• Une critique (concentrée) de la HFP (Ens Sup Rech)


    La logique de privatisation, de marchandisation et d'autonomie décisionnelle et budgétaire ne va pas vers la socialisation et encore moins l'autogestion c'est évident . Les mesures de décentralisation et d'autonomie fonctionnelle visent au contraire a faire reculer la démocratisation et la citoyenneté au profit d'une logique d'obéissance aux normes du libéralisme: plus de concurrence moins de solidarité, plus de diktat moins de concertation, plus d'austérité et moins de moyens . La logique des réformes de l'enseignement public supérieur pousse vers l'installation d'un chef adoubé pour sa loyauté (avec augmentation des primes à l'appui- c'est l'aspect caché et à dévoiler) et pour sa fermeté dans l'exercice du "sale boulot" (reconnaissance d'appartenance à l'élite sur la base de la domination) . On va donc globalement vers un autoritarisme accru comparable à celui que l'on connait chez certains patrons d'entreprises privées très enclins à imposer leur ordres mais peu disposé à écouter leur salariés. L'Enseignement public supérieur n'est plus vraiment public mais réservé tant à l'égard des usagers qu'au regard des gestionnaires. La réforme assure la mainmise et l'appropriation par la haute bureaucratie parasitaire acquise au néolibéralisme par le jeu des primes et du pantouflage.


    Il ne s'agit pas là d'une critique unilatérale et dogmatique de la haute fonction publique. L'autre Etat souhaité (car l'Etat ne disparait pas soudainement) pour enclencher la socialisation des entreprises nationalisées aura besoin d'une haute fonction publique mais orientée vers une autre compréhension de ses missions. Cette critique est donc plus particulièrement concentrée vers une évolution marquée par le pantouflage avec les organes de direction des grandes entreprises privées . Et au-delà par une logique de mimétisme ambiant renforcée par la logique de rentabilité les diverses réformes de l'Etat dont la LOLF (qui est un succédané de marchandisation introduit artificiellement dans des institutions fonctionnant sur une autre logique ; la valeur d'usage, la généralisation du service gratuit pour tous) Ces directoires ou gouvernances du privé sous l'effet de la financiarisation et du nécessaire taux de rentabilité pour les actionnaires ont connu une dérive parasitaire marquée par l'abandon de l'investissement productif industriel et la surexploitation salariale. Voilà, en résumé, "l'école de la vie" d'un certain nombre de hauts cadres de la fonction publique : ils reproduisent dans le public la logique de domination du privé. Cette perversion des règles du public est méprisable mais n'atteint pas toute fonction publique supérieure. La seule fonction proprement noble d'une administration non parasitaire est de servir l'intérêt général au sens de satisfaction des besoins de l'ensemble des usagers. Elle devient parasitaire lorsqu'elle travaille pour un intérêt réduit, celui de la reproduction d'une couche sociale privilégiée sur la base d'une sélection toujours plus forte. Tout cadre supérieur qui annonce vouloir s'inscrire dans une ligne de satisfaction la plus élargie des besoins d'éducation suscite admiration et respect . Car la compétence des cadres ne suffit pas à leur assurer le respect réel puisque leur mission est d'imprimer une direction, une orientation.

    Christian Delarue

    Pas de notes alors que bourré de présupposés mais ce texte était simplement destiné à une liste spécialisée enssuprech d'attac



    votre commentaire
  • Vers un néosocialisme vert : Etendre le marché ou le circonscrire ?

    Libérer l'entreprise de la tutelle de la propriété capitaliste ne signifie pas abolir le marché (1) . La chose est entendue même par ceux qui entendent le circonscrire par la démarchandisation, la promotion des services publics, de la sécurité sociale et d'un volet de planification démocratique. Mais dans l'altermondialisation certains veulent le réguler et même l'étendre.

    I - Contre les pollutions, l'écologie de marché et un altercapitalisme vert?

