• INTERVENTION SUR L'ATLANTISME

    LORS DE L'EMISSION DE RADIO CAMPUS RENNES (RCR)

    du mardi 8 avril 2008.

     

    <o:p> </o:p>

    - - - - - - - - - -

    <o:p> </o:p>

    Nous avons invité Christian DELARUE secrétaire national du MRAP et membre du Conseil d'administration d'ATTAC France pour nous donner son point de vue sur l'OTAN et plus globalement sur l'atlantisme qui revient sur le devant de la scène.

    <o:p> </o:p>

    Tout d'abord, c'est bien comme membre du MRAP et membre d'ATTAC que je participe à cette émission sur l'atlantisme. Ce n'est pas parce que je cède aisément au mélange des genres mais parce que le lien est fait organiquement entre le MRAP et ATTAC. Pour le dire clairement le MRAP est membre fondateur d'ATTAC et à ce titre je suis le délégué du MRAP auprès d' ATTAC France. J'aborderais donc la question de la défense des peuples dominés tantôt comme membre du MRAP (qui a pris position récemment sur le Tibet et sur l'Afghanistan) et tantôt comme altermondialiste membre d'ATTAC. ATTAC a produit deux ouvrages l'un intitulé « Inégalités, crises, guerres : sortir de l'impasse » en août 2003 et un an plus tard : « Le développement a-t-il un avenir ? » (août 2004) qui vont me servir d'appui ici ou là.

    <o:p> </o:p>

    Le professeur d'histoire que vous aviez invité n'ayant pu venir pour parler de l'OTAN, je vais, non pas le remplacer - car je ne suis pas historien -, mais présenter très rapidement l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord né en 1949, ce sans entrer dans les détails des rapports entre <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et l'OTAN (que ce soit en 1966 ou en 1996).

    <o:p> </o:p>

    Mon propos va porter sur l'atlantisme et sur la question de ses alliances militaires mais aussi sur les autres formes de dominations entre pays dans le monde, au sein du système hiérarchisé mondial.

    <o:p> </o:p>

    L'atlantisme définit le système d'alliance militaire des pays occidentaux qui prévoit qu'en cas d'agression contre l'un d'entre eux tous réagissent d'une façon ou d'une autre après concertation. Dans ce système d'alliance ce sont les USA qui détiennent de fait la direction des opérations. Avant d'aller plus loin il importe de noter la différence - qui peut cependant ne pas être si nette en pratique – entre un atlantisme défensif et un atlantisme offensif et va-t-en guerre. En 2003 Chirac n'a pas suivi Bush dans sa guerre contre l'Irak mais Sarkozy lui veut envoyer des troupes françaises en Afghanistan. Si on laisse de côté les motivations de Chirac pour ne pas trop simplifier les choses on remarque que dans cette décision d'intervention en Afghanistan Sarkozy se montre à la fois très atlantiste et très va-t-en guerre. J'y reviendrais tout plus tard.

    <o:p> </o:p>

    Historiquement l'atlantisme a mis deux camps en affrontement, d'un côté l'Ouest capitaliste et de l'autre l'Est « communiste ». Avec la chute du Mur de Berlin en 1991 et la restauration capitaliste dans les pays de l'Est l'atlantisme entre en crise avant de prendre une nouvelle forme qui va se couler dans la doctrine du « Choc des civilisations » de Samuel Hutington qui pose un néo-campisme opposant un Occident libéral et démocratique à un Orient islamisé et autoritaire. Mais avant comme après 1991 il existait un tiers exclus. En 1955 naissait à <st1:PersonName productid="la Conférence" w:st="on">la Conférence</st1:PersonName> de Bandoung le tiers-monde qui voulait s'auto-développer hors de l'affrontement Est-Ouest. Aujourd'hui l'antiracisme de l'amitié entre les peuples comme l'altermondialisme convergent au sein des forum pour s'opposer à l'islamisme radical sans pour autant favoriser ni une islamophobie raciste ni une vision bushienne du Choc des civilisations.

