• FSM 2008 : ALTERMONDIALISTES, PARLONS CLAIREMENT POUR RESISTER, POUR ALLER VERS UN AUTRE MONDE !

    Le texte ici rapporté a été écrit sous un autre titre dans un autre contexte par Stephen Bouquin (*), mais il est adapté (sauf les passages de la fin sur parti/mouvement) comme une des expression de l'altermondialisme.


    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article59393

    On ne pourra résister à l'offensive du MEDEF, de Sarkozy, qu'en parlant clairement. Pour maintenir ce système, il applique les mêmes recettes : diviser pour régner ; la carotte et le bâton.

    J'étais il y a quelques mois en Amérique Latine et ce qui m'a frappé là-bas, c'est la clarté du langage politique. A gauche, on n'a pas peur d'employer certains mots. Ici, on parle de transformation sociale, là-bas, de révolution. Ce n'est pas du grand soir que l'on parle mais d'un processus, qui implique néanmoins une rupture. Un saut qualitatif si on veut. D'où les constituantes en Bolivie, en Equateur et il y a une dizaine d'années, au Venezuela. Ici, on parle de nantis, d'élites, là-bas on nomme l'adversaire avec clarté ; c'est l'oligarchie, la bourgeoisie.

    - A FORCE DE NUANCER ON DEVIENT INAUDIBLE

    Ici un tel langage sera rapidement qualifié de « langue de bois ». Pourquoi ? Parce que ce langage est faux ? Non, parce qu'il a perdu sa crédibilité lorsque les actes posés contredisaient les mots. Bref, quand la gauche n'a pas tenu ses engagements, au pouvoir mais aussi dans les luttes. La « langue de bois », c'est aussi manquer de nuances, certes, mais à force de nuancer, on devient inaudible. Sur la défensive, la gauche a tenté de changer de vocabulaire, de renommer les choses autrement afin de contourner la disqualification dont elle est l'objet. Même dans la gauche radicale, ce phénomène s'est développé. On ne parle plus de nationalisations mais d'appropriation sociale. On parle de souffrance au travail et non d'aliénation, d'exploitation. Je ne vais pas en faire l'inventaire ici ce serait trop long. Mais je pense que notre langage a été saturé par des euphémismes, ce qui tend à le rendre incompréhensible. Or, en face, avec ou sans Sarkozy, on avance masqué, on ment, on trompe, on détourne l'attention. Et si on veut démasquer les mensonges de la droite, il faut parler clairement, il ne faut pas avoir peur d'être caricatural. D'autant que les actes sont là : oui il y a bien une lutte des classes et elle se mène de deux côtés.

    C'est mon premier point : on ne pourra résister à l'offensive du MEDEF, de Sarkozy, qu'en parlant clairement.

    - PAUPERISER, MARCHANDISER, DESOLIDARISER

    Le capitalisme ne surmonte ses crises périodiques que par une fuite en avant, l'accumulation du capital a besoin de paupériser les classes laborieuses ; le capitalisme a besoin de nouvelles marchandises et va donc marchandiser la terre, l'eau, l'oxygène que l'on respire (je pense aux droits de pollution qui s'achètent et se vendent) ; le corps, le cerveau, c'était déjà le cas sous la forme de la force de travail. Maintenant, cela va plus loin.

    Pour maintenir ce système, il applique les mêmes recettes : diviser pour régner ; la carotte et le bâton. La « carotte », pour moi, c'est la féerie marchande (Marx parlait du fétichisme de la marchandise) qui répond à l'aspiration de bien vivre par une consommation aliénante. La jeunesse, le monde ouvrier aussi, sont soumis à cette offensive culturelle où les objets de consommation de luxe sont les uniques marqueurs de l'existence sociale. Et puis il y a le bâton, pas seulement les CRS mais aussi la sanction sociale, la stigmatisation des faibles, des pauvres, comme parasites, les loosers, les handicapés sociaux. L'incantation de la valeur travail sert a nous désolidariser les uns des autres. Avec la valeur travail façon Sarkozy, on occupe la position sur l'échelle sociale que l'on mérite... Bref, l'hiérarchisation sociale est une donnée naturelle et la compétition un facteur de dynamisme, de sélection. En haut les forts, en bas, les faibles...

    - PRENDRE SOIN DE...

    Pour résister à cette offensive culturelle, il faut défendre d'autres valeurs, une culture du vivre ensemble où chacun prend soin de soi et des autres ; la solidarité, la fraternité, la sororité ; dans le présent comme dans le présent à venir. Dans la vie quotidienne comme au niveau d'un projet politique. Le communisme (ou le socialisme) prend ici tout son sens. Il est d'une actualité absolue. C'est mon second point.

    Au 19ème siècle, la solidarité était une nécessité. Solidarité de classe, solidarité entre opprimés et exploités. Aujourd'hui, la solidarité redevient indispensable et petit à petit la conscience que l'on ne peut pas s'en sortir tout seul gagne du terrain. C'est pourquoi en face, on cherche tellement à diviser pour régner. Car il faut désunir le monde de celles et ceux qui pourraient se révolter, et qui inéluctablement se révolteront. Diviser pour régner, c'est opposer français aux résidents étrangers, travailleurs avec et sans papiers, actifs et chômeurs, jeunes et personnes âgés ; c'est agiter l'épouvantail des classes dangereuses, aujourd'hui ce sont les habitants des cités.