    Dans l'altermondialisation entendue comme mouvance large (qui comprend en son sein un fort courant altermondialiste antisystémique) il y a l'espoir de forger un "bon" capitalisme à la fois social et vert. Cela suppose d'oublier que le fonctionnement du capitalisme au plus près de sa logique intrinsèque suppose à la fois un taux de profit suffisant et des débouchés sur les marchés. Le capital marchand a partie liée avec le capital productif. A la différence de Ricardo Marx a montré l'articulation entre la loi de la valeur et la loi de l'offre et de la demande (2 ). De même que l'on ne peut lutter seulement contre le capital financier jugé pervers en pensant que les autres formes de capital sont saines et ajustables.

    L'altercapitalisme vert croit aux vertus coordinatrices du marché ; Il voudrait faire même faire l'inverse que de circonscrire le marché puisqu'il imagine des procédés de réinsértion des "externalités " dans le marché. Voici, par exemple, ce qu'écrit Marc Fleurbaey dans "Capitalisme ou démocratie" (p153) : "Une autre condition pour que le marché aboutisse à l'efficacité est que toutes les interactions économiques entre individus soient médiés par les marchés. Lorsque ce n'est pas le cas, on dit qu'il y a des "externalités", c'est à dire des interactions extérieures aux marchés, et cela perturbe l'efficacité de l'allocation résultante. Un exemple classique est celui de la pollution. Lorsque je circule en ville avec ma voiture, je dérange quelques personnes en polluant l'air, en faisant du bruit, en encombrant le trafic routier. Or pour prendre ma décision d'aller en ville avec ma voiture, les seuls marchés qui contraignent mes possibilités sont le marché de l'automobile sur lequel j'ai acheté ma voiture, le marché de l'assurance automobile, et le marché des carburants. Il n'y a aucun marché où je doive payer pour le dérangement et la pollution que ma décision entraîne, et donc aucun moyen pour les personnes dérangées de m'informer des conséquences néfastes de ma décision".

    Les externalités étant fort nombreuses, peut-on vraiment les intégrer à "l'ordre marchand". Non répond Michel Husson ( 3) Et Daniel Tanuro d'enfoncer le clou : les mécanismes du marché pourrissent le climat ! (4)

    Changeons de logique sans plus tarder car faire reculer les marchés c'est ouvrir une autre perspective économique et sociale.

    II - La marchandise pour les profits contre les besoins sociaux

    - changer de dynamique

    L'une des tendances les plus frappantes du capitalisme contemporain est de chercher à transformer en marchandises ce qui ne l'est pas ou ne devrait pas l'être, et d'abord les services publics et la protection sociale. Un tel projet est doublement réactionnaire : il affirme à la fois la volonté du capitalisme de retourner à son état de nature en effaçant tout ce qui avait pu le civiliser ; il révèle en outre son incapacité profonde à prendre en charge les problèmes nouveaux qui se posent à l'humanité.
    La distinction établie par Marx entre valeur d'usage et valeur d'échange est ici une clé essentielle pour comprendre les exigences du capitalisme. Il veut bien répondre à des besoins rationnels et à des aspirations légitimes, comme soigner les malades du sida ou limiter les émissions de gaz à effet de serre ; mais c'est à condition que cela passe sous les fourches caudines de la marchandise et du profit.
    (Extrait p 183 de "Un pur capitalisme" de Michel Husson)

    - changer de paradigme théorique au sein du marxisme

    J-M HARRIBEY : CONSTRUIRE UNE ECONOMIE POLITIQUE DE LA DEMARCHANDISATION

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article152


    III - Le néosocialisme comme perspective de l'autre monde possible.


    Le néosocialisme combine un mouvement de nationalisations ou d'appropriation publique des grands moyens de productions, d'échange et de distribution notamment dans ce qui relève des piliers du systèmes énergétique et une dynamique d'abolition des rapports sociaux capitalistes de production dans les entreprises de niveau local qui vont être motrices non seulement en terme de relocalisation mais aussi pour aller vers l'autogestion mais qui ne peuvent assurer une coordination et une distribution égalitaire sur un territoire large. Ce n'est pas tout : le néosocialisme veut aussi faire reculer fortement la "marchandisation du monde" et "la dictature des marchés" (pas que celui de la finance).