    <o:p> </o:p>

    L'altermondialisme des ATTAC d'Europe défend une Europe non seulement autonome par rapport aux USA et refondée au plan social et démocratique ainsi que dans ses rapports avec le sud et notamment l'Afrique. Au-delà des désaccords sur tel ou tel point précis il s'agit de défendre des principes d'égalité, de laïcité, de participation citoyenne aux institutions ainsi que des droits sociaux émancipateurs tant pour les femmes que pour les homme et tant en Europe qu'au Sud. Ce faisant les citoyens –résidents ou nationaux ainsi que les peuples s'opposent au « capitalisme de casino » qui voit les exigences de la finance dominer le monde en favorisant une marchandisation et une appropriation privée généralisées ce au détriment des services publics et des biens communs.

    <o:p> </o:p>

    - Que pensez-vous du récent soutien des USA à l'intervention de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> en Afrique ?

    <o:p> </o:p>

    Historiquement l'Afrique est le « pré carré » de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> (et de quelques autres pays d'Europe) tout comme l'Amérique latine pour les USA. De puissance coloniale <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> est devenu, après les indépendances, une puissance impériale de second rang, ou du moins une puissance subissant une concurrence en terme d'impérialisme. <st1:PersonName productid="La Françafrique" w:st="on">La Françafrique</st1:PersonName> est néocoloniale au plan politique malgré les indépendances car elle dispose de solides réseaux politiques d'allégeance à l'Etat français. Au plan économique le poids des firmes multinationales nord-américaines est supérieur à celui des entreprises françaises qui restent bien implantées. Je n'ai pas de chiffres actualisés pour soutenir cette affirmation. Mais la réalité de l'Afrique est qu'elle est un continent à la merci des luttes inter-impérialistes. Et les USA ont besoin d'un gendarme efficace et expérimenté sur la zone pour « stabiliser le continent » ; un gendarme en capacité d'employer la carotte et le bâton et donc d'intervenir de façon militaire si la méthode de corruption des élites africaines fait défaut.

    <o:p> </o:p>

    - Revenons à <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et à la décision d'envoyer des troupes françaises en Afghanistan. D'après l'AFP (1) L'UMP a demandé au PS "s'il considère que la frontière des droits de l'homme s'arrête à la frontière afghane, et s'il est prêt à prendre la responsabilité de voir les femmes afghanes porter la burka et le trafic de drogue se développer", a ajouté M. Lefebvre. "Le PS veut-il prendre le risque de rendre les armes devant Al Qaida ?", a poursuivi le député des Hauts-de-Seine.On dirait qu'Al Quida. Alors, Monsieur DELARUE qu'en dites-vous?

    L'UMP veut ainsi faire diversion sur deux sujets : l'un intérieur l'autre extérieur.

    D'une part d'une façon très classique il veut faire porter son regard à l'extérieur alors que la situation interne est loin d'être bonne. Une manifestation importante s'est déroulée samedi dernier 5 avril contre sa politique inhumaine à l'encontre des sans-papiers. Il ne s'agit pas que d'accéder à un Eldorado ainsi que je le lis dans le Ouest France d'hier – et là j'ouvre une paranthèse : ce ne sont pas les migrants les plus pauvres qui font le périple vers l'Europe et par ailleurs des pays proches reçoivent sur leur territoire plus de migrants que <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> -. Bien souvent, il s'agit aussi de fuir des dictatures mortifères. Donc, avant de vouloir déclarer la guerre à tous les pays qui ne respectent pas les droits humains il faudrait d'abord et avant tout promouvoir une politique de droits humains, de droits sociaux sur son propre territoire accessible à tous et en finir avec ces camps de rétention qui sont une honte et une indignité pour <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> riche comme pour la « France des droits de l'homme ». Ce point fondamental concerne autant <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> de Sarkozy que celle de Hollande (car les socialistes continue de répéter la fameuse phrase de Rocard comme si c'était toujours le problème majeur). Elle concerne aussi les USA gouvernés par des libéraux.

    Au lieu de changer de politique sur cette question comme sur d'autres Monsieur SARKOZY se fait donneur de leçons et endosse les habits vertueux du "Choc des civilisations". Là on passe à l'autre diversion.

    D'autre part en effet, il s'agit de légitimer une guerre contre l'Afghanistan, en oubliant deux choses: 1- son caractère sanglant car les américains ont perdu beaucoup d'hommes en Afghanistan (envahir c'est une chose, se maintenir en est une autre !) et 2 la question des motifs : ici il s'agit beaucoup plus de participer à une intervention proprement impériale et atlantiste-offensive qui vise à contrôler la région IRAK- IRAN- AFGHANISTAN que de promouvoir des droits humains. Car pour promouvoir des droits il faut agir sur d'autres paramètres comme la suppression de la dette.