    - NOUS SOMMES DES SEMBLABLES DIFFERENTS

    La volonté de diviser pour régner est masquée par une idéologie, le libéralisme autoritaire. Or, l'idéologie dominante colonise peut-être les esprits, mais elle ne change pas la réalité. Gramsci, que Sarkozy aime citer pour dire que les batailles se gagnent d'abord par la lutte des idées ; et bien, Gramsci disait aussi que l'hégémonie idéologique du capitalisme se fissure à partir de l'expérience concrète, le vécu quotidien. Et le vécu d'un très grand nombre – en fait, le vécu de la majorité de la population — est un vécu où l'on perd sa vie à la gagner, où les conditions d'existence se durcissent et se dégradent, mêmes pour les bacs +5, pour les techniciens, les cadres. Une condition sociale où les choix se réduisent ou requièrent des sacrifices. Les économistes disent que l'ascenseur social est en panne, les jeunes des cités disent « on est dans la nasse ». Il existe donc une communauté d'intérêts entre ce gens-là ; ils appartiennent à une même classe, la classe « en soi ». Ce sont, nous sommes, des semblables différents. Objectivement, nous sommes unis par le sort que le système nous impose.

    Vous, ici rassemblés, savons pourquoi il en est ainsi ; pourquoi les conditions de vie se dégradent. Mais celles et ceux qui ne savent pas, qui pensent peut-être que les inégalités et les injustices ont toujours existé, et bien ces mêmes personnes n'accepteront pas éternellement les injustices qui leur sont imposées. C'est pourquoi on a connu et on connaîtra des révoltes, surtout en France où c'est une tradition.

    - ALLER PLUS LOIN : METTRE EN CAUSE LE SYSTEME !

    Mais pour aller plus loin que la révolte, que l'indignation, il faut aussi lui donner un sens, politique bien sûr. C'est dire contre quoi l'on se révolte, dire ce que l'on combat. Certains seront tentés de prendre le néo-libéralisme pour cible. OK, mais on sait aussi que le « néo-libéralisme » est un programme de combat dont la finalité est de pérenniser un système inhumain qui menace désormais la survie même de notre écosystème qu'est la terre. En parlant de néo-libéralisme, on a mis en évidence la cohérence d'une période de contre-réformes visant à démanteler les conquêtes sociales. Mais, en ne parlant qu'en ces termes de libéralisme et d'anti-libéralisme, on s'interdit de porter la critique plus loin, de remettre en cause le système et on s'interdit donc de proposer une vraie perspective révolutionnaire qui propose une alternative, un autre horizon, le socialisme.

    Et sans la perspective d'un autre système social, économique, politique, on ne peut faire que trois choses : 1). courber l'échine et se résigner ; 2). passer dans le camp adverse et défendre le système 3). le corriger, l'amender, bref jouer à l'ambulance sociale.

    Mais cette troisième option, celle du réformisme, ne fonctionne plus. Pourquoi ? Deux raisons l'expliquent. Primo, historiquement, les réformes ont été concédées ou arrachées, sous le rapport de force ou lorsqu'il fallait faire des concessions. L'Etat-providence, la sécurité sociale, l'échelle mobile des salaires, les services publics ont été crées peu après la seconde guerre mondiale. Il fallait éviter que le communisme gagne les masses et accède au pouvoir en Europe de l'Ouest. Il a donc fallu faire des concessions de type structurelles. Aujourd'hui, bon nombre de ces concessions sont dysfonctionnelles par rapport à la guerre de concurrence économique mondialisée.

    Le réformisme de la social-démocratie, c'est se limiter aux réformes que le capital veut bien concéder et c'est refuser d'aller plus loin. Aujourd'hui, le capital ne peut et ne doit plus rien lâcher. La social-démocratie n'est donc plus réformiste. Pour l'être, il faut oser penser une alternative à ce système et il faut donc être révolutionnaire. Ceci est surtout vrai pour les organisations politiques, pour les salariés, changer leur conditions de vie est une nécessité, même et surtout pas de réformes immédiates.

    Dire les choses telles qu'elles sont, offrir une vision de société, n'est pas qu'une question sémantique, c'est une question de positionnement. Être en opposition à ce qui fait système, c'est devenir audible, visible et donc potentiellement écouté.

    - NECESSITE DE COLLECTIFS MILITANTS INSCRITS DANS LA DUREE

    Faut-il un parti pour faire cela ? A cette question, je répondrai de manière positive. Roberto Michels a montré que la forme-parti est née avec le mouvement ouvrier. Le syndicalisme ne suffisait pas, même révolutionnaire. La démocratie délibérative est un élément de régulation du système mais aussi un champ de bataille. Les institutions le sont également. La forme-parti n'est pas nécessairement verticale, ni hégémonisante à l'égard des mouvements sociaux. L'expérience montre que, par-delà les fluctuations des luttes sociales ou des échéances électorales, un collectif militant doit perdurer. Faire des bilans et proposer des perspectives, programmatiques, revendicatives. Conserver et engranger des forces pour la bataille suivante. Certes, tout cela est un peu militaire. L'alternative est de recommencer à zéro à chaque fois et surtout répéter les mêmes erreurs.

    Refuser la forme parti et lui préférer la forme mouvement, c'est un peu comme vouloir changer la société sans prendre le pouvoir. C'est une option mais elle relève d'abord d'une sorte de syndicalisme sociétal. Le syndicalisme est un contre-pouvoir, dans les entreprises ou sur le plan interprofessionnel. Dès lors que le syndicalisme cogère, il se dénature. Sur le plan politique, la question me semble différente même si on sait d'expérience qu'il ne suffit pas d'occuper un ministère ou deux pour changer la donne. Mener une lutte politique jusque y compris dans les institutions du système que l'on combat est un risque. Mais ne pas prendre ce risque, c'est aussi laisser d'autres remplir le vide. On ne peut le faire qu'en développant en parallèle d'autres institutions, nées de la mobilisation et qui démocratisent donc le pouvoir là où il est aujourd'hui monopolisé par une minorité. Dire cela, c'est dire également qu'un parti des communistes ne peut pas être un parti comme les autres. Qu'il est essentiel qu'il soit de toutes les luttes démocratiques et sociales, qu'il entretienne avec les mouvements sociaux un rapport dialectique, sans se diluer en leur sein ni masquer ce qui est sa spécificité, sa raison d'être, à savoir, agir pour un société libérée de la logique de profit, une société avec autant de libertés que d'égalité, une société socialiste, ici et ailleurs dans le monde.

