• LE GESTE SOLIDAIRE CONTRE LE MEPRIS DE CLASSE!

    S'adresser à un clochard crasseux, lui parler, ne relève pas de la charité mais témoigne d'un geste solidaire et politique qui heurte frontalement la haine de classe et le travail de division qui en découle. Puisque le FN et Sarkozy font le jeu du capital en divisant constamment les salariés et le peuple en stigmatisant le fainéant ou l'étranger alors le "geste solidaire" participe à recréer symboliquement l'unité que le travail de la haine casse . Reste qu'il faut ensuite tout faire pour favoriser l'intervention populaire transformatrice contre une logique mortifère.

    - Ce qui empêche l'expression populaire contre le mépris de classe, pour le changement (1)!

    Des élèves sortant des "grandes écoles" enchaînent des stages rémunérés à 300 euros par mois (2), des salariés précaires couchent dans leur auto et glissent vers la pauvreté et la vie misérable qui lui est associé . Parllèlement le racisme se diffuse dans la société . Les élites y jouent un rôle fondamental qui alimente la haine ordinaire . Bref toute la gamme des mécontentements du peuple est là. Elle doit s'exprimer, pour peu qu'elle ne se trompe pas de cible. S'exprimer pour revendiquer un clair changement et non pour ergoter sur "la mauvaise éducation des jeunes d'aujourd'hui" ou l'incurie des hommes politiques . Revendiquer le progrès social, la fraternité et l'égalité, voilà une noble activité qui est moins aisée que l'on croit . Elle existe comme aspiration évidente mais elle est contrecarrée par divers facteurs et acteurs chargés d'opérer divertissement . En l'espèce il n'y a pas que les médias a faire oeuvre perverse manifestement aliénante, de celle qui fait le lit du lepénisme et du fascisme .

    En effet on trouve toujours des individus un brin adepte du FN ou des zélés du travail soumis aux dicktats du patronat pour en appeler au silence, ou au maintien de "l'effort au travail personnel", ou à la méditation spirituelle mais surtout et dans tous les cas au refus de l'examen des logiques libérales mortifères et destructrices. Les mêmes ne se privent nullement de diffuser une haine incoercible à l'encontre des pauvres, des voisins, des salariés revendicatifs (la haine du fonctionnaire) mais se taisent sur le travail de sape des possédants . D'ailleurs ils ignorent ce qu'est la bourgeoisie comme ils ne voient le mépris de classe qui les habite. Certes, nul n'a le monopole de l'amour et de la raison. Pas même, faut-il le préciser, celui qui écrit ces lignes et qui pourtant se refuse ordinairement aux facilités du mépris de classe comme du mépris sexiste et raciste . Je dirais à celles et ceux qui ont le mot "mauvaise éducation" aisément à la bouche pour culpabiliser les parents modernes que c'est aussi histoire d'éducation, une éducation certes différente de l'ordre moral de Bernard Anthony alias Romain Marie ! J'observe d'ailleurs que la haine des riches n'est pas aussi courante que celle diffusée contre son voisin différent mais pourtant si proche et qu'elle n'existe fondamentalement que par l'accroissement des inégalités, que par l'existence de l'appauvrissement généralisé y compris des couches sociales moyennes.

    - La bourgeoisie n'a qu'une religion qui s'accomode de l'insécurité sociale!

    Puisque j'évoque le rôle néfaste de la bourgeoisie je souligne avec Samuel HOLDER (2) qu'il y a "une façon trop sommaire d'apprécier uniquement les bourgeois comme une collection d'individus riches qui s'en mettent plein les poches, détruisent les services publics, licencient cyniquement les travailleurs et rejettent les pauvre dans la rue ou dans les zones de relégation en périphérie des villes. Tout cela est évidemment d'une vérité tangible, aveuglante. Mais la bourgeoisie a des armes de domination infiniment plus élaborées qui paralysent, font diversion et créent de faussent solidarités ("La France pays des Droits de l'Homme" ou "Allez les bleus!" par exemple) ; Elle fournit à toutes les classes les représentations du monde adéquates à sa domination, engrande partie par le canal de la télévision. Ces représentations s'étayent sur une manipulation sophistiquée des émotions, des désirs et des dégoûts des spectateurs. Le journal de 20 heures est à la fois un appel aux larmes devant le spectacle des malheurs du monde et un conditionnement à l'indifférence "/puisqu'on y peut rien/".