    Globalement, il s'agit donc bien de passer à un autre monde radicalement différent et non de se satisfaire d'un monde meilleur à base d'un nouveau compromis keynésien et d'un néosolidarisme à "économie plurielle" (5 ). Pour autant, le néosocialisme ne méprise pas l'économie sociale et solidaire (ESS) ni les sociétés coopératives ( SCOP) car pour ce qui n'a pas besoin d'une centralisation permettant une meilleure redistribution égalitaire ou faisant intervenir une inégalité de péréquation (réfléchie et démocratiquement décidée) l'ESS et les SCOP peuvent se monter efficaces, en tout cas mieux que sous la domination du capital et sous le poids des logiques marchandes. Enfin tout cela ne signifie pas choisir entre réformes et révolution ni donc refuser de militer ensemble. Des réformes "à effet cliquet" permettent de faire reculer le néolibéralisme et d'avancer vers l'autre monde possible.

    Retour sur les marchés : Le marché des biens et services comme le marché de la force de travail institue des rapports sociaux très inégalitaires (à défaut d'être antagoniques comme les rapports de production capital/travail) . Il est mystificateur d'évoquer les choix libres du consommateur fût-il "éclairé" et "citoyen" car d'une part il lui faut être solvable et d'autre part les choix proposés sont restreints par le mode de production. De plus en plus le consommateur ne peut choisir que des enveloppes différentes de biens similaires à obsolescence plus ou moins rapide, ce qui est contraire au "développement durable" ou plutôt à l'alter-développement.

    Si le socialisme autoritaire s'appuyait déjà sur une économie de satisfaction des besoins sociaux contraire à une économie du profit et du marché alors le néosocialisme marquera lui son empreinte par un double souci : démocratique et écologique . C'est toute la tâche de l'altermondialisme. La crise écologique met à l'ordre du jour l'éco-socialisme et notamment un alter-développement qui préconise une dialectique croissance / décroissance fondée sur des choix démocratiques. La "pulsion démocratique" débridée par le néosocialisme va beaucoup plus loin que ce que peux accepter la démocratie libérale, qui est foncièrement très restreinte de par sa configuation idéologico-historique, et qui tend d'ailleurs à régresser sous la forme de la gouvernance et de la "démocratie des lobbies". Le néosocialisme intègre lui un stade supérieur nouveau de configuration démocratique : une "alterdémocratie" (6 ) car elle fait intervenir les citoyens-producteurs dans le champ économique aussi bien dans que hors l'entreprise. Il ne s'agit pas, il faut le répéter, d'abolir le marché mais pour autant évoquer simplement sa régulation (Marc Fleurbaey) ne suffit pas. Il importe d'empêcher son extension et même de le circonscrire notamment par la mise en place d'une planification démocratique (7) combinée à une extension des services publics. Les services publics ne répondent pas à une demande solvable mais à des usagers. Ils visent à satisfaire des besoins dès lors que dégagés de l'influence pernicieuse des logiques marchandes envahissantes. Soumis au politique et à la décision démocratique d'un peuple réellement citoyen (et non juste pour un vote de temps en temps) il peuvent se dégager du court terme économique des sociétés à dominante capitaliste.

    IV - Conserver l'expression altermondialiste de l'autre monde.


