• RESP-RESP ? Education à la rupture.


     



    L'acronyme signifie responsabilité et respect. C'est deux termes vont l'un avec l'autre. Prendre ses responsabilités à l'égard de l'autre c'est le respecter.

    Il s'agit de respecter une axiologie de la séparation amoureuse ou conjugale.

    La confrontation nécessaire.

    Dire ce qu'on lui doit implique une réflexion sur le passé qui ne se limite pas à la répétition des derniers mois qui en général sont conflictuels. Il n'y a pas "d'intervention modèle" puisqu'il y a 1000 situations de rupture. Parfois, nombre de choses ont été dites avant. Il n'y a alors guère de surprise et peu à dire en plus. Parfois, il y a quasiment tout à dire. C'est là le plus dur. Sans doute tout ne sera pas dit du premier coup.

    La confrontation n'est pas nécessairement un long fleuve tranquille . Il peut y avoir des pleurs, des cris de souffrance, des silences, des regards ambivalents mêlés de haine et d'amour. Ce peut être aussi plus sobre. Mais chacun en adulte s'y engage à dire sur soi plus que sur l'autre, à écouter, à dire ce que représente l'autre.

    Cette confrontation a le mérite de reconnaitre l'autre puisqu'on s'adresse à lui, on lui parle, on l'écoute. Tout autre chose que de refuser la rencontre, de ne pas s'expliquer, de ne pas le saluer quand on le croise.

    Le s'expliquer ne porte pas tant sur le pourquoi, sur les raisons de la rupture, que sur le fait de reconnaitre l'autre, de le voir comme un être humain respectable, digne, ce qui évidemment facilite la reconstruction si la rupture est difficile. Les ruptures ne sont pas toutes difficiles mais certaines sont particulièrement tragiques.

    L'exception au principe.

    Il y a sans doute des situations ou cela n'est pas possible : l'éloignement physique et la violence possible de l'autre. L'éloignement physique empêche la rencontre mais pas l'échange verbal. La violence masculine est une exception plus réelle au principe RESP RESP. Si l'homme  a déjà fait montre à plusieurs reprises de violences physiques ou même de propension à l'injure ou à l'insulte, il importe d'éviter la rencontre ou de ne pas y  aller seule.Bien souvent il n'y a plus rien à dire la violence ayant depuis longtemps remplacé la communication humaine.

    En dehors de ces cas, c'est respecter son ex-compagne ou compagnon, son ex-amant(e), malgré les comportements et les reproches du moment, que d'aller lui dire l'estime que vous avez eu pour lui. Cela suppose d'y avoir réfléchi . Cela suppose de ne pas se laisser aller à la fuite sans le moindre mot, sans la moindre rencontre, sans le moindre échange.

    Il se peut que cela ne soit pas facile au moment de la rupture. Il importe alors de réaliser ce qui n'a pas été dit au plus tôt. Il est toujours possible de le faire des années après. Il n'est jamais anodin et sans valeur que des humains se reconnaissent.

    Un comportement adulte à renforcer.

    On voit qu'il y a là toute une éducation à entreprendre. Cette absence d'éducation responsable fait le bonheur des psychologues qui reçoivent les victimes de traumatisme issu de rupture brutale, de violences psychologiques diverses, plus ou moins intenses et prolongées.

    Ce propos final ne vise pas à dire que le recours à un professionnel est inutile et pas plus à survaloriser les échanges entre ex-compagnons. L'état dépressif qui surgit lors de ces évènements implique d'aller voir un spécialiste.

    Mais le spécialiste ne donnera pas la parole manquante. Il vous apprendra éventuellement à vivre sans. Peut-être...

    Christian Delarue


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  •  RELATIONS "DIFFICILES" : POUSSER L AUTRE A LA FAUTE.
    Repérer des éléments d'une relation perverse c'est différent que de pointer les manœuvres du pervers-persécuteur et les réponses de la victime. A priori dans une relation "tordue" on ne sait pas immédiatement qui est le persécuteur et qui est la victime. Chacun semble y apporter sa part .