    D'autres initiatives seraient à prendre au plan mondial via l'ONU concernant les droits des femmes, la laïcité et les droits des migrants. A ce sujet une convention internationale existe déjà : il faudrait que <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> la signe.

    sur le site ATTAC 35

    http://www.local.attac.org/attac35/Contre-l-atlantisme.html

    sur le site du MRAP 

    http://www.mrap.fr/interventions/atlantisme/view


    votre commentaire
  • LE BLASPHEME ET LA REPRISE DE LA NOTION ELARGIE DE FETICHISME

     

    LE BLASPHEME COMME DEFETICHISATION.

     

    Les propos qui suivent sur le blasphème sont issus d'une part des débats renouvelés sur la religiophobie et plus particulièrement l'islamophobie et d'autre part de lectures sur le fétichisme. Ils ne proviennent donc pas d'un militantisme anti-religieux proprement dit.<o:p>
    </o:p>

    Le fétichisme n'est plus seulement définit par les pratiques des peuples dits primitifs telles que décrites par Charles de Brosses en 1760. Cette définition stricte est aujourd'hui élargie notamment sous l'influence du freudisme et du marxisme (cf. « Le fétichisme : histoire d'un concept » par Alfonso M. IACONO Ed. PUF Philosophies).

    I - <st1:PersonName productid="LA NOTION ELARGIE" w:st="on">LA NOTION ELARGIE</st1:PersonName> DE FETICHISME

     

    A) Voici une définition réduite (issue du site athéïsme )

     

    Le fétichisme est un ensemble de pratiques et de comportements magiques et religieux de certains peuples qualifiés de primitifs. Il est lié à l'animisme et à une conception magique du monde. Le fétichisme se manifeste par un culte et un attachement morbide et exclusif à certains objets ayant souvent une signification sexuelle. Il est induit par le besoin de protection face aux éléments de la nature et aux événements de la vie.

    http://atheisme.free.fr/Religion/Definition_f.htm#fetichisme

    B) Evolution de sa signification : vers un élargissement.

    La notion de fétichisme est développée sur deux versants l'un marxiste qui a trait au "fétichisme de la marchandise" et l'autre freudien qui évoque le fétichisme sexuel. En fait la notion a une portée encore plus vaste qu'un auteur comme Alain BIHR a décliné sur différents registres dans son ouvrage "Du "Grand soir" à l'Alternative" - Le mouvement ouvrier européen en crise" (Ed Ouvrières 1991). Il avait alors en quelque sorte répertorié les fétichismes constitutifs de la praxis capitaliste.

    <o:p> </o:p>

    Le terme fétichisme figure dans le dictionnaire Alter d'ATTAC et Alain BIHR en a donné une définition succincte dans son ouvrage récent sur « La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste ».

     

    C) Actuellement nous connaissons une définition large du fétichisme (1)

     

    Le fétichisme se réduit en définitive à réïfier (transformer en chose) les rapports de production, partant les hommes que ces rapports médiatisent et qui en sont les acteurs, ainsi qu'à personnifier les choses en les dotant de qualités ou de propriétés qu'elles ne doivent qu'à leur fonction de supports de ces rapports mais qui, du coup, paraissent leur appartenir en propre et leur confèrent une apparence surhumaine.

    <o:p> </o:p>

    Le procédé de fétichisation est encore plus accentué quand au lieu de personnifier des choses (saint Coran) ou des rapports aux choses on les déifie (dieu-fétiche) ou on les sacralise (saint). Il peut s'agir aussi d'élever au titre de dieu-fétiche une personne qui sera vénérée comme un Dieu. Là aussi on élève encore plus le rapport de supériorité en lui attribuant des qualificatifs (sacré, saint) et des majuscules à son nom.

     

     

    II - APPLIQUER AU BLASPHEME <st1:PersonName productid="LA NOTION ELARGIE" w:st="on">LA NOTION ELARGIE</st1:PersonName> DE FETICHISME

     

     

    A) Enjeux :

     

    Classiquement le blasphème ne s'applique qu'à la religion. Lui donner une version élargie du fétichisme comme fondement risque d'élargir l'application de la notion de blasphème à tout ce qui s'élève indûment au-dessus des humains. Simplement parce que les humains tendent à mettre des majuscules sur de nombreuse institutions. Mais le blasphème comme acte de défétichisation généralisée n'est pas sans danger. Au passage c'est la notion de mécréant qui s'élargie aussi, notamment à la suite de son usage par Daniel BENSAID (2).