    Il est souhaitable que le mouvement altermondialiste conserve l'expression ouverte "autre monde" non seulement parce que c'est dans la Charte de Porto Alègre mais aussi parce que la formule permet de combiner librement et sans théorisation à priori plusieurs libérations d'oppression et de domination hors l'exploitation du travail par le capital et hors la domination productiviste de la nature par le capital . Ainsi les mouvements antiracistes militent pour un monde sans racisme et sans colonialisme ni impérialisme comme d'autres acteurs amis veulent un monde sans sexisme, un monde sans guerre (ce qui ne signifie pas totalement pacifié au plan relationnel). Ces dominations et oppressions se confortent et l'on peut penser que le capitalisme dans sa dynamique historique les a articulé y compris celles qui ne sont pas générées par lui (comme le sexisme et le racisme) mais l'histoire du mouvement ouvrier international montre qu'il convient de conserver l'autonomie de chaque lutte ce qui n'empêche nullement de penser leur articulation ni de penser le néo-socialisme.

    L'altermondialisme est une promesse, celle de renouveler la pensée et la pratique de l'émancipation et ce faisant tenir les promesses non tenues du passé.


    Christian DELARUE

    CA d'ATTAC Fce

    1) in Jacques Bidet et Gérard Duménil in Altermarxisme Un autre marxisme pour un autre monde p249

    2) Relire le capital de Tran Hai Hac volume II page 127

    3) Le capitalisme vert est-il possible ? Michel Husson
    http://hussonet.free.fr/capivert.pdf

    4) Comment les mécanismes du marché pourrissent le climat. TANURO Daniel

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article352

    5) Misère du solidarisme et du néosolidarisme - JJ Lakrival
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article320

    Lire aussi : L'économie sociale et solidaire n'existe pas - M. HELY

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article66291

    Deux critiques de la "société de marché"
    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article58371

    6 ) Alterdémocratie / Autre démocratie : le trajet et le but.
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article115

    7) La planification à l'ordre du jour - Michel Husson
    http://hussonet.free.fr/sarkopla.pdf


    votre commentaire
  • QUE FAUT-IL NATIONALISER ?

    A propos de deux façons d'aborder la question qui ne s'opposent plus !

     

    Au préalable la question n'est pas ici de débattre sur nationalisation- appropriation publique – appropriation sociale – on tiendra ces termes pour équivalent. Il s'agit d'aborder ce que je perçois très subjectivement au sein de la mouvance « alter » comme deux visions d'aborder la question « que faut-il nationaliser ? ». La nationalisation de SIDOR relance le débat (1).

    La problématique de la nationalisation semble abordé dans certains débats d'ATTAC pour les valeurs d'usage essentielles à la vie quotidienne et pour les biens communs et donc pour ce qui doit être dégagé de la marchandisation (valeur d'échange) et de l'appropriation privée mais pas – en tout cas pas pour les mêmes camarades - pour assurer la souveraineté d'un pays par rapport à une puissance impériale. Pour affirmer cela je n'ai guère d'études scientifiques mais plutôt une impression issue de multiples discussions.

    En fait, c'est le regard tourné vers les pays de l'Amérique latine qui peu à peu a fait émerger des différences de point de vue. Plus que la question des délocalisations (2). Certains pays d'Amérique latine – Bolivie, Brésil, Venezuela – sont en train d'engager difficilement une déconnexion relative (3) à l'encontre du marché mondial et des USA change les perceptions mais avec quelques résistances.

    Disons que l'on pouvait - dans le contexte idéologique altermondialiste antérieur à la prise de conscience collective des enjeux d'émancipation en Amérique latine - proposer l'appropriation publique nationale avec enclenchement d'une démarchandisation et d'une démocratisation radicale pour des secteurs tels que l'eau, la chimie médicamenteuse et la santé, l'énergie, le logement, les télécommunications, et quelques autres secteurs... mais être plus circonspect lorsqu'il s'agit de l'aviation ou l'automobile et plus largement de l'industrie.

    Etait-ce parce qu'il y avait un doute sur la possible et réelle définanciarisation - démarchandisation - démocratisation d'une nationalisation dans ces secteurs et donc sur le fait que le processus profite réellement aux travailleurs ? La nationalisation n'était peut être vu que comme un changement de patron sans autre enjeu ou comme un compromis perdant avec le capital (financier et industriel).