    Le capital est de plus en plus obsédé par le profit maximum, par l'appropriation privée et la soumission de toutes les activités à la logique marchande, une grave addiction qui conduit aux pratiques d''exclusion les plus diverses , aux renouvellement des dispositifs d'exploitation de la force de travail y compris dans le secteur public. Le discours économique libéral est très largement dominant dans la société. A ses côtés on ne trouve que la cacophonie et l'anomie, celle de la diffusion médiatique qui favorise "la foire au sens" sur fond d'individualisme . Foire aux sens qui n'offre quasiment aucune perspective réellement critique puisque même les formes d'oppression comme le sexisme ou l'intégrisme religieux ou le racisme qui ne dépendent pas directement du fonctionnement du mode de production capitaliste peuvent perdurer.

    Le travail de la raison critique va de pair avec l'éducation au geste solidaire qui repousse la haine de classe. Suivons ici la maxime de Martin LUTHER KING :" L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l'amour le peut."

    Christian DELARUE


    1 - La transformation sociale : un "dépassement" vers quelle société? Christian DELARUE Bellaciao
    2 - Mise sous tension et perte de soi dans la société capitaliste par Samuel HOLDER in Carré Rouge n°37 nov 2006
    2 - ibid p32

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  • Brève sur "Ecole et religion"

    Un constat est dressé, notamment par Régis DEBRAY : une meilleure connaissance des religions est nécessaire à l'école. Laissons de côté l'oubli de l'inculture laïque bien que l'indépendance critique de la pensée face aux dogmes soit une conquête récente à conforter . Le constat précise : "l'enseignement du religieux n'est pas un enseignement religieux". On perçoit bien la différence mais aussi les difficultés.

    La première difficulté serait d'aboutir à une approche bienveillante d'une religion au détriment des autres. En fait, un tel enseignement serait rapidement démasqué et critiqué. La seconde difficulté, réelle, également signalée par Régis DEBRAY mais pleinement pris en compte par Benôit MELY, serait la réhabilitation du religieux sans apologie d'une religion particulière, une valorisation de la croyance en Dieu sans autre précision. L'incroyance mérite elle aussi le respect.
    Le seul moyen d'éviter de conforter une posture religieuse serait d'adopter une réflexion critique à l'encontre des discours religieux, de leurs injonctions et de leurs interdits. Dans le cas contraire, un enseignement acritique aboutirait à laisser accroire de façon unilatérale et mensongère que les religions ne sont qu'un "apport" positif à l'humanité.

    Christian DELARUE

    http:// Krismondial.blogg.org


    Pour aller plus loin:
    1 ) Le rapport DEBRAY
    http://atheisme.free.fr/Religion/Rapport_regis_debray.htm
    2) La critique de Benoît MELY
    http://www.union-rationaliste.org/Benoit_Mely.html


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  • Du SOCIAL au POLICIER :
    Textes sur les mutations au sein de l'Etat et de la société.


    La remise en application de la loi du 3 avril 1955 sur l'Etat d'urgence est symptômatique d'une évolution et même d'une longue mutation concernant le rôle de l'Etat. Les réformes de l'Etat se succèdent pour tansformer les services publics, les Administrations et les fonctions publiques. Parallèlement à cette casse de l'Etat social s'instaure un Etat policier connu sous le d'Etat sécuritaire qui donne un rôle nouveau et accentué de la fonction pénale et policière.