    (*) Discours de notre camarade Stephen Bouquin à l'Assemblée du PCF
    http://www.unitesocialiste.be/content/view/94/1/


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  • "D'autres mondes sont possibles"... Sur les trois, un seul radicalement autre est nécessaire !

     

     

    par Christian Delarue

    Il arrive de voir la formule au pluriel . Ce qui étonne parfois . Comme si il n'y avait que le monde que nous voulons qui était possible !

    1. - Le mouvement altermondialiste se prononce "pour un autre monde possible".

    C'est là la fameuse formule de Porto Alègre.

    On sait que ce mouvement est tout à la fois antimondialiste (résistances contre le néolibéralisme) et altermondialiste (vers "autre chose") . Les références à des textes divers ne manquent pas sur cette nécessaire résistance à l'ordre du monde et sur la dynamique qu'elle porte. Dans la lutte contre le capitalisme mondialisé c'est bien en creux la perspective d'un monde radicalement différent de celui-ci qui est ressenti comme non seulement désirable mais nécessaire.

    S'organiser simplement "pour une économie plus équitable" ne suffit manifestement pas à définir le mouvement altermondialiste sauf à vouloir le maintenir intégré au capitalisme et à à faire de lui un mouvement bridé et limité à l'accompagnement social du libéralisme à l'instar de ce que veut la CFDT et la CES et certaines formations politiques s'inscrivant dans la "fin de l'histoire" (cf. Fukuyama) et le socialibéralisme.

    Ainsi nous avons affirmer clairement ailleurs (site Bellaciao) d'une part que l'altermondialisme n'était pas soluble dans le néosolidarisme et d'autre part qu'une critique amicale et compréhensive de l'économie sociale et solidaire (ESS) était nécessaire pour poser la perspective d'une sortie du capitalisme. Le solidarisme du début du XX ème siècle fondé par Léon BOURGEOIS et Célestin BOUGLE voulait surtout s'opposer à la montée des idées socialistes et communistes. Le néosolidarisme contemporain qui appuit l'ESS en critiquant le socialisme stalinien ayant existé n'a lui aussi d'autre but que d'empêcher la prise de conscience d'un autre monde, écosocialiste.

    Le capitalisme contemporain que nous nommons néolibéral fonctionne pour une très petite minorité de riches sur la planète, planète qu'il entreprend aussi de détruire. Il importe donc de le remettre en cause et toutes les contributions pour ce faire sont bienvenues . Il convient ensuite de proposer une stratégie de transformation sociale claire qui ne peut donc s'accomoder du quasi maintien de l'existant avec plus de service public et plus d' ESS.

    Certes aujourd'hui il n'est pas simple de préciser ce que nous entendons par appropriation sociale mais quelques auteurs ont clarifié les questions et les perpectives (lire Yves SALESSE sur cette question). Sortir de la "fin de l'histoire" suppose le dépassement du socialibéralisme . La récente campagne pour le NON suivie du succès du 29 mai 2005 puis le combat mené contre le CPE début 2006 ont montré que les peuples n'étaient pas dupes, qu'ils ne voulaient plus des politiques libérales de droite ou de "gauche".

    2. - Il arrive de lire que "'autres mondes sont possibles" Que penser de cette étonnante formule au pluriel ?

    "D'autres mondes sont possibles" signifie que trois grands mondes semblent concevables :

    a) celui-ci, le présent monde connu, celui qui asseoit la domination capitaliste et impérialiste sur la planète tant au Nord qu'au Sud mais préserve encore difficilement certains droits et libertés . Dans quelques endroits de la planète, au Nord essentiellement, l'Etat de droit conjugué vec Etat social a formé dans la conscience populaire une forme d'Etat et une régulation sociale ou les contradictions systèmiques étaient amorties . Nous vivons depuis plus de vingt ans la fin de cette pranthèse.

    b) et d'autres (au pluriel) : deux autres. Ce pluriel signifie en effet que peut survenir le progrés social et environnemental mais aussi la régression, la peste brune :

    * l'autre monde possible, souhaitable et même nécessaire :

     Nous voulons un autre monde réellement solidaire et démocratique, autrement dit postcapitaliste, un monde qui nous sorte de la logique dominante du profit, de la financiarisation, de la marchandisation du monde et de son appropriation privèe ; celui d'un nouveau socialisme du XXI siècle égal et solidaire, approfondissant et généralisant la démocratie et l'appropriation publique et sociale .

     Cet autre monde serait à dominante écosocialiste à la fois socialiste et respectueux de la nature. On mesure mal encore les effots à accomplir en ce domaine .Il va falloir décroitre dans certains domaines et accroitre la production dans d'autres, l'offre de services notamment. L'altercroissance et l'alterdéveloppement sont à l'ordre du jour.

     Cet autre monde accepte bien évidemment la pluralité des cultures : il est composé de sous-mondes ou les différences se vivent dans la laïcité, la liberté et l'égalité.