    Dans les éléments qui suivent, qui proviennent d'un résumé du célèbre ouvrage de M.F. Hirigoyen sur le harcèlement ces éléments sont plus nettement attribués à une personnalité type dite perverse, perverse narcissique le plus souvent.
    http://www.serpsy.org/des_livres/des_livres/harcellement_moral.html

    Pour ma part, je n'ai ni compétence ni volonté d'instrumentaliser un savoir spécialisé pour définir une ou des personnalités particulières dans une logique de stigmatisation. Par contre certaines constantes relationnelles sont bonnes à rappeler afin d'établir des relations saines, courtoises, amicales.
    Christian D
    * * * * * * *

    http://www.serpsy.org/des_livres/des_livres/harcellement_moral.html

    Un moyen très habile de disqualifier quelqu’un consiste à le pousser à la faute pour pouvoir le critiquer ou le rabaisser, mais aussi pour qu’il ait une mauvaise image de lui-même. Il est très facile, par une attitude de mépris ou de provocation, d’amener quelqu’un d’impulsif à la colère ou à un comportement agressif repéré de tous. On peut ensuite dire qu’elle est folle, qu’elle perturbe la bonne marche du service.

    1) Le refus de communication directe

    Le refus de communication directe est l’arme absolue des pervers. Le partenaire se trouve obligé de faire les demandes et les réponses et, s’avançant à découvert, évidemment commet des erreurs qui sont relevées par l’agresseur pour pointer la nullité de la victime.
    Le recours à des lettres recommandées agressives dans le sous-entendu ou l’allusion est une manœuvre habile pour déstabiliser sans trace. Un lecteur extérieur (psychologue, juge), à partir de ces écrits, ne peut qu’imaginer un échange acrimonieux banal entre deux ex-époux. Or, il ne s’agit pas d’un échange. C’est une agression unilatérale où l’agressé est mis dans l’incapacité de réagir et de se défendre.


    2) Si communication il y a elle est floue.


    Le message d’un pervers est délibérément flou et imprécis, entretenant la confusion. Il peut dire  «
    n’ai jamais dit cela », et éviter tout reproche. En utilisant des allusions, il fait passer ses messages sans se compromettre.
    Offrant des propos sans lien logique, il entretient la coexistence de différents discours contradictoires.
    Il peut aussi ne pas terminer ses phrases, laissant des points de suspension qui ouvrent la voie à toutes les interprétations et à tous les malentendus. Ou bien il envoie des messages obscurs et refuse de les expliciter.


    3) Danger des réponses par lettres (ou messages internet).


    Devant le refus de communication verbale directe, il n’est pas rare que la victime ait recours aux courriers. Elle écrit des lettres pour demander des explications sur le rejet qu’elle perçoit, puis, n’ayant pas de réponse, elle écrit à nouveau, cherchant ce qui dans son comportement, aurait pu justifier une telle attitude. Il se peut qu’elle finisse par s’excuser de ce qu’elle aurait pu faire, consciemment ou non, pour justifier ou on l’attitude de son agresseur.

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  • "Je suis un homme fait de tout les hommes"

     « Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite": jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne: sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui ».
    JPS

    Il s'agit ici d'une modeste réflexion à partir de Sartre et Fromm concernant l'être humain quelque soit son genre, homme ou femme.

     

    1 - Adopter une philosophie réaliste et modeste.

     

    La formule de Jean-Paul SARTRE a le mérite de rappeler que nul n'échappe à la condition humaine qu'Eric FROMM concevait comme de nature intrinsèquement contradictoire. L'homme même déterminé par ses conditions sociales de naissance et d'existence garde une possibilité de se construire à partir de choix ; des choix qui peuvent prendre plusieurs sens . Il dispose en effet d'une part d'une capacité de faire du bien, de prendre soin de l'autre, d'avoir des attentions et des égards pour lui (ou elle). Mais il a d'autre part une capacité à faire du mal à autrui, à le blesser, le faire souffrir.