    Voici une première explication, non sur sur la crise de l'Etat Providence ou sur la fin de l'Etat social mais sur la différenciation théorique Etat / régime politique (I) . Pour cela je reproduis tel quel un passage d'un livre de Nicolas Bénies . Ensuite, pour entrer plus dans le sujet, c'est chez Alain Bertho que je vais puiser un historique de l'évolution vers un régime d'exception (II) . L'article complet est paru dans Variations printemps 2005 . Une troisième partie, personnelle, fera le lien avec l'international (III). Il complétera un de mes textes sur les "trois mondes" (site yonne.lautre) (IV) .


    I - DIFFERENCIATION ETAT / REGIME POLITIQUE.
    Nicolas BENIES in L' Après libéralisme (PEC La Brèche 1988 p 30 et 31)

    Dans les faits la politique d'austérité est contradictoire avec la nécessité pour le régime politique d'apparaître légitime aux yeux de la grande masse des citoyens . Les nécessités de l'accumulation obligent l'Etat à remettre en cause les conquêtes de la classe ouvrière, et donc à ne plus apparaitre comme l'arbitre entre les classes . C'est pourtant l'intérêts des régimes politiques.

    La différenciation Etat / régime politique est issue de l'analyse de Marx dans le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte qui montre que le régime politique incarnant l'Etat à un moment donné peut se constituer contre la bourgeoisie et s'appuyer sur la classe moyenne. C'est la quintessence de cet adage : "La bourgeoisie règne mais ne gouverne pas "(1), du moins le plus souvent. La bourgeoisie délègue ses pouvoirs politiques pour conserver l'essentiel : les rapports de production capitalistes. Ainsi, et Marx en fait une brillante démonstration le régime politique apparait au-dessus des classes alors que la nature de l'Etat reste capitaliste.

    Cette analyse eminamment dialectique a été souvent mal perçue, beaucoup d'auteurs ont cru discerner deux définitions de l'Etat (2), alors que Marx part de la définition abstraite de l'Etat, "capitaliste collectif en idée", pour appréhender le régime politique qui représente la forme de l'existence de l'Etat. Il s'agit donc de deux niveaux d'abstraction différents, mais qui ne se conçoivent pas l'un sans l'autre.

    Ce qui permet de comprendre que la politique étatique qui correspond aux nécessités de l'accumuation du capital, de sa valorisation, prime sur les nécessités de la légitimation. Car pour apparaître légitime, un gouvernement doit pouvoir satisfaire quelques revendications des travailleurs ("le grain à moudre" pour parler comme les dirigeants syndicaux réformistes) et, plus généralement, être perçu comme le garant des acquis, par l'intermédiaire de lois et donc du développement du droit, en particulier du droit du travail. Toutes choses qui expliquent l'abandon des politiques de relance keynésiennes, adéquates à la longue période decroissance mais qui ne répondent plus aux nécessités de l'accumulation en période de crise. Et aussi ce que les politologues appellent "l'usure des équipes au pouvoir", qui provient directementde la mise en oeuvre de la politique d'austérité, conduisant aux attaques répétées cotre le niveau de vie et les conditions de travail de la majorité de la population. Ce n'est que pendant la période dite de prospérité (les "Trente Glorieuses", qui n'ont pas duré trente ans et n'ont pas été glorieuses, sinon pour l'accumulation capitaliste) que les impératifs de l'ccumulation et de la légitimation ont pu coïncider.


    II - LA BANLIEUE DANS LA GUERRE GLOBALE
    d'Alain BERTHO in Barbaries, résurgences, résistances - Revue "Variations" printemps 2005 . Ici juste une trame incitant à lire le texte.