    - lire LES BLASPHEMES DU MECREANT

    Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat.

    article de Christian DELARUE publié pour la commission démocratie d'ATTAC le 23/07/2007

    http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

     

    B) La notion de fétichisme appliqué au blasphème dans le cadre du religieux.

     

    La religion va élever une chose au titre de sacré le blasphème va la rabaisser à l'état de chose simple et sans valeur.

    La religion va élever une personne le Christ par exemple au titre de quasi Dieu le blasphème va le ramener à l'état de simple personne égale aux autres.

    Le blasphème banalise ce qui est présenté comme extra-ordinaire ou miraculeux.

    Les histoires du Christ sur la croix sont souvent lourdes, rien de tel qu'un bon blasphème pour les alléger. Ainsi ramener par exemple l'histoire de la croix à une histoire de clou banalise er donc désacralise une histoire surexploitée par la religion chrétienne.

    (du site athéisme)

    <o:p> </o:p>

    Quelle est la différence entre Jésus et Picasso ?
    - Un clou suffit pour accrocher un Picasso.

    <o:p> </o:p>

    Quelles sont les dernières paroles du Christ?
    - Vite, un clou, je glisse!

    <o:p> </o:p>

    Le blasphème "politique" portera sur d'autres sujets plus en prise avec des débats contemporains.

    Christian DELARUE

    Altermondialiste,

    Responsable national antiraciste

    Notes:

    1) Je reproduis ici le passage de la page 17 du livre de BIHR : "La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste".

    2) Lire l'ouvrage ou des extraits du livre "Fragments mécréants" sur le site ESSF

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire
  • LES BLASPHEMATEURS SONT-ILS DES MECREANTS NON TOLERABLES?



    La question du blasphème resurgit à propos de "l'injure à la religion" (sic) . Voici la phrase à contenu blasphématoire : "Le "saint Coran" comme la "sainte Bible" ne sont que des choses qui ne valent pas plus qu'une crotte ! Par confort, il faut juste éviter de marcher dessus ! .." (1) Point de faux-fuyant, ce n'est pas ici le contenu du texte qui est en cause mais sa caractérisation qui suscite le blasphème : à savoir sa "sainteté" ou son caractère "sacré ".

    Dans un monde laïcisé et libéral (tolérant) l'injure comme la diffamation s'adresse aux humains pas aux divinités. En ce sens l'expression "injure à la religion" est un abus de langage. Mais les religieux ne l'entendent pas de la sorte . Les religieux dominants surtout car une parole (ou un acte) n'est pas blasphématoire dans l'absolu. Son caractère blasphématoire et la gravité de ce blasphème ne peuvent être évalués que par rapport à ce que défend une religion, dans le contexte particulier où elle est posée, et suivant la manière dont elle est interprétée comme une agression par les croyants offensés. Blasphème et tolérance : « Deux poids, deux mesures » .

    Cependant on se saurait invoquer la tolérance que dans un seul sens, celui de la protection des religions voire de la religion dominante (comme en Angleterre ou seul l'anglicanisme est protégé du blasphème). Et n'oublions pas que Jean-Marc ROUBAUD avait proposé en 2006 une loi visant à interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions en France . Le député UMP voulait remettre au goût du jour la loi sur «le délit de blasphème», abolie en 1791 sauf pour l'Alsace-Loraine ou il est toujours interdit . Tout cela oblige à rappeler que chacun bénéficie de la liberté religieuse, mais cette liberté n'implique aucunement le droit de ne pas être choqué (heurté, inquiété) dans sa foi ou ses croyances. Après tout les agnostiques et les athées peuvent aussi être « choqués » par le mépris de leurs idéaux, la dépréciation de leurs valeurs sans que cela soit sanctionné comme blasphème, injure ou diffamation.



    I - LE MECREANT ET LE BLASPHEME, LE SACRE ET LE SAINT.




    Lorsqu'une institution dit ceci (tel Dieu, tel Livre, tel Objet...) est sacré ou saint il signifie ceci est supérieur aux hommes vous devez respecter et même vénérer cette supériorité. Libre à chacun de vénérer comme saint ou sacré quoi que ce soit ! Mais le blasphème est le pendant de la diffusion mondiale du sacré au-dessus des humains.