    Il y a un an la question se posait par rapport aux gâchis du capital industriel. (4) Et certains débats à l'université d'été 2007 de Toulouse tenus à la suite de l'intervention d'Hubert PREVAUD (5) ont provoqué un « bougé ». La question se pose aussi pour le secteur bancaire (6).

    Christian Delarue

     

    Des commentaires sur Bellaciao
    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article64948

    1) Cf. « RIPOSTE » le Chavez nationalise SIDOR : une victoire pour les travailleurs
    http://www.lariposte.com/Chavez-nationalise-SIDOR-une-victoire-historique-1011.html

    La LCR aussi : Nationalisation de SIDOR au Venezuela, une victoire qui en appelle d'autres !
    http://www.jcr-red.1901.org/spip.php?article612

    2) lundi 26 septembre 2005 : De : Jérôme Métellus Comment lutter contre les délocalisations ?

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article19042 

    3) j'emprunte le mot à Samir AMIN avec réserve (non pour ce qu'en dit l'auteur mais pour l'application adéquate aux processus en cours).

    4) il y a un an le lundi 23 avril 2007 (22h29) : CONTRE LES GÄCHIS INDUSTRIELS DU CAPITAL Je pose ici un certain nombre de conditions pour la réussite de l'entreprise.
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article46949

    5) jeudi 30 août 2007 (22h46) : Sortir Airbus de l'impasse. Hubert PREVAUD CGT Airbus

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=51993 

    6) Renationaliser les banques cf. « Un spectre hante la finance » publié par Paul Jorion à propos de la nationalisation éventuelle de Northern Rock,
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article59470



    votre commentaire
  • La Sécurité sociale et le socialisme.
     
     
    Arrière plan idéologico-politique de :  "MAINTIEN DE <st1:personname productid="LA SOCIALISATION DE" w:st="on">LA SOCIALISATION DE</st1:personname> <st1:personname productid="LA SECURITE SOCIALE" w:st="on">LA SECURITE SOCIALE </st1:personname>et ETATISATION DES FIRMES PHARMACEUTIQUES ET DES CLINIQUES PRIVEES"
     
    sur ce blog et sur Bellaciao le jeudi 27 mars 2008 (23h47) (2
     
     
    Quelles sont les formes de socialisations concevables qui peuvent tirer le mouvement vers le socialisme à l'aide de revendications transitoires ? D'après Xavier Verner, la première position est celle d'une socialisation intégrale de l'économie, défendue par Ernest Mandel, la seconde est la socialisation de l'investissement au sein des grands moyens de production et d'échange, comme les banques ou les entreprises industrielles. La troisème est la socialisation de la gestion des entreprises, l'autogestion au sens stricte. La quatrième est la socialisation du marché du travail revendiquée par Bernard FRIOT (2)
     
    Quelles sont les formes de socialisation que l'on repère au sein des socitétés dominées par le capital ? La Sécurité sociale manifeste à l'intérieur du mode de production capitaliste dominant une forme de socialisation propre au salariat qu'il importe d'encourager pour qui pense que le capitalisme n'est pas un horizon indépassable et que le socialisme est toujours la perspective de notre temps .
     
    La socialisation directe (en fait via des délégués)n'étant pas possible pour tous les secteurs notamment pour ce qui suppose une importante distribution de biens ou de service égale sur tout le territoire national il est alors necessaire de recourrir aux processus de déprivatisation-socialisation qui passe par l'étatisation qui permet de reprendre la maîtrise politique et citoyenne de d'une partie de l'économie mais il importe de ne pas s'en tenir là . L'éatisation opère une relative démarchandisation ( tarification et non prix de marché, etc.) qu'il faut absolument poursuivre par le refus de la mise en concurrence et surtout une démocratisation multiforme qui fait intervenir le citoyen et l'usager en plus des représentants du personnel.
     
    On peut ici suivre Yves Salesse qui distingue les entreprises autogérées par les travailleurs des services publics qui devraient relever des autorités publiques parce qu'ils relèvent d'un « bien collectif », d'un droit universel. Ce processus pose la question de la nature de l'Etat - qui n'est pas neutre et au-dessus des classes - et de sa transformation au moment du passage au socialisme puis ensuite de son déperrissement complet . Le passage du système capitaliste - ou les rapports sociaux capitalistes sont dominants - à un système socialiste au sein duquel les rapports capital-travail sont devenus marginaux ne se conçoit pas sans une rupture révolutionnaire qui concentre toutes les ruptures partielles et qui change la nature de l'Etat pendant et après la crise révolutionnaire. 
     
     
    Christian DELARUE
     
    1) SOCIALISATION DE LA SECURITE SOCIALE et ETATISATION DES FIRMES PHARMACEUTIQUES...
     
     
    2) Socialisation, capitalisme et socialisme par Xavier Verner in "Le marxisme face au capitalisme contemporain"
     
     
     
     

    votre commentaire
  •  LE FETICHISME DE <st1:PersonName productid="LA RENTABILITE FINANCIERE" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA RENTABILITE" w:st="on">LA RENTABILITE</st1:PersonName> FINANCIERE</st1:PersonName>

    SURDETERMINE LES AUTRES FORMES DE FETICHISME ECONOMIQUE.

     

     

    Une critique introductive des rapports « hiérarchiques » entre flux économiques et les "flux migratoires".


    Le point 1 vient corriger un exposé précédent (2) qui lui-même annonçait un nécessaire combat en faveur des migrants.

     

    <o:p> </o:p>

    1) La leçon d'ATTAC : prendre pleine mesure de la financiarisation.

    <o:p> </o:p>

    Ce passage d'un texte d'ATTAC (non encore publié ce jour) met l'accent sur les deux aspects nécessaires et même impératif à tout processus de fétichisation, à tout fétichisme dominant en période de capitalisme néolibéral:

    <o:p> </o:p>

    - d'une part la soumission des activités humaines (qui doivent s'agenouiller devant le nouveau dieu-fétiche) ;

    - d'autre part l'importance accordée aux dynamiques économiques (qui exigent la servilité humaine) . Mais ici l'accent est mis – à raison – sur la pleine liberté accordée à la rentabilité du capital financier.

    <o:p> </o:p>

    Le scénario était écrit : la financiarisation de l'économie mondiale, c'est-à-dire la soumission de toutes les activités humaines à une rentabilité humaine exorbitante, devait mener à la crise. Nous y sommes. La crise financière qui menace de dégénérer en récession économique est le résultat logique des choix opérés depuis trente ans par les gouvernements, les dirigeants des institutions internationales et des grandes firmes, pour le compte des actionnaires. La circulation sans entraves des capitaux et la multiplication des produits financiers a entraîné une spéculation permanente sur les monnaies, les titres financiers et tous les produits dérivés nés de la titrisation, c'est-à-dire de la revente sans fin de tout contrat commercial. Les banques centrales ont laissé courir le crédit qui alimentait cette spéculation pendant que les autorités politiques fermaient les yeux sur la prolifération des paradis fiscaux.

    <o:p> </o:p>

    L'élévation continuelle de l'exigence de rentabilité des capitaux a contraint les salariés à l'austérité, au point de casser toute dynamique capable de répondre aux besoins sociaux, ne laissant comme échappatoires qu'une consommation ostentatoire des classes riches et qu'un crédit facile mais dévastateurs des classes pauvres comme le montre l'exemple des Etats-Unis. La financiarisation de l'économie se fait à l'avantage des plus riches et au détriment des droits sociaux et des conditions de vie du plus grand nombre. Pire la financiarisation suppose la destruction des droits sociaux.

    <o:p> </o:p>

    Ce texte, qui met à raison l'accent sur la financiarisation, vient rectifier avantageusement celui ci-dessous qui met trop « à plat » les différentes dynamiques économiques.

     

    Nb : La partie sur le passage nécessaire par une crise révolutionnaire pour le retour à l'application des droits sociaux a été enlevée, car trop explicite (2). Mais le document d'ATTAC cité en est fort proche. J'en reproduis la conclusion : La gravité de la crise sociale, écologique et peut-être économique, est telle que les rafistolages et encore moins les déclarations de bonnes intentions ne suffiront pas pour la résoudre. Il faut aller au cœur d'un système injuste et prédateur qui détruit tous les fondements de nos sociétés.


    <o:p> </o:p>

    2) Les migrants et le fétichisme du néolibéralisme au plan mondial

    par Christian DELARUE représentant le MRAP comme membre fondateur d'ATTAC

    La phase actuelle de la mondialisation capitaliste renforce ou exacerbe un certains nombre de phénomènes économiques et sociaux :- l'internationalisation et la libéralisation des échanges marchands, - la libéralisation de la finance (qui est la plus mondialisée) - l'augmentation des investissements productifs à l'étranger et donc l'implantation croissante d'entreprises à l'étranger pour bénéficier d'une main d'oeuvre bon marché, - la privatisation des biens publics et des services publics. Il faut y ajouter les migrations humaines qui se sont mondialisées.

    Le regard des néolibéraux porté sur la mondialisation s'intéresse surtout aux aspects économiques de la mondialisation en omettant d'évoquer les aspects sociaux et écologiques. Ainsi les migrations humaines constituent bien "le chaînon manquant" (1) de la mondialisation. Pour être plus précis dans la critique, il importe de souligner la survalorisation des processus économiques abstraits (cités au premier paragraphe) au regard de la dévalorisation des migrations. Ces processus économiques qui ensemble forment le capitalisme contemporain sont sans alternatives pour les dirigeants soumis aux bourgeoisies impérialistes, aux intérêts des grandes firmes multinationales. TINA disait M Thatcher (There is non alternative) Les migrations sont bien moins intouchables. C'est le moins que l'on puisse dire ! Elles ne sont pourtant pas des processus abstraits, ce sont bien des humains qui changent de pays de façon très souvent contrainte soit pour des motifs politiques (menaces sur les libertés) soit pour des motifs économiques (menaces sur les ressources financières) . Les autres processus économiques relatés ne sont pas non plus dégagés du facteur humain mais c'est sans doute moins visible.

    Si nous adoptons le regard dominant sur la mondialisation économique, nous sommes alors au coeur d'un immense fétichisme qui dans un même double mouvement accorde d'une part une importance et une grande valeur aux libertés économiques qui sont surélevées au-dessus des sociétés et des humains, qui sont en quelque sorte déifiées et d'autre part le mépris, l'utilitarisme, la répression contre les migrants.

    Les gouvernements sont pris dans une logique de guerre qui approfondit et renforce la vision dévalorisante et réifiante des migrants transformés en choses, en "flux migratoires". C'est pourquoi le MRAP lutte pour le droit de circulation et le droit d'installation des migrants. Il milite aussi pour le droit de vote des résidents étrangers extracommunautaires. Il milite pour la régularisation des sans papiers.

    Le MRAP est membre d'ATTAC pour s'attaquer aussi à l'autre volet. La dynamique du capital emporte un fétichisme croissant. La crise de rentabilité du capital au plan mondial accroît cette dérive qui rabaisse l'humain et qui survalorise des processus abstraits.

    3) Lutter contre la finance mondialisée c'est aussi garantir le séjour de tous les migrant(e)s

    Lutter contre la finance et le fétichisme économique mondialisé (1) qui en découle c'est garantir le séjour de tous les migrants. Ajoutons en tant que citoyen, et citoyen n'ayant pas à subir le célibat perpétuel ou le racisme et la xénophobie.

    Il ne sert à rien d'exhiber des statistiques de la population mondiale, de la population française et de la population en migration pour soutenir, ainsi que je l'ai entendu à Rennes lors de la semaine de débat sur les migrations, la thèse que <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> ne peut recevoir tous les migrants du monde. Ce qui a changé, on le voit sur la carte de l'ONU, lors de la dernière décennie c'est la mondialisation des migrations. Quasiment aucun pays n'y échappe. Mais les migrants ne convergent pas depuis les divers pays d'immigrations d'origine ou de transit vers <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> ! De plus bien des pays beaucoup plus pauvres que <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName>, notamment en Afrique, doivent héberger des migrants de tout type.

    Lutter contre le fétichisme mondialisé - programme de travail commun à ATTAC et au MRAP - tel que proposé (1) c'est non seulement garantir la liberté de circuler avec des papiers mais aussi la liberté d'installation de tous les migrants et avec les droits à la citoyenneté (voter et pouvoir se faire élire).

    Il y a peu cela était considéré comme une utopie au sein du continent européen. Aujourd'hui l'Union européenne déclare : "La citoyenneté de l'Union confère à chaque citoyen de l'Union un droit fondamental et individuel de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres, sous réserve des limitations et des restrictions fixées par le traité et des mesures adoptées en vue de leur application" . Cette règle doit être appliqué et élargie à l'ensemble des migrants, c'est à dire aux migrants extra-communautaires. La préférence communautaire doit cesser ! Les migrants ne sont pas une charge mais une richesse pour un pays ; Quand on dit richesse on ne pense pas qu'à l'utilité pour les entreprises et l'économie.

    A travers des législations affichées de plus en plus répressives, le besoin de main d'oeuvre étrangère est peu à peu reconnu. Ce qui a conduit à passer de " l'immigration zéro " à " l'immigration clandestine zéro " puis à " l'immigration choisie ". Il faut remarquer aussi que c'est un des rares sujets sur lesquels le patronat n'est pas en accord parfait avec le gouvernement. Il connaît les besoins de l'économie. Il profite aussi de cette main d'oeuvre judicieusement stigmatisée et réprimée.

    La liberté d'installation suppose une politique d'insertion sociale et économique valable pour l'ensemble de la famille sauf à vouloir transformer les migrant(e)s en célibataires perpétuels. Un séjour dans de bonnes conditions implique également que l'Etat et les communes mettent fin aux normes discriminatoires sur le marché de l'emploi et du logement. Il faut donc abolir le principe des emplois réservés aux personnes de nationalité française, sauf en ce qui concerne les "emplois de souveraineté". De telles mesures permettraient une sortie du chômage ou des emplois typés ( professions indépendantes du commerce et de l'industrie) ainsi qu'une meilleure mobilité socioprofessionnelle.

    Christian DELARUE

    Membre de la commission mondialisation du MRAP

    Membre du groupe "migrations" d'ATTAC France

    1) Formule d'Antoine PECOUD et Paul de GUCHTENEIRE chercheurs à l'UNESCO

    2) Partie remplacée:

    L'humanisme conséquent est d'abord un anticapitalisme au sens d'un refus de la religion du libéralisme économique et de l'appropriation privée des moyens de production et d'échanges. L'humanisme conséquent vise aussi à créer un "autre monde" que celui-ci, pas un monde plus juste avec deux doigts d'économie sociale et solidaire . Vouloir un autre monde c'est moralement et politiquement ne pas s'accomoder d'une "amélioration" aux marges du coeur capitaliste. Il ne s'agit pas plus de vouloir "brider" une logique capitaliste qui dans sa dynamique profonde va rester telle quelle à savoir la recherche du profit d'abord, la satisfactions des besoins humains après si rentable. En fait l'altermondialisme travaille à la promotion d'une prise en charge des activités humaines par le peuple par les travailleurs salariés. Il s'agit d'aller vers l'alterdémocratie, ce qui ne se fera pas sans crise et même sans révolution tant le chemin à prendre est radicalement contraire à celui du capital et des grands possédants.

     

    Addendum : Crise : J'ai mal à mon capital Jean-Marie HARRIBEY
    http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique1067

     



    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique