• Croire en soi en ses capacités, à partir de ses capacités.

    Adresse à un ami affaibli.

     

    Sur Dazibaoueb
    http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=25089

    Source :
    http://blogg.org/blog-44839-billet-croire_en_soi_en_ses_capacites__a_partir_de_ses_capacites_-1341742.html

    Croire en soi en son potentiel, en ses capacités physiques et mentales ne va pas de soi partout, pour tous. Certains milieux ne facilitent pas cette expérience vitale de réalisation de soi. Le jeune individu est dans nombre de lieux d'emblé soumis à tout un ensemble de règles et normes très pesantes et aliénantes issues de la famille ou de la communauté. Il y a besoin de repères mais des repères qui facilitent la confiance en soi pas de repère qui inculque une soumission absurde.

    Croire en soi ce n'est pas nécessairement vivre de façon égocentrique, comme replié sur l'univers restreint de la famille (pour les femmes surtout), ou replié sur l'univers du travail productif (pour les hommes surtout), sans aucune participation à la vie collective. D'autant qu'il y a plusieurs façon de participer à la vie de la cité que se soit de façon proximale ou de façon élargie au plan national - vie citoyenne - ou continental ou même mondiale du fait de la mondialisation de nombre d'activités humaines.

    Croire en soi ce n'est pas nécessairement vivre sans idéal, sans vouloir donner un sens à sa vie. Chuter est normal, se tromper aussi mais ce n'est pas une fatalité. Croire en soi ce n'est pas non plus mépriser autrui.

    Pour rebondir, retrouver ses capacités il importe après l'épreuve de la détresse, de l'envie de mourir, de reconstruire modestement ses propres bases personnelles. Il faut donc dégager du temps à ce qui participe à la reconstruction de soi.
    - Soigner son corps et essayer de pratiquer une activité physique régulière car respirer c'est vivre. Il faut se souvenir de ce qui est élémentaire. Le corps a besoin de manger si possible sainement et de respirer pleinement. 
    - Au plan mental reprendre des activités intellectuelles : lire, écrire. Ne pas lire que des ouvrages psychologiques qui ramènent constamment au problème personnel. S'ouvrir aux questions politiques, sociales et écologiques du moment.
    - Au plan relationnel  choisir des amis connus pour leur relative congruence entre principes et pratique de vie, pour leur vie saine et qui tout en te respectant pourront t'accompagner vers une vie plus riche plus authentique.

    Croire en soi et en ses capacités participe d'un humanisme mesuré, sans orgueil, qui n'ignore pas les pesanteurs sociales, historiques et même biologiques mais qui pense qu'une part de liberté est donné à chacun pour grandir, s'élever.

    Il y a des humanismes qui refusent tout fétiche au-dessus des humains et toutes transcendances. D'autres qui place l'humain sous Dieu. Il existe cependant deux sortes de transcendances humaines sans Dieu : celle amoureuse et celle sociétale.

    Distinguons le domaine de l'incroyance en Dieu du champ des croyants. Il ne s'agit pas d'être contre Dieu mais pour se reconstruire d'éviter les verbiages avec des majuscules tous les dix mots et du Dieu à chaque paragraphe. Dieu peut éventuellement participer à la contruction de soi il peut aussi être aliénant. Tout dépend du Dieu de référence. Pour d'autres Dieu est vraiment facultatif, une "béquille" non nécessaire, alors que pour d'autres il est nulle part, invisible.


    I - LES INCROYANTS

    A) L'agnosticisme

    La vraie connaissance est impossible, tout est relatif et incertain.

    Oscille entre  deux tendances :
    - une incroyance radicale et généralisée
    - une croyance vague en Dieu sans implication particulière car Dieu est juste possible. Débouche souvent sur un athéisme pratique fait d'indifférence quant à Dieu

    Mais certains agnostiques acceptent un dieu très abstrait, un "dieu minuscule" ouvert et tolérant
    D'autres se disent agnostiques tout en croyant en un dieu créateur initial qui n'est présent dans la création que par sa puissance. Il n'y a pas de révélation, pas de miracles pas de providence. Dieu laisse le monde se débrouiller.
    Les témoins de Jéhova s'adressent à ces croyants par ailleurs agnostiques pour les amener à plus de religion.