    Voici longtemps que le processus qui conduit à faire du nom de "banlieue" le nom d'une vraie guerre sociale est engagé . Il y a bientôt vingt ans maintenant que la problématique du désordre a envahi l'espace du discours social . Alain Bertho en décrit les étapes :

    1) De l'Etat social à l'Etat d'exception

    La première étape est celle audébut des nnées quatre-vingt de la "découverte" que les tensions sociales contemporaines sont productrices de nouveaux désordres . (cf Minguettes 1981) . Des dispositifs expérimentaux, localisés et contractuels se mettent alors en place pour prendre le nom de "politique de la ville". Un social d'intervention et d'exception s'instlle sans ambition ni dispositif d'ensemble. Les exclus sortent du droit commun et entrent dans des dispositifs particuliers et conditionnels. Ces derniers sont vite rendus responsables de leur propre malheur et même rapidement soupçonnés d'être potentiellement coupables du malheur des autres. La différence et la disqualification sociale semblent considérées comme des maladies transmissibles. Le rejet se substitue à la solidarité. Après la stigmatisation vient la pénalisation.

    2) De l'exception sociale à l'exception policière

    Le tournant sécuritaire est franchi en 1997 avec une compréhension qui écarte l'explication sociologique des phénomènes au profit d'une analyse en terme de responsabilité donc de répression. La logique sécuritaire n'est pas "police partout" mais hiérarchisation des actions de cette police : la sécurité quotidienne avant toute chose, la vitre cassée avant la délinquance financière, l'ordre "en public" avant "l'ordre public".
    La "nouvelle raison pénale" née à New York est celle de "la tolérance zéro". Et la question n'est pas la masse ou la gravité des délits mais le niveau de leur visibilité. Il s'agit moins de faire baisser la criminalité dans son ensemble que de faire baiss er le niveau d'inquiétude de "l'opinion". Les premiers visés sont les aliens, les étrangers et considérés comme tels. Sont concernés les sans papiers (qu'il ne s'agit pas "d'intégrer", ce discours n'est pas fait pour eux!)

    3) Logiques de normalisation

    De proche en proche c'est toute la vie sociale qui est concerné. L'ultime étape, celle d'aujourd'hui, est celle du traitement policier de la question sociale, de la criminalisation des comportements hors normes et des incivilités. C'est là que l'on passe de la problématique du désordre à l'anormalité . Le glissement de la notion de délinquance à celle d'incivilité est lourd : l'incivilité est une infraction à la norme pas à la loi et au délit. On va passer de la stigmatisation des actes à la stigmatisation des personnes. Ainsi, les "inemployables" relève non d'un stage qualifiant mais d'une mise aux normes du "savoir être" de l'entreprise.
     
     
    III - UNE SOCIETE DISCIPLINAIRE.
     
     
    Le tournant sécuritaire de la campagne de 2002 n'a pas trouvé une solution "de gauche" portant sur la sécurité de l'emploi et de meilleures conditions de travail pour tous et toutes . Bien au contraire le racisme, le mépris des RMIstes et des fainéants s'est développé dans certains milieux populaires, sous l'influence des discours de la droite . Aujourd'hui cela débouche sur une solution de type bonapartiste ou un démagogue prend appui sur une fraction du peuple pour satisfaire les intérêts des dominants (1) en soumettant le peuple et le salariat. N. SARKOZY va oeuvrer à former une société d'individus assujettis par le pouvoir politique comme par les dirigeants d'entreprise. Il s'agit de soumettre, de faire plier, de faire "courber l'échine", d'avoir des travailleurs dociles en entreprise et ayant "peur du gendarme" dans les quartiers. D'ou l'émergence des résistances, d'ou la nécessité d'aller au-delà sur un projet émancipateur et rassembleur .
     

    A - LA SOCIETE DISCIPLINAIRE "HORS TRAVAIL", DANS LES QUARTIERS.
     
    l'exemple du projet de loi "prévention de la délinquance"
     
    1 - Qu'est-ce qu'une société disciplinaire?
     
