• STROKE : "Mieux vaut boire de l'eau sale que pas d'eau du tout"

    Le meilleur en terme de transactions interindividuelles est l'échange de signes de reconnaissance, de signes positifs authentiques. Mais la vie courante amène son lot de signes négatifs divers ou de signes faussement positifs, ambigus (stroke en plastique).

    Dans certaines situations, nombres d'individus sont amenés à préférer des signes négatifs ou des signes de mauvaise qualité (bonjour à la va-vite)  à aucun signe (néantisation).

    La formule "Mieux vaut boire de l'eau sale que pas d'eau du tout" rend compte de cette préférence par défaut : mieux vaut une baffe que le mépris complet.
    "Pas d'eau du tout" signifie absence totale de signe de reconnaissance dans une situation d'attente de stroke positif minimal (un bonjour par exemple).

    La dynamique, difficilement "bridable", est alors la recherche de signes négatifs. Faute de mieux évidemment. Non pas que l'on ne préfère pas les signes positifs mais on sait qu'ils font défaut, vont faire défaut et que c'est probablement voulu. Mieux vaut alors chercher se faire relativement agresser que de subir un mépris fondamental et radical celui qui signe votre inexistence comme être humain digne (ce que l'on nomme néantisation).

    Christian DELARUE


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  • "CARTE DU TENDRE" ET CHOIX DU PARTENAIRE
    de : Christian DELARUE
    lundi 31 décembre 2007 - 16h36

     

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58628

    SE RENCONTRER VRAIMENT EN 2008 : "CARTE DU TENDRE" ET CHOIX DU PARTENAIRE

    Les deux courants de la "carte du tendre" posent souvent problème mais sont aussi source de joies. La lecture de Colette CHILAND et Danielle BASTIEN aide à comprendre les enjeux de nos rencontres loin d’une idéologie de l’amour désincarné.

    Christian DELARUE

    1) Colette CHILAND

    Un des thèmes du livre "Le sexe mène le monde" de Colette CHILAND porte sur la "love map"

    Colette CHILAND aborde (1) la question (mystérieuse) du choix du partenaire et son propos est des plus intéressants. Nous ne suivons pas nécessairement les positions de l’auteur sur tous les thèmes abordés par ailleurs mais les précisions fournies sur la "carte du tendre" viennent donner du sens à des comportements courants. Ils ont une portée explicative forte. Ses réflexions sont celle d’une psychanalyste, qui rappelle que la sexualité humaine est d’abord une psychosexualité. Au contraire des sexologues, qui traitent les troubles du comportement sexuel, les psychanalystes, en effet, parlent d’une sexualité indissociable du psychisme parce que précisément elle organise celui-ci.

    A propos du choix du partenaire Colette Chiland évoque ici les travaux de John Money, les sexual maps, la carte sexuelle ou carte du tendre qui, comme ne l’indique pas son nom, ne concerne pas seulement l’aspect tendre de la de la sexualité et de la relation sexuelle, mais aussi son aspect sexuel, érotique. Une carte a deux faces donc. L’enjeu est double d’une part le "fonctionnement" tendanciellement différent de la "carte du tendre" chez l’homme et chez la femme et d’autre part l’ajustement des cartes dans le choix du partenaire. L’ensemble de la problématique de la "carte du tendre" explique la qualité ou l’insuffisance des rencontres de qualité comme les deuils difficiles.

    Ainsi que le remarque Jean-François Rabain (2) Collette Chiliand réconcilie Freud et Bowlby : la satisfaction pulsionnelle cherchant l’objet, la figure d’attachement, et non seulement la pure décharge mécanique. Elle montre, par ailleurs, qu’il n’existe pas d’amour aussi bienveillant soit-il qui ne soit mêlé d’ambivalence. L’ambivalence dans son inéluctabilité est pour les freudiens une “conséquence” de la dernière théorie des pulsions, Freud décrivant une force de déliaison à l’œuvre associée à une force de liaison. Face à Thanatos, face aux forces de destruction, Eros, Philia et Agapé “représentent notre espérance”.

    1) Colette Chiland, "Le sexe mène le monde" Éditions Odile Jacob, 1999.

    2) Note de lecture de Jean-François Rabain http://www.carnetpsy.com/archives/o...

    Pour aller plus loin à propos de la "carte du tendre" comme pièce maîtresse de la relation hétérosexuelle ou homosexuelle :

    2) Danielle BASTIEN

    dans son article "Le scandale du féminin" dans l’ouvrage collectif "Clinique du couple" ERES

    "Freud nous invite à penser les courants tendres et sensuels associés chez les femmes et plus volontiers dissociés chez les hommes" écrit Danielle BASTIEN

    Cette observation explique un certain décalage entre les hommes et les femmes dans les rencontres intimes. Cela explique aussi le sentiment intense de bonheur lorsqu’un homme voit s’unifier pleinement sa carte du tendre qu’il avait auparavant plus ou moins clivée. Ce bonheur se retrouve chez les femmes qui connaissent le désir "comme effet d’un amour inaugural"

    Danielle BASTIEN décrit ensuite les différentes formes de dissociation de la plus "soft" à la plus radicale :

    "CHEZ LES HOMMES en effet, pour qui, enfant, la mère à la fois incarne à la fois l’attachement tendre pré-oedipien pour devenir ensuite l’objet visé par le courant sensuel du désir oedipien, ce qui sera la plupart du temps problématique, c’est de voir rassemblés ces deux courants chez une femme : leur épouse, leur compagne, à la fois amante et mère des enfants. Se voit ainsi classiquement expliqué, voire justifié, le clivage mère / putain qui pousse certains hommes, sans doute nombreux, à dissocier aussi dans leur vie réelle les deux courants sous des modalités diverses :
     celle de l’épouse et de la maïtresse clandestine, maïtresse qui attendra très longtemps de pouvoir prendre la place de l’épouse, alors que précisément si la situation est structurée sur ce mode, c’est pour dissocier ces deux figures et pas seulement pour varier les plaisirs.
     Il y a aussi la figure de l’épouse et du recours aux prostituées ;
     de l’épouse et des aventures multiples et répétitives annexes ;
     voire dans une version plus moderne, de l’épouse et de l’utilisation d’Internet. Tout ceci venant une fois encore reproduire la même configuration : d’un côté, l’épouse respectable, idéalisée et éventuellement mère des enfants ; de l’autre, les femmes objet de désir". .../...

    La carte du tendre hyperclivée fournit une explication sur les déterminants masqués de "l’amour vrai". En fait La carte du tendre hyperclivée explique le caractère idéologique de l’amour désincarné de certains philosophes ou psychologues.

    Reprenons le propos de Danille BASTIEN : "Chez certains hommes d’ailleurs, dans une version encore plus radicale, c’est la dissociation obligatoire qui s’imposera : ils ne pourront aimer que celles qu’il ne désirent pas et ne désirer que celles qu’ils n’aiment pas. Dans une version plus symptomatique, des difficultés sexuelles, voire l’impuissance, apparaîtront dans un des couples, alors que pourra advenir une puissance sexuelle avec l’autre. On comprend dès à présent à quel point l’harmonie conjugale est si peu souvent aisée.

    CHEZ LES FEMMES par contre, c’est le clivage, tel qu’il a été conceptualisé par Freud et puis par Lacan, qui sera insupportable. Il le sera parce que l’amour seul pourra être le voile imaginaire qui permet de masquer la crudité du désir. Voilà aussi pourquoi la passion amoureuse est tellement valorisée et recherchée par les femmes.

    Celle-ci constituerait une sorte de preuve majeure, pour la femme, qu’elle est non seulement aimée et désirée, mais bien plus, aimée au point de devenir la seule et l’unique qui puisse susciter la force de ce sentiment. Ce qui est en effet très loin, voire opposé à l’objectalisation précédemment décrite, où elle ne serait "qu’un petit bout de corps". L’un - l’amour ou la passion -, proposent ces auteurs, permettant l’autre - le fait d’être objectalisée."


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  • REPONSE (complément) au texte "Libéral-libertinage et progressistes en carton" .

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126065#forum474472

    "Que "depuis une trentaine d’années maintenant, un certain féminisme ait honteusement copulé avec son ennemi le néolibéralisme et ait engendré de monstrueux rejetons libéraux-libertaires pour lesquels droits des femmes et économie de marché sont copains comme cochons" nous sommes d’accord.

    Nous le sommes encore avec la suite "D’où à présent un certain discours soi-disant "transgressif" qui voudrait faire passer l’industrie du porno pour un modèle d’émancipation parce que c’est bien connu : rien de tel que se faire défoncer par trois culturistes dans un garage pour devenir un symbole de la lutte féministe, c’est l’évidence même voyons". A dire vrai nous approuvons toute la charge contre la pornographie à l’exception des remarques sur le court vêtu qui sent bon l’intégrisme religieux sexo-séparatiste.

    Alors que dire de plus.

    L’auteur a cru bon d’ajouter ceci : "Pour le discours libéral-libertin, le monde se divise en deux, à savoir d’un côté les gens hyper-émancipés supercools qui baisent comme lapins hystériques dans une perpétuelle orgie follement décadente et fun, et de l’autre les chiants moralisateurs coincés du derche qui font évidemment partie du retour à l’ordre moral protofasciste de droite comme de gauche, je ne doute pas que ce billet sera considéré comme une manifestation de pudibonderie en mode curé rouge, et comme je suis un garçon d’une exquise obligeance, je veux bien jouer le jeu ; il est donc bien évident que ma libido est d’une pauvreté absolue, que mon imaginaire est décharné et mon univers fantasmatique un désert misérable, et que je n’alterne que des périodes de monogamie sinistre et d’un ennui morbide avec des plages de célibat dépressif et onaniste, et d’ailleurs je ne baise qu’en missionnaire, dans le noir, et le plus rapidement possible pour me débarrasser de cette dégoûtante corvée".

    Il faut lire cela au second degré. Il faut aussi ajouter qu’aucune différence n’est faite entre l’érotisme et le porno ou entre le porno "soft" et le porno "hard". Je sais que l’on va dire que le porno c’est du sexe sans amour. Mais quand on cherche à se masturber on ne cherche pas de l’amour. Pour autant on ne cherche pas pour autant à regarder des scènes de masochisme, de viol ou de violence, ou d’apologie de la souffrance. D’après mes renseignements sur le sujet une fraction d’hommes recherchent juste des seins, des sexes féminin, des fesses et d’autres des femmes légèrement vêtues mais sexy . Certains ne donnent pas d’argent au porno mais ils regardent les photos plus que des films.

    Il est donc dommage que rien ne soit dit sur les hommes qui "mattent" et se masturbent - ils sont nombreux - sans approuver la prostitution ni même le "porno hard" ie avec la promotion du viol et des violences faites aux femmes . Ils apprécient simplement de pouvoir se masturber en regardant des femmes nues . Et en plus nombreux sont pour l’égalité entre hommes et femmes.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126065#forum474472



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  • Clip : Et Si Nous Pensions Autrement ....

    Clip très inspiré d'Erich Fromm très connu au Québec.

    http://www.dailymotion.com/video/xj9uot_et-si-nous-pensions-autrement-a-voir-absolument_lifestyle

    Il pointe les manques-à-être face aux "avoirs" du matérialisme vulgaire.

    Il est un brin austère et un poil caricatural - c'est "avoir" ou "être" et donc unilatéral - l'un ou l'autre" - donc maximaliste mais néanmoins positif et donc à écouter attentivement.


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  • Spiritualité *différente : valeur de l’attachement pour un athée.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2000

    Un athée a tendance à accorder plus de valeur à un attachement qui a représenté pour lui Amour . Si un croyant accorde de la valeur à ses parents et à son époux(se) il n’oublie pas, en principe, de placer la ressource de ce qui vaut pour lui dans Dieu. Ce n’est plus à proprement de l’ordre de l’attachement. De cela il tient sa force ; en principe. En fait, il faudrait (en France au moins) distinguer ici les chrétiens "cultuels" (les pratiquants) des "chrétiens culturels agnostiques " (ayant des liens distanciés avec la religion quoique de subculture chrétienne) . Les attitudes et comportements de ces derniers sont plus proches des athées affirmés.

    Pour un athée - dont la conception du monde est nécessairement inscrite dans l’espace et le temps et non pas en-dehors - la spiritualité prend racine dans ce que prend sens dans la vie et l’expérience vécue . L’attachement n’y est alors pas dévalorisé comme dans les spiritualités déistes ou théistes. L’attachement peut être pathologique mais aussi positif et porteur de sens . Il procède alors de ce qui a représenté un amour vécu enrichissant . Cet amour-là est pluriel car il est nourri par plusieurs personnes : les parents bien souvent ainsi que les frères et sœurs mais aussi les amours charnels, ceux qui ont pu être vécu comme temps de beauté et de transcendance (élévation). C’est dans cette perspective que je ressens positivement l’apport d’une ex (malgré la séparation lointaine) mais aussi de mes parents décédés (en 2007 et 2011). Les parents et les amis ne vous apprennent quasiment rien sur l’intimité, sur la synthèse du sexuel et du spirituel. Ce sont les amant(e)s et compagnes ou compagnons qui enrichissent la vie sentimentale personnelle. Ils peuvent aussi enrichir une vie intellectuelle ou artistique mais ce n’est pas là ce qui leur est spécifique.

    Cet amour pluriel nourrissant n’est pas divin mais d’ici puisqu’il n’y a pas d’ailleurs concevable à ce jour (nous sommes tous des membres de l’univers et pour l’heure de la planète terre) . Evoquant l’attachement comme lien d’enrichissement il faut préciser que cet amour vécu n’est plus actuel. Il a eu sa force et il la conserve.

    Il est aussi peut-être un autre domaine ou une différence est perceptible : le pardon. Ce dernier ne relève pas seulement des religions comme certains le pensent. Les athées eux aussi pardonnent mais sans doute "pas en tendant la joue gauche juste après avoir reçu un coup sur la droite". Il existe une éthique athée de la riposte autolimitée et proportionnée. Elle tient au fait que l’on ne saurait tolérer l’oppression, la violence active ou passive. Une agressivité réactionnelle mais mesurée et circonscrite est concevable. On peut se reporter ici à Erich Fromm et à son gros ouvrage sur La destructivité. Une autre conception athée est concevable, celle d’ André Comte-Sponville. Lire : Ce qui s’apprend ici c’est la miséricorde : leçon de tolérance et de pardon.

    Christian Delarue

    * Spiritualité Les rapports de la conscience et de l’existence sociale amènent à poser ces questions : — Qu’est-ce que "le corps" ou physis ? Le domaine des physiciens, des médecins et des biologistes ? — Qu’est-ce que "l’âme" ou psychée ? Le domaine des psychologues, des médecins psychiatres et des psychanalystes ? — Qu’est-ce que l’esprit, ou pneuma ? Le domaine des…


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