    B) L'athéisme

    L'athéisme affirme l'absence de Dieu . On ne le voit pas.


    L'athéisme ne signifie pas d'absence d'idéal, d'éthique ou de morale

    On distingue plusieurs formes
    * un athéisme humaniste - E Fromm - d'un athéisme anti-humaniste - Lacan ou Althusser
    * un athéisme spirituel - recherche du sens : André Comte-Sponville - d'un athéisme nihiliste : Cioran
    * un athéisme collectiviste - communisme classique - d'un athéisme individualiste : Nietzsche, Onfray

    * un athéisme philosophiquement défendu par un matérialisme et un athéisme par défaut (il n'y a rien)

    II - LES CROYANTS

    A) Le déisme abstrait

    a) Croyance au Dieu des philosophes : Dieu n'est pas visible mais concevable comme esprit ou idée.
    b) Dieu de nature, Dieu de cosmos
    Celui de Spinoza par exemple : Pantheisme : DIEU et l'univers sont un: Dieu est tout, tout est Dieu
    c) Dieu abstrait et impersonnel hors tout corpus textuel religieux et hors tout appareil religieux.

    B) Le théisme religieux

    Il recouvre 4 formes:
       1. Polythéisme : Croyance en plusieurs dieux. Syncrétisme doctrinal possible.
       2. Croyance en un dieu unique impersonnel.
       3. Croyance en un Dieu personnel unique transcendant et immanent (résidant dans) qui existe en une seule personne. C'est la conception juive, musulmane et unitarienne de Dieu s'opposant à l'athéisme, au polythéisme, au panthéisme et au déisme.
       4. Croyance en un dieu personnel unique, transcendant et immanent, qui existe en 3 personnes: Père Fils et Saint Esprit: c'est le théisme chrétien. C'est une forme de monothéisme trinitaire.

    Souvent il n'est pas choisi mais issu de l'éducation familiale ou communautaire. On est chrétien, musulman, protestant, juif, catholique, orthodoxe, adventiste, raélien, etc. en fonction de son cadre de naissance et d'évolution. La religion est issue d'un conformisme ambiant.

    Christian Delarue

    Lire : La triple aliénation d’ A BIHR

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article813


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  • ELITE & CONDITION HUMAINE ORDINAIRE

    "Je suis un homme fait de tout les hommes"


    Les intellectuels ne se perçoivent pas tous comme « élite » car une élite qui n’est pas une oligarchie ou qui ne possède pas un statut financier confortable dispose néanmoins d’un statut symbolique appréciable par rapport aux masses populaires. Mais les élites peuvent ne pas se reconnaître comme « élite » dans la mesure ou l’expertise n’est pas la seule chose importante de la vie et dans la mesure ou elle préfère être en rapport avec des citoyens plus qu’avec des individus-masse. On préférera alors les nommer intellectuels (généraliste) ou experts (spécialisé) ou scientifique (spécialisé).

    Poursuivons ici une modeste réflexion à partir de Sartre et Fromm concernant l'être humain quelque soit son genre, homme ou femme.

    La citation de J-P Sartre concernant son rapport à l’élitisme mérite bien un rappel :

    " Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite": jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne: sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui "



    1 - Adopter une philosophie réaliste et modeste.

    La formule de Jean-Paul SARTRE a le mérite de rappeler que nul n'échappe à la condition humaine qu'Eric FROMM concevait comme de nature intrinsèquement contradictoire. L'homme même déterminé par ses conditions sociales de naissance et d'existence garde une possibilité de se construire à partir de choix ; des choix qui peuvent prendre plusieurs sens . Il dispose en effet d'une part d'une capacité de faire du bien, de prendre soin de l'autre, d'avoir des attentions et des égards pour lui (ou elle). Mais il a d'autre part une capacité à faire du mal à autrui, à le blesser, le faire souffrir.

    Là ou l'on retrouve la formule de Sartre - je suis un homme fait de tout les hommes - c'est que les personnes intelligentes et gentilles d'ordinaires ne sont pas évidemment pas exempt d'un basculement dans la haine. Fromm, sans se référer à Sartre, précisait que l'homme pouvait pencher vers un côté ou vers l'autre de façon variable selon l'éducation reçu, les conditions sociales d'existence, etc. Plus on " s'entraîne " à être du bon côté et plus c'est aisé d'y rester disait Fromm. Si on y arrive pas seul on peut s'y mettre à plusieurs. Il faut choisir ses amis.

    Exemple : S'engager à blesser l'autre de façon répétée c'est risquer une réponse similaire. Si comme disait Karl MARX " l'amour engendre l'amour " alors à contrario on peut en déduire que faire du mal à l'autre positivement ou par indifférence forcée (refus de salutation par exemple) c'est risquer aussi en retour que celui-ci vous fasse aussi du mal. Il y a une sorte de parallélisme des formes. Martin LUTHER KING abondait dans ce sens : " L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut chasser la haine ; seul l'amour le peut. "

    2 - " Entreprendre c'est espérer, persévérer c'est réussir. "

    La parole doit être mis en application, devenir une pratique. Quand aucune pratique n'est possible la parole devient elle-même une pratique. Faire un "geste" puis un autre. Recommencer encore. Ecarter la haine. Rester dans la pratique positive. Si le geste a été mal fait, s'excuser. Recommencer différemment. Si le geste a été mal compris, s'expliquer. Ne jamais renoncer à se faire comprendre. Si la relation est difficile proposer un compromis. Si le compromis ne convient pas en proposer un autre.

    Christian DELARUE


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  •  

    " Dieu est mort " mais il faut toujours " se sauver " !

     

    Christian Delarue

    Il s'agit ici d'une modeste réflexion à partir de Sartre, Fromm et un peu Marx et M Luther-King concernant les relations humaines ici plus que les rapports sociaux.

    1 – "Je suis un homme fait de tout les hommes"

    La fameuse citation de J-P Sartre montre que nous sommes tous face à une tâche importante, avec ou sans " talent " (guillemets de l’auteur nécessaires) : " Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite": jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne: sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui ".

    La formule de Jean-Paul SARTRE a le mérite de rappeler que nul n'échappe à la dynamique de condition humaine avec ses choix difficiles bien que certains partent dans la vie avec une situation sociale très défavorable. Evidemment des conditions sociales d’existence ou de mal-vie sont déterminantes.

    2 – Un pari vers le bien : " Entreprendre c'est espérer, persévérer c'est réussir. "

    Eric FROMM concevait (voir ci-dessous) clairement l’homme comme de nature intrinsèquement contradictoire. L'homme même déterminé par ses conditions sociales de naissance et d'existence garde une possibilité de se construire à partir de choix ; des choix qui peuvent prendre plusieurs sens . Il dispose en effet d'une part d'une capacité de faire du bien, de prendre soin de l'autre, d'avoir des attentions et des égards pour lui (ou elle). Mais il a d'autre part une capacité à faire du mal à autrui, à le blesser, le faire souffrir.

    Là ou l'on retrouve la formule de Sartre - je suis un homme fait de tout les hommes - c'est que les personnes plutôt intelligentes et gentilles d'ordinaires ne sont pas évidemment pas exempt d'un basculement dans la haine ou le mépris. Fromm, sans se référer à Sartre, précisait que l'homme pouvait pencher vers un côté ou vers l'autre de façon variable selon l'éducation reçue, les conditions sociales d'existence, etc mais surtout en fonction d’une certaine auto-discipline. Plus on " s'entraîne " à être du bon côté et plus c'est aisé d'y rester disait Fromm. Si on y arrive pas seul on peut s'y mettre à plusieurs. Il faut alors choisir ses amis.

    3 - S'obstiner à blesser l'autre de façon répétée c'est risquer une réponse similaire.

    Si comme disait Karl MARX " l'amour engendre l'amour " alors à contrario on peut en déduire que faire du mal à l'autre positivement ou par indifférence forcée (refus de salutation par exemple) c'est risquer aussi en retour que celui-ci vous fasse aussi du mal à son corps défendant. Il faut peut-être alors risquer l’agressivité constructive, biophile disait Fromm qui la distinguait de l’agressivité destructrice. C’est un pari. Rien n’est sûr. Martin LUTHER KING abondait dans ce sens : " L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut chasser la haine ; seul l'amour le peut. "

    Choisir la voie de la considération mutuelle, du respect réciproque n’est pas aisé. Le faux-pas est possible. La parole doit être mis en application, devenir une pratique. Quand aucune pratique n'est possible l’affirmation de soi devient elle-même une pratique. Ecarter le ressentiment, le mépris et la haine en voyant aussi la face lumineuse d’autrui ambivalent comme soi est sans doute une tâche difficile et plus encore déjouer les manipulations. Rester dans la pratique positive. Si le geste a été mal fait, s'excuser. Recommencer différemment. Si le geste a été mal compris, s'expliquer. Ne jamais renoncer à se faire comprendre. Si la relation est difficile proposer un compromis. Si le compromis ne convient pas en proposer un autre. Salomé indique que l’on est responsable " que de son bout " dans une relation. Pas plus. Pas de toute la relation. Et chacun a un bout qu’il le veuille ou non ! Isabelle Fillozat dans " l’intelligence émotionnelle " lançait des " bulles d’amour " à son contradicteur méprisant.

    La philosophie résumée d'Eric FROMM

    I - Problématique philosophique générale : La critique frommienne des insuffisances de la philosophie classique :

    Est-il possible de parler d'essence humaine, de nature humaine?

    La question se pose sérieusement car pour E Fromm, la conception classique de l'homme pose un dilemme :

    * soit l'homme est une substance . Alors soit l'homme porte le mal en lui , soit inversement il est "homme de bien", mais il ne peut évoluer.

    * soit l'homme est en perpétuel devenir mais il n'a plus de définition.

    * E Fromm propose de sortir du dilemme par une conception dialectique et matérialiste particulière.

    II - La conception d'E. Fromm pour sortir du dilemme : une conception dialectique et matérialiste particulière de l'humain.

    Difficile de résumer plus que dans ces trois points :

    1 - Sa définition de l'humain : il est doublement contradictoire !

    Ce dernier vit en permanence dans une contradiction qui prend racine dans les conditions de l'existence humaine .La contradiction est inhérente à l'espèce humaine.

    - L'homme est :

    * à la fois animal et intelligent

    * à la fois dans la nature et transcendant celle-ci.

    - L'homme est donc souvent en proie à un conflit .

    2 - Choisir la solution positive :

    Ce n'est pas tout de dire que l'homme est dans le conflit, il convient d'indiquer une solution:

    - la solution régressive consiste à rejeter sa part humaine, sa conscience

    - la solution progressiste vise à développer son humanité.

    L'homme doit donc lutter contre les tendances régressives.

    3 - Cette lutte est théorique et pratique, individuelle et collective.

    C'est dans l'Art d'aimer que Fromm explique la double nature - théorie et pratique - de ce combat humain. Outre la théorie il explique surtout qu'il s'agit d'un art, et donc d'une discipline.

    Puisque toute personne, ou presque, est susceptible de régresser dans un état archaïque (*) - même si les plus entraînés " chutent " moins souvent - tout humain, constamment, et quasiment à chaque étape de sa vie, doit faire des choix de développement humain.

    * p 173 de " Le cœur de l'homme "


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  • Le paradoxe de la passion

     

    Ce livre de Dean Délis et Cassandra Phillips (Ed Robbert Laffont) est sous-titré Les jeux de l'amour et du pouvoir.

    Remarquons d'emblée que la thèse défendue par les auteurs prend le contrepied de celle qui pose abstraitement amour et pouvoir comme des champs séparés à la façon de Carl Gustave Jung qui a pu écrire « La où règne l'amour, point de volonté de pouvoir, là où prédomine le pouvoir, l'amour n'a pas sa place. L'un à l'autre porte ombrage. »

    Les auteurs ont analysés longuement les couples amoureux et plus spécialement les dynamiques affectives agissantes dans ces couples. Au sein des couples amoureux ils observent que l'un est plus demandeur et l'autre plus distant . Pour les auteurs c'est ce décalage - variable et interchangeable - qui est source d'un "pouvoir" relationnel. Pour autant l'amour n'aura pas déserté le couple. Mais en son sein, un membre sera en position de dominant et l'autre de dominé car le premier peut aisément se mettre en retrait et le second, gêné de cette attitude, se positionner en demandeur et cette situation de demandeur le rend dépendant. Le terme employé par les auteurs est d'ailleurs dépendant et non dominé.