    - Blasphème, injure, diffamation.


    Le blasphème dès lors qu'il se contente de rétablir l'égalité humaine en maintenant le respect humain du à tous n'est pas condamnable, bien au contraire . Car par définition, me semble-t-il, il ne peut que s'en tenir à ce rétablissement puisqu'on on ne blasphème pas les humains : cela s'appelle alors l'injure. La diffamation est autre chose encore. Mais là encore la diffamation s'adresse aux personnes pas aux croyances ou aux fétiches.



    - Le blasphème comme enlèvement de la majuscule au fétiche.


    En fait le blasphème se résume à l'enlèvement de la majuscule . Il défétichise. Il met les dieux et même toutes les abstractions avec une minuscule . En rabaissant le sacré il fait d'une pierre deux coup car il rétablit l'humain, il le relève alors qu'il était agenouillé. Le blasphème authentique est une arme autolimitée par nature :il a uniquement une portée défensive du respect humain dans ce qui fait l'égalité tous les humains . A l'instar de la laïcité il opère quoique différemment une avancée de l'humanité pour le maintien de la paix et de l'égalité.




    II - LE SACRE ET LE PROFANE HISTORIQUE : que font les hommes du sacré ? : de la violence symbolique à la guerre.




    La tendance des institutions gestionnaires d'un sacré - les appareils religieux pour l'essentiel - est à minima de procéder continûment à un travail doctrinal et de prosélytisme, un travail qui ne se limitent pas "à l'interne", aux seules adeptes. En effet cette lutte idéologique tend fortement - et parfois au travers de pratiques sociales bienfaitrices - à l'imposition d'un contenu normatif.

    Ce n'est que la tendance bénigne - ce qui ne signifie pas anodine - de ces appareils qui historiquement sont allés beaucoup plus loin en employant une forme très maligne : la guerre. La guerre n'est évidemment pas le propre des religions mais les religions ont été et sont encore bien souvent l'ingrédient majeur des guerres contemporaines (à défaut d'en être le déterminant causal) .

    De cette racine historique pesante on ne saurait aujourd'hui confondre les deux tendances, d'autant que chaque religion peut manifester une diversité d'interprétation. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt et la diversité d'interprétation qui donne place à des courants progressistes ne doit pas cacher les tendances réactionnaires qui perdurent massivement.



    Christian DELARUE
    Responsable national antiraciste

    1) commentaire sous *Fitna : juste un clip con ?*

    Le sécrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a ajouté que le film a diffamé et a dénigré "le saint Coran" (1).

    Eh bien sans la partie finale de Fitna (2) qui donne effet d'attribution raciste de sa charge à tous les musulmans, il n'y aurait pas diffamation mais blasphème car la diffamation s'applique aux humains pas aux choses . Le "saint Coran" comme la Bible ne sont que des choses qui ne valent pas plus qu'une crotte ! Par confort, il faut juste éviter de marcher dessus !

    in "L'OCI condamne le film anti musulman « Fitna » « dans termes les plus vigoureux»

    <HTTP: index.php%c2%a0?action="article&numero=18266" www.alterinfo.net=""></HTTP:>

    2) FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans

    http://www.bellaciao.org/fr/spip.ph... <HTTP: spip.php?article64146="" fr="" www.bellaciao.org=""></HTTP:>

    Fitna : juste un clip con ?
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64198


    Peut-on être condamné pour "délit de blasphème" ?- La laïcité à l'usage des éducateurs
    http://www.laicite-educateurs.org/article.php3?id_article=14

    Il arrive que des croyants se posent la question :

    Comment et pourquoi la religion, dont le but ultime se veut pourtant être l'épanouissement de l'homme le plus élevé et le plus complet, aboutit-elle aussi souvent à sa destruction et à sa souffrance ? Quelle explication ou quelle analyse peut-on donner de ce phénomène aberrant, insupportable ?
    http://www.ict-toulouse.asso.fr/istr/site/039.html

    Liberté d'expression blasphème racisme : essai d'analyse philosophique et comparée

    http://www.philodroit.be/IMG/pdf/WP-2007-1-GHaarscher.pdf

     


    votre commentaire
  • FITNA, UN FILM ISLAMOPHOBE, ANTI-MUSULMANS !