    Là ou l'on retrouve la formule de Sartre – je suis un homme fait de tout les hommes - c'est que les personnes intelligentes et gentilles d'ordinaires ne sont pas évidemment pas exempt d'un basculement dans la haine. Fromm, sans se référer à Sartre, précisait que l'homme pouvait pencher vers un côté ou vers l'autre de façon variable selon l'éducation reçu, les conditions sociales d'existence, etc. Plus on " s'entraîne " à être du bon côté et plus c'est aisé d'y rester disait Fromm. Si on y arrive pas seul on peut s'y mettre à plusieurs. Il faut choisir ses amis.

    S'engager à blesser l'autre de façon répétée c'est risquer une réponse similaire.
    Si comme disait Karl MARX " l'amour engendre l'amour " alors à contrario on peut en déduire que faire du mal à l'autre positivement ou par indifférence forcée (refus de salutation par exemple) c'est risquer aussi en retour que celui-ci vous fasse aussi du mal. Il y a une sorte de parallélisme des formes. Martin LUTHER KING abondait dans ce sens : " L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut chasser la haine ; seul l'amour le peut. "

     

    2 – " Entreprendre c'est espérer, persévérer c'est réussir. "

     

    La parole doit être mis en application, devenir une pratique. Quand aucune pratique n'est possible la parole devient elle-même une pratique. Faire un "geste" puis un autre. Recommencer encore. Ecarter la haine. Rester dans la pratique positive. Si le geste a été mal fait, s'excuser. Recommencer différemment. Si le geste a été mal compris, s'expliquer. Ne jamais renoncer à se faire comprendre. Si la relation est difficile proposer un compromis. Si le compromis ne convient pas en proposer un autre.

     

    Christian DELARUE

     

    La philosophie résumée d'Eric FROMM

    I – Problématique philosophique générale : La critique frommienne des insuffisances de la philosophie classique :

    Est-il possible de parler d'essence humaine, de nature humaine? La question se pose sérieusement car pour E Fromm, la conception classique de l'homme pose un dilemme :

    • soit l'homme est une substance
    • . Alors soit l'homme porte le mal en lui , soit inversement il est "homme de bien", mais il ne peut évoluer.

       

    • soit l'homme est en perpétuel devenir
    • mais il n'a plus de définition.

       

    • E Fromm propose de sortir du dilemme par une conception dialectique et matérialiste particulière.
    •  

     

    II – La conception d'E. Fromm pour sortir du dilemme : une conception dialectique et matérialiste particulière de l'humain.

    Difficile de résumer plus que dans ces trois points :

    1 - Sa définition de l'humain : il est doublement contradictoire !

    Ce dernier vit en permanence dans une contradiction qui prend racine dans les conditions de l'existence humaine .La contradiction est inhérente à l'espèce humaine.

    - L'homme est :

    • à la fois animal et intelligent
    • à la fois dans la nature et transcendant celle-ci.
    •  

    - L'homme est donc souvent en proie à un conflit .

    2 - Choisir la solution positive :

    Ce n'est pas tout de dire que l'homme est dans le conflit, il convient d'indiquer une solution:

    - la solution régressive consiste à rejeter sa part humaine, sa conscience

    - la solution progressiste vise à développer son humanité.

    L'homme doit donc lutter contre les tendances régressives.

    3 – Cette lutte est théorique et pratique, individuelle et collective.

    C'est dans l'Art d'aimer que Fromm explique la double nature – théorie et pratique - de ce combat humain. Outre la théorie il explique surtout qu'il s'agit d'un art, et donc d'une discipline.

    Puisque toute personne, ou presque, est susceptible de régresser dans un état archaïque (*) - même si les plus entraînés " chutent " moins souvent - tout humain, constamment, et quasiment à chaque étape de sa vie, doit faire des choix de développement humain.