    * mais aussi un monde mortifère, un monde "de monstres", un monde pire encore que celui que nous connaissons actuellement . Oui c'est possible ! Un monde ressemblant à celui du fascisme, du nazisme, et des dictatures diverses militaires, religieuses, de notables à fondement ethnique ou bureaucratique. Le MRAP et d'autres associations militent pour empêcher le retour des monstres... Un monde fondé sur l'épuisement du supplément d'âme social du capitalisme dans certains pays conquis par le mouvement ouvrier à l'issue de la seconde guerre mondiale (cf Etat providence)

    Christian DELARUE

     


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  • ALTERMONDIALISATION et ALTERMONDIALISME.


    ATTAC a étendu sa sphère d'intervention originaire mais n'embrasse pas pour autant l'ensemble des questions qui se pose au citoyen dans la société contemporaine. La tendance semble à discuter de tout sans tabou dans ATTAC, de tout sauf de l'action de tel ou tel parti politique, objet associatif oblige (1). En fait ATTAC comme mouvement d'éducation populaire tourné vers l'action se rattache à la lignée des mouvements d'émancipation mais sur des bases nouvelles exigées par la crise relative du mouvement ouvrier tant dans sa composante politique que dans sa composante syndicale.

    I. - ATTAC une association de masse pour l'émancipation citoyenne

    Attac "de masse" signifie simplement qu'elle est ouverte à tous ceux et toutes celles qui veulent combattre la "dictature des marchés financiers" (1) et non réservée à une élite spécialisée dans l'économie ou le droit international comme je l'ai déjà entendu. Elle est un outil et un lieu de débat pour se libérer des contraintes du néolibéralisme par "l'aide au citoyen" (cf sigle d' ATTAC). Mais si cette démarche d'émancipation citoyenne rattache l'association à une "culture de mouvement" il faut reconnaitre qu'une certaine "culture de gouvernement" n'y est pas absente, du moins s'agit-il alors plus d'une culture d'alternative que d'une culture d'alternance.

    - ATTAC entre altermondialisation et altermondialisme.

    L'altermondialisation fait référence au processus, à la construction du mouvement réel. L'altermondialisme fait plus référence au but au projet, à la perspective d'un autre monde.

    L'altermondialisation concerne les pratiques sociales alors que l'altermondialisme porte sur les conceptions du monde , celles portée par le mouvement tant en contre qu' en pour.

    L'altermondialisme, qui ne se nomme plus antimondialisme, a néanmoins maintenu sa nécessaire composante de résistance à la mondialisation marchande, financière et d'appropriation privée. Le mouvement s'est dans son évolution doté d'une perspective positive matérialisée par une série dee tryptiques : une autre France, une autre Europe, un autre monde.

    On peut aussi dire un alterdéveloppement, une alterépublique, une alterdémocratie. On peut enfin y ajouter les luttes transversalles contre les dominations et oppressions sexistes, racistes et intégristes religieuses. L'exigence d'égalité serait alors fédératrice : Gus MASSIAH évoque souvent l'égalité d'accès aux droits essentiels comme alternative au néolibéralisme. L'égalité hommes/femmes est toujours d'actualité. Mouloud AOUNIT appelle avec d'autres de ses voeux la constitution d'un mouvement civique fondé sur "l'égalité d'abord" une égalité "une et indivisible", ce qui vient rattacher plus fortement l'exigence d'antiracisme nécessaire à un 'altermondialisme conséquent.

    - Une aporie : ATTAC contre le "mouvementisme" sans être avant-gardiste

    L'enjeu est bien que l'altermondialisation ne sombre pas dans le mouvementisme, c'est à dire dans un mouvement qui "bouge" en ayant oublié ses buts tant en résistance "anti" qu'en perspective "alter". Un tel mouvement s'inscrirait alors plus dans la perspective infra-altermondialiste de la "fin de l'histoire". Elle se contenterait alors d'accompagner la dynamique du capital par des mesures sociales et écologiques qui préserve ce dernier dans ce qui le constitue radicalement. Pour autant l'atermondialisme ne précise qu'assez peu son "autre monde", son après-capitalisme dominant pour certains, son après-développement pour d'autres. ATTAC ne découpe pas en son sein des tendances pour les marginaliser voire les exclure. La vérité de vient pas d'en-haut mais du débat interne, parfois dur, car l'avant-gardisme (2) ne fait pas parti de son corpus théorique et pratique.

    II. - Radicalité et élargissement : reprendre la problématique.

    - Radicalité et élargissement Le terme de radicalité prête parfois à confusion. Il s'agit de proposer au mouvement social revendicatif des mesures qui s'attaquent "à la racine des choses", des mesures d'alternative en rupture franche avec le néolibéralisme, des mesures à la hauteurs des attaques portées par les acteurs du capitalisme contemporain. C'est un des enjeux du Manifeste d' ATTAC qui contient plusieurs niveaux de mesures. Le débat doit se poursuivre sur ce plan . Mais l'existence d'un texte satisfaisant n'épuise pas le sujet . En effet ces mesures doivent être partagée et portée par une dynamique sociale . Une dynamique large . Cette radicalité ne doit pas faire obstacle à l'élargissement du mouvement. L'élargissement du mouvement est à la fois la condition de son succès mais aussi le risque du dévoiement de sa perspective d'un "autre monde". L'enjeu est de tenir les deux bouts entre radicalité et élargissement.

