien au sens de l'Etat parti totalitaire.

    Il ne s'agira pas de l'Etat d'un parti ni d'un homme. Des mesures seront prises pour contrecarrer la concentration des pouvoirs au sommet de l'Etat. La durée des mandats et leur renouvellement limité après élection (ex : 3 x 3 ans maxi) ne sont qu'une des garanties. Même la Haute Noblesse d'Etat (cf Bourdieu) perdra ses privilèges bureaucratiques.

    Il n'y aura pas d'idélologie d'Etat officielle même si une idéologie dominante aura probablement supplanté la « pensée unique » néolibérale. Il n'y aura pas de presse d'Etat unique.

    Il s'agira d'un Etat politique qui laissera place au droit, un Etat politique expression de la démocratie et instrument de celle-ci ne recouvrira pas la société civile d'une volonté disciplinaire notamment à l'encontre des paysans et artisans à l'exception du capital dont les rapports sociaux qui lui sont coextensif seront progressivement abolis . Il y aura certes des enjeux de pouvoir autour des médias, autour des polices privées du capital « finissant » comme de la police d'Etat. En fait l'Etat allant vers la démocratie socialiste se construira sur une voie à la fois pacifique (solidarité accrue, plus d'égalité, beaucoup moins d'oppression, répartition des richesses) et conflictuelle. Mais il s'agira d'une conflictualité qui bridera les couches dominantes victimes du partage des richesses. Ce faisant il ira vers sa propre disparition.**


    Christian DELARUE

    1) Les élus de Chevaigné veulent supprimer le Sénat *
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article68436

    ELEMENTS SUR L'ALTER-REPUBLIQUE
    lire la parie I sur LA SEPARATION DES POUVOIRS : EN PRENDRE ET EN LAISSER !
    http://www.prs12.com/article.php3?id_article=3774


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  • audio mp3 par Georges LABICA

    http://www.loldf.org/fabrique

    La democratie
    http://www.loldf.org/fabrique/labica/07.04.25.labica.democratie.mp3

    La révolution prolétarienne
    http://www.loldf.org/fabrique/labica/07.10.03.labica.revolution.mp3

    Les nationalisations
    http://www.loldf.org/fabrique/labica/07.07.04.labica.nationalisation.mp3


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  • Meeting en soutien de Mme Ayaan Irsi ALI : BHL est-il fréquentable?
     
    Commission ATTAC "Démocratie: débat et médias"

    BHL était avec Caroline FOURREST et d'autres pour défendre Mme ALI sous les hospices de Charlie Hebdo, ce qui n'est pas en soi condamnable évidemment. Dans son édition du 20 février Charlie Hebdo préfère néanmoins donner la parole à Caroline FOURREST plutôt qu'à BHL, ce qui est un bon pas pour circonscrire les capacités de BHL à imposer sa vison des choses.. Et ce n'est pas qu'une histoire de réseau de copains qui se tiennent les coudes, bien qu'en coulisse cela importe beaucoup à la stratégie du coup de force. Car, en soi, dans l'absolu, participer à un débat avec BHL ne pose aucun problème. C'est bien la longue pratique des "non débats" de cet individu qui fait problème. Alors oui ou non est- possible de débattre avec cet ex- philosophe devenu personnage médiatique?
     
    Ayaan Hirsi Ali : l'Europe des mécréants se réveille.
    http://unecharlie.canalblog.com/

    Voici ci-dessous deux extraits de deux articles de l'association critique des médias Acrimed :ils en disent long sur les méthodes de ce Monsieur.:

    1 « Touche pas à BHL », par Ruquier et Finkielkraut
    http://www.acrimed.org/article2771.html?var_recherche=bhl

    Que dire aussi de la désinvolture de Bernard-Henri Lévy qui peut inventer des citations comme « synarchies new-yorkaises » et les attribuer au Monde diplomatique, pour les besoins de sa démonstration et de sa promotion [6] ? Faut-il tenir pour négligeables les amalgames qui transforment en nazis tous ceux qui ne s'agenouillent pas devant le mausolée que BHL se construit pour l'habiter de son vivant ?

    Aucune injure, aucun mépris, aucune bassesse sous la plume de BHL ? Il suffit de le lire (p.196 de « ma bible ») : « Et puis chez les épigones enfin, chez les tout petits bourdivins , disciples trop pressés d'une “pensée critique” où ils croient que critique veut dire détestation ou délation, chez ces courriéristes approximatifs d'une idiotisme altermondialiste griffé Monde diplo qui semblent sincèrement persuadés que « philosophie du soupçon”, dans les textes de leurs maîtres, signifiait “philosophie de juges d'instruction et de flics”, chez ces cyniques qui, n'en étant pas à une bassesse près vont jusqu'à insulter le cadavre de Paul Nizan en détournant le titre et le sens de ses Chiens de garde et tentant de s'emparer du bel esprit de colère qui y sévissait, chez les épigones, donc, cette notion de “connivence” qui gardait encore, chez Bourdieu, un semblant de signification structurale dégénère un peu plus et se dégrade comme sous l'empire d'une entropie qui s'accélère. » BHL ne s'abaisse même pas à citer le nom de quelqu'un qui insulterait « le cadavre de Paul Nizan » : un bel exemple de « désaccord civilisé », comme dirait Finkielkraut.

    Retenons nos larmes. Mais apprécions à sa juste valeur la bienséance commune à nos excommunicateurs : quand l'un prive Halimi du « droit de se réclamer de Castoriadis », l' autre lui interdit de se réclamer de Paul Nizan ! Et quand l'un comme l'autre attribuent à leurs contestataires les filiations de leur choix ? Totalitaires, forcément.
    2 BHL calomnie le Diplo

    Dans Le Point du 9 mars 2006 Bernard-Henri Lévy, de retour des Etats-Unis, s'est laissé aller - ô surprise ! - à quelques divagations dignes des « débats » médiatiques.

    Revenant sur la question du nucléaire en Iran, il pose la question : « Inde et Iran, deux poids et deux mesures face à la question du nucléaire ? » Et affirme : « Eh oui. Bien entendu. Il y a deux poids et deux mesures, toujours, entre la démocratie et le fascisme. » Avant de commenter : « Rien ne me semble plus redoutable que ce jeu de fausse symétrie qui voudrait nous convaincre, au nom de l'« équité », que ce qui est donné à la démocratie indienne devrait l'être à l'Iran des mollahs. Ne pas céder sur ce point. »

    Et de mettre ainsi en scène son courage : s'égarer... « Ne pas se laisser intimider par les compagnons de route des islamistes radicaux qui, comme le directeur du Monde diplomatique, regrettent, ce mois-ci, que l'on "diabolise" les héritiers de Khomeyni. »

    Ignacio Ramonet, puisqu'il s'agit de lui, serait d'une part un compagnon de route des « islamistes radicaux » et aurait regretté « que l'on "diabolise" les héritiers de Khomeyni ».

    On se convaincra aisément de la probité intellectuelle de BHL, en comparant avec le texte initial de Ramonet (Le Monde Diplomatique, mars 2006).

    Christian DELARUE
    à titre personnel
    Secr.nat. du MRAP
    et Com Démocratie" d'ATTAC 

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