    Une société disciplinaire ce n'est pas le fascisme ni l'Etat policier même si l'on y tend. C'est une société qui pratique le contrôle social (1), donc une société qui restreint la liberté d'aller et de venir en accroissant le dispositif pénal et les pouvoirs de police. C'est une société qui pénalise les problèmes sociaux, qui pénalise aussi bien les pauvres que les immigrés. C'est une société qui ne sait plus distinguer la prévention de la répression.
    Elle se met en place avec l'aval des masses (2) obsédées par la peur de l'autre et sensible au discours sécuritaire des libéraux impuissants à répondre à l'insécurité économique crée par les licenciements. En effet, au lieu de chercher une réponse économique et sociale protectrice qui s'attaquent directement aux inégalités et au chômage les artisants de la société disciplinaire choisissent au contraire les solutions économiques et sociales néolibérales qui précisément accroissent le chômage et l'exclusion . Il ne reste alors que la répression, l'excusion et l'enfermement voire l'élimination : que la "racaille crève" ! Vive l'eugénisme!
     
    2 - Danger, le pire est qu'ils n'ont pas d'autres solutions: il n'y a que la fuite en avant!
     
    La société disciplinaire met la justice et les agents des services publics sous les ordres des maires et des préfets pour faciliter les opérations de police. Fondamentalement le coeur et la raison chavire car il "faut punir les individus et non pas rechercher les causes sociales ou psychologiques de leurs difficultés".
    C'est cette ignorance volontaire des causes sociales de la délinquance qui constitue une régression considérable . Nul ne pense qu'il faut abolir les prisons. C'est tout au autre chose que de penser que la prison est la solution ! La société disciplinaire est une société carcérale ou la police et la justice enferme aisément car la prévention n'existe plus comme remplacée par tout un discours sociobiologisant et fataliste sur la délinquance . Ici l'histoire n'indique-t-elle pas qu'elle peut mener au pire. D'autres peuvent ici prolonger mon propos.
    En attendant, contre la barbarie, il va falloir s'engager et voter contre Sarkopen. Puis montrer qu'une autre orientation est possible dans le discours mais aussi dans les actes.
     
    B - AU TRAVAIL : LA GENERALISATION DE LA VIEILLE "DISCIPLINE D'USINE"
     
    Extrait d'un texte de Philippe ZARIFFIAN (3):
    Ce qui frappe d'abord, dans toute une série d'emplois, c'est la perdurance de dispositifs disciplinaires de type taylorien, à savoir : disciplinarisation des opérations de travail, contrôle direct du temps, contrôle de la présence du salarié à son poste au sein du temps dit " effectif ", contrôle des mouvements du corps. Néanmoins, la technologie informatique apporte du nouveau, non sur la visée, mais sur les moyens, dans tous les emplois pour lesquels l'ordinateur devient un outil central de travail. Plusieurs points sont à noter à ce sujet :

    - un affinement considérable du contrôle de chaque acte de travail et de sa durée, grâce à la précision des relevés d'informations, - le fait que c'est le salarié lui-même qui déclenche les informations de contrôle, tout simplement parce que l'ordinateur ou le terminal qu'il utilise est en même temps son moyen obligatoire de travail, structuré selon des procédures précises. Le salarié ne peut faire autrement que de déclencher ces opérations de contrôle (qu'il ne connaîtra pas nécessairement),

    - cela engendre, pour la direction, une forte économie de personnel de contrôle, en particulier du côté de la hiérarchie directe, donc une économie en salaire et en facteurs de tension sociale, malgré, en contrepartie, un investissement dans le système d'information et son exploitation,

    - enfin, et surtout, la technologie informatique utilisée offre une occasion, probablement sans équivalent historique, de développer un pouvoir disciplinaire qui porte à la fois sur chaque individu et sur des ensembles de population (ce que Foucault considérait comme impossible). Par exemple : l'occupation du temps de travail de chaque salarié peut être contrôlée, mais on peut aussi, à partir des mêmes données de base, établir des statistiques qui permettront, pour une population donnée (de guichetiers à La Poste par exemple) de réélaborer les normes standards de travail et de calculer les effectifs " nécessaires " (de chaque bureau de Poste) avec une extrême précision, à des fractions d'individus près. On assiste donc à un affinement considérable de la disciplinarisation, le " moule " étant défini et suivi avec une précision inédite.
    Christian Delarue