    - Une question lancinante La question n'est pas nouvelle , elle avait déjà été posée dans l'ouvrage collectif "Où va le mouvement altermondialisation ?" écrit dans la foulée de la manifestation anti-guerre du 15 février 2003. La question ressemble assez à celle posée dans le mouvement syndicale entre revendication et unité ou revendications et rassemblement. Mais au sein du mouvement altermondialiste, il n'y a pas fondamentalement de classe de travailleurs à défendre et à unir sur des revendications. Les salariés ne sont qu'une composante, certes massive du mouvement. Et encore que dans la réalité de ce dernier toutes les couches du salariat ne sont pas présentes et actives . Outre les salariés le mouvement "alter" mobilise des travailleurs indépendants, des artisants et des paysans . La confédération paysanne participe de cette mobilisation avec les syndicats de salariés . En théorie, le mouvement altermondialiste notamment celui français s'appuit sur l'idée de citoyenneté des individus, une citoyenneté inscrite dans la nation (3) pour les uns et dans une dimension continentale (européenne) et même mondiale pour les autres. Dans d'autres pays il s'appuit plus sur le sentiment d'appartenance des citoyens au peuple, cette communauté plus large que le salariat qui s'oppose aux élites, aux gouvernements en place de droite ou de gauche, aux dirigeants privés (le MEDEF) ou public (la Haute Administration).

    La réponse semble tenir dans le souci de diversité et pluralisme des adhérents des comités locaux ainsi que des thèmes abordés par eux. La nature d' ATTAC entre aussi en jeu, notamment sa gouvernance particulière qui fait cohabiter dans un ensemble sous tension un Conseil scientifique, un collège des "fondateurs" et un Conseil d' Administration qui est ouvert à la fois aux élus des adhérents "personne physique" et aux élus des adhérents "personne morale".

    Christian DELARUE

    Membre du CA d'ATTAC France

    Secrétaire national du MRAP

    - Notes :

    1 Je me suis essayé à un exercice "limite" sous le titre "ATTAC et Unitaire 2007" publié sur krismondial.blogg et sur Bellaciao

    2 A propos d'avant garde, j'ai publié sur Bellaciao un extrait d'Alain BHIR

    3 avec une extension à la citoyenneté de résidence pour les ressortissants extra-communautaires durablement installés en France 4 "Egalité d'abord" , l'appel a circulé sur les listes d' attac . Il est en cours de constitution

    Mon propos est plus tranché dans : "L'altermondialisation n'est pas l'altermondialisme "

    http://altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article1333


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  • FSM 2008 : DE TOUT SANS TABOU

    PARLER AUSSI D'UN NOUVEAU SOCIALISME

    Tribune libre;


    *ACCROCHE* : « FSM 2008 : Altermondialisme : de la résistance au socialisme ! »
    http://www.france.attac.org/spip.php?article8036

    Ce texte reprends pour une part certaines remarques écrites pour défendre les collectifs mixtes individus / organisations (à propos du combat contre le traité simplifié) :
    L'ALTERMONDIALISME ET LES INTERNATIONALES COMMUNISTES ENSEMBLE

    Bellaciao : mardi 8 janvier 2008 (03h15) : *
    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58960

     



    PLUSIEURS DEFIS: D'abord évoquer un autre monde quand nous subissons jour après jour la politique néolibérale de Sarkozy c'est vouloir décoller fortement des questions du présent. Mais les forum peuvent laisser place à divers débats. Ensuite et surtout, il n'est pas évident ni facile d'avancer sur ce nouveau monde que l'on pense à partir des expériences de luttes des socialistes critiques du monde présent et ancien. D'une part, il n'y a pas nécessairement dans les FSM décentralisés des personnes ressources qualifiées pour baliser le terrain . D'autre part le mot même de « socialisme » peut apparaître provocateur, voire repoussant. Il constitue donc un obstacle épistémologique à la pensée critique et dialectique.



    DEBATTRE : Mon propos n'est pas ici « scientifique » mais citoyen, citoyen altermondialiste car toute pratique sociale nouvelle n'est pas en soi altermondialiste c'est à dire débouchant sur un autre monde et que donc il faut débattre de ce qui fait réellement « rupture franche » qui a évoquer une convergence de ruptures partielles. Personne n'a la vérité assurée. Pour autant il faut quand même avancer des hypothèses, des lignes d'orientation qui méritent approfondissements.



    APRES <st1:PersonName w:st="on" productid="LA CRISE">LA CRISE</st1:PersonName> : Pour le dire d'emblée l'autre monde que nous voulons se veut nouveau. Des éléments de l'ancien subsisteront après la crise opérant le passage de l'ancien au nouveau. Nouveau car les rapports sociaux capital / travail, propriétaires/locataires, appareil d'Etat / citoyens devront être largement réduit et transformer de même que les rapports à la nature. Cela est d'une nécessité absolue pour éradiquer les dégâts sociaux et environnementaux. Ce monde nouveau n'est pas abouti, car nous avons ne pas savoir le penser intégralement : il n'est plus capitaliste dominant, il n'est pas socialiste hyper-productiviste mais éco-socialiste. Il construit un développement économe et harmonieux respectueux des humains et de la nature.


    Pour certains altermondialistes, il ne faut pas nier l'existence de différences entre L'altermondialisme et les internationales communistes (<st1:PersonName w:st="on" productid="la III Internationale">la III Internationale</st1:PersonName> de Lénine et <st1:PersonName w:st="on" productid="la IV Internationale">la IV Internationale</st1:PersonName> de Trotski ) mais ils faut aussi mettre l'accent sur les points de convergence possibles, notemment sur l'autre monde nécessaire et possible.



    I – ADMETTRE LES DIFFERENCES ENTRE ALTERMONDIALISME ET INTERNATIONALES COMMUNISTES


    Elles sont visibles au plan de l'organisation comme au plan des contenus.