    <o:p> </o:p>

    Tous les musulmans entrant en Europe seraient des barbares !

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans*
    mardi 1er avril 2008 (19h27) :
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64146



     
    Certains médias (1) ont fait une présentation réductrice du film Fitna le présentant simplement comme anti-islam, peut-être par sobriété ou prudence. Mais Geert Wilders ne se contente pas d'une critique de l'islam via la lecture de certaines sourates symbolisées par des pages tournées du Coran. Il va beaucoup plus loin.

    Certes la critique de l'islam comme idéologique prend beaucoup de place mais le film n'est pas qu'une lecture orientée du Coran. Résumer le Coran à un livre d'appel au meurtre des mécréants – à savoir les athées, les homosexuels, les juifs - serait sans doute critiquable par des spécialistes des religions mais pas condamnable au titre de l'islamophobie.

    Pour qu'il y ait islamophobie il faut aussi que la dévalorisation de l'islam soit rapportée aux musulmans et pas qu'à une fraction d'entre eux mais à l'ensemble des musulmans. Ce qui n'est pas immédiatement le cas. Dans une seconde partie du film on voit surtout des imams, des responsables politiques appeler à tuer tous les mécréants mais rien qui
    indique nettement que l'ensemble des musulmans sont visés. Il y a déjà là un premier doute : tous les responsables politiques ou religieux sont-ils adeptes de Thanatos ? Plus tard, on voit des femmes en burka - qui symbolise l'islam dur - entrer dans les ministères mais pas vraiment encore une attribution à l'ensemble des musulmans. En fait l'accusation vient peu à peu.

    <o:p> </o:p>

    Puis vient enfin la description de l'envahissement. En quelques instants la caméra quitte les pages du Coran, quitte les chefs pétris de morbidité et de nécrophilie pour montrer des graphiques avec des colonnes de musulmans envahissant l'Europe... Ici s'opère le passage à l'islamophobie raciste : tous les musulmans arrivant en France sont des barbares. Le doute n'est plus permis. Fitna va plus loin que la critique
    de l'islam qui n'est qu'un prétexte pour stigmatiser les musulmans, tous les musulmans installés en Europe et tous ceux qui y sont supposés y entrer. Le film développe non seulement la thèse de l'islamisation mais d'une islamisation monocolore et dangereuse. Il y a incitation à la haine raciste de tous les musulmans sans distinction.

    Certes ce que dit le film n'est pas totalement faux. Depuis plusieurs décennies des responsables politiques de certains pays musulmans et de nombreux imams militent activement à interdire les libertés et la démocratie au profit de la loi islamique la plus dure partout dans le monde. Ce militantisme politico-religieux est réel et évidement il doit être fermement combattu comme une barbarie.

    <o:p> </o:p>

    Mais un tel combat n'a nul besoin de se placer du côté du gouvernement nord-américain. Car ce film nous fait entrer dans le cadre du « Choc des civilisations » qui oppose les droites occidentales et l'islamisme radical en Orient.

    <o:p> </o:p>

    Pour éviter ce néo-campisme il faut aborder le problème de cette "vérité" : A aucun moment dans le film on ne dit que la critique porte sur l'islamisme, c'est-à-dire sur une expression particulière ou spécifique d'une partie de l'islam. A aucun moment on voit une réserve indiquant sinon l'existence d'un autre islam du moins la réalité de
    millions de musulmans progressistes... moins fascistes que Geert Wilders. Pourtant, pour cela, nul besoin d'être expert en religion !

    <o:p> </o:p>

    Christian DELARUE<o:p>
    </o:p>

    Secrétaire.national. du MRAP (s'exprimant à titre individuel)<o:p>
    </o:p>

    Fitna - Version française - Geert Wilders sur dailymotion

    1 ) Exemple : RFI - Fitna, le film anti-islam de Geert Wilders
    <o:p> </o:p>


    votre commentaire
  • FITNA : JUSTE UN CLIP CON ?

    Un bref commentaire du "papier" de Caroline FOUREST "Fitna : con comme un clip islamiste" paru dans Charlie hebdo le 2 avril 2008 .