    1) L'unité dans la clarté
    Face à une droite dure construisons l'unité sur des exigences claires.
    Sur Bellaciao et Europe sans frontières
    2 ) Lire : Surveiller et Punir :
    l'exemple du projet de loi "prévention de la délinquance"

    Texte de l'intervention de Evelyne Sire-Marin,
    magistrat,
    coprésidente de la fondation Copernic
    et membre du Syndicat de la magistrature
    au colloque du 17 juin 2006

    "pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans"*.

    _____________
    publié dans COPERNIC FLASH
    le 13 Septembre 2006 (en version pdf)

    ___
    Fondation Copernic—BP 32—75921 Paris cedex 19

    Tel : 06.75.25.77.76
    Email : fondation.copernic@ras.eu.org
    www.fondation-copernic.org
    3) "Masse" car toutes les classes et couches sociales peuvent connaitre ces craintes y compris les ouvriers et employés. Mais comme pour le racisme, ce sont les élites adeptes du néolibéralisme qui alimentent ces craintes.
    4) Des sociétés disciplinaires aux sociétés de contrôle Zarifian
    http://perso.orange.fr/philippe.zarifian/page111.htm


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  • LES SIMPLES COHABITANTS : AUCUNE PASSION, PEU D'AMOUR



    pris sous un texte - Les passions de l'amour - posté sur Bellaciao
    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47380



    Qu'est-ce qu'un couple de simples cohabitants ?

    Il est des couples, cohabitants ou non, qui s'aiment amoureusement plusieurs années durant. Ils entretiennent une vie amoureuse plus ou moins intense source de grand bonheur.

    Un couple simplement cohabitant partage un lieu d'habitation - partiellement ou totalement, comme couple marié ou comme couple compagnon – mais l'amour tendre a déserté le couple depuis longtemps, voire n'a quasiment jamais existé.

    Ces couples "familialement corrects" (1) ont pu s'être engagés par intérêt du moins sans être réellement amoureux de l'autre. Autre raison : le maintien en couple se justifiera « pour les enfants » (parfois pour la maison). Le motif "enfants" est souvent « un alibi pour préserver une coexistence pseudo-conjugale arrangeant le quant-à-soi de chacun ».

    « Les couples qui s'éloignent sans se séparer, qui cohabitent sans coexister amoureusement... se sont souvent unis sous les signe de l'amour du semblable plutôt que sous le signe de l'amour de l'autre ».

    Si l'absence de sexualité dans le couple est un signe de couple simplement cohabitant la présence d'une sexualité ne suffit pas pour autant à dire qu'il y a plus que de la simple cohabitation.

    Tout cela ne signifie pas que le couple de cohabitants ne connaît pas le bonheur, mais il s‘agira alors plus d'un bonheur de contentement que d'un bonheur sublime qui illumine la vie du couple aimant. De plus le couple de cohabitants risque fort de connaître des jalousies ou des infidélités. Car dans la vie un d'un tel couple les périodes moroses ne sont pas rares et génèrent une aspiration à « autre chose » qui forme une disponibilité à la rencontre amoureuse.

    Lak













    1) SCFC = "Simples cohabitants familialement corrects"


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  • Le développement inégal et combiné du capitalisme (DICC) au-delà du mal-développement actuel.

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    Le développement inégal et combiné ne se réduit pas à un constat actuel de mal développement, ce que j'ai pu laisser entendre parfois pour ne pas alourdir le propos et surtout ne pas exhiber une référence trotskyste dans ATTAC. Le développement inégal et combiné procède d'une analyse sur le long terme des effets du capitalisme. Pour réparer cette faute d' « éduc pop » je livre la version dépouillée puis la version correcte.