    A) DES MODELES ORGANISATIONNELS DIFFERENTS


    Les Forum « alter » se veulent un espace horizontal ouvert aux personnes et organisations engagées dans des luttes pour « un autre monde ». Un Forum Social Mondial se veut sans construction pyramidale et même sans leader ce qui suppose une organisation démocratique, l'égalité des participants étant un construit et non un état naturel.

    Reprenons alors la distinction de Raoul JENNAR (1) pour mieux saisir la différence.

    « Par nature, l'altermondialisme est une forme nouvelle d'internationalisme dont la particularité par rapport aux quatre internationales qui l'ont précédé est de ne pas être soumis à un centre qui dicte la pensée et les actes. L'altermondialisme est en soi un rejet de la forme d'action proposée par le léninisme et pratiquée par les deux internationales qui s'en sont réclamés. Les altermondialistes récusent les organisations hiérarchiques pyramidales. Ils fonctionnent en réseaux.

    L'altermondialisme est né d'une convergence : celle d'associations et d'ONG, issues de la société civile - au sens gramschien et non pas anglo-saxon de l'expression - chacune active dans un domaine bien précis (genre, enfance, droits humains, écologie, développement, actions humanitaires,...) et découvrant progressivement qu'elles se heurtent au même mal : la mondialisation, nom donné à la phase présente du développement du capitalisme caractérisée par une dérégulation et une financiarisation à l'échelle de la planète. »



    B) DES NOTIONS FONDATRICES DIFFERENTES MAIS EN DEBAT

    La différence de contenu programmatique saute au yeux d'emblée car la référence au communisme et même au socialisme est marginale. Le marxisme s'il n'est pas rejeté n'est pas la base de tout sur lequel on ajoute un arbre doctrinal qui porte le nom des grandes figures du mouvement ouvrier international : Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci, puis ici Staline, Trotski ou Mao ou autre chose. Dans l'altermondialisme Marx sera évoqué avec beaucoup d'autres penseurs contemporains ou anciens. Par exemple, la sociologie de la domination de Bourdieu y voisine avec la sociologie de la contradiction de Marx. Il en va de même en économie.

    Elle ne s'arrête pas là : L'altermondialisme a pour figure centrale le citoyen qui veut faire valoir ses droits démocratiques et républicains dans le cadre national ou européen voire au plan mondial.

    La classe ouvrière est effacée. Mais derrière l'abstraction des marchés ce que chacun repère ou imagine c'est une « bourgeoisie », une classe sociale dominante qui agit contre le reste de l'humanité (et de la nature). Ce reste de l'humanité pourrait se nommer « le peuple » – comme je l'ai proposé après Patrick TORT (2) – mais le dictionnaire Alter ignore le mot. On y évoque pas les masses mais seulement la nation. Et la nation est un objet conflictuel (3 ).



    II – ...MAIS NE PAS NIER LES POINTS COMMUNS ENTRE ALTERMONDIALISME ET INTERNATIONALES COMMUNISTES




    Il importe d'abord de repérer l'altermondialisme de l'altermondialisation et des mouvements divers qui en sont éloignés plus ou moins. Etape nécessaire pour repérer des points communs entre altermondialisme et internationales communistes (III et IV).


    A) PREALABLE : ALTERMONDIALISATION et ALTERMONDIALISME


    Il faut distinguer les forums, les réseaux et ATTAC.

    - Le risque du réseau et des forum : la pente de l'altermondialisation...


    On pourrait penser que le risque de ce type d'organisation est l'altermondialisation, le mouvementisme sans but unique mais avec de multiples micro-projets voire parfois des pratiques purement individuelles sans actions collectives pour changer les structures. L'altermondialisation est donc le nom d'un processus multiforme de construction d'un monde qui n'est pas radicalement différent de celui-ci. On peut dire que l'altermondialisation veut aménager l'existant, le modifier plus ou moins mais pas en changer les base, notamment pour passer de la propriété privée des moyens de production et d'échange à l'appropriation publique (nationalisations) puis sociales. L'altermondialisation s'en prendra à certains effets du capitalisme sans vouloir remettre en cause la dynamique et les rapports sociaux qui en sont à la racine : la critique portera par exemple contre la concurrence, la « compétition » ou le « consumérisme » sans affronter le cœur de la logique capitaliste.


    En fait, l'altermondialisation milite pour d'autres mondes aux marges du mode de production dominant régulé. Deux choses donc dans l'altermondialisation : d'une part une croyance qu'il est possible de réguler le capitalisme et d'autre part la volonté de construire des archipels de « mondes » plus ou moins dégagés des logiques marchande avec la promotion du seul néosolidarisme, du seul coopérativisme, de la seule économie sociale et solidaire (ESS).


    - ATTAC résolument tourné vers l'altermondialisme


    Mais ce qui s'est déployé dans ATTAC notamment depuis ce qui a été nommé en 2003 « la nouvelle dynamique » et réaffirmé plus encore par la suite avec le Manifeste altermondialiste c'est la volonté de dégager des « ruptures franches » avec le capitalisme dans sa phase actuelle dite néolibérale. « L'altermondialisme milite lui pour un autre monde car « il n'y a pas de fatalité, cette mondialisation n'est qu'un choix politique auquel on peut lui en opposer d'autres, qu'il y a des alternatives et qu'un autre monde est possible. » ainsi que le dit RMJ

    Mon propos ne vise pas à délaisser les forums mais à y intervenir vigoureusement pour y donner un contenu autre que la vente du café équitable !