    Ces dynamiques peuvent modifier la perception de l'amour de chacun mais ne l'annule pas. Même une séparation ponctuelle n'est pas le signe d'un amour absent. Le dominant, plus dans l'ambivalence, peut parfois se poser la question de la réalité de son amour.

    Le déséquilibre de la passion peut être léger ou au contraire fort. Dans le premier cas soit la passion amoureuse est faible, soit chacun peut se monter tour à tour inquiet ou distant sur les sentiments de l'autre. Dans le cas d'un fort déséquilibre un dominant apparait du fait de son attitude distanciée ou silencieuse et en dynamique inverse on trouvera un dominé inquiet qui se sentira rejeté et en demande d'une meilleure attitude à l'égard de l'autre. Il deviendra même "hypercommunicatif" mais l'autre restera silencieux car culpabilisé.

    Les positions peuvent d'ailleurs changer au sein du couple, quand le dépendant se met à prendre ses distances. Il est alors tout surpris de voir l'ex dominant devenir plus bienveillant à son tour et donc dépendant. Cette inversion de la dynamique peut être l'occasion d'une mise au point qui permet d'établir une "juste distance" pour l'un et l'autre.

    Les auteurs, bien informés des stratégies ordinaires de ces couples, donnent des conseils aux dominants et aux dépendants pour parvenir à une réconcialiation et à négocier une "juste distance".

    Note de Christian Delarue


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  • Contribution au débat sur l'addiction à la consommation.

     

    Cette contribution n'aborde que le petit bout du thème. Elle s'explique, pour partie, par le fait que je ne me retrouve pas
    totalement dans la définition des "alter-culturels" (Worms) dans la mesure ou j'estime qu'une dose de paraitre est absolument essentiel aux rapports humains. Pas une dose importante au détriment de l'être. Une dose néanmoins.

    Cela peut étonné d'autant plus que j'ai longtemps apprécié Eric Fromm notamment producteur de "Etre ou avoir". L'idée d'équilibration est à souligner pour éviter de passer du "çà" laissé libre dans un "tout est permis et sans entrave" à "surmoi"
    sévère et austère celui de la simplicité volontaire totale signe d'austérité et de totalitarisme .

    Au nom de la sobriété j'ai entendu des jeunes tancer des jeunes filles pour les rares bijoux portés ! Comme quoi il n'y a pas que les islamistes sexo-séparatistes à promouvoir un modèle bien rigoriste de l'apparence humaine qui s'adresse surtout aux femmes. Les islamistes sexo-séparatistes ont quand même la particularité par rapport aux autres musulmans de vouloir enfermer totalement leur femme ce qui est une barbarie nettement différente et plus grave que les simples pressions en faveur d'un mode de présentation de soi.

    Cette critique amicale et bienveillante du texte de Thierry Brugvin ne porte donc pas que sur son texte stricto-sensu mais aussi sur certaines pratiques qui peuvent s'en réclamer.

    Ref : Les causes psychosociologiques de l'addiction dans une société capitaliste
    http://www.france.attac.org/spip.php?article11535

    Pour moi, l'addiction à la consommation est une forme "soft" d'addiction, plus individuellement et socialement acceptable et bien différente de l'addiction à la drogue, au tabac ou à l'alcool. Elle se rapproche de l'addiction au sport ou à la sexualité ou aux jeux vidéos considérées aussi en général comme "doux". Avec ces formes, ce n'est que passé un certain niveau que les inconvénients surgissent en bousculant gravement les liens familiaux ou sociaux .

    L'addiction à la consommation entraine un risque de dilapidation des ressources de l'individu. Par ailleurs les choix de consommation sont souvent mauvais, les achats utiles sont délaissés au profit d'achats futiles.

    L'addiction à la consommation peut être passagère et positive. Se faire quelque cadeaux après une séparation amoureuse est considéré comme une reconstitution narcissique positive. C'est lorsque le fait de surconsommation s'installe vraiment dans la durée - ce qui caractérise l'addiction - que le problème surgit. 

    Il est vain d'en appeler à la sobriété volontaire et son aspect retour d'un surmoi austère et anti-jouissance si l'on ne va pas aux causes de l'addiction. Ces causes mettent certes en conjonction une insécurité intérieure avec une offre commerciale abondante. Il y a donc au premier regard une cause individuelle et une cause socio-économique. Mais c'est la première cause qui est la plus déterminante, la seconde n'est que facilitante. Et il ne suffit pas de pointer des insécurités intérieures pour qu'elles disparaissent.

    Certaines, pathologiques, sont soignables, difficilement souvent. D'autres font parties du substrat animal de l'humanité qui évolue avec elle. A suivre Darwin revisité par P Tort on pourrait penser que les politiques de solidarité et de reconnaissances mutuelles favorisent la diminution des peurs et l'épanouissement des individus.

    Cette observation sur la cause socio-économique simplement facilitante ne vaut, il faut le dire, que par le fait que les riches
    possédant un fort besoin d'accumuler et de posséder des biens ne se retrouve pas en soin. Leur addiction est remarquée que lorsqu'il y a dilapidation grave de la fortune personnelle et non en fonction d'un jugement sur le niveau de possessivité atteint. Les riches qui ne possèdent pas un fort besoin d'accumuler disposent néanmoins d'un budget de "relations sociales" qui se ramène à ce que Veblen Thorstein (1970) appelait la "consommation ostentatoire". Mais il s'agit là que de pratiques ordinaires de la communauté. Appartenir à la classe dominante oblige en quelque sorte à des pratiques communautaristes de ce genre.

    Le problème est que le modèle de la consommation ostentatoire se diffuse dans la société chez les couches sociales aisées quoique non riches. Ici, effectivement, il faut avec Thierry Brugvin (lien précité) accuser un déterminant social qui est "le capitalisme libéral qui valorise la réussite individuelle, le mérite, la compétition entre les individus" car "cela renforce le culte de l'égo, la recherche de pouvoir, le besoin de reconnaissance". Mais cette tendance, l'auteur le note, existait déjà avant chez les humains avant l'avènement du capitalime libéral.

    A ce stade nous serions plus enclin à préconiser l'équilibration que la paresse totale ou l'austérité complète. Sous couvert de simplicité volontaire certains adeptes de la décroissance sont passé de l'activisme au travail à l'apologie de la paresse. L'ouvrage "Le droit à la paresse" de Paul Lafargue fait un retour notoire dans les rayons des librairies. Or pour nous le "ne rien faire" est source de consommation addictive. On voit chez les individus marginaux et à petits budgets de véritables crises de consommation ostentatoire de fringues de luxe . Il s'agit souvent de jeunes. Mais c'est du côté de l'arrière plan des angoisses que se trouve la réponse. Ces individus se font d'ailleurs soigner pour leur névrose ou psychose.

    Autant nous sommes contre le travaillisme du "travailler plus pour gagner plus" autant nous sommes contre le "ne rien faire" ou le travailler 2 heures par semaine. Il y a une voie intermédiaire à favoriser qui consiste à faire baisser massivement le temps de travail à 30 heures de celles et ceux qui travaillent déjà et à ouvrir des postes à ceux qui ne travaillent pas. Nous sommes pour que tout un chacun(e) puisse participer à la production de l'existence sociale à sa mesure et puisse en vivre décemment.

    Christian DELARUE

    On ne saurait s'en tenir à ces remarques. Il faut lire aussi en contrepoint sur ce thème:

    ESTIME DE SOI, RECONNAISSANCE, EMANCIPATION
    - (AMOUR ET TRAVAIL . ET LE RESTE ?)

    http://www.attac.org/fr/blogs/delarue-christian/5-05-2010/estime-de-soi-reconnaissance-emancipation

    Sobriété pour les très riches de tous les pays. C Delarue
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article717

    La

    « PROLOPHOBIE » d'Hervé Kempf (ATTAC - C. Delarue)
    http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-rex/281010/la-prolophobie-dherve-kempf-attac-c-delarue


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