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    A) Voici une signification réduite, dépourvue d'épaisseur historique :

    « L'impérialisme et le système hiérarchisé mondial ». (cf. fiche Europe d'ATTAC Rennes)

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    - Le principe de compréhension de base :

    Le monde n'est pas construit sur le mode des échanges libres et bénéficiant réciproquement et également à tous et toutes. Il est hiérarchisé, il reconduit les dominations impériales et diffuse ainsi un mal développement. Pour le dire simplement, le système hiérarchisé mondial se construit selon le principe capitaliste du développement inégal et combiné. De manière plus précise, au "sur-développement" d'une zone correspond le sous-développement d'une autre et le "mal-développement" de l'ensemble.

    - Voir le simple...

    Au sein de ce système hiérarchisé on peut distinguer un Centre ou un Nord au sein duquel on observe une inégalité de développement et une périphérie ou un Sud lui même inégalement sous-développé. Cette rupture entre le Nord et le Sud se manifeste par le schéma d'inégalité des richesses dit de "la coupe de champagne" : le haut de la coupe correspondant au Nord, le "pied" au Sud (1).

    - ...sans oublier le complexe :

    Il y a donc des "nord" comme il y a des "sud" (l'Afrique n'est pas l'Amérique latine). Et il y a du nord dans le sud comme il y a du sud dans le nord. La puissante bourgeoisie des Etats-Unis domine son propre pays (tant d'un point de vue territorial que social) et les pays du Nord dont l'Europe. L'Europe est en "entre-deux" à la fois dominée et dominante.

    * Au sein même de ce continent une autre hiérarchie entre une zone Est moins développée et une zone Ouest plus développée se fait jour. En outre à l'intérieur de chaque zone, vieille Europe ou pays d'Europe centrale et orientale (PECO), on retrouve le même schéma de développement inégal tant sur le plan social que territorial. La logique du capital est intrinsèquement porteuse d'expansion inégalitaire."


    B) Voici sa pleine signification quoique très résumée :

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    "Tous les pays ne se sont pas développés au même rythme, et ne sont pas devenus capitalistes en même temps. Les premiers pays capitalistes (Angleterre, France) ont développé un besoin vital d'expansion : besoin d'envahir de nouveaux pays, pour y introduire le capitalisme, profiter des matières premières et de la main d'œuvre, et pour y écouler leurs marchandises. C'est le stade impérialiste du capitalisme. Mais ce que Trotsky a découvert, c'est que les pays « retardataires » ne suivent pas, en accéléré, le même chemin que les premiers pays capitalistes : développement de l'économie de marché, de la démocratie bourgeoise...(comme l'argumentaient les courants social-démocrate et stalinien). Comme le développement capitaliste de ces pays s'effectue sous pression étrangère, cela perturbe profondément les structures économiques, sociales et politiques du pays. Et le résultat est une combinaison (instable et explosive) entre les maux de la vieille société et l'exploitation capitaliste".



    - « Le cauchemar de Darwin » comme exemple.

    "Dans <st1:PersonName productid="la Tanzanie" w:st="on">la Tanzanie</st1:PersonName> actuelle décrite par Le cauchemar de Darwin, l'introduction d'une industrie de filets de poissons a complètement détruit l'ancien commerce et l'ancienne société, sans les remplacer par une société bourgeoise démocratique. Cela a créé une classe ouvrière surexploitée dans des usines de conditionnement de poisson, à côté des couches sociales issues de la société traditionnelle (pécheurs, marchands...)" (txt des JCR).
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    Le DICC entre dans une nouvelle phase ou les dégâts sociaux sont très accentués et les dégâts environnementaux s'y ajoutent. Il faut aussi aujourd'hui compter avec les crises énergétiques et climatiques.

    CD

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