    Christian DELARUE

    * p 173 de " Le cœur de l'homme "


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  • L'humanité du visage,
    un aperçu sur la pensée d'Emmanuel Lévinas

    Julien Saiman

    Extrait : Visage et parole

    http://philo.pourtous.free.fr/Articles/Julien/lhumanite_du_visage.htm

    Il ne s'agit pas pour Lévinas de revenir à l'humanisme des Lumières, de définir l'homme par rapport aux pouvoirs de sa raison, mais au contraire de donner sens à l'humain à partir de sa faiblesse, de la nudité de son visage, «nudité qui crie son étrangeté au monde,sa solitude, la mort, dissimulée dans son être,» écrit Lévinas dans la préface à Totalité et Infini.

    On peut considérer la phénoménologie que Lévinas opère du visage de l'autre homme comme le cœur de son œuvre. Faire de la phénoménologie c'est essayer de décrire ce qui apparaît (le phénomène) sans rien présupposer de l'objet que l'on décrit, c'est partir de l'existence, pas d'une essence, d'une nature ou de caractéristiques générales.

    Comment apparaît l'humain? Par son visage et par sa parole.


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  • Traces amoureuses et sédimentation affective : la joie d'aimer !
     
     
    Si j'ai eu une certaine chance pour l'homme que je suis (mais le propos est généralisable mais avec des variations personnelles), c'est de voir au cours de l'existence dans chaque relation amoureuse partagée un moment constructif de ma vie. C'est donc un bonheur sobre mais réel de reconnaitre - alors que je n'ai pas encore fini le parcours de ma vie - dans toutes les relations sentimentales reconnues de bons moments . Ces relations peuvent pourtant avoir été très différentes, certaines passionnelles et de faible durée, d'autres plus longues et d'un amour fort d'une complicité maintenue.
     
    Dans quasiment tous les cas ces femmes ont laissés en moi des traces de joie et de bonheur. C'est un remerciement renouvelé de s'en souvenir!
     
    Pourtant tout pousse à dire que seule la dernière compte, ou seul compte celle qui t'a donné de beaux enfants. La morale dominante essaie de valoriser certaines relations et pas d'autres. Il est évident que toutes les relations ne se valent pas . Mais la tendance lourde est d'oublier que toutes ou preque ont apporté leur pierre à l'édifice de ce que je suis. Je sens bien que tous ne raisonnent pas ainsi.
     
    Cette vision en quelque sorte cumulative de mes relations pourrait laisser penser que je suis plus dans la multiplicité que dans l'approfondissement d'une relation inscrite dans le temps. Ce n'est pas vrai. Je ne vais pas m'en défendre. C'est de peu d'importance . Il est juste exact que j'ai connu plusieurs femmes, suffisamment pour me rendre compte de l'importance de certaines relations . Mais je ne crois pas pour autant que je sois un "collectionneur" ou un "baiseur" qui se précipite sur tout ce qui bouge de féminin (puisque je suis hétérosexuel). Chaque femme qui a mis la main sur moi a laissé des traces en moi, y compris parfois celles qui pour un raison ou pour une autre n'ont pas durablement inscrit les premiers émois dans la durée.
     
    Les relations vécues ont été diverses mais je n'en renie quasiment aucune. La vie veux - du moins selon le modèle dominant - que l'on se détache suffisamment pour engager une autre relation. Mais c'est l'autenthicité de la relation passée qui lui donne sa valeur. Et chaque relation possède ses caractéristiques qui ne ressemblent pas à la précédente . Cette valeur permet le passage à l'amitié ou quand ce n'est pas possible à l'estime de l'autre duquel on s'est séparé.
     
    L'amitié tendre
    Une autre chose est que j'aime aussi d'amitié certaines femmes que je n'ai pourtant jamais tiré à moi ni pris dans mes bras mais avec qui j'ai tant discuté des relations humaines qu'elles ont pris aussi de la valeur pour moi. Ici il ne s'agit plus de relativiser la distinction entre amour passion de l'amour oblatif le seul valorisé des philosophes et psychologues mais la distinction amour physique / amour amitié. Même cette distinction n'a pas pour moi de l'importance. J'aime les femmes car j'ai des relations avec elles différentes d'avec les hommes. Il y a quelques hommes pour qui j'ai de l'amitié mais peu.
     
    Christian DELARUE
     


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