    B) NOUVEAU MONDE : UNE NOUVELLE PEDAGOGIE DU SOCIALISME ECOLOGIQUE


    1. DISTINGUER LES BUTS ET LES MOYENS*

    Le projet socialiste vise la satisfaction des besoins ce qui diffère de ce qui se fait sous le capitalisme dominant à savoir répondre surtout et principalement à une demande solvable via le(s) marché(s) en vu d'un profit .Le capitalisme subordonne la production de valeurs d'usage à la valorisation marchande, à la réalisation d'une valeur d'échange. Le socialisme se dégage largement de cette subordination. Une "autre démocratie" fait partie des objectifs du projet socialiste.

    Cet objectif du socialisme se réalise d'une part via une large et profonde démocratisation aboutissant à une "autre démocratie" et d'autre part au moyen d'un outil qui permet une distribution égale et rationnelle des biens et services, des accès aux droits sur tout le territoire. Cet outil qui n'est pas que bureaucratie rationnelle se nomme "Etat socialiste" puisque la démocratie économique est mise en place d'une façon impensable sous le capitalisme. Démocratisation et Etat socialiste redistributif sont des moyens important de réalisation des objectifs mais ce ne sont que des outils : Pas de fétichisme de l'Etat socialiste ! Il ne doit être désiré que pour la réalisation de l'alterdémocratie (4) qui est un but quasiment de même niveau que la satisfaction des besoins.


    2. VAINCRE LES TROIS « BETES NOIRES » OBSTACLES A <st1:PersonName w:st="on" productid="LA PENSEE DU">LA PENSEE DU</st1:PersonName> SOCIALISME


    Etat socialiste redistributif et égalitaire signifie-t-il totale planification ? totale nationalisation ? suppression total du marché ? Non. Soupir de soulagement pour celles et ceux pour qui ces termes signifient Léviathan totalitaire. Mais aussi tôt une question surgit : quel est alors cet Etat socialiste? Ne s'agit-t-il pas d'un Etat capitaliste démocratisé et fonctionnant au profit du peuple, du salariat? Non ! Un saut qualitatif très important est nécessaire pour accéder à la satisfaction des besoins et à l'alterdémocratie. De nombreuses ruptures franches avec effets cliquets sont nécessaires et in fine un basculement dans l'autre société avec notamment la planification, de nombreuses nationalisations, et une vaste démarchandisation notamment avec des services publics fonctionnant à partir de leur logique propre mais aussi démarchandisation de la force de travail.

    -

    Pour conclure, débattons bien de tout y compris de ce qui est le moins évident, le plus discutable. Car la lutte sera dure avant comme après la crise. Car crise sociale et politique il y aura ! Parions pour un autre « Mai 68 » avec transcendance des luttes au-delà des frontières et autre débouché en terme de « nouvelle société ».




    Christian DELARUE

    Membre du CA d'ATTAC France


    1 Raoul JENNAR in « L'altermondialisme et les gauches »
    http://wb.attac.be/L-altermondialisme-et-les-gauches.html


    2 Patrick TORT in Le marxisme aujourd'hui

    3 Nation

    ATTAC France n'a pas, je crois, mis à part un socle commun minimal, de positions bien développées sur la Nation. La Nation est le cadre reconnu - sous couvert de profonde démocratisation - pour un projet l'appropriation publique et de façon générale pour l'application des principes de service public partout sur le territoire. Les syndicats - comme l'UGFF CGT par exemple - y sont attachés comme cadre de mission. Mais il y débat par rapport à la citoyenneté des résidents d'origine extracommunautaires tout comme sur le rôle de la Nation comme obstacle à la mondialisation capitaliste. De même l'Etat ne fait pas l'objet d'une conception partagée : capitaliste pour les uns, contradictoire pour d'autres, républicain d'abord pour d'autres encore. Quand à la notion de peuple, plus concrète, plus en contestation des élites ou la classe dirigeante qui se cache derrière la Nation ne figure pas dans le dictionnaire Alter. C'est un manque pour avancer sue la démocratie populaire et économique que j'ai nommé alterdémocratie.

    4 Alterdémocratie sur site ATTAC 35, Bellaciao, ce blog

     

     


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  • article publié le 3/01/2008 sur ATTAC France

    http://www.france.attac.org/spip.php?article8036

    et Bellaciao
    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58704


    SZVF (FSM) 2008 : Altermondializmus : az ellenállástól a szocializmusig !

    : http://www.gondolkodjunkegyutt.hu/spip.php?article350

    Szombat 2008. január 5. , írta Christian Delarue

    LÖWY számára az általa írt “Az altermondialista mozgalom mint tagadás és utópia” című esszéjében [1] a mozgalom három momentumban bontakozik ki: az első volt az ELUTASÍTÁS, de természetesen mint “a létező dolgok állásával szembeni ellenállás parancsoló szükségesség”.


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    SZVF (FSM) 2008 : Altermondializmus : az ellenállástól a szocializmusig !

    2008. január 3.

    Christian Delarue

    Megjelenik-e a Szociális Világfórumon 2008-ban a Michael Löwy* által leírt három különböző és egymást kiegészítő momentum ?

    Összefoglalás

    * AZ ALTERMONDIALIZMUS HÁROM MOMENTUMA

    * AZ UTÓPIA NEVE : SZOCIALIZMUS

    * SZOCIALIZMUS VAGY KÁVÉHÁZI VITAFÓRUM

    AZ ALTERMONDIALIZMUS HÁROM MOMENTUMA

    LÖWY számára az általa írt “Az altermondialista mozgalom mint tagadás és utópia” című esszéjében [1] a mozgalom három momentumban bontakozik ki: az első volt az ELUTASÍTÁS, de természetesen mint “a létező dolgok állásával szembeni ellenállás parancsoló szükségesség”. Az első momentum nem tűnt el, miközben a mozgalom, egy második időszakban előállt a maga konkrét alternatív JAVASLATAIval, melyek nagyrésze egyszerűen “elképzelhetetlen a neoliberális gondolkodás és elfogadhatatlan a tőke képviselői számára.” Ehhez, mint harmadik momentum, jön hozzá az UTÓPIA.

    AZ UTÓPIA NEVE : SZOCIALIZMUS

    “A fórum és a tüntetések résztvevői számára ennek az utópiának a neve szocializmus. Ez az a remény, amelyben bíznak a marxisták és liberter baloldaliak, baloldali keresztények és környezetvédők, akárcsak a munkás- paraszt- feminista vagy bennszülött mozgalmak jelentős számú aktivistája.

    Egy szocialista demokrácia azt jelenti, hogy a társadalmi-gazdasági választásokat, a beruházások prioritásait, a termelés és elosztás alapvető orientációit maga a lakosság vitatja meg és dönti el demokratikus módon nem pedig egy maroknyi kizsákmányoló vagy úgynevezett < piaci törvények > (vagy egy már csődöt mondott változatában egy mindenható Politikai Bizottság).”

    SZOCIALIZMUS VAGY KÁVÉHÁZI VITAFÓRUM

    Az egyszerű altermondializmus hívei [2] – akik csak marginális változásokat akarnak a rendszerben anélkül, hogy azt magát megváltoztatnák – megnyugodhatnak, mert nincs szó arról, hogy M. LOWY a szocializmust mozgalmi programmá akarná tenni; a szocializmusról folytatott vitáról [3] van szó, amely legitim alkotórésze az alternatív gondolatok ütköztetésének.

    A vita néha “természetesen” létrejön, mert konkrét javaslatok és utópiák között mint “részvételi demokrácia” jelenik meg “mint az állampolgári gyakorlat legmagasabb szintje, túl a hagyományos képviseleti demokrácia határain”; ezt a magam részéről alterdemokráciának [4] nevezem, hogy ezzel világosan megmutassuk a különbséget a jelző nélküli demokráciától, valamint azért is, hogy ne keverjük össze azzal a részvételi demokráciával, amelyet a domináns képviseleti demokrácia egyszerű kiegészítőjének tartanak.

    Christian DELARUE

    altermondialista Az ATTAC France Adminisztratív

    Tanácsának tagja A MARP (francia rasszizmus-ellenes szervezet) vezető aktivistája

    Hivatkozások:

    [1] « Négativité et utopie du mouvement altermondialiste » a Contretemps c. baloldali folyóiratban jelent meg (Radikális baloldaliként gondolkodni)

    [2] Az altermondializálás bírálata :
    <?xml:namespace prefix = v /><v:shapetype id=_x0000_t75 stroked="f" filled="f" path="m@4@5l@4@11@9@11@9@5xe" o:preferrelative="t" o:spt="75" coordsize="21600,21600"><v:stroke joinstyle="miter"></v:stroke><v:formulas><v:f eqn="if lineDrawn pixelLineWidth 0"></v:f><v:f eqn="sum @0 1 0"></v:f><v:f eqn="sum 0 0 @1"></v:f><v:f eqn="prod @2 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @0 0 1"></v:f><v:f eqn="prod @6 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="sum @8 21600 0"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @10 21600 0"></v:f></v:formulas><v:path o:connecttype="rect" gradientshapeok="t" o:extrusionok="f"></v:path><o:lock aspectratio="t" v:ext="edit"></o:lock></v:shapetype><v:shape id=_x0000_i1026 style="WIDTH: 6pt; HEIGHT: 8.25pt" alt="-" type="#_x0000_t75"></v:shape><!--[if !vml]--><!--[endif]--> ALTERMONDIALISME et ALTERMONDIALISATION
    <v:shape id=_x0000_i1027 style="WIDTH: 6pt; HEIGHT: 8.25pt" alt="-" type="#_x0000_t75"></v:shape><!--[if !vml]--><!--[endif]--> Bíráljátok a szociális és szolidáris gazdaságot, de ne merjétek magatokat ökoszocialistának nevezni !
    <v:shape id=_x0000_i1028 style="WIDTH: 6pt; HEIGHT: 8.25pt" alt="-" type="#_x0000_t75"></v:shape><!--[if !vml]--><!--[endif]--> Az altermondializmus nem oldódik fel a neoszolidaritásban

    [3] Az alterdemokrácia számára szükséges szocialista államról lásd: POUR UNE ALTERDEMOCRATIE , BESOIN D'UN ETAT ECO-SOCIALISTE ! (Az alterdemokrácia ökoszocialista államot igényel !) - chrismondial blogjában

    [4] Az alterdemokráciáról. Bevezetés a Rennes-i nagy nyugati gyűlésen kiadott demokrácia-kiáltványhoz: lépjünk tovább egy másfajta, állampolgári és népi demokrácia felé (Rencontres du Grand Ouest) vagy « alterdemokrácia / másféle demokrácia : az úttól a célig » a Bellaciao-ban bellaciao

    Az Attac kiáltványának “szakítási intézkedései”-hez képest a szuverenitás-megbizatási teória nem mutatja meg kielégítően, hogy milyen demokrácia szükséges egy olyan demokráciában, amely a gazdasági területeken és a vállalkozásokon kívül bontakozik ki (tervezet). Lásd: « La souveraineté-commission, une théorie transitoire vers l'alterdémocratie ? » lásd *Michael Löwy (1938- ) brazil születésű francia filozófus, szociológus, az “Ökoszocialista Kiáltvány” (2001) egyik szerzője, a trockista IV. Internacionálé tagja. Számos politikai és szellemtörténeti könyv szerzője. Az említett, 2004-ben megjelent írás hozzáférhető: Lowycikk

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