     

    1 - Rebond sur le papier de Caroline FOURREST

    Caroline FOUREST commence par caractériser Fitna comme un clip émotionnel faisant appel à l'instinct et non à la réflexion . C'est exact . Le désaccord vient ensuite . Elle écrit : "Il se contente d'aligner les images d'horreur commises au nom de l'islam ces dernières années". Ce qui n'est pas exact. Il prolonge son descriptif . D'ailleurs elle le reconnaît en ajoutant "C'est le commentaire qui, bien que minimal, est problématique" Effectivement c'est ce commentaire sur l'islamisation qui fait toute la différence. Mais elle nie l'unité du clip, elle nie le rapport entre les images et le "trop de musulmans". Or d'une part il y a bel et bien à la fin du clip un propos de Geert Wilders appelant à combattre "l'idéologie islamique" (traduction à vérifier) et d'autre part ce "trop de musulman" est incompréhensible tel quel, il ne se conçoit pas sans message associé préalable et négatif . D'autant qu'ici le message n'est pas implicite comme chez Nicolas Sarkozy , car il s'agit bien de l'islam tel qu'il le voit et film sur une grande partie du film.

    Faute de lien, voici l'extrait du texte cité dans sa continuité : "Il se contente d'aligner les images d'horreur commises au nom de l'islam ces dernières années. Sans les djihadistes et les intégristes, ce film n'existerait donc pas, puisque Wilders n'aurait aucune image à montrer. C'est le commentaire qui, bien que minimal, est problématique. Vers la dixième minute, Wilders fait le lien entre ces images de haine et le nombre grandissant de musulmans aux Pays-Bas, pour finir par dénoncer "l'islamisation". Son film ne dénonce ni l'islamisme, ni même l'islam mais le fait qu'il y a trop de musulmans en Europe.

    2 - Fitna : plus qu'un clip "con" et blasphématoire.

    Mais posons la question autrement : Il n'y aurait pas la partie finale on aurait pu penser à un clip "con" mais de type blasphématoire, qui ne mérite nullement la censure... et la publicité associée au débat sur la censure.

    Un blasphème par définition désacralise les textes sacrés et les symboles sacrés car conçus comme au-dessus des humains, de tous les humains. En somme le blasphème - employé par des individus qui valorisent la raison critique - est un geste de dévalorisation de tous les fétiches. Si l'on accepte ce rattachement philosophique alors le blasphème vise à rétablir un ordre des choses inversé . Mais il peut être ambigu (1) . Par ailleurs, un tel geste étant souvent assez cru, le procédé n'est guère prisé par tous, notamment par celles et ceux qui lui préfèrent la critique argumentée. En ce sens le blasphème ne dégénère pas en diffamation contre les personnes (3). Il est une injure à la religion mais pas aux croyants. Le blasphème inséré dans une telle perspective anti-fétichiste (pas au sens freudien) témoigne d'un respect des hommes et des femmes mais pas de leur croyances.

    Mais ce clip quoique " con " et " émotionnel " s'appuie quand même longuement sur un contenu qui est bien celui de l'islamisme radical ou – plus près de l'auteur - de l'islam comme idéologie politico-religieuse. Car effectivement – nous sommes ici d'accord - "ans les djihadistes et les intégristes, ce film n'existerait donc pas, puisque Wilders n'aurait aucune image à montrer". Ce qui fait problème c'est la globalisation de l'islam et l'affectation de la menace islamique radicale à tous les musulmans. Je renvoie à FITNA : UN FILM ISLAMOPHOBIQUE, ANTIMUSULMAN (2).

    Christian DELARUE

    1) texte sur ce point précis sur les sites ATTAC et ESSF

    Les blasphèmes du mécréant : Christian Delarue
    Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat.

    http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

    2) FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans*
    http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article64146

    3 ) On voit ci-dessous un enjeux de la différence d'analyse du film : le blasphème n'est pas la diffamation ni l'injure.

    Le sécrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a ajouté que le film a diffamé et a dénigré « le saint Coran (1).

    Eh bien sans la partie finale qui donne effet d'attribution raciste de sa charge à tous les musulmans, il n'y aurait pas diffamation mais blasphème car la diffamation s'applique aux humains pas aux choses . Le "saint Coran" comme la Bible ne sont que des choses qui ne valent pas plus qu'une crotte ! Par confort, il faut juste éviter de marcher dessus !

    in "L'OCI condamne le film anti musulman « Fitna » « dans termes les plus vigoureux»

    http://www.alterinfo.net/index.php ?action=article&numero=18266

     



    